Charly Da a des résultats hors normes, et des approches hors nomes pour pêcher le silure, il fallait voir ça de plus près avec une interview. Découvrez tout au long de ces lignes les techniques de pêche du silure de Charly Da en float tube.
Salut Charly, tu peux te présenter brièvement aux lecteurs ?
Charly, 27 ans, mordu de pêches toutes techniques confondues depuis ma première rencontre avec la faune halieutique un spinning léger à la main. Depuis, j’ai suivi le chemin de beaucoup de passionnés j’ai roulé ma bosse en traquant la majorité des espèces présentes dans nos cours d’eau Français… Stalking, pêche au steamer, mort manié, hardbait… ou encore chevesne à la sauterelle tout y est passé pour découvrir et parfaire mon éventail de techniques et trouver les patterns magiques. Comme beaucoup de personnes de ma génération j’ai été bercé par l’avènement du silure dans nos eaux et j’ai voulu goûté aux sensations que sa pêche procuraient, j’ai passé plus d’un an a tenté de capturé mon premier papa et quand se fut le cas… moulinet explosé, poisson cassé après 5 bonnes minutes de combat et des sensations comme jamais je n’en avais connu! Depuis c’est devenu une drogue je parcours la France a la recherche de cette adrénaline intense que seuls ces poissons hors norme peuvent procurer!
Quand on voit ta page Facebook, on se doute que tu aimes les silures, tu ne pêche que ça ?
Non pas seulement, je traque également beaucoup d’autres espèces ne serais-ce que pour faire les vifs, et oui il faut malheureusement souvent passer par là ! Je prends d’ailleurs toujours autant de plaisir à voir gober un chevesne aux polarisantes, à entendre le hurlement strident du détecteur de touche pour carpe dans le calme de la nuit ou à prendre une cartouche de brochet sur un buster énergiquement twitché. Mais je suis devenu plus opportuniste sur mes pêches et je recherche le spécimen de chaque espèce en ne pêchant qu’aux saisons et patterns précis où je sais que j’aurais toutes les chances de réaliser mes objectifs. Car il faut admettre que le silure est tellement impressionnant qu’il est dur de s’émouvoir devant un sandre de 70cm ou une carpe de 8kilos après avoir échoué sur les bordures des carnassiers poids lourd à l’allure préhistorique, d’autant que l’éventail de techniques pour le leurrer et tellement vaste que sa traque n’est jamais lassante.
Tu pêche beaucoup en float-tube, pourquoi pas en bateau ou depuis le bord ? Qu’est-ce que cela apporte de plus?
Pourquoi le float tube? Il faudrait plusieurs pages pour en vanter les mérites tellement je trouve que ce mode de pêche est le plus approprié pour pêcher les carnassiers dans nos cours d’eau (hormis ceux soumis à la navigation fluviale intense). Je vais essayer de faire court : discrétion absolue et praticité. Il permet notamment lors des dérives de se déplacer sans jamais être incommodé par le vent et de pouvoir gérer sa présentation des montages à la perfection. Il génère très peu de perturbations et permet la capture de poissons sur des hauts fonds où jamais une embarcation classique ne pourrait s’aventurer ni même être pêchante. Et on peut le mettre à l’eau où bon nous semble et ressentir lors des combats des sensations incomparables! On perd également beaucoup moins de poissons car les rushs sont amortis et les poissons contrés plus rapidement quand ils prennent la clé des souches : les jambes sont toujours plus réactives que l’électronique d’un moteur et sa fait un bon cardio en prime ! Il a aussi pas mal d’inconvénients mais ils sont minimes à mon sens.
Tu pratiques quelle technique quand tu pêches le silure ?
Je n’ai pas de technique particulière, je bricole tous les ans de nouvelles montures, je teste de nouvelles choses en fonction des spots que je prospecte et des rivières où je vais (certaines sont profondes, d’autres n’excèdent pas 2m de moyenne, le pattern n’est alors pas du tout le même), et du changement de comportement des glanes en fonction des lunes et de la météo. Mais il y a des grandes lignes que je respecte tous les ans comme la verticale en début de saison sur les poissons endormis, le cassant et pattern maison quand ils entrent en activité et le flotteur subaquatique l’hiver quand ils se rassemblent dans les fosses.
Quels sont les postes que tu prospectes en priorité ?
Vaste question, là encore ça dépend du fleuve où je vais mais dans les grandes lignes j’affectionne particulièrement les abords de fosses et les zones peu profondes envahies par les obstacles et la végétation où le poisson blanc aime se mettre à l’ abri l’été. En effet les grosses embarcations ne peuvent passer et les silures y sont souvent moins sollicités. Les radiers à courant puissant sont également des hots spots en fin de soirée, à ne pas louper car les silures sont moins fainéants qu’on ne le dit et n’hésitent pas à chasser violemment sur ces zones.
Niveau sensation, ça donne quoi un gros silure sur un petit float-tube ?
Un « truc de fou », des sensations incomparables à celles que l’on peut ressentir dans une embarcation classique. Ce n’est pas le moteur qui stoppe la folie de la bête mais la paire de quadriceps du pêcheur. Une vraie lutte s’installe avec le poisson et l’on se sent parfois complètement impuissant quand on tombe sur des mammouths qui après 20min de combat trouvent encore la force de nous traîner sur 150 m à contre courant avec son pote accroché pour faire plus de poids… Sudation et cardio garantis on en redemande à chaque sortie!
Tu as quelques astuces et conseils à donner à nos lecteurs ?
N’hésitez pas à renouveler vos patterns et vos spots, il vaut mieux pêcher un haut fond où 2-3 poissons sont présents mais actifs qu’une fosse connue remplie d’échos de steaks mais où aucun poisson ne répondra favorablement à vos montages à cause d’une pression de pêche constante et d’un stress permanent causé par les clonckages et les ratés à répétition.
Tes photos sont souvent commentées et partagées et comme toujours, il y a des détracteurs. Un petit mot pour eux ?
« La pêche reste de la pêche » le monde halieutique est en pleine mutation notamment grâce aux réseaux sociaux et la connectivité croissante qui règne dans le quotidien et la poche de chaque pêcheur. On peut partager, commenter, et voir tout et n’importe quoi sur son mobile mais cela reste le net avec ses bons et mauvais aspects, et cette évolution dans la manière de montrer, de voir et pratiquer la pêche ne les attendra pas et risque de leur faire s’arracher encore beaucoup de cheveux.
Merci Charly pour ce partage !