Il y a maintenant quelques années, Black Bass France formalisait au travers d’une « charte de bonnes pratiques » ses préconisations pour que nos rencontres avec chaque black bass soit les moins traumatisantes possibles et qu’elles puissent se renouveler. Extraits.
La fin de l’année est maintenant toute proche, quelques courts créneaux favorables se présenteront d’ici que la fermeture de la pêche n’intervienne, quelques rares opportunités de croiser un black bass, ce poisson à l’intérêt halieutique indéniable, que nous avons recherché avec passion durant toute la saison.
Nous avons encore une fois pu constater que Microptérus salmoides rencontrait toujours un franc succès, notamment auprès des pêcheurs sportifs et qu’il était l’un des produits phare pour le recrutement de nouveaux pratiquants.
Et si nous ne pouvons que nous réjouir de l’intérêt constant de la part de pratiquants toujours plus nombreux, nous constatons également que l’accessibilité de la pêche du black bass due notamment à la capacité des réseaux sociaux à véhiculer nombre d’informations occulte trop souvent certaines pratiques chères à l’Association concernant les « règles de bonne conduite ».
Chaque année, les réseaux sociaux, les blogs ou les catalogues exhibent des poissons capturés en période de reproduction, mal tenus ou desséchés.
Et si nous sommes nombreux à déplorer le manque de populations, soyons-les premiers à en prendre soin.
Manipulation : développons la French Attitude !
Rédigé par un collectif BBF composé de Daniel Massip, Daniel Mestrot, Frédérick Miessner, Jean Michel Marcon, Eric Despalin, Jérôme Palaudoux et Franck Rosmann.
Pour leur bien… A BBF, nous chérissons particulièrement les diables verts, nous nous démenons pour les introduire et les protéger. Les nombreuses discussions que nous avons pu avoir ces derniers temps nous ont fait rédiger cet article que nous partageons ici avec tous. Le but est de sensibiliser les cohortes de nouveaux pêcheurs sportifs sur le maintien des poissons, en particulier pendant les séances photos ! Le no kill, c’est bien joli… Ce concept se généralise enfin (ouf !), mais remettre un poisson en mauvais état à l’eau, ça ne sert pas à grand-chose ! Enfin si : il a déjà de plus grandes chances de survivre et donc de se reproduire s’il est relâché qu’une fois qu’il est cuisiné au beurre blanc… Voici donc quelques conseils pour vous aider à mieux manipuler vos prises !
C’est Internet qui nous a initialement irrité puis décidé à pondre ce papier : la multiplication des blogs où l’on voit photos et vidéos sur lesquelles les protagonistes n’ont de cesse de reproduire les gestes d’icônes américaines ou japonaises, en particulier un geste maladroit (et malheureux !) qui provoque sur les black bass ce que nous appelons les « bouches en équerre » ou « gueules cassées ». La presse écrite ne fait parfois pas meilleure figure… Sans être moralisateur, cet article est une simple piqûre de rappel et de bon sens. Nous souhaitons avant tout cesser d’imiter ces icônes étrangères et développer un concept qui manque selon nous : une touche française de manipulation des poissons !
Et oui, poissons puisque nous ne nous arrêterons pas au black bass, les autres espèces ayant également droit au respect ! La base de ces lignes est issue de la rubrique « Respectons les Bass » rappelée dans chaque Bulletin de l’Association Black Bass France. L’idéologie est simple : il faut penser poisson ! C’est ce qu’on a l’habitude de dire dans les métiers piscicoles lorsque l’on veut porter l’attention des manipulateurs sur leur façon de traiter les poissons. En pensant poisson vous vous mettrez à sa place et corrigerez ou éviterez quelques-unes des mauvaises habitudes de certains pêcheurs (dont certaines stars télévisuelles internationales). En prêtant attention à ces détails et en respectant la ressource, vous garantirez la qualité de vos pêches futures. Il faut ainsi faire de notre mieux pour que le poisson souffre le moins possible de notre rencontre.
Manipulations générales
Commençons par le ferrage : il ne faut pas l’exagérer, nous ne souhaitons pas ici arrêter un Airbus en plein élan ! Le combat se doit d’être ferme afin de ne pas flinguer le poisson, mais sans exagération non plus : un poisson n’a rien d’un surfer… Ces phases sont déjà traumatisantes pour le poisson.
