S’il est un leurre dur qui semble presque réunir les qualités de tous les autres c’est bien le crankbait, une silhouette rondouillarde évoluant dans toutes les couches d’eau et il n’en faut pas moins au carnassier pour en être émoustillé. Il existe divers types de crank, du peu plongeant au très plongeant, du trapu au plus allongé, du simple au high tech. Il prend régulièrement tous types de poissons dans toutes les eaux, c’est le leurre à avoir dans sa boîte en toutes occasions.
Crankbait : le leurre ultime pour le carnassiers?
Le crank représente pour moi le leurre ultime en ce sens que ce leurre ne s’anime pas, sa nage fait tout. Corollaire à cette facilité, il faut adapter son modèle de crank au poisson recherché et surtout à la hauteur de la couche d’eau.
Mais au fait que veut dire crank ? Ce verbe anglais signifie mouliner, ramener en moulinant. Donc dans son titre on comprend que son action est indépendante du pêcheur, c’est le leurre qui fait tout le boulot. Pas besoin de jerk, de twitches, de quoi que ce soit, ce leurre pêche seul et ne demande qu’à être ramené en linéaire.
Les différents modèles de leurres de type crankbait
Il existe plus ou moins trois types de crankbaits :
• Les shallow runners qui nagent en sub surface à réserver pour les queues d’étangs ou les bordures peu profondes.
• Les medium runners, ils nagent entre 1m et 2,5m et s’adressent à tous les poissons, les perches en sont friandes et un petit crank de 40 mm les rendra folles.
• Les deep runners, ceux-là nagent plus creux, entre 4 et 6m voire plus mais la taille de leur bavette peut rendre le maniement désagréable car le crank tire sur la canne.
Vu que l’on ne l’anime pas tout écart dans la sensation reçue par le bras doit amener à un ferrage. J’ai le souvenir d’une perche record qui avait gobé un Dive To de Rapala tout en nageant plus vite que ma récupération. J’ai senti que je perdais la sensation du leurre, le contact avec celui-ci durant de brèves secondes, mais comme un idiot je n’ai pas ferré, c’est en voyant la belle arriver au bateau que j’ai enfin compris le scénario de l’attaque. Désormais, si en pleine eau je perds le contact, je sais que je dois ferrer et c’est là le rare exemple de ferrage obligatoire car généralement les poissons se piquent seuls sur ce leurre.
Les carnassiers visés par l’utilisation de crankbaits
• Le sandre sur les plages en été, sur les zones de 2 à 4m au printemps après sa fraye.
• Les perches en pleine eau ou dans les branches, dans les chasses d’alevins estivales.
• Les brochets sur les queues d’étangs, les cassants ou en plein eau,
• N’oublions pas les silures et autres carnassiers comme le chevesne qui craquent aussi pour les cranks.
Il existe des cranks silencieux mais aussi des cranks bruiteurs, Rapala avec son Clackin Crank dispose sur le corps du leurre d’une chambre de résonance métallique qui fera encore plus de bruit. L’innovation vient avec un modèle américain de chez Livingstone qui associe bruits émis par un dispositif électrique dans le corps du leurre et yeux qui s’allument par intervalles réguliers.
La majorité des cranks tirent beaucoup et l’usage de cannes en fibre est de rigueur chez les spécialistes. Celles-ci atténuent les vibrations pour le poignet et donnent plus de souplesse lors de la violence de l’attaque où le poisson arrive à se décrocher avec une canne trop raide. A tester si vous le pouvez.
Une sélection de leurres type crankbait passe partout
Voici quelques modèles de cranks qui ont gagnés leurs lettres de noblesse par leur innovation ou la régularité à prendre du poisson :
• Le CX 35 d’Ecogear, redoutable sur les perches, tout comme son homologue le DD Chubby d’Illex.
• Le B Switcher de Zip Baits, le modèle silencieux adulé des compétiteurs par sa régularité à déclencher l’agressivité des carnassiers.
• Le Clackin Crank de Rapala et son ancêtre le DiveTo, un grand plongeur qui nécessite un ensemble casting car il tire comme une locomotive.
• Le cyclone MDX de Megabass, doté de cannelures il déclenche des perturbations supplémentaires dans l’eau. Le Deep Six de la même marque, un crank classique qui nage à 6m…
• Le DS Crank de Sébile, un grand plongeur qui possède un gros hameçon simple qui s’escamote dans le corps du leurre, idéal pour les zones encombrées.
• Le Bacra SR de Gancraft, le plus beau de tous et en plus il prend du poisson.
• Le Livingstone Dive Master, pour son coté high tech
• le Rat A Tat d’Evergreen pour le boucan que procure sa grosse bille et son petit cousin le Crazy Craddle pour les même dispositions.
Si on croyait avoir tout inventé avec le crank, de belles surprises vont bientôt arriver des Etats Unis ou du Japon avec des hameçons placés sur le dessus du leurre pour les milieux encombrés, ou des bavettes réglables comme il en existe déjà chez Megabass et qui font d’un seul crank un leurre pouvant pêcher dans différentes configurations.
L’été et le tout début de l’automne sont des périodes fastes pour le crank, laissez-vous tenter et vous ne le regretterez pas, d’autant que leur bavette les fait rebondir sur le fond, statistiquement ils s’accrochent moins que les autres, un argument économique de poids à rajouter à toutes ses qualités.
Billes bruiteuses ou pas sur vos crankbaits ?
C’est la grande interrogation chez les amateurs de ces leurres, tellement que la marque Zip Baits qui commercialise le célèbre B Switcher silencieux a sorti un modèle bruiteur. Par expérience j’ai pu constater que le bruit des billes pouvait rebuter certains carnassiers donc la plupart de mes cranks sont silencieux.
Et les cranks à flancs plats ?
Peu utilisés en France les flancs plats se jettent mois loin mais offrent visuellement une plus grosse bouchée sans pour autant offrir une grosse résistance à la traction. Ce type de cranks très populaire au Japon mériterait une meilleure diffusion dans notre pays.
pour moi le meilleurs des cranks c’est le chubby et le diving chubby de chez Illex