L’arrivée de l’automne sonne le déclin en température des eaux de surface, les premières grosses perturbations mais les carnassiers n’ont pas dit leur dernier mot, c’est le moment de se nourrir avant l’hiver. La bascule vers des horizons plus froids pointe le bout de son nez, l’eau s’est enrichi en oxygène dans la majorité des milieux par sa baisse en température, les débits en rivières augmentent et apporte avec eux des nutriments, toutes la chaîne alimentaire subaquatique est activée. L’activité des prédateurs durant cette saison charnière est assez importante mais il faut parfois déclencher les touches avec insistance et finesse.
Beaucoup de techniques de pêche en cette saison sont bien évidemment efficaces pour déclencher les touches mais certains pêcheurs ont leur technique de prédilection et affinités particulières.
Sébastien Lafond, originaire du Sud-Ouest dans les Landes pratique une multitude de pêches différentes, pêche à la carpe, pêche au feeder, pêche au leurre, pêche en mer et excelle en surfcasting mais il y a une technique vers laquelle il revient à chaque fois c’est le drop shot.
L’arme fatale pour le pêcheur de carnassier
Sébastien pratique très régulièrement la pêche en float tube sur de petits plan d’eau de la région, il apprécie cette approche de la pêche qui est assez bien adaptée à la superficie de la majorité des plans d’eau du coin.
À l’approche de la saison froide cette pratique requiert parfois une certaine motivation pour braver l’eau froide et les heures passées les pieds dans l’eau. Sébastien est bien équipé mais sa motivation première est l’efficacité de sa technique de pêche. Armé d’une solide expérience en la matière Sébastien est confiant lorsqu’il pêche en dropshot. Ce montage est une technique redoutable, à la portée de tous mais encore faut-il correctement la pratiquer.
Dans la majorité des cas Sébastien pratique le dropshot en float tube en plan d’eau à l’aide de leurres ou de vifs. La pêche en float tube permet une pêche a vitesse très limitée mais également une maitrise de la vitesse de dérive. Ce déplacement lent du pêcheur peut parfois faire la différence sur des poissons difficiles à déclencher. De plus, la maitrise de la dérive grâce aux palmes et à la force des jambes permet une certaine discrétion surtout dans les faibles profondeurs ou haut fonds sur certains plan d’eau.
Mais parlons de la technique même du drop shot, ce montage un peu particulier d’un hameçon sur un corps de ligne au dessus d’un plomb placé a une hauteur variable.
A première vue cela peut paraître étonnant mais cette technique est validée depuis longtemps avec souvent de bons résultats. C’est une technique à la portée de tous les pêcheurs et recommandée pour les débutants.
Quels sont les avantages à pêcher en drop shot plutôt qu’une autre technique ?
L’hameçon simple placé au dessus du plomb permet d’éviter de nombreux obstacles qu’il soit placé a trente centimètres ou plus au dessus du leste. Un avantage indéniable dans les zones encombrées où l’on privilégiera le drop shot a une autre technique. Donc premier avantage du drop shot c’est de pouvoir présenter un leurre ou un vif décollé du fond au dessus d’éventuels obstacles.
L’autre avantage c’est l’absence de plomb directement sur l’hameçon ce qui confère une nage plus libre et plus planante du leurre ou du vif. En effet, un leurre souple ou un vif simplement piqué par le nez aura une évolution plus libre et planante dans l’eau en l’absence de poids supplémentaire vers l’avant c’est à dire sur le nez.
La nage sera moins saccadée comme avec un plomb sur l’avant, cela peut décider plus facilement certains poissons rétissants ou lorsque l’on pêche dans des zones très pêchées.
Le drop shot peut se pratiquer au lancer ramené par saccade ou grandes tirées mais aussi en verticale sous le pêcheur, une polyvalence intéressante pour cette technique. La prospection d’une zone au drop shot peut s’avérer très efficace.
En verticale ce montage permet d’animer discrètement et sur place un leurre souple non lesté juste au dessus du fond, toujours intéressant sur des pêches hivernales par exemple ou sur des poissons tatillons.
Avec un vif piqué par le nez cette présentation verticale et immobile permet de présenter l’appât de la plus simple des façons a un carnassier en laissant le vif évoluer sous son nez.
Chaque pêcheur y trouvera un avantage en fonction des zones pêchées, des configurations du fond, de la saison ou de l’espèce recherchée. Le drop shot est une technique polyvalente qui donne de très bons résultats la plupart du temps. Toutes les espèces de carnassiers peuvent être recherchées en drop shot, a ces débuts c’était une technique pour la perche mais vous pouvez prendre, un sandre, un black-bass, un brochet ou un silure sans problème en drop shot.
Drop shot leurre VS drop vif
La grande question qui interroge souvent les pêcheurs, leurre ou vif, la pêche moderne tend vers une pêche au leurre artificiel mais le drop vif reste une technique plus contemporaine avec une nouvelle approche de la pêche au vif. Nous pourrions apparenter cela a une pêche de prospection au vif. Nous savons tous que parfois les carnassiers ne réagissent pas forcément mieux au vif, parfois il faut les stimuler à l’aide d’un leurre, d’une animation particulière ou d’un colori, leur curiosité doit être interpeler pour déclencher des touches. La force du drop shot est que sur un même montage vous pouvez escher un leurre comme un vif et avoir une amplitude de prospection la plus large possible. J’ai envie de dire face à cette interrogation, leurre ou vif ? Le drop shot c’est leurre et vif car la polyvalence de ce montage le permet, c’est sa force.
Sébastien pêche essentiellement au leurre en drop shot à l’aide de shad finess ou avec paddle entre 3 et 5 pouces en fonction de l’espèce recherchée ou de la saison et des conditions de pêche.
