La pêche de la carpe en lacs de barrage sont souvent délicats à aborder au printemps, entre la fraie qui approche et le réchauffement plus ou moins régulier de l’eau, la pêche est loin d’être gagnée d’avance sur ces géants d’eau douce. Voyons comment aborder les berges escarpées des barrages durant les sessions printanières.
Le choix du terrain de jeu est déterminant au printemps, suivant les conditions météorologiques et la localisation du lac, les ambitions et les résultats ne seront pas les même. En effet les eaux d’un lac de barrage de plaine situé dans le sud se réchaufferont plus vite que celles d’un lac de barrage de moyenne montagne. Il faut donc prendre en compte les paramètres météorologiques que subit la région depuis plusieurs semaines si le redoux printanier est régulier ou si au contraire l’hiver joue les prolongations.
Le mois de juin ne pose plus vraiment de problème, quel que soit le barrage choisi, mais le mois de mai peut encore réserver quelques surprises, si le climat tend à remettre un coup de froid, ou du moins si une météo instable vient bloquer les poissons au stade de la fraie.
Il en va de même concernant les lacs de barrage qui sont alimentés directement par les eaux de la fonte de neige, cette eau froide qui descend des montagnes a pour effet de retarder le réchauffement de la masse d’eau, et par la même occasion de freiner une reprise d’activité régulière des carpes.
Bien choisir son barrage
Il est important de comprendre de quelle façon les eaux d’un lac de barrage se réchauffent et se refroidissent, car de ces paramètres dépendront les résultats au bord de l’eau. Un lac de barrage de moyenne montagne, disons compris entre 400 mètres et 1000 mètres d’altitude comporte une masse d’eau importante en raison des pentes souvent abruptes et du relief encaissé ce qui implique donc des profondeurs d’eau importantes qui plongent assez rapidement. Ce type de barrage mettra plus longtemps que les autres à se réchauffer au printemps, en raison justement de ses grandes profondeurs, que le soleil mettra plus de temps à atteindre. A contrario les eaux se refroidiront plus tardivement en hiver, puisque la masse d’eau chaude est plus importante que sur un lac de plaine, et donc celle ci mettra plus de temps à descendre en température.
A l’inverse des lacs de moyenne montagne, les lacs de plaine aux profondeurs moins importantes se réchaufferont plus vite, en raison des pentes moins abruptes, et donc d’une plus grande surface où la profondeur de l’eau n’excède pas plus de quelques mètres. Ces zones moins profondes se réchaufferont beaucoup plus tôt dans la saison, ce qui entraînera un réchauffement plus rapide du lac dans son ensemble.
Le choix du secteur de pêche en lac de barrage
Une fois le barrage choisi en fonction des paramètres cités ci dessus, il reste encore une question Cornélienne à résoudre, qui demeure d’autant plus grande si l’on aborde le lac de barrage pour la première fois, le choix du secteur !
D’une façon globale il serait possible de répondre à cette question en choisissant en priorité la queue du lac, où se trouve généralement l’arrivée d’eau principale, et qui à l’opposé du barrage présentera des profondeurs moins importantes. Mais ce secteur n’est pas forcément le seul à être intéressant, suivant le barrage, les poissons peuvent se tenir à différents endroits du lac. En fait ce qui vaut un peu partout en France quel que soit le site à cette période de l’année est également à retenir pour les barrages. Le printemps étant synonyme de réveil de la nature, de réchauffement de l’eau et d’ensoleillement plus important, la vie aquatique va se développer en priorité sur les zones de faible profondeur. Les herbiers refaisant surface, la vie va s’accélérer autour de ces zones, les carpes sentant approcher la reproduction vont également se rapprocher de ces zones par instinct, puisque c’est ici que tout va se passer prochainement, et c’est ici que se trouve la nourriture qui va leur permettre de se refaire une santé après l’hiver et de préparer la fraie. Il faut donc privilégier les zones où l’eau se réchauffera plus vite qu’ailleurs sur le lac, puisque ce sera sur ces même zones que la nourriture naturelle sera abondante en premier.
Sur certains lacs aux berges très abruptes, la seule zone moins profonde sera l’amont du lac, ceci est encore plus vrai si le lac en question connait des marnages importants en été, puisque la zone amont du lac se retrouvera à sec dès que l’eau sera utilisée pour l’irrigation en aval. Cela peut être déconcertant de voir des regroupements immenses de poissons sur une zone de moins de cent hectares, alors que les centaines d’hectares en aval semblent totalement vidés de toute vie aquatique. Dans ce contexte il est évident qu’il ne sert à rien d’aller chercher les carpes dans les criques profondes du barrage, la fête se tient en amont, et les bonnes pêches se feront sur ces zones infestées de vie.
Sur les barrages moins encaissés les poissons ne se tiennent pas forcément tous en amont du lac, je vais prendre ici l’exemple du lac du Salagou, beaucoup de gens pensent (à tort) qu’il faut impérativement pêcher la baie d’Octon au printemps, qui constitue l’amont du lac, car toutes les carpes se retrouvent dans les roselières du ruisseau pour attendre la fraie. Ceci est totalement faux ! Il est évident que le cheptel d’un lac comme le Salagou ne peut pas tenir dans une si petite baie, de plus les zones pouvant accueillir la fraie, qui proposent des zones peu profondes, des herbiers et de la nourriture naturelle sont nombreuses autour du lac, il est d’ailleurs intéressant d’observer la fraie sur ce genre de lac pour se rendre compte qu’hormis quelques zones très abruptes, les carpes frayent sur presque toutes les bordures, à condition que le niveau d’eau soit suffisamment haut pour inonder les berges.
