S’il existe un poisson vraiment à part dans nos eaux intérieures c’est bien le black bass. A tous points de vue et même sous l’eau l’achigan demeure un animal extraordinaire. Combien de pêcheurs se sont accrochés à la pêche aux leurres grâce à lui ? Combien de vocations sont nées, et combien d’argent se dégage de la pêche du black bass, et pourquoi ? Symbole du no-kill, emblème de la pêche sportive aux leurres de par le monde, ce fish a tout pour plaire.
Un pavé dans la mare
Grande gueule, allure de sérial killer, courage de lion, tueur de grenouilles, terreurs des petits poissons, le bass c’est ça, un gros pavé dans la mare, la goutte d’eau qui fait déborder l’imagination du pêcheur et le fait sombrer dans la passion dévorante et illimitée. Le simple fait d’en imaginer en surface pourrait parfois envoyer un pêcheur normal en psychanalyse répétée pour trouble obsessionnel compulsif. Sans parler de la difficulté à le pêcher aux leurres, ni de sa sottise à parfois avaler tout ce qui bouge et à se défendre comme un tarpon. Ce fish est un demi-dieu pour beaucoup d’amoureux des poissons.
Œil rouge sang
Une fois passé de l’autre côté du miroir, Messire Bass devient un partenaire de plongée tout à fait remarquable. Au printemps, fin mai c’est sa reproduction. Le mâle défend son nid. Le mot «défend» n’est pas approprié, il entre en guerre serait plus juste, en plus de jouer au videur nazi envers toutes les autres espèces il est capable de faire reculer un plongeur photographe tellement sa rage est perceptible, il lui arrive même de m’attaquer la main ou le derrière de la tête si je fais demi-tour. Son œil rouge sang n’est pas là pour faire joli, parfois je me mets à l’eau alors qu’aucune présence de bass ne m’a sauté aux yeux, je suis immédiatement arraisonné par une troupe de bass qui m’encercle et me fusille du regard l’air de dire «qu’est-ce que tu fous là, dégage …».
Une bonne aubaine pour un cadreur subaquatique de pouvoir filmer des poissons sans les chercher, ils viennent parfois si près de l’objectif que la mise au point est impossible. Se pointant en bande à la manière des daltons ils inspirent un sentiment de puissance et de possession des lieux, ils sont maîtres en leur demeure. Durant l’été, ils s’éparpillent au gré de leurs envies ne me laissant que peu d’occasions de les voir, mais à chaque rencontre c’est la même chose. Le bass arrive comme un boulet, s’arrête à 1m de moi, me toise pendant 30 secondes et s’en va, me laissant bouché bée, consterné par tant d’arrogance.
L’arrivée de la saison froide le fait s’activer et moi je laisse souvent la combinaison pour reprendre la canne et 3 leurres pour me mesurer à ce monstre sacré. Malheureusement je constate qu’il est en voie de disparition dans mon fleuve et cela m’attriste beaucoup d’imaginer ne plus pouvoir rencontrer ce fabuleux poisson.
Pas un poisson d’hiver
Au plus froid de l’hiver lorsque rien ne bouge et que l’eau passe sous la barre des 5 degrés, je le rencontre alors sous un nouveau jour. Le froid ce n’est pas son truc. Les gros spécimens se calent sous les troncs d’arbres noyés en berge, avec une grande ouverture pour fuir au large, ce qu’ils font immédiatement à mon approche. Je n’ai jamais réussi une photo de bass en hiver, je ne peux que constater leur vitesse de pointe et leur mécontentement de nager en eau gelée. Ils ont raison, le soleil c’est quand même mieux et plus agréable quand on est le roi de la chasse en surface.
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