Dans les différentes techniques qui existent pour les pêches en bateau, il y en a une qui provoque des sensations fabuleuses : la pêche sur les chasses. Elle rend même folles certaines personnes dont le taux d’adrénaline est à son maximum devant une chasse.
Il y a plusieurs façons de voir une chasse. La première, sans nul doute la plus visible, consiste à repérer les oiseaux. Ce sont des opportunistes qui profitent de la boule de poissons-fourrage attaquée et remontant à la surface. Ces oiseaux profitent de ce butin comme tous les poissons qui se trouvent autour et en-dessous. C’est à ce moment que l’eau s’agite en surface et que certains poissons sautent hors de l’eau, formant un véritable bouillon. Les oiseaux piquent alors dans l’eau et une véritable frénésie alimentaire se met en marche. Les prédateurs se déplacent très vite à la recherche de poissons-fourrage, et toute la faune marine se déplace très vite également, soit pour fuir, soit pour se nourrir.
Les oiseaux n’étant pas toujours présents sur les chasses, il faut aussi scruter la surface de l’eau à la recherche de « bouillon » ou encore d’éclats de poisson qui sautent hors de l’eau et qui trahissent ainsi leur présence. L’observation est la clé de la réussite, il faut avoir l’œil averti. Quand on repère une chasse, il faut être à la fois rapide, mais aussi prudent et discret. Il faut savoir être rapidement sur la zone de chasse, mais savoir ralentir bien avant et faire le moins de bruit possible pour ne pas « casser » la chasse. Si vous foncez, les poissons auront naturellement peur et partiront vers les profondeurs.
Il faut savoir profiter des conditions climatiques et de mer lorsque nous approchons d’une chasse. A une centaine de mètres nous commencerons à ralentir, voire même couper le moteur. Le bateau va continuer à glisser sur l’eau, même le moteur arrêté, nous nous mettrons sous le vent et les courants nous permettront ainsi d’arriver discrètement sur la chasse.
La bonne approche
Cela ne sert à rien de s’en approcher trop près. Être à 40, voire 80 mètres suffit amplement pour lancer son leurre juste derrière le bouillon. Le placement du bateau sur une chasse est essentiel. Il faut savoir le faire d’une manière furtive et maligne, la discrétion étant une autre clé de réussite.
Une autre manière de repérer une chasse consiste à s’intéresser aux attroupements de bateaux, mais cela peut aussi soulever un problème et provoquer des tensions. Plus il y a de bateaux sur zone, plus la discrétion est moindre et moins les chasses vont se déclarer. Il est alors judicieux de rester à l’écart de tout ce monde. Les chasses peuvent se déclarer d’un endroit à l’autre et pas toujours au même endroit. Les zones de chasses sont trés larges et vouloir se rajouter au nombre de bateaux déjà sur place peut malheureusement être dangereux. Comme je l’ai évoqué plus haut, certaines personnes deviennent hystériques et arrivent à fond sur les chasses au risque d’avoir un accident avec un autre bateau. La collision est fréquente. Des leurres sont lancés sans aucune réflexion au risque de tirer sur un bateau qui se trouve non loin et de blesser quelqu’un. Un hameçon triple peut faire très mal… Alors ne prenez pas de risques inutiles. Cela ne sert à rien de foncer à huit ou dix bateaux sur la même chasse…. Malheureusement à ce niveau, il n’y a plus aucune discrétion et le constat est sans appel. La chasse ne dure pas, le poisson devient de plus en plus méfiant, et la partie de pêche se transforme alors en une course de bateaux.
Les bons leurres
Parmi mes leurres de prédilection sur les chasses, il y a le poisson métallique, du style cuillère ou mini jigs. Ce type de leurre a beaucoup évolué au cours des dernières années et des noms divers lui sont attribués. Il y a une vingtaine d’années, tout le monde parlait de la cuillère de chez Flashmer, puis il y a eu celle de chez Maria, suivie des spanyds. Aujourd’hui celui qui est pour moi au top est le FAST CAST de Sebile, une innovation fabuleuse ! Ce leurre n’est pas simplement longiligne, mais trapu avec un centre de gravité tellement bien placé qu’il coule un peu comme un poisson mort ou blessé. C’est un vrai aimant qui se lance parfaitement. Bien lancé, au bon endroit dans la chasse, juste quelques mètres derrière, une très légère animation suffit car sa forme fait qu’il nage tout seul. Les prédateurs ne pourront pas y résister !