Dans ce cas précis, pour un lac présentant des berges moins abruptes et plusieurs grandes baies peu profondes, de nombreux secteurs peuvent accueillir des carpes durant le printemps, il faudra donc veiller à observer chacune de ces zones en quête d’activités trahissant la présence des carpes avant de jeter son dévolu sur la première baie qui se présente.
Le printemps est un moment très attendu par tous les pêcheurs, synonyme de réveil de la nature, c’est également le retour sur les berges pour beaucoup d’entre nous, attention toutefois à ne pas être trop enthousiaste, car le printemps en lac de barrage n’est pas toujours la saison la plus facile.
Approche et amorçage
La première étape est donc de localiser le poisson, les carpes ont tendance à se regrouper au printemps, délaissant certaines zones où il devient impossible de prendre un poisson, tant ces secteurs sont désertés. Trouver des rassemblements de carpes ne veut pas dire prendre du poisson à coup sûr, tant que la fraie n’est pas passée, le poisson n’est pas encore dans une phase d’alimentation régulière et la météo peut tout simplement mettre un lac sur off en un jour ou deux. Une fois le poisson localisé, il convient de bien sonder afin de dénicher les zones d’alimentation des carpes qui se trouvent généralement autour des zones riches en végétation aquatique. Prendre le temps de bien sonder et de bien observer est très important car les carpes ne s’alimenteront pas partout. Dans une grande baie envahie d’herbiers, parfois seules quelques petites zones sont visitées par les carpes au moment de passer à table, il convient donc de pêcher de façon très précise. Il est tout à fait possible de mettre en place un amorçage dès son arrivée sur le poste, dans le cas où de nombreux poissons auraient été repérés, mais il est préférable de démarrer la pêche au spot, en présentant très peu d’appâts autour du montage. La pêche au spot va permettre de savoir si le poisson s’alimente bien ici, et cela rapidement. De plus le placement des lignes précis avec un amorçage très léger va permettre de déplacer les cannes régulièrement jusqu’à dénicher le ou les bons spots. Une fois les zones d’alimentation trouvées, il est alors possible d’amorcer une grande zone pour tenter d’intercepter plusieurs poissons, là aussi il sera préférable d’amorcer une large zone plutôt que de benner plusieurs kg sur quelques mètres carrés. Comme expliqué plus haut, le printemps n’est pas une période où le poisson s’alimente régulièrement, suivant les facteurs, les carpes peuvent s’alimenter avec entrain, ou au contraire avoir la bouche fermée. Dans ce cas mieux vaut ne pas trop amorcer dès le départ sous peine d’anéantir ses chances de prendre un poisson rapidement. Il est préférable de privilégier des montages très attractifs en employant par exemple des pop-up, qui auront la particularité d’intéresser plus rapidement des poissons qui ne sont pas forcément en activité alimentaire. Un appât mobile sur le fond présentera l’avantage de déclencher un réflexe d’agressivité chez les carpes, ce qui permet dans certains cas de piéger quelques poissons bonus qui n’auraient pas répondus à un montage classique placé sur un amorçage. La mobilité est un atout durant cette période, en partant du constat que les poissons se regroupent, si le poisson est sur votre zone de pêche, les premières touches doivent intervenir assez vite. Dans le cas contraire, il sera préférable de se déplacer sur une autre zone afin de trouver du poisson en activité. Disons que si aucun poisson ne s’est manifesté durant les premières 24h de pêche, et devant l’absence de signe trahissant la présence des carpes sur la zone, mieux vaut se déplacer pour trouver une zone plus propice.
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La localisation du poisson est l’étape la plus importante au printemps. Sur des barrages de plusieurs centaines d’hectares, les carpes ne parcourent pas encore de longues distances en quête de nourriture, il faut impérativement trouver les secteurs de tenue du poisson et s’employer à pêcher de façon très précise sous peine de passer à côté de sa pêche.
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L’après fraie
Suivant les lacs de barrage la fraie s’exécute à des périodes différentes, cela peut aller de fin avril/début mai, jusqu’à fin juin/début juillet selon les cas. Plus les poissons attendront longtemps le moment propice pour frayer et plus la pêche sera rendue difficile, car dès que les poissons sont prêts à frayer, leur activité alimentaire est réduite, et dans le cas où le temps ne serait pas stable, les poissons peuvent rester « bloqués » pendant plusieurs semaines. Une fois cette étape passée, il est alors possible de vivre de véritables cartons ! Après être restées plusieurs semaines à attendre la phase de reproduction, et après avoir dépensées beaucoup d’énergie pour celle-ci, les carpes vont avoir besoin de manger, et elles n’auront plus que ça en tête. Les secteurs de fraie vont alors se vider petit à petit et le poisson va commencer à se répartir sur l’ensemble du lac, en quête de nourriture. Même si les poissons sont souvent maigres et abîmés suite à leurs ébats amoureux, les deux premières semaines qui suivent la fraie sont des moments à ne pas louper. A ce moment là on peut laisser la pêche au spot de côté et il devient possible de mettre en place un bon amorçage afin d’intercepter ces poissons affamés en sortie de fraie.
Bonjour j’habite dans le Nord et je voudrai faire une sortie en lac de barrage j’ai le bateau avec echosondeur mais je c pas sur quelle plans d’eau me rendre
Serait-il possible de me renseigner sur un plan d’eau merci
Cordialement