« Amorcez chers carpistes, amorcez !!! Achetez des billes ! Des tonnes de billes ! Bennez, poudrez, bombardez ! Faites fumer le cobra ! » L’amorçage joue bien sûr un rôle essentiel dans notre pêche. Mais les tonnes de billes déversées chaque année dans nos eaux françaises sont-elles vraiment saines pour l’écosystème ? Au fond, qui se préoccupe de l’innocuité de nos appâts ?
Nos bouillettes sont composées de farines animales et végétales, et de liquides dont la composition est secrète et parfois vraiment douteuse. Et comme tout aliment, nos billes pourrissent. Je vais vous faire part de nos observations, et de celles de nombreux autres pêcheurs. Nos plongées dans les lacs surpêchés ont révélé un phénomène inquiétant : les bouillettes qui ne sont pas mangées finissent par créer un dépôt nauséabond sur le fond de l’eau. Sous ce dépôt : aucune vie ne se développe, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Pourrissement de l’eau
Mais il y a en réalité deux phénomènes différents, selon que la bouillette ait été roulée avec ou sans conservateur. Sans conservateur, les bouillettes moisissent assez vite. Les bactéries aquatiques jouent leur rôle : le début de la décomposition est marqué par l’apparition de filaments blancs (bactéries agglutinées) et par la suite, les bouillettes se délitent en une bouillie dégueulasse, qui ferait même gerber un asticot ! Même les animalcules ne trouvent pas leur compte dans cette soupe bactérienne, et désertent souvent les lieux. Autre cas, la bouillette comporte des conservateurs et des antifongiques. Là, les choses sont encore pires. Les bouillettes ne sont pas dégradées rapidement par les bactéries, et restent des jours voire des semaines dans le même état. Or, au bout de seulement quelques temps, l’hydrolyse du milieu naturel va finir par avoir raison des protéines qui constituent votre bouillettes (souvent plus de 30 % du poids total, c’est-à-dire 10 % de plus que dans le bœuf ou le poulet). Les protéines qui se dégradent créent de l’ammoniac à haute dose, et cela rend le fond de l’eau toxique. Même lorsque les acides aminés ne rentrent pas dans un cycle métabolique (d’une bactérie ou d’un animalcule quelconque), le groupement amine (NH2) des acides aminés (constituant les protéines) est hydrolysé en NH3 (de l’ammoniac, très toxique sous sa forme libre). En plus, l’ammoniaque (ammoniac sous sa forme aqueuse) a un pH très basique (11,6 – comme l’eau de javel), et cela a tendance à créer un terrain très fertile pour les algues vertes filamenteuses, qui ont besoin d’azote. Bref, oubliez ce charabia : ça pourrit les spots !
Ceci est très théorique bien sûr, car des bactéries entrent malgré les conservateurs dans le processus de dégradation. Mais vous voyez où je veux en venir. Bref. Dans les deux cas, les nutriments constituant les bouillettes (et parfois aussi les graines, voir encadré) semblent ne plus intéresser le moindre invertébré au bout de quelques jours, dès que la bouillette se met à se décomposer. Et les résidus sont d’autant plus épais que l’amorçage est gros, et que la pression de pêche est grande ! Lorsqu’il s’agit d’une tache de 10 m² dans 2000ha d’eau, ça ne pose aucun problème, parce que la nature a le temps d’éliminer la nuisance. Mais dans une bassine de 10ha matraquée 24 heures sur 24, il ne faut pas s’étonner des conséquences. D’ailleurs, quelles sont les conséquences pratiques à long terme ? Sans être sûr à 100 %, on peut logiquement les imaginer : une dégradation du milieu, certes pas aussi grave qu’une pollution directe aux hydrocarbures ou aux produits chimiques, mais une dégradation quand même ! Et les carpes sont forcément impactées par cette dégradation, même si elles ne mangent pas ces appâts ! Mais, justement que se passe-t-il lorsqu’elles les mangent ?
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Et les graines dans tout ça ?
