La pêche des céphalopodes, le eging, est une pêche de plus en plus tendance et populaire, en pleine expansion dans l’hexagone. L’arrivée sur notre marché de produits spécialisés et techniques provenant du pays du soleil levant n’y est surement pas pour rien.
Il s’agit d’une pêche vraiment fun et atypique par-rapport à la pêche au leurre classique de nos amis à nageoires, qui peut se révéler très pointue. Parmi les espèces de céphalopodes qu’il nous est possible de leurrer, le calamar est surement mon préféré. Ce céphalopode peut atteindre une taille respectable chez nous et sa pêche procure son lot de sensations. Assez facile à prendre si l’on respecte certaines règles, le calamar est aussi photogénique que bon sur la table. Du bord, ma technique préférée pour leurrer ce magnifique adversaire est une technique (forcément) japonaise : le bichi-bachi.
Qu’est-ce que le calamar ?
Tout d’abord, intéressons-nous à notre camarade de jeu. Le calamar est un céphalopode, comme la seiche ou le poulpe. L’espèce que nous allons traquer est le calamar blanc ou calamar commun (loligo vulgaris) qui est le seul à vraiment s’approcher de nos côtes. Sachez qu’il existe de nombreuses espèces de calamars (près de 300). Outre cette espèce, il est possible en pratiquant l’eging de capturer d’autres céphalopodes présents sur nos côtes : la seiche (Sepia officinalis), le poulpe (Octopus vulgaris) ou encore la pieuvre tachetée (callistoctopus macropus). Le calamar vit relativement profond mais se rapproche des côtes lorsque la température baisse. Les calamars blancs sont des êtres pélagiques qui demeurent et se nourrissent à proximité du fond. Ils vivent souvent en bancs assez denses mais peuvent ponctuellement chasser seuls ou en petits groupes. La taille du calamar commun peut varier de 20cm (pour 150 grammes) à presqu’un mètre (3 kilos). Le calamar est un prédateur qui se nourrit de toutes sortes de proies, du poisson (vivant ou mort) au crustacé en passant par ses propres congénères plus petits que lui. Pour chasser, le calamar dispose d’un arsenal assez conséquent. Huit tentacules « courts » (aussi appelés « bras ») munies de ventouses qui lui permettent d’immobiliser ses proies et de les amener jusqu’à son puissant bec corné et tranchant. Il faut ajouter une paire de tentacules « longs » capables de se déployer en un éclair pour capturer son repas. En guise de corps, le calamar possède un « tube » conique et hydrodynamique, le siphon, qui lui permet de se déplacer rapidement en arrière en propulsant l’eau. Deux nageoires de part et d’autre de son corps l’autorisent à rester immobile, à l’affût prêt du fond, ou à se déplacer vers l’avant. Pour détecter ses proies, le calamar possède de très grands yeux lui apportant une vision binoculaire et la capacité de capter la moindre lumière, le tout lui offrant une excellente vision de nuit. En revanche, et c’est souvent le cas des prédateurs nocturnes marins, le calamar ne voit qu’en noir et blanc. Le calamar perçoit donc très bien les contrastes, ce qui explique notamment que les coloris rose et orange (couleurs qui contrastent le mieux dans le bleu de l’eau) donnent les résultats les plus réguliers.