On ne choisit pas son leurre n’importe comment. Certains jours il vous faudra choisir des leurres clairs et d’autres jours des leurres foncés. Certain jours des petits leurres feront l’affaire et d’autres jours des leurres plus gros seront nécessaires. Il faut observer ce que mangent les prédateurs des petits poissons-fourrage, généralement des anchois ou des sardines, et choisir la taille du leurre en fonction. Nous sommes en pleine période de la bonite ou encore de la bonite à dos rayé appelée aussi la pélamide. Le leurre Fast cast est parfait pour ce genre de poisson. Il vous suffira juste de trouver la bonne taille et la bonne couleur.
Sur les chasses j’aime bien utiliser une canne de 2,4 à 2,70 mètres, de puissance 15/70gr. La canne Skeletor de chez Berkley et la Mag pro Elite de chez Mitchell sont parfaites pour ce genre de technique et à des prix très convenables. Vouloir pêcher avec des cannes exotiques qui valent des sommes faramineuses me semble surréaliste sur ce genre de poisson. Il faut pouvoir et devoir laisser le poisson s’exprimer et profiter d’un combat sur ligne fine. Notre prise une fois à bord ne sera pas fatiguée et se débattra énormément. Lui décrocher son leurre ne sera pas une chose facile. De même, si vous souhaitez faire une photo ou si vous voulez faire du No Kil en relâchant les poissons les moins blessés. Prenez votre temps et fatiguez votre prise. Avant tout la pêche c’est le plaisir du combat sur du matériel light.
Pour le moulinet, une petite taille 4000 suffit amplement. Les moulinets Abu Garcia comme le Soron ou le Cardinal, sont parfaits pour cette technique de pêche côtière en bateau. Garnissez-les de 250 mètres de tresse en 10 à 14/100. L’avantage de la tresse est de pouvoir ressentir parfaitement les attaques des poissons sur votre leurre et de pouvoir réagir rapidement pour les ferrer, sans avoir les inconvénients de l’élasticité du nylon. Par contre une fois le combat commencé il faudra correctement régler son moulinet car les décrochages avec de la tresse sont plus fréquents à cause de sa non élasticité. Il ne faut pas accrocher son leurre directement sur la tresse. Pour gagner en discrétion, il convient de mettre 3 à 5 mètres de fluoro carbon en 28 à 30/100. Ce fil quasiment invisible vous fera gagner en discrétion et si les eaux sont très claires et le poisson méfiant, ce sera un atout de plus pour la réussite de votre partie de pêche.
Les plus beaux spécimens sont en dessous
Les pêches sur chasses sont vraiment des moments fabuleux. Il faut prendre le temps de l’observation et même lorsque la chasse fait mine de s’être arrêtée, n’hésitez pas à lancer votre leurre et à le laisser descendre. Le poisson a peut être juste sondé. Souvent les plus beaux spécimens sont en dessous des chasses à attendre intelligemment en économisant leur force.
L’attaque sur son leurre est vraiment un moment formidable, plein de sensations. Cela peut être très violent et le rush qui s’en suit peut être tout aussi d’une violence impressionnante. Laissez le poisson s’exprimer, et une fois son rush terminé, le combat peut commencer. Avec un matériel adéquat et un bon réglage de moulinet, vous allez vivre des moments de pêche très intense. Vu que nous sommes en pleine mer, il y a très peu de chance que le poisson trouve un obstacle en pleine eau. La patience est importante lors d’un combat avec une belle pélamide sur ligne fine. Savourez ce moment à la fois rempli d’adrénaline et de stress ! Vouloir précipiter le combat n’aura pour conséquence qu’une casse ou un décrochage, car le poisson fera tout son possible pour se débarrasser du leurre.
Bonjour pouvez vous svp développer un peu plus les références des matériels conseillés