Tous les pêcheurs de carnassiers savent que la perche aime se poster dans les obstacles, branches, herbiers, éboulements, rochers, piles de ponts, racines etc. Je ne vais pas m’étendre sur ce qui a déjà été écrit mais plutôt sur ce que j’ai observé. Ce qui est moins visible et moins évident à deviner depuis la surface ce sont les zones propices qui ne sont pas marquées par ces obstacles.
L’absence de troncs immergés ou d’herbiers ne signifie pas que l’endroit est vide de perches. La présence de petits poissons peut être le meilleur indice à la présence de ces carnassières opportunes. Il suffira aux perches de rester à proximité, souvent dans une zone d’ombre ou contre une aspérité du fond pour que ce spot sans décors devienne une zone propice à leurs talents de chasseuses. Les courants rassemblent les petits blancs, goujons, ablettes, petits chevaines. Même dans 30 cm d’eau un contre-courant sur ces zones peut être alors le coin des perches entre 2 chasses.
Chercher les proies
Il en est de même avec les grands poissons blancs comme les hotus, chevaines et barbeaux. Leur présence indique que le spot est un passage de poissons, petits ou gros. Les perches aiment se fondre dans les décors, mais aussi elles raffolent de la proximité des gros blancs pour se cacher dans leurs bancs. J’ai même observé une énorme perche dans un banc de brèmes, ce comportement indique que les grosses perches peuvent, lorsqu’elles sont seules, rejoindre un groupe d’une autre espèce. L’instinct grégaire et opportuniste leur dicte que le groupe est le meilleur moyen de survie, autant pour chasser que pour se dissimuler et se protéger.
A l’ombre
Les zones sombres sont aussi privilégiées, il peut suffire d’un seul tronc immergé pour porter une ombre assez large et abriter un banc de grosses perches, de même qu’un amas de débris flottants coincé dans un contre-courant peu profond. Le changement de lumière dû à la course du soleil peut en rivière créer des postes éphémères et lorsqu’il y a plusieurs éléments précis au même moment, cela peut induire de grands regroupements de percidés. C’est souvent sur le premier obstacle venant casser le courant que se trouvent les poissons les plus actifs, même si cet environnement est en plein soleil alors que les berges sont à l’ombre. Les perches aiment le courant, pas autant que la truite, mais assez pour que ces zones soient privilégiées, la présence de blancs étant un indice supplémentaire.
En pêche
La perche, comme beaucoup d’autres poissons, peut nager sur de longues distances pour chercher pitance. Son trajet peut se faire au bord comme au milieu du lit de la rivière. Les pêcheurs en surface, dont je fais partie, savent que les longs lancers en plein milieu peuvent être payants sur les poissons en déplacement. La perche chasse en banc, et c’est un aspect qui peut aider car la concurrence au sein du banc est féroce. Ainsi, un leurre qui passe assez loin d’une zone identifiée fera sortir les plus décidées sans effrayer les plus timides.
Ne pas généraliser, pêcher
S’il est facile de trouver les secteurs propices, il peut être payant de chercher les endroits qui ne ressemblent à rien de ce que l’on imagine. Ne pas généraliser ses idées ou ses expériences et laisser libre court à son imagination reste aussi le meilleur moyen d’apprendre et de progresser dans la quête de la grande zébrée.
Bonjour Philippe, belle article clairement expliqué.
Maintenant que nous savons quels sont les postes à privilégier pour pêcher la perche, il faut nous orienter sur les types de leurres à utiliser.
Je plaisantes, il y en a tellement !
Cependant, lors de vos plongées, avez-vous observé un cas de cannibalisme chez les perches ? ( attaque en direct ou autre … ) Cela pourrait nous orienter notamment sur les coloris à préférer !
Je sais que chez le brochet, ce cas est très présent et qu’ainsi le coloris brochet fonctionne bien mais chez la perche …
Merci pour votre réponse !
Tom