En lancer ramené depuis le float tube il utilise plutôt un shad a paddle voir une craw pour prospecter une zone avec un leurre qui offrira plus de vibrations dans l’eau entrecoupé de pauses plus ou moins longues.
En verticale il opte le plus souvent pour un shad finess, discret sur de grandes pauses, Sébastien recherche souvent le sandre en période froide.
Les hameçons utilisés sont des simples à oeillet classiques mais parfois il est possible que Sébastien monte un souple sur un hameçon texan lorsque la zone est vraiment encombrée de branches.
L’animation du leurre dépend du répondant des poissons le jour J mais généralement en verticale en dérive lente il faudra réaliser une tirée modeste pour déplacer la ligne d’une mètre ou deux et faire une pause de quelques secondes. Vous pouvez aussi faire vibrer le leurre sur place en donnant de petites secousses au scion de la canne.
Le leurre fonctionne très bien en drop shot mais il ne faut pas se mentir, lorsque la pêche est dure, que le poisson est compliqué, le drop vif peut permettre au pêcheur de sortir son épingle du jeu.
Mais attention, le drop vif oblige le pêcheur à changer sa façon d’appréhender les touches.
Si au leurre les ferrages se font à la touche au vif c’est tout le contraire, il faut apprendre à rendre la main quelques secondes avant de ferrer.
Pas évident à réaliser lorsqu’on est pêcheur au leurre, il faut faire abstraction des réflexes inappropriés au drop vif. Souvent lorsque le carnassier attaque le vif il le prend sur le travers ou partiellement par l’arrière, il faut donc laisser au prédateur le temps d’engamer d’avantage sa proie pour que l’hameçon simple piqué sur le nez du vif puisse être efficace au ferrage. Pour cela il faut savoir donner du mou dans la ligne durant de longues secondes sur la première touche, qui est souvent sèche, avant de ferrer.
Pour les vifs l’idéal est de choisir des tailles entre 5 et 12cm, une ablette, un gardon ou un chevesne sont les espèces les plus utilisées.
Que ce soit au leurre ou au vif Sébastien applique parfois un petit hameçon triple à l’arrière du leurre ou du vif (un assiste) lorsque les touches sont compliquées et furtives. Cette technique peut permettre parfois de piquer un poisson ou deux dans une session compliquée mais en règle générale le fait d’appliquer un assiste à l’arrière diminue le nombre de touches car cela altère la nage du leurre ou du vif et rend aussi le montage moins épuré et moins discret. Il ne faut pas oublier que le gros avantage et l’efficacité du drop shot est de présenter un leurre ou un vif de façon très libre.
Le matériel
La canne utilisée reste l’élément à ne pas négliger dans la pêche au drop shot, il vous faudra une canne adaptée et surtout avec une excellente résonance dans le blank afin de lire et ressentir tout ce qui se passe au bout de votre ligne.
En float tube Sébastien utilise deux cannes, une 10-35gr en 2m10 pour le sandre et une 5-18gr en 2,30m pour la perche et le black-bass.
La canne plus puissante pour le sandre permet d’appuyer d’avantage les ferrages et permettre à l’hameçon de mieux pénétrer le palet en os assez dur des sandres les plus gros.
Le corps de ligne en tresse de faible diamètre, 10 a 15 centièmes pour plus de sensibilité terminé par un bas de ligne en fluorocarbone entre 20 et 26 centièmes selon les espèces recherchées.
Si vous avez la possibilité il est souhaitable de mettre un fil de plus faible diamètre entre le plomb et l’hameçon afin de casser plus facilement sans perdre le leurre lors d’une accroche du plomb au fond. Ceci étant seulement possible avec les hameçons drop shot a double oeillet verticaux.
Pour les hameçons, tous les hameçons simples spéciaux drop shot font l’affaire, vous pouvez même monter un hameçon texan.
Vous pouvez utiliser toutes sortes de plombs mais le plomb spécial drop shot de forme cylindrique en baton est fortement conseillé car il s’accroche beaucoup moins dans les fonds de roches. Sa forme en baton lui permet de passer entre les roches sans s’y accrocher. C’est le plomb le plus utilisé dans cette pêche.
La poids le plus couramment utilisé est 10gr mais bien évidemment il faut adapter le poids du plomb en fonction des zones pêchées ou du courant en rivière ou de la vitesse de dérive.
Même avec un plomb lourd le leurre ou le vif reste libre sur un montage drop shot ce qui est parfois un avantage.
Lorsqu’il pêche dans des zones où le fond est assez propre Sébastien utilise des chevrotines fendues qu’il pince sur le fil. Lors d’une éventuelle accroche le fait de tirer fait glisser la chevrotine le long du fil qui se détache et libère la ligne. L’autre avantage est de pouvoir additionner une autre chevrotine pour alourdir le montage si besoin en fonction des conditions de pêche.
Polyvalence du dropshot
La technique du drop shot est polyvalente car elle permet de mettre un leurre ou un vif sur le même montage et pouvoir adapter sa pêche rapidement. Au lancer ramener ou en verticale plusieurs applications sont possibles et toutes les carnassiers peuvent être recherchés au drop shot.
La polyvalence de cette technique en fait une solution a posséder dans ses stratégies de pêche pour pouvoir s’adapter à n’importe qu’elle situation.
Sébastien l’a bien compris il utilise très régulièrement cette technique depuis plusieurs années et cela lui réussi plutôt bien. Il a souvent du mal a passer sur une autre technique car le drop shot lui donne des résultats réguliers.
Le drop shot est une technique simple, polyvalente et efficace que Sébastien conseille aux jeunes pêcheurs et débutants pour avoir des résultats rapidement et sans grandes difficultés.