Si les eaux intérieures ont longtemps été le parent pauvre dela cartographie, l’arrivée des sondeurs capables d’effectuer des relevés entemps réel de cartographie subaquatique a montré aux pêcheurs tout l’intérêtqu’ils pouvaient tirer de cet équipement.
Qu’est-ce que la cartographie subaquatique sur un sondeur ?
L’utilisation de la cartographie bathymétrique en eau douceest assez récente en France alors qu’elle était bien développée en mer depuisde nombreuses années. On trouvait alors quelques cartes ne donnant une idée desfonds que sur les grands lacs et les fleuves afin d’aider à la navigationprofessionnelle ou de la plaisance. C’est grâce aux pêcheurs des Etats-Unis, commetrès souvent, que les marques de sondeurs ont compris tout l’intérêt de cettecarto pour leur clientèle. Pour une somme relativement modique, le pêcheur USdisposait de cartes très précises de tous les lacs navigables de son état voireplus encore, et ainsi pouvait concentrer sa pêche sur les zones favorables. EnFrance c’est par un programme collaboratif assez contraignant chez lecartographe le plus connu que l’opération s’est démocratisée puis les marquesd’électronique ont emboîté le pas jusqu’à mettre au point la cartographie enlive intégrée dans le sondeur. Une cartographie bathymétrique ou subaquatiquec’est donc une image en 2D ressemblant aux cartes d’état-major pour la surface,donc compréhensibles avec leurs courbes de niveau sur une carte topographique.
Comment fonctionne la cartographie d’un sondeur ?
Sur le papier la méthode est assez simple puisque le sondeurva superposer la profondeur qu’il obtient via la sonde aux relevés GPS de sonantenne, au fur et à mesure du processus de compilation des données des isobathes(lignes de profondeurs) vont pouvoir s’afficher à l’écran et grâce à lacolorisation de ces lignes, offrir une carte facilement lisible pour leprofane. En réalité l’opération est assez complexe et les premièrescartographies n’offraient des isobathes que tous les 1m, on est arrivédésormais à des lignes tous les 33 cm. Ceci peut paraître très précis or ilfaut prendre en compte le fait que les données de profondeur du sondeur sontassez floues en raison des zones d’ombres, zones aveugles et de la largeur ducône. On aura donc une carte incapable de vous dessiner le creux d’un ruisseauimmergé par exemple et pour avoir une carte très précise il faudra passer etrepasser avec des angles de trajectoires différents sur la même zone etidéalement à une profondeur pas trop importante. Pour autant vous pourrezvisualiser les cassures, les hauts fonds et c’est là le plus important. Unefois ceci fait la machine enregistrera ces données sur une carte SD pour uneutilisation différée. Tous les fabricants offrent la possibilité de colorer lescartes en fonction des profondeurs pour les rendre plus lisibles. Encore mieux,certains vous permettent de griser les creux les plus marqués et ainsi donnerune impression de relief assez réaliste.
La bonne utilisation de la bathymétrie au quotidien
Chez la plupart des marques, il faut posséder une carte SDcomportant une carto de contour des lacs et rivières et qui va permettre destocker une quantité impressionnante de données. Pour une utilisation plusponctuelle on se servira du fond de carte peu précis stocké dans la mémoire dela machine mais les données récoltées ne pourront pas être sauvegardées. Lorsquel’on désire cartographier un lac en entier autant se préparer mentalement car celarisque d’être long, très long et c’est là que les programmes collaboratifs sontprécieux. Certaines marques mettent en commun les données de tous lesutilisateurs pour en faire profiter la communauté qui peut les télécharger sursa carte SD. La plupart du temps le pêcheur quadrillera une zone de long en largeafin de la cartographier, ce qui peut être une source d’ennuis pour le pauvrecoéquipier privé de pêche et contraint à l’inaction. Une fois la zoneprécisément cartographiée, on recherchera la meilleure palette de couleurs poursaisir intuitivement le relief d’un regard et ainsi on pourra démarrer sa pêcheen ne ciblant que les zones dignes d’intérêt. Une fois la pêche terminée et sile trajet n’est pas trop long entre deux spots on pourra se servir de ce tempspour cartographier au petit bonheur la chance le lac et quelquefois tomber parhasard sur un haut fond perdu au milieu de nulle part. Si une carte fixe peutêtre difficile à suivre en navigation lente au moteur on pourra la rendremobile de façon à ce que le nez du bateau pointe toujours vers le haut surl’écran, ce qui aide un peu. On pourra aussi colorier une profondeur donnéepour y maintenir son bateau et faciliter la navigation, tout comme colorier enrouge une faible profondeur jugée dangereuse.
Un poste typique découvert via la carto
Il s’agit d’une route submergée qui croise une profondecassure, cette route joue le rôle d’un haut fond en concentrant la nourrituresur une zone plate de profondeur moyenne, la seule sur un long linéaire defalaise. La cassure juste à ses pieds permet aux prédateurs de se cacher et defaire régulièrement une razzia sur la partie plate. Ce poste typique à grossesperches a été découvert par hasard et la carto a aidé à comprendre pourquoi çamordait là et pas trois mètres à coté !
Apprendre et comprendre en utilisant sa carto sur son sondeur
Avant la carto il fallait compter sur sa mémoire pour les lacs à fort marnage ou son intuition pour les étangs ou les rivières. On avait coutume de se faire une carte mentale des lieux en fonction du relief immergé ou du ressenti lorsque le leurre touchait le fond. L’arrivée des GPS sur les sondeurs fut une petite révolution, enfin on pouvait marquer précisément un point d’intérêt, une zone de prise ou une cassure en étant sûr de pouvoir revenir pile poil au bon endroit ultérieurement. Et on s’imaginait des choses, on essayait de comprendre pourquoi le poisson était là à cette période et on recherchait alors des postes similaires sur la surface du lac. Désormais ce travail de longue haleine est grandement simplifié, un waypoint va s’afficher sur la carto lorsque vous le marquerez, vous saurez alors sur quel relief il se situe. Si vous obtenez quelques touches sur un poste déterminé, il suffira d’étudier votre carto bathymétrique et ainsi trouver un poste similaire plus loin qui devrait lui aussi vous donner des touches. Vous comprendrez mieux les tenues des poissons en fonction de la saison, du niveau et nombre d’interrogations que vous avez depuis des années trouveront leurs réponses avec toutes ces informations en votre possession.
L’usage de la cartographie bathymétrique facilite grandementla pêche et cette petite révolution ne fera que s’amplifier, viendra un jour oùtoutes nos eaux intérieures seront cartographiées via des sondeursprofessionnels très précis. Mais, même si vous en savez ou en saurez beaucoup,c’est toujours le poisson qui décidera s’il mordra ou non !
Bravos encore une source d’informations bien intéressante, j’ai acquis un sondeur Depper Chirp et j’avoue ne pas avoir pu tout bien mettre en œuvre encore , mais c’est en pêchant que l’on devient pêcheur …. Alors y a plus qu’à