J’ai remarqué que les graines (comme le maïs et les tigers) sont à peine avantagées par rapport aux bouillettes, en ce qui concerne les moisissures en milieu aqueux, mais un peu avantagées quand même. D’abord, les graines sont souvent victimes des poissons blancs avant de moisir, ce qui n’est pas toujours le cas des bouillettes en raison de leur trop gros diamètre. Ensuite, les moisissures des graines ont tendance à flotter. Tous ceux qui ont gardé un seau de maïs trop longtemps à la maison s’en sont rendu compte. Enfin, lorsque les graines évoquées se dégradent, elles ont tendance à prendre la couleur de la vase et à pourrir plutôt qu’à moisir…
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Alimentation des carpes et obésité
De nos jours, quelle est l’espérance de vie d’une carpe dans un plan d’eau impacté par la surpêche ? En moyenne ? 15 ans ? 20 ans ? Moins ? Nos carpes ont une croissance folle, rapide, mais elles meurent assez jeunes, non ? Dans les années 80-90, on prêtait aux carpes une espérance de vie de 30 ans au moins, et certains carpistes parlaient même de sujets atteignant les 50 ans. Que s’est-il donc passé ? Les souches de carpes ont évolué, me répondrez-vous. C’est une certitude. Les souches modernes ont un potentiel de croissance fort, et surtout une vitesse de croissance hallucinante. Mais elles sont aussi très résistantes. Donc on ne voit pas pourquoi leur espérance de vie serait plus faible ! Il n’y a que la surpêche qui explique cela ! (Et la pollution de l’eau !)
Quand, au beau milieu de la saison, on retrouve une grosse carpe morte sur le bord, on s’en émeut et très vite, on accuse (légitimement) la surpêche d’en être responsable. Mais quel aspect de la surpêche aura eu raison de ce poisson trophée ? On incriminera une mauvaise manipulation, une séance photo trop longue, les captures à répétition. Et dans les petits plans d’eau, ce sera souvent la faute à Pierre ou à Paul. Mais se pose-t-on jamais la question de l’alimentation des carpes, de ce que nous leur donnons à manger ? Leur ration quotidienne de bouillettes ne peut-elle pas expliquer aussi ces morts brutales ?
Regardez nos bœufs de gravière, avec leur bide énorme (qui nous fascine d’ailleurs, soyons honnête). Leurs mensurations font un peu penser à celles des bodybuilders pros, dopés toute l’année aux stéroïdes et parfois même gonflés au Synthol (l’huile injectable dans les muscles, pas l’antiseptique). S’ils peuvent fasciner par leur physique démesuré, leur santé est souvent précaire. Ces athlètes meurent parfois jeunes (ou très jeunes), car ce qu’ils s’injectent n’est pas sans danger. Et pour ceux qui font des vieux os, ils ont tous des problèmes physiques et physiologiques. Certains sont même victimes d’un phénomène qui s’appelle le « bubble gut », c’est-à-dire un ventre musclé, mais ressemblant à une bedaine d’obèse, notamment en raison de facteurs hormonaux. Un peu comme nos carpes, même si les causes sont bien différentes. Mais comme pour le bodybuilding : ce que nous, carpistes, injectons dans le milieu aquatique n’est pas sans danger. Et nos carpes sont un peu victimes de « bubble gut » (les amateurs de muscu apprécieront !)
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Carpes ballonnées
Les carpes ballonnées sont de plus en plus nombreuses à cause de la surpêche. La plus grosse miroir française en eaux publiques est l’une de ces carpes malades (41kg et des brouettes). On a souvent assisté à de nombreuses explications pour ce phénomène, mais pour nous, une seule tient. La nourriture artificielle en excès crée chez certaines carpes une obstruction de l’intestin, puis une inflammation. Cette inflammation atteint les ovaires des carpes femelles et les empêche d’expulser leurs œufs. Les ovaires et les tissus victimes d’inflammation créent ce ventre énorme, qui peut dans certains cas provoquer une hernie (voir photo 1), voire une « explosion » (voir photo 2). Dans tous les cas, cela engage le pronostic vital du poisson… pas top !
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Des déformations pour nos carpes
Les déformations persistantes (à l’année) du ventre des carpes en est le symptôme, et les carpes ballonnées, le symptôme le plus consternant. L’obésité de ces poissons témoigne de leur mauvaise santé. Pour un humain, à partir d’un certain poids, on parle d’obésité de type III. Cette obésité était autrefois appelée obésité massive, ou morbide. C’est dire à quel point elle engage la santé de celui qui la subit ! Et sans poser de diagnostic vétérinaire (dont je serais bien incapable), j’ai quand même parfois l’impression que nos carpes sont dans ce cas d’obésité morbide, avec tous les problèmes que cela peut engager. Les carpes aussi ont un cœur, des artères, un foie, des intestins. Bref, des organes directement impactés par la nutrition. Leur cœur peut s’arrêter, leurs artères se boucher, leur foie faire une cirrhose graisseuse, et leur intestin s’obstruer (la preuve, avec les carpes ballonnées, voir encadré ci-dessus).