D’ailleurs, certains fabricants ne proposent que des turluttes dont les coloris sont tous des nuances de roses ou d’orange ! En réfléchissant à ces aspects morphologiques j’ai d’ailleurs remarqué que les coloris bleus sont très bons lorsque le ciel est « rouge » ; le bleu contraste alors mieux avec la lumière ambiante. C’est particulièrement vrai lorsque les calamars sont près du fond et que l’on fait passer la turlutte au-dessus de leur tête, avec en toile de fond, le ciel rouge… La fluorescence sera aussi un plus, car là encore, le calamar remarquera mieux votre leurre par faible luminosité. Ces derniers paramètres sont importants, notamment en ce qui concerne le choix des coloris des leurres, car le calamar utilise beaucoup sa vue pour chasser, mais j’y reviens un peu plus loin. Dernier atout du calamar, c’est un céphalopode assez « intelligent ». Il pourra se révéler méfiant et sélectif, ce qui rend sa traque d’autant plus intéressante et passionnante pour nous pêcheurs. Pour se défendre, le calamar utilise une technique typique des céphalopodes : l’encre. Il s’agit d’un liquide très concentré en pigments colorants, qui n’a pour but que de brouiller la vision d’un intrus ou d’un prédateur, laissant le temps au calamar de fuir. Pas de panique donc, l’encre n’est pas dangereuse et part relativement bien à l’eau savonneuse. C’est un bon moyen de rigoler au bord de l’eau quand l’un d’eux décide de repeindre les vêtements d’un de vos camarades de pêche…
Période de pêche du calamar
Le calamar peut a priori se pêcher toute l’année, surtout en bateau. Ce céphalopode affectionne les eaux froides et trouve refuge dans les eaux profondes durant la période estivale. En ce qui nous concerne, pour ce qui est de la pêche depuis le bord, il faudra concentrer ses efforts entre les mois de septembre à mai pour l’atlantique et de mi-octobre à fin avril pour la méditerranée. Ces périodes coïncident avec la baisse des températures de l’eau sur nos littoraux. La durée de ces cycles de pêche peut donc varier suivant le climat et les courants marins. Les gros sujets (qui se font leurrer souvent du bord d’ailleurs) se prennent majoritairement au cœur de l’hiver, durant les mois de décembre, janvier et février. Pour mettre toutes les chances de votre côté, programmez vos sorties le matin ou le soir car ces moments sont propices à la présence de calamars en chasse. La pêche y est bien plus productive que durant la journée. Prenez enfin bonne note que les calamars sont plus actifs les nuits de pleine lune. N’hésitez donc pas à consulter un calendrier pour programmer vos sorties.
Les spots pour le eging
Lorsque les calamars se rapprochent des côtes, il est possible d’en capturer depuis de nombreux postes. Les ports, quais et digues aménagés offrent souvent une zone de pêche stable et dégagée avec un peu de profondeur et sont souvent éclairés. Les plages et pointes rocheuses peuvent aussi être pêchées avec succès. Lorsque l’on pêche du bord, le mieux est de se rendre dans les ports ou sur les digues. En effet, les calamars, comme beaucoup d’animaux aux mœurs nocturnes, sont attirés par la lumière. Les entrées de port et digues sont des points de passages fréquents des prédateurs. Qui plus est, vous croiserez surement des habitués à la recherche de la même chose que vous, n’hésitez pas à vous rapprocher d’eux (dans la limite du respectable bien sûr). Si personne n’est là, vous remarquerez peut-être des traces d’encres sur le béton, preuves que des céphalopodes ont été pris sur les lieux. Les digues s’avançant en mer avec une profondeur immédiate sont aussi des secteurs de choix surtout en début et fin de saison lorsque les calamars auront tendance à évoluer plus profond dans la couche d’eau.
Du bord, le soir, le coucher du soleil est le moment le plus propice. Il y a souvent un creux ensuite et de nouveau une période favorable plus tard dans la nuit vers minuit. Mais il est possible de capturer des calamars tout au long de la nuit, ceux-ci étant parfaitement adaptés à la chasse par faible luminosité.
En bateau, il est possible de pêcher et capturer des calamars presque toute la journée. Un échosondeur est quasiment indispensable pour localiser les concentrations en céphalopodes qui évoluent souvent en bancs de quelques individus à plusieurs dizaines. Il n’est en effet pas rare de capturer plusieurs calamars au même endroit, ceux-ci ayant un comportement grégaire. Même du bord, il ne faut pas hésiter à insister et relancer rapidement sur une zone où l’on vient de capturer un calamar ou d’avoir une touche. Il y a fort à parier que d’autres individus ne sont pas loin et en phase d’alimentation. En bateau, le matin très tôt est une période propice. Les calamars qui se sont rapprochés des côtes à la faveur de la nuit se situent dans des profondeurs moindres et sont plus faciles à trouver et à pêcher.