Egarons-nous quelques instants sur le « mauvais exemple » étranger : nos jeunes pêcheurs sont trop habitués aux vidéos nippones ou américaines. Là-bas, les poissons volent ! Les ferrages sont surpuissants et souvent le poisson arrive encore vert au bateau (attention, ceci est un bon point !) puis il est projeté comme si de rien, terminant sa course sur la moquette brûlante, puis parfois dans la caisse de leurres restée grande ouverte… Nous condamnons ces pratiques, même si les biotopes dans ces deux pays sont différents et le Bass très présent là-bas, un peu plus de respect de l’intégrité physique de sa capture serait tout de même bienvenu et en tout cas symboliquement plus en phase avec l’esprit passionné que nous voulons partager avec les autres pêcheurs, notamment les plus jeunes et les novices ! … Alors soyons doux avec nos Bass…
Rappelons aussi qu’il n’est pas inutile, loin de là, d’écraser les ardillons de vos hameçons… Outre le fait de faciliter les décrochages, dans certains cas (hameçon passant dans un arc branchial ou un globe oculaire, par exemple) ce simple geste sauve bien des poissons !
Le poisson arrive au bateau ou à vos pieds, il faut maintenant s’en saisir…Le grand principe : vos mains sont les moins traumatisantes pour votre capture, si elles ont été mouillées. Ensuite vient l’épuisette à mailles adaptées.
Voilà, votre poisson est enfin sécurisé, il faut alors décrocher votre leurre avec une pince à becs courbes ou longs, bien adaptée à cette opération qui doit être rapide. Pensez à conserver une pince coupante à portée de main, elle permettra parfois de sauver un poisson d’une situation délicate (hameçon traversant une partie vitale comme une branchie, un œsophage ou une orbite oculaire). N’hésitez pas à sacrifier l’hameçon en coupant sa tige pour la débarrasser de l’ardillon. Au cours des manipulations, maintenez le poisson dans l’eau le plus souvent possible. Si vous décidez de le poser (pour le mesurer par exemple) prenez garde à la texture et à la température du support que vous mouillerez systématiquement. Replongez régulièrement le poisson entre deux prises de vues et ne sortez le poisson que lorsque le photographe est prêt ! Evitez de faire chuter le poisson sur le sol (sable, rochers, bateau…) ou sur une surface dure. Si par malheur cela arrivait, rincez le poisson sans le frotter pour le débarrasser des matériaux accumulés sur le mucus protecteur et relâchez-le immédiatement.
La bonne photo
Il est parfois légitime de souhaiter conserver une photographie souvenir. Mais là aussi il ne faut pas faire n’importe quoi. Et c’est là qu’on voit le plus d’erreurs (logique, on n’a pas de trace du reste !). Maintenez le poisson bien verticalement, surtout sans lui « tordre le cou ».
Cela évite de lui causer des traumatismes au niveau de la colonne vertébrale ou de lui faire une élongation des ligaments maxillaires (les gueules cassées…) ! Ainsi blessé, il ne pourrait s’alimenter correctement durant de longues semaines et pourrait même périr.
Si vous souhaitez faire une photo en le maintenant horizontalement (c’est ce que nous vous recommandons pour les sujets assez lourds qui supportent moins bien la posture verticale à cause du poids de leurs viscères), soutenez-lui délicatement le pédoncule caudal ou le ventre sans le serrer tout en conservant un alignement « tête – corps » naturel.
Enfin, il faut relâcher le poisson dans les meilleures conditions. Remettez-le délicatement à l’eau, sans le jeter. Evitez de le poser dans une zone d’eau stagnante, troublée ou vaseuse où il pourrait s’asphyxier. Si votre capture vous semble groggy, maintenez-le horizontalement, la bouche entr’ouverte dans une zone calme et à l’eau claire et, contrairement à une idée largement répandue qui veut qu’on imprime au poisson des mouvements de va-et-vient pour le ré oxygéner, préférez la répétition de très légers mouvements vers l’avant qui correspondront mieux au procédé naturel d’oxygénation durant la nage. Les filaments branchiaux (le rouge des branchies) sont attachés aux arcs branchiaux en un point et se placent dans le courant de manière libre en ondulant comme un drapeau dans le vent. Si l’on effectue des mouvements vers l’arrière, les filaments risquent de s’emmêler car ils travailleront dans un sens qui n’est pas normal pour eux. De même, les mouvements du poisson vers l’avant ne doivent pas être trop brusques pour limiter les entrées d’eau trop conséquentes dans l’œsophage et l’estomac.
Hors compétition, on ne stocke pas de bass, on les relâche in-situ.
Sur ce type d’évènement, seul un vivier digne de ce nom est adapté à cette pratique.
Plusieurs Black-bass gardés dans un tel « récipient » clos ne survivront pas longtemps sans un renouvellement d’eau. La quantité d’oxygène dissous diminuant et celles de gaz carbonique et d’ammoniac augmentant, l’eau devient vite invivable. Sachez simplement qu’un petit poisson consomme, proportionnellement, plus d’oxygène qu’un gros : quatre bass de 500 g consomment plus d’oxygène qu’un bass de 2 kg. Et plus l’eau est chaude moins elle peut dissoudre d’oxygène. Il faut donc être très attentif !
