Suite aux chaleurs de la saison estivale et aux besoins importants en eaux, les lacs de barrage se retrouvent souvent avec des niveaux assez bas, voire même très bas certaines années lorsque la sécheresse frappe et que les fortes pluies automnales tardent à les remplir. C’est le moment idéal pour allier pêche et repérage des berges et des fonds en prévision des pêches futures, lorsque l’eau aura de nouveau tout recouvert.
Le manque d’eau et la mise à sec de grandes zones obligent forcément les poissons à se regrouper, ou du moins, à être plus nombreux à l’hectare qu’à l’accoutumé. Ceci est un phénomène logique, prenons l’exemple d’un lac de barrage de 400ha avec de grandes zones peu profondes et une population de carpe disons de 10 poissons à l’hectare, retirez 200ha de lac due à la baisse du niveau d’eau, et vous vous retrouvez avec une surface d’eau diminuée de moitié et un rendement de carpe à l’hectare doublé ! Il semble donc logique qu’il soit plus facile de prendre du poisson lorsque celui-ci est rassemblé sur une surface deux fois plus petite. Néanmoins il ne suffit pas toujours de mettre des appâts dans l’eau pour prendre deux fois plus de poissons, la pêche peut sembler facilitée aux premiers abords mais en réalité elle peut s’avérer bien plus complexe qu’il n’y paraît…
Une pêche pas forcément plus simple, mais logiquement plus facile…
A l’inverse du printemps, période à laquelle la végétation rivulaire baigne les pieds dans l’eau et où les spots de bordures sont nombreux, la pêche en automne est bien plus délicate à gérer en raison du manque d’eau. Il serait possible de penser que du fait de la restriction de nourriture naturelle due à la baisse du niveau de l’eau et à l’assèchement des berges, la pêche n’en soit que plus facile grâce à une concurrence alimentaire plus rude au fond de l’eau, ceci peut être le cas, mais souvent la pêche est plus difficile à trouver, car le poisson ne se tient pas partout. Les lacs de barrage de moyenne montagne permettent toujours de belles pêches de bordure, à condition de trouver des zones relativement plates où il sera possible de déposer un montage et l’amorce, mais dans de nombreux cas, la pêche se joue sur de petites zones en pleine eau, bien moins faciles à trouver. C’est la première raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à troquer ses cannes à pêche contre l’appareil photo et un GPS au moment des forts marnages automnales !
Perdre un peu de temps pour en gagner plus tard
L’idéal pour ce type de repérage est évidemment d’être deux, de façon à pouvoir partir en maraude sur le lac pendant que l’autre surveille les cannes et le poste. De cette manière il est possible d’allier session et repérage des berges mises à nue, c’est une bonne façon de mettre le temps au bord de l’eau à profit. Durant la journée, période durant laquelle les touches sont en général plus rares (je dis bien en général car sur certains lacs ce sera plutôt le phénomène inverse), il suffit de partir avec un bateau et de longer les berges afin de trouver des zones intéressantes à pêcher, murets éboulés, zone de sable au milieu de rochers, terrasse au pied d’une falaise, bref, tout ce qui pourrait mérité d’y mettre une canne si il y avait de l’eau dessus ! En prenant les points GPS de chaque zone et en les photographiant depuis le haut de la berge, il sera très facile lors d’une prochaine pêche de retrouver rapidement ces bons spots, ou du moins ces spots qui sentent bon… En procédant de la sorte chacun son tour, il est facile de marquer un grand nombre de postes sur l’ensemble du lac, des informations qui seront très précieuses lorsque les zones marquées baigneront sous plusieurs mètres d’eau. La chose devient beaucoup moins facile lorsque l’on pêche seul, comme c’est souvent mon cas. Il est toujours délicat de partir sur l’eau en laissant le matériel sur le poste, hors de vue, même en relevant les cannes, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Sur certains lacs très sauvages et peu fréquentés, il est tout à fait possible de partir plusieurs heures loin du poste sans qu’il ne se passe rien, mais sur d’autres lacs on ne sait jamais, il suffit d’une personne avec de mauvaises intentions pour regretter l’escapade loin du matériel. Et puis soyons honnête, relever ses quatre cannes en journée pour faire du repérage est quand même dommage, il n’est pas rare de prendre du poisson en journée sur les barrages, et ce serait dommage de manquer un poisson bêtement parce que les cannes étaient relevées. Dans ce contexte la solution en étant seul consiste à faire ce repérage soit le premier jour en arrivant, soit le dernier jour. Le premier jour est préférable car ceci va également permettre de faire le tour du lac avant de commencer sa pêche, et donc de mieux choisir son poste en fonction de ce que l’on aura vu comme activité et autre. En revanche il faut arriver tôt, de façon à avoir quelques heures devant soi à consacrer au repérage, et de la batterie ! Car le plus simple est de charger le bateau et de partir faire ce repérage en navigant, de façon à avoir une vue d’ensemble des berges, ce qui permet de passer moins de temps à chercher des spots intéressants et les marquer. Ceci peut aussi se faire à pied, en marchant le long de la berge lorsque cela est possible, mais la première falaise rencontrée nous oblige à remonter pour la contourner, et il ne sera pas possible de pointer tous les spots, comme les plats au pied des falaises ou encore une plage sous un ou deux mètres d’eau se terminant par une grande cassure, pour cela le bateau est quand même préférable, il permet également de traverser rapidement pour marquer des points sur la berge d’en face.
Zoom sur les petites zones
Il est d’ailleurs étonnant de constater que ce sont souvent de toutes petites zones qui attirent notre attention, même sur de grands linéaires mis à nu, il n’y a parfois qu’un ou deux spots qui sortent vraiment du lot. Ceci explique également pourquoi dans certains cas une canne va produire régulièrement du poisson alors que les autres cannes restent muettes ! Une fois ces spots marqués et repérés, il devient beaucoup plus facile de faire son choix lorsque le niveau d’eau sera remonté. Il est d’usage de penser que sur un lac aux berges escarpées il faut trouver des zones bien plates pour pouvoir intercepter du poisson. Bien souvent, lorsque l’échosondeur se contente d’indiquer une pente régulière, la satisfaction n’est pas au rendez vous, pourtant en pouvant observer les même berges sans l’eau, il est facile de s’apercevoir que la pente n’est pas si marquée, mais surtout qu’elle représente une zone de pêche intéressante au milieu de centaines de mètres de berges très escarpées !
Le repérage des berges lors des grands marnages automnaux peut aussi bien se faire en session que sur une journée lorsque le temps de pêche se fait manquant. Dans tous les cas les informations collectées seront bien utiles quand le niveau d’eau sera remonté, c’est une bonne façon de pêcher de façon précise et de se faciliter le choix du poste. Toutes ces informations ne permettent pas toujours de prendre du poisson à coup sûr, mais dans certains cas, cela permet de tirer son épingle du jeu, et surtout de gagner un temps précieux lors de futures pêches au moment du sondage et de la dépose des lignes, c’est aussi une bonne façon de mieux comprendre le lac sur lequel on pêche.
[box type= »info » align= » » class= » » width= » »]Prendre des notes pendant le repérage permet de mieux s’y retrouver une fois les photos et points GPS rentrés dans l’ordinateur, car bien souvent en faisant le tri des photos, il peut être difficile de se repérer entre le lac à niveau bas et le même lorsque le niveau est à son maximum. S’aider d’une carte IGN peut être un bon moyen pour marquer les différents postes pris en photo et les points GPS de chaque poste.
[/box]