La turlutte
La pêche du calamar nécessite un matériel spécifique. Même si cette pêche n’est pas des plus complexes en soit, grâce à une relative abondance de l’espèce, le matériel aura néanmoins une part importante dans l’efficacité mais aussi et surtout dans le plaisir que l’on aura à pratiquer cette pêche vraiment fun. Commençons par les fameuses et incontournables turluttes.
Sous ce nom des plus « glamour », qui fait marrer tout le monde autour de vous, se cache un leurre technique avec un cahier des charges complexe. Aussi appelé squid jig, egi ou calamarette (avouez que c’est plus classe que « turlutte » quand même…), ce leurre est quasi indispensable pour leurrer notre ami à tentacules. Les turluttes pour le bichi-bachi possèdent une forme profilée qui fait vaguement penser à une crevette, avec un lest fin et hydrodynamique sous le museau. Ce lest, souvent externe, sert aussi de pivot lorsque la turlutte est en contact avec le fond.
Ce qui diffère des leurres classiques pour les poissons, c’est le panier : une sorte de grappin composé de nombreux piques droits. Les céphalopodes qui ont la chair fragile sont très difficilement pêchables avec des hameçons classiques. Ces derniers déchirent la peau des céphalopodes. Le panier offre l’avantage de répartir la « piqûre » sur plusieurs pointes et distribue mieux les forces sur la chair qui se déchire alors bien moins. Le panier est souvent situé en queue de leurre à l’opposé du lest. Cette partie « flottante » empêchera le panier de se piquer au fond. C’est très pratique, car en situation de pêche il faudra très souvent être en contact avec le fond. Autre dispositif atypique : la présence d’un tissu sur le corps du leurre. Il permet au céphalopode de mieux garder le leurre dans les tentacules et d’optimiser le ferrage. Qui plus est le tissu qui recouvre le leurre retient bien les attractants en gel qui peuvent booster votre turlutte. Plus votre turlutte sera haut de gamme, plus le tissu résistera. Les calamars ont en effet la fâcheuse tendance à mettre à mal la résistance de ce dernier à l’aide de leur bec tranchant. Ce n’est que mon avis, mais je trouve cela vraiment joli et cela participe au charme de cette pêche au leurre pas comme les autres. C’est entre autres pour cela que je prends majoritairement des turluttes DUEL ou Yamashita, qui en plus d’être jolies (oui, j’aime les beaux leurres) sont techniquement très abouties. Je n’ai pas la prétention de connaitre toutes les gammes de turluttes, mais se fier aux leaders du marché japonais, ça rassure… Les turluttes possèdent très souvent des plumes orientées vers l’avant du leurre. Elles ont pour but de ralentir la descente de l’imitation, la rendant plus planante et donc plus attractive pour les calamars. Je termine enfin avec une caractéristique que j’apprécie particulièrement quand je pêche le calamar (en particulier, car la seiche ne tourne pas sur elle-même), c’est l’anneau rotatif en tête. En effet, le calamar ne se pique jamais parfaitement dans l’axe de la turlutte et tourne souvent sur lui-même lorsqu’il recrache de l’eau. Le fait d’avoir cet anneau rotatif empêche vraiment pas mal de décrochages et préserve votre bas de ligne du vrillage.
