Dans toutes les techniques de pêche en mer, tout connaisseur a déjà utilisé cet appât basique : la crevette. C’est un appât peu onéreux, facile à conserver et que tout pêcheur devrait avoir dans sa glacière.
Il est universel car tous les poissons en raffolent, du plus petit au plus gros, et c’est bien là son problème. Un morceau de crevette simplement mis sur l’hameçon ne durant que très peu de temps, il y a quelques solutions pour parer à ce genre de désagrément.
Une des premières solutions pour laisser le temps au gros poisson forcément plus méfiant, est de mettre en place un gros morceau sur l’hameçon, avec le risque qu’il se fasse lui aussi rapidement « dépiauter » par des bancs de menus fretins.
Tout dépend donc quel type de poisson vous voulez prendre.
Sélectionner, ou pas
Pour les poissons de roche, vous pêcherez avec des hameçons de taille 8 à 12. Il est évident qu’il suffit de mettre juste un petit morceau de crevette sur l’hameçon en laissant dépasser la pointe de celui-ci. Une fois que le poisson aura saisi votre appât, il se piquera quasiment automatiquement. Par contre, si la présentation de votre appât n’est pas soignée, il sentira une résistance et recrachera rapidement votre morceau de crevette. Pour la recherche des plus jolis poissons comme les sparidés, vous pouvez mettre la queue de la crevette en entier, et pourquoi pas la ligaturer pour la protéger des petits poissons voraces qui seraient tentés de venir dépiauter votre appât. L’idéal est de se servir d’une aiguille à locher pour enfiler votre crevette et de l’utiliser également pour la ligaturer à l’aide d’un fil élastique fin prévu à cet effet.
Vous pouvez aussi laisser la carapace de la crevette, ce qui aura pour effet de dégager certes moins d’effluves, mais d’offrir une durée de vie à votre appât beaucoup plus importante. Les poissons de belle taille, comme un joli sar ou une belle daurade royale n’en feront qu’une bouchée.
Dans la présentation de l’appât, le point le plus important est de toujours prendre soin de bien laisser dégager la pointe de l’hameçon.
Montage pour escher une crevette
Le choix du montage a aussi son importance. Pour les pêches au touché, canne à la main comme les pêches de poissons de roche, il est souhaitable de faire un montage fixe auto-ferrant avec un plomb en fin de montage avec 2 ou 3 avançons situés au dessus de celui-ci. Vous sentirez bien les tocs des touches et vous pourrez ferrer directement dès que les poissons se saisiront de votre appât.
Par contre si vous pêchez avec un gros morceau de crevette et si vous pratiquez une pêche d’attente, il est préférable de réaliser un montage coulissant à l’aide d’un plomb percé prévu à cet effet. Quand le poisson prendra votre appât en bouche il pourra le déplacer un peu avant de se piquer. Vous visualiserez la touche et il ne vous restera plus qu’à pratiquer un léger ferrage.
Soigner la présentation
Si le poisson n’est pas très présent, vous pourrez profiter des têtes et des carapaces pour amorcer. Mais attention cela a aussi pour effet d’attirer tout le menu fretin sur votre zone de pêche.
Une autre recommandation : ayez toujours quelques crevettes dans votre congélateur. Ainsi, si vous vous décidez pour une partie de pêche à la dernière minute et que votre magasin de pêche n’a plus d’appâts, vous ne serez pas pris au dépourvu.
L’idéal pour affiner la présentation de votre appât sur votre empile est de couper correctement les morceaux de crevette à l’aide d’un cutter. Avec ce type de lame vous n’écraserez pas la crevette et les morceaux garderont ainsi une meilleure tenue. Pour assurer la bonne tenue de l’ensemble, quelques tours d’élastique à ligaturer ne seront pas superflus. Cela vous prendra certes un peu de temps, mais vous raterez ainsi moins de touches et les poissons se piqueront beaucoup plus facilement.
La crevette est un très bon appât pour toutes les pêches de bord de mer comme le surf-casting ou la pêche à soutenir.
