La perche est un carnassier très apprécié car sa pêche est ludique, riche en émotion et on peut enchaîner plusieurs prises, voire dans certains cas « cartonner ». Les techniques traditionnelles fonctionnent toujours même si d’autres plus récentes ont su s’imposer. Petit tour sur la planète perche !
La perche aux appâts naturels
La perche s’intéresse à tous les appâts naturels, et ceux qui la pêchent avec un petit flotteur coulissant, une plombée légère et un hameçon simple de 10 ou 12 muni d’un ver de terreau, ne sont pas les derniers à réaliser de très belles pêches aussi bien en lac qu’en rivière. Le ver de terre reste incontestablement un met de qualité pour dame zébrée car son attractivité ne laisse jamais indifférent les espèces piscicoles présentes, brochet compris au risque d’une belle touche, mais d’un coupé net ! En lac, et quelle que soit la technique utilisée, le sondeur sera un atout incontestable et nous permettra d’analyser les échos très spécifiques de chasses de perches dans les alevins. Le bouchon coulissant est une nécessité car vous serez probablement amenés à pêcher dans 8, voire 10 mètres d’eau, le montage sera donc un peu comme à l’anglaise avec un stop fil qui règle la profondeur. En rivière certaines zones sont caractéristiques de la présence des perches, c’est néanmoins beaucoup plus compliqué d’identifier leur présence et on est souvent confronté à d’autres espèces non recherchées et c’est pourquoi d’autres techniques semblent mieux adaptées comme le leurre souple ou le poisson nageur.
Perche au drop shot
On peut très bien pêcher du bord avec un montage drop, mais c’est à la verticale du bateau qu’il s’exprime pleinement car on est confronté à la nature du fond pas toujours connue et le plomb drop peut rapidement être coincé dans des cailloux. La technique a bien des avantages : d’une part, il est possible d’exploiter des postes accidentés ou encombrés, véritable sanctuaire à belles zébrées, d’autre part, la séparation entre le leurre ou l’appât vivant et le plomb coincé sur la ligne par un clip, permet au pêcheur d’éviter les accrochages. Si les alevins de gardons ou de perches sont des esches de choix, la difficulté réside à les trouver ou les pêcher, ce qui est possible à l’asticot ou avec des petites nymphes. Je sais que certains sont réticents à utiliser des appâts vivants et je comprends leur philosophie du « no kill », mais force est de constater que les alevins piqués sur un hameçon fin de fer en 12 en montage drop sont l’assurance de très belles surprises. On peut pallier avec un leurre souple ou un montage en tandem, histoire d’identifier la préférence du jour des percidés. Le leurre souple type finesse permet, quant à lui, d’énormes possibilités tant dans le choix des tailles, des formes, que des couleurs. Même si la compétition alimentaire chez les perches poussent celles-ci à réagir face à un appât potentiel, elles ne sautent pas sur tout ce qui bouge ! Deux pêcheurs sur la même barque au drop, l’un avec un petit gardon, l’autre au leurre souple, n’auront pas systématiquement le même potentiel de touches, nous l’avons maintes fois constaté. Cela permet rapidement de savoir quelle esche est la plus prenante. Comme il convient d’utiliser un duo : un leurre souple type shad avec un leurre finesse sans pédoncule caudal. L’action de pêche sera profondément différente si on utilise un alevin en drop ou un leurre souple. En effet, il n’est pas nécessaire d’animer l’alevin pour enregistrer des touches. Le déplacement du plomb drop de quelques mètres suffit. On gardera la ligne légèrement détendue pour ne pas brider l’appât, alors qu’avec un ou deux shads, il est nécessaire d’animer légèrement le montage, je dis bien légèrement et non par d’amples tirées verticales. Des petites animations du scion en général suffisent, l’important est de garder toujours contact avec son montage. Les attaques peuvent intervenir même si le leurre n’est pas en mouvement et c’est d’autant plus vrai pour les leurres souples du type finesse.
La lame efficace
La lame vibrante (ou blade) est un leurre devenu assez populaire ces dernières années notamment pour la pêche des carnassiers. D’ailleurs, la plupart des fabricants ou importateurs les proposent sur le marché français. Elle est constituée d’une feuille de métal qui a la forme d’un petit poisson et d’un lest de plomb moulé sur l’avant. Plusieurs trous sont percés dans le haut de la feuille métallique, au niveau du dos du leurre, pour sa fixation à la ligne et selon le choix de la fixation votre leurre évoluera un peu plus profond ou plus en hauteur et sa vitesse de nage sera également changée.
Avec sa densité élevée, la lame autorise de très longs lancers et permet de couvrir rapidement un territoire important en quête de poissons actifs. C’est à la base un leurre que l’on utilise en power fishing et il s’adresse généralement à des poissons actifs comme les perches quand elles maraudent et chassent les alevins sous la surface. Pour prospecter toute la couche d’eau, il suffit de la laisser couler à différentes hauteurs et la ramener plus vite. Un produit très intéressant sur des chasses de surface et souvent l’occasion de belles prises.
Le jig métal bien sûr !
Les metal jigs sont bien connus des pêcheurs en mer, et depuis plusieurs années ce leurre se trouve dans de nombreuses boîtes à pêche des pêcheurs en eau douce. J’ai déjà développé ici son utilisation et son efficacité sur les perches. Revenons sur ses caractéristiques essentielles : une descente sinueuse très attractive, un design et des coloris répondant à l’existant : perchettes, alevins de cyprinidés. Une action facile ne nécessitant pas une très longue initiation. On laisse descendre au fond et l’on donne quelques coups de scion amples pour l’animation. Les perches en raffolent quand elles sont un peu actives.
Le Ice jig aussi
On pourrait dire que c’est un cousin du jig métal puisqu’il possède de nombreuses caractéristiques équivalentes : Une descente sinueuse, une animation assez similaire. Conçu initialement pour pêcher sous la glace (dont son nom), il fut longtemps et uniquement connu par les pêcheurs nord-américains et nord-européens. Le concept est un peu différent du jig métal car si son corps est aussi en plomb, l’attache est sur le dos au milieu du leurre ce qui le place à l’horizontal. L’animation idéale consiste à imprimer un twitch léger (un coup sec du poignet), à l’aide d’une canne spinning ML ou M plutôt d’action rapide, la même d’ailleurs que l’on utilisera pour le métal jig. Puis on rend la main pour que le leurre poursuive sa descente dans un déplacement latéral. Il est nécessaire de varier l’enchaînement en respectant les pauses qui provoquent la curiosité. En raison de son armement, le Ice jig a tendance de s’accrocher assez facilement, il n’est donc pas conseillé dans les amas de branches ou sur un enrochement, à moins de couper les deux hameçons simples des extrémités qui ne me semblent pas d’un intérêt capital, le triple étant à mon avis largement suffisant.
La pêche de la perche est subtile, sa bouche étant assez fragile, toutes les pêches finesse sont intéressantes. On peut évidemment prendre des perches à la cuillère ou avec un petit crank. Les pêches tactiles qui viennent d’être évoquées et pêches modernes par excellence sont particulièrement efficaces, même s’il est toujours possible de prendre de jolies perches au ver de terre !