Concernant les coloris, j’avoue largement préférer les coloris roses et oranges qui sont vraiment passe-partout. Pour débuter, je recommande d‘avoir au moins ces deux couleurs et un coloris fluorescent. Dans certaines situations d‘autres coloris pourront se montrer particulièrement efficaces et la palette de nuances proposées par les différentes marques est très large. Voici quelques généralités : j’utilise généralement le bleu dans les eaux claires, à l’aube et au crépuscule quand le ciel est bien rouge. Le bleu contraste alors particulièrement bien avec la luminosité ambiante. Je réserve le vert lorsque l’eau est teintée, souvent lorsque la mer est agitée. Les coloris naturels et réalistes sont efficaces sur des calamars difficiles ou de jour en eau claire. Autre aspect qui a son importance, la taille et la densité du leurre. En ce qui concerne la taille, j’utilise très majoritairement des moyennes et grosses turluttes (egi#2.5, #3.0 et #3.5 voire #4.0, comprenez 7, 9, 11 & 13cm) car la taille n’effraie pas les petits calamars et permet de prendre les plus beaux sujets. Les turluttes les plus volumineuses déplaceront plus d’eau et seront aussi plus visibles. Pour ce qui est de la densité, j’aime beaucoup les leurres très planants. J’ai tendance à pêcher avec des turluttes egi #3.0 en 15 grammes, ce qui est relativement léger. Mais il faudra prendre en compte la force du vent, du courant, des marées, la profondeur ou encore la distance à atteindre. Plus ces paramètres auront tendance à croitre, plus il vous faudra utiliser un leurre dense et lourd.
Choix de la canne, l’Eging rod
Passons maintenant à la canne. Du bord, pour un confort et un plaisir de pêche optimal, il faudra une canne sensible assez longue. Privilégiez une canne dont la longueur est comprise entre 2,10m et 2,50m. Cette longueur de canne permettra de lancer plus loin (et c’est important quand on pêche du bord) et de mieux maitriser votre bannière et votre turlutte. La puissance devra être idéalement comprise entre 5 et 25 grammes (medium light à medium), de manière à utiliser tous types de turluttes et de ramener un beau et lourd calamar. Pour la pratique du bichi-bachi, l’action de la canne constitue aussi un point clef. C’est un subtil équilibre entre pointe nerveuse et sensible et une action regular sur le deuxième tiers de la canne, tout en ayant une bonne ressource de puissance au talon. Evitez les cannes trop raides qui n’amortissent pas bien les rushs et ont tendance à favoriser la déchirure des chairs. La canne est aussi l’outil qui permet de bien profiter du combat et de faire le plein de sensations. Qui plus est, votre fleuret doit permette de garder la ligne en tension en permanence pour éviter les décrochages. Pour ma part, j’utilise des cannes d’action regular (parabolique) et progressive, voire mes cannes rockfishing (Medium light) à scion plein mais néanmoins nerveux. L’idéal étant une canne dédiée à la technique, comme la Pepper S240M eging special qui se révèle parfaite dans cet exercice, en particulier du bord. En plus de l’action, le scion plein apporte une grande sensibilité nécessaire pour bien ressentir la turlutte, mais aussi les touches parfois (souvent) très délicates des céphalopodes. Pour finir avec la canne et c’est un avis personnel, j’adore les scions de couleur claire qui permettent de bien visualiser la touche (surtout de nuit) et de lever tout doute sur la présence d’un céphalopode sur votre leurre.