Un des seuls inconvénients que l’on peut lui reprocher est que ce n’est pas un appât aérodynamique. Lors des lancers techniques pour atteindre une grande distance de pêche, cet appât aura pour effet de tourner et de freiner l’ensemble de votre montage. Ce n’est donc pas un appât pour les pêches à longue distance.
Pêche au « toc »
Quant à l’action de pêche, elle ne change pas beaucoup. Certes, l’appât est forcement plus gros qu’un petit ver marin et fera que le poisson prendra plus de temps à le saisir en bouche, en essayant de lui arracher un morceau avant de l’engloutir intégralement. Mon conseil : ne ferrez le poisson que lorsque vous détecterez quelques petites touches à travers le blank de la canne.
Il faut savoir attendre le bon moment. La touche doit être franche et ne vous contentez pas de simples petits tocs. Si vous ferrez trop tôt, vous allez retirer l’appât de votre éventuelle prise et sans doute la faire fuir. Le ferrage doit se faire si le poisson a correctement engamé votre appât et surtout l’hameçon qui l’accompagne. Le ferrage doit être très ample, mais aussi être réalisé tout en finesse. Si votre hameçon a bien été dégagé, le poisson va se piquer facilement. Un ferrage trop puissant pourra entrainer une casse ou un décrochage car souvent certaines espèces ont des bouches relativement fragiles et se retrouvent avec juste une lèvre sur la pointe de l’hameçon. Ce n’est pas le but recherché.
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Lors des parties de pêche à soutenir depuis des enrochements naturels ou des ouvrages portuaires, il est plus que souhaitable d’utiliser un salabre pour mettre le poisson au sec. Une précaution à prendre consiste à bien amener le poisson dans l’épuisette en évitant de brusquer cette finalité du combat et en essayant de fatiguer un maximum votre prise.
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Encore plus attractif
Il existe quelques astuces pour rendre votre appât encore plus attractif :
- A l’intérieur de la tête de vos crevettes, il y a souvent un liquide rouge très odorant dont on peut se servir en laissant ainsi les morceaux de crevettes s’imbiber de ces effluves.
- La crevette étant un appât lourd qui va se plaquer sur le fond, rendez-le un peu plus visible en le décollant du fond à l’aide d’un morceau de pop-up que vous prendrez soin de bien équilibrer. Vous donnerez ainsi à votre appât un aspect plus naturel en le faisant ainsi bouger sur le fond au gré des courants.
- Lors des parties de pêche de nuit, vous pourrez rajouter une ou plusieurs perles phosphorescentes sur le bas de ligne, tout contre votre appât. Elles dégageront ainsi une légère lueur qui n’échappera pas aux poissons en maraude à la recherche de nourriture.
- Pour une bonne tenue sur l’hameçon, hormis le fait de ligaturer votre appât à l’aide d’un fil élastique prévu à cet effet, vous pourrez aussi ouvrir la queue de la crevette en deux et la laisser un peu sécher au soleil. Il vous suffira alors d’en découper délicatement quelques petits morceaux à l’aide d’un cutter.
- Trop souvent délaissée et vue comme un appât de débutant, la crevette peut réserver de très belles surprises. Les façons de bien la présenter sont très nombreuses, alors n’hésitez plus à mettre en place cet appât sur une de vos cannes.
j’ai souvent pêcher avec de la crevette enfilée sur un hameçon à hampe longue et j’ai toujours eu de bons résultats. La pêche de nuit au bouchon lumineux avec la crevette piquée juste par la queue pour pêcher le loup et même la dorade m’a toujours apporté une grande satisfaction.
Ne pêchant pas en mer , j’utilise la crevette en eau douce quand je cible les gros poissons , à la plombée . C’est une esche facile à trouver .
Dans le bas Rhône , vers Beaucaire , j’ai battu tous mes modestes records de barbeau , silure et anguille avec des crevettes , pendant mes vacances . ( Je suis bourguignon … ). Le Rhône est un fleuve merveilleux .
Locher une crevette en montage Stewart , est tout un art . Hameçons simples , bien entendu ,sans ardillon . Le barbeau est un poisson merveilleux , qui aime bien les panachés crevette-maïs-bouillette .
Vous avez des exemples de montages ? Intéressants l’utilisation en eau douce !