Voilà ce que nous avons souhaité appeler la « French attitude ». Des conseils logiques qui visent avant tout à respecter les poissons que nous chérissons et qui nous le rendent bien. Les photos seront peut-être moins « frimes » mais elles seront d’autant plus démonstratives et probantes de nos vraies valeurs. Du reste, l’équipe rédactionnelle du Bulletin BBF ne s’y trompe pas et ne publie aucune photo de « gueule cassée ». Nous espérons d’ailleurs que les autres supports (revues, Internet…) feront de même à l’avenir.
Suivez le programme CA-RE de Black Bass France : CA-RE comme « CAtch and RElease » ou « CApturer et RElâcher », parfaitement symbolisé par le logo BBF et ses trois pointes faisant un parallèle certain avec l’idée d’une pêche raisonnée et durable. En anglais, Care : nom masculin = soin…
et blablabla … ou comment s’accaparer le code et vertus des bonnes conduites et attitudes de la pêche avec 10 ans de retard !!! …..cela fait des années que le phénomène est dénoncé sur les réseaux et autres groupes de pêche ou une certaine forme de pêche éducative est deja instauré sous la vigilance de pêcheurs consciencieux , respectueux et anonymes . les comportements sont difficiles a changer mais une majeur partie de la communication est a jour , il restait aux glands ou autres icônes de la pêche à donner l’exemple , comme aux revues halieutiques qui sont encore vecteur de bonnes consignes pour les plus jeunes et les vieux abonnés … le fameux syndrome de la gueule cassé !!!! alors , cela est valable pour tous les poissons , on a compris que le bass est le poisson roi mais les conseils doivent être donner et intéresse toutes les catégories de poissons avec une bonne tenue à 2 mains !!! Le bon dieu nous a donné 2 paluches servons nous en !!!! la preuve , peu ose mettre leurs doigts dans la gueule d’un sandre ou brochet ou même d’une carpe !!!! ceci dit , le message doit être diffusé à la plus grande masse de pêcheurs possibles et il n’est jamais trop tard et tout les moyens sont encore bons …..
Bonsoir Lacouane.loqigue et naturel pour certains ces gestes sont primordiales pour nos fishs commes de les poser delicatement sur de l herbe bien epaisse et humide(au pire)pour decrocher son leurre.ensuite vos parler de mettre les doigts dans leurs bouches,percheschevesnes,bb,carpes pourquoi pas(ca ne me derange pas!)seulement le brochet je comprends pas carrement impossible sans une bonne paire de gants.crdlt
Je pense qu’ici le but de l’article n’est pas de faire un scoup mais de continuer à répandre et faire connaitre des bonnes pratiques de base qui sont encore loin d’être généralisés, même si certains ont montré l’exemple depuis longtemps où l’on toujours fait naturellement.
Je pèche un peu de tout par loisir et pour voir quelles poissons peuplent les divers zones humides de mon coin (il n’y a pas beaucoup d’achigans dans mon coin), et donc je relâche presque tous les poissons que j’attrape en essayant de ne pas les blesser (de toute façon, vu la qualité de l’eau dans beaucoup d’endroit où je pèche, je ne mangerais jamais ce qui en sort). Quand je pêche dans une eau de qualité correcte, il peut m’arriver, de prendre un poisson pour y gouter, mais seulement si le poisson n’est pas trop petit, et pas non plus si c’est un magnifique spécimen, dans ce dernier cas je le relâche pour qu’il continue à répandre ses gènes et d’améliorer la race… De plus c’est plutôt quand j’ai blessé fortement un poisson sans le vouloir que je me décide alors de le cuisiner, plutôt que de relâcher des poissons dans un sale état. Mon « no kill » n’est donc pas intégral, n’étant pas d’idéologie végétarienne, mais réellement écologiste tout de même (la ressource en poisson d’eau douce est vraiment trop faible à l’échelle de la France pour qu’on puisse se permettre d’en manger souvent sans avoir un impact très négatif sur le milieu, et vu le nombre de pécheurs de loisir le compte n’y est pas, il suffit de faire quelques calculs approximatifs, c’est simple à comprendre, c’est « no kill » ou plus de pêche de loisir).
…et pourtant, tout les jours, on voit des photos de bass/perches de toute tailles, tenus à une main, par la gueule, complètement ouverte au possible, par des jeunes, moins jeunes, connus et inconnus …
ama ouai c’est classe tu vois quoi … ……………………………