Des moulinets à double poignée
Des moulinets sont spécialement conçus pour le eging. C’est, je pense, l’un des points matériel les moins traité en France lorsque l’on parle de pêche des céphalopodes. Même si je ne prône pas l’hyper spécialisation du matériel qui ne concerne que quelques puristes, surtout pour des pêches qui pour bon nombre sont ponctuelles, il faut quand même avouer qu’utiliser le bon moulinet est d’un confort très appréciable. Outre ce confort, l’efficacité est accrue et posséder le matériel adéquat décuple les sensations et donc le plaisir. Citons le Shimano Sephia et le Daiwa Emeraldas qui sont les références pour le eging, mais non disponibles en France. Pour un matching parfait avec votre longue canne légère, il vous faudra un moulinet de taille 2500 à 3000 shallow spool. C’est-à-dire que sa contenance ne devra pas excéder les 150m d’une tresse 14/100 (PE 0.8). De cette façon, pas besoin d’utiliser un backing ou 800m de tresse pour garnir de manière optimale votre moulinet. Le frein devra être très doux afin de libérer très progressivement le fil en cas de grosse prise. Le ratio sera assez élevé pour permettre de récupérer rapidement le mou de la bannière, provoqué lors d’animations violentes, comme c’est le cas pour la technique du bichi-bachi. Dans cette optique, j’utilise un moulinet possédant une manivelle double. C’est une caractéristique que l’on retrouve plutôt rarement sur les moulinets spinning, mais qui s’avère très appréciable pour les pêches en eging. Il faut noter que les japonais associent le eging à du light jigging. Le fait d’avoir deux poignées de manivelle (qui pour le eging sont souvent rondes et assez volumineuses) facilite la prise en main rapide de la manivelle lors d’animations très saccadées (bichi-bachi). Le démarrage de la récupération est facilité tout en regardant autre chose que le moulinet (votre scion par exemple…) car il y a forcément une des deux poignées qui tombera sous la main. En outre la manivelle double (et je parle en connaissance de cause) confère un meilleur équilibre de rotation et donne la sensation d’une mécanique plus douce et confortable.
Côté fil, vous l’aurez compris, l’idéal est d’utiliser de la tresse. Plus fine qu’un nylon, elle permet des lancers plus lointains et fend mieux l’eau pour un meilleur contrôle de votre turlutte. De plus, la tresse permet de mieux retransmettre à votre turlutte les jerks et animations. La sensibilité est largement accrue du fait de sa faible élasticité. En revanche, ce dernier paramètre peut jouer contre vous si vous n’utilisez pas une canne assez « souple » et que votre frein de moulinet est trop serré. Privilégiez les tresses de couleur flashy de manière à bien la distinguer, même de nuit. Au bout de cette tresse, nouez un bas de ligne en fluoro 24 à 30/100. Rien ne sert de pêcher trop fin car le fil peut frotter contre les obstacles mais pas trop gros, sinon cela bridera la nage et la descente de la turlutte.
Du point de vue logistique, il vous faudra prévoir aussi du matériel ; l’indispensable épuisette (ou salabre) pour sortir les plus beaux calamars de l’eau sans déchirer les tentacules. Un chiffon est bien utile pour se sécher les mains (surtout en hiver) ou essuyer les projections d’encre… Cette pêche se pratiquant essentiellement l’hiver, n’oubliez pas de vous vêtir chaudement. Vous aurez beau avoir la meilleure canne du monde, si vous avez froid, vous ne pêcherez surement pas confortablement ! Pour la nuit, il est indispensable d’avoir une lampe frontale : pour y voir clair, mais aussi pour recharger vos turluttes phosphorescentes. Un aiguiseur et une pince ne seront pas de trop pour affuter et détordre les pointes du panier. Enfin, une lampe « UV » à lumière bleue permet de recharger rapidement les leurres phosphorescent (glow) pour plus d’attractivité.
Technique de pêche : le bichi-bachi
Le bichi-bachi est une technique japonaise très efficace sur les calamars et très pertinente du bord. Il s’agit d’imprimer à la turlutte de violents jerks grâce au scion de votre canne, alternés avec des pauses plus ou moins longues. Les jerks se font grâce à un mouvement de la canne rapide de haut en bas dans un plan vertical. Le lever de canne a pour but d’exercer une forte traction sur la ligne et de mettre en mouvement dynamique la turlutte et le mouvement de canne vers le bas détend rapidement la ligne, laissant plus de liberté au leurre pour des écarts bien marqués, amples et vifs. C’est en cela que l’on se retrouve à pratiquer une sorte de jigging léger. Ces jerks donnent à votre turlutte une nage très vive, avec de grands écarts dans les trois dimensions. D’ailleurs, pour que la turlutte réponde bien, il est préférable de tabler sur des modèles haut de gamme bien équilibrés comme les DUEL Ez-q Cast, qui « nagent » parfaitement et vivement. Lors des pauses, il faudra garder la bannière semi-tendue pour laisser le leurre évoluer très lentement dans la couche d’eau voulue ou simplement contrôler la descente. Dans 95% des cas, c’est lors de cette phase de pause que l’attaque survient. Si vous n’avez pas d’attaque, laissez couler votre leurre et recommencer une série de 3 à 5 animations en jerk. Travaillez votre leurre dans différentes couches d’eau, de manière à trouver la profondeur de chasse des calamars. L’avantage de cette technique, c’est qu’elle permet de trouver rapidement des céphalopodes actifs et de prospecter pas mal de terrain à la recherche de calamars en chasse. Une sorte de power fishing des calamars en fait.
Des animations violentes
J’ignore honnêtement pourquoi les calamars (et les seiches) réagissent si bien à ces animations très violentes. Je suppose que cela imite bien une crevette en fuite, ou un petit céphalopode, qui auront un comportement finalement assez proche. De plus, cela génère de forts mouvements d’eau et de forts signaux visuels qui ne laissent pas insensibles ces prédateurs et attisent leur curiosité. La phase de pause leur offre littéralement une proie facilement captable. Lorsque vous aurez enfin la touche tant attendue, vous sentirez surement une lourdeur, voire des légères tractions dans la ligne. Cela n’est en rien comparable à la capture d’un poisson. Il ne faut alors pas hésiter à ferrer amplement. On croit souvent que le panier se pique presque tout seul, mais c’est faux ! En effet, le calamar immobilise fermement sa proie dans ses tentacules. Si vous ne ferrez pas, ou trop mollement, la turlutte ne glissera pas des tentacules et le panier ne se piquera pas dans les chairs. C’est particulièrement vrai quand le calamar prend le leurre en travers. Une fois piqué, il vous faudra garder la bannière toujours tendue. Vous remarquerez que les cannes à scion plein avec une action très regular et progressive encaissent très bien et se révèlent pertinentes pour cela. Si malgré toutes les précautions vous décrochez un calamar, laissez redescendre votre turlutte dans la zone. Il arrive, lors de forts moments d’activités que les calamars se rejettent sur votre turlutte.
Vous le remarquerez par vous-même, mais le calamar une fois ferré, le combat est souvent très plaisant. Le calamar est combatif, c’est l’une des raisons pour laquelle je le préfère à la seiche. Il peut faire des rush saccadés et brusques vraiment violents, en expulsant de grande quantité d’eau rapidement. Notez aussi qu’un calamar est rarement seul. Une fois que vous aurez compris où il se trouve et avec quel leurre les décider, il n’est pas rare de les enchainer !
Quand y en a marre…
En respectant ces quelques règles, vous prendrez, j’en suis sûr, pas mal de calamars. L’utilisation du matériel adéquat augmentera l’efficacité, mais surtout, et c’est vraiment le plus important, le plaisir et les sensations que vous aurez à pêcher ce fabuleux céphalopode. Le calamar vaut vraiment le détour et l’engouement pour sa pêche n’est à mon avis pas prêt de s’arrêter. Le calamar est abondant sur nos côtes et je ne suis pas le dernier à en garder quelques-uns. Sachez le prélever avec retenue et prendre toutes les précautions nécessaires si vous relâchez ce fragile adversaire dans son élément.
Merci pour ces rappels bien utiles qui font le succès de belles sorties . Ayant eu ma chances de capturer pas mal de rouges j’attends avec impatience le retour des blancs
Cordialement
Patrick
Bonjour,
Merci pour cet excellent article.
Une petite question: qu’entendez-vous par « anneau rotatif » pour éviter les décrochés ?
Cordialement,
Max