La nutrition est devenue une obsession dans nos sociétés, pour des questions économiques bien sûr, mais aussi parce que nous nous sommes rendu compte qu’une bonne nutrition est synonyme de bonne santé. Et cela se vérifie aussi dans notre discipline. D’ailleurs, les fabricants de bouillettes font de plus en plus d’efforts dans ce sens. Mais les bouillettes auront beau être bien équilibrées sur le plan nutritionnel, le fait d’en engamer des kilos et des kilos dévient forcément néfaste. Lorsque l’on constate des mortalités importantes (virémie printanière, par exemple), on se dit que c’est un phénomène naturel et cyclique. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que cette sensibilité aux maladies s’explique aussi par une mauvaise nutrition, ou par un apport calorique trop important (ce qui revient au même). Cet apport vient des pêcheurs de loisir, de nos appâts. Vous aurez remarqué que de plus en plus d’AAPPMA prennent la décision d’interdire la pêche à la bouillette, pour les raisons évoquées. Et ça ne me plaît pas de le dire, mais dans certains plans d’eau, c’est peut-être une bonne idée, quand on voit les kilos de billes déversés !
Conclusion
Comme toujours, c’est une affaire de dosage, de juste mesure ! La bouillette est un appât formidable. En soi, elle ne pose pas de problèmes. C’est son utilisation par de trop nombreux carpistes dans les espaces confinés qui peut poser problème. Je n’ai parlé que des bouillettes, mais je pense que l’on peut faire un constat similaire avec les farines et les pellets s’ils sont utilisés en excès. Bref ! N’amorçons pas trois tonnes si ce n’est pas nécessaire ! D’ailleurs, si vous nous suivez un peu dans la presse, vous remarquerez que nous ne prônons les amorçages lourds que dans de très rares cas, et que nous leur préférons largement la pêche au spot !
c’est surtout dans la composition des bouillettes qu’il faudrait agir quand tu vois que certaines contiennent du carton (gomme arabique etc). C’est ça qui pourri et tue tout au fond des étangs, lacs etc. C’est aux carpistes (consommateurs) de faire attention et de ne pas priviligier le prix au détrilent de la qualité
Bonjour;
Je suis riverain d’un lac de 200ha, j’ai pu me rendre compte au fil des saisons de la quantité d’amorce déposée sur le fond (bouillettes,graines et autres). Les pêcheurs sont souvent équipés de grands barils bleus remplis à ras bord qu’ils déversent en barque malgré l’interdiction indiquée dans la charte de bonne conduite du carpiste éditée par la fédération de pêche. le pompon est atteint lors des enduros.
Je pense que cette attitude n’as seulement un impact sur les carpes, mais que cela touche aussi toute la biodiversité du lac et ceci au détriment des autres pêcheurs.
Cordialement;
arrêté de taper sur les carpistes les responsables de cela ce sont les fabricants de billes
Ok pour les fabriquant mais sa empêche pas les gens d’en acheter . Le jour ou les carpiste arrêteront d’en acheter y aurait moins de fabriquant donc moins de produit douteux et moins de merde au fond de l’eau .
Ce ne sont pas les fabricant qui viennent sur ton spot pour y déverser des kilos de bouillettes !! Les responsables sont ceux qui amorcent….
Bonjour Claude
Effectivement, les premiers responsables ce sont ceux qui fabriquent, mais rien n’empêche le boycottage des produits douteux et tout simplement une utilisation raisonnée de l’amorçage et là la balle est dans le camp des carpistes.
Bonsoir ( ou bonjour pour ceux qui liront ces lignes demain)
J’avais évoqué il y a un an ou deux ( la mémoire :-P) le fait de déposer en en rivière en bordure dans un mètre de hauteur d’eau une quinzaine de bouillettes du commerce et une quinzaine de bouillettes maison ( les miennes) faites avec juste des farines végétales et des oeufs, pas de parfum ou d’additifs ou autres produits, et bizarrement à chaque fois les bouillettes maisons disparaissaient, les autres y sont restées longtemps, cherchez l’erreur.
J’imagine les amorçages conséquents avec ces bouillettes du commerce plutôt vendues dans la gamme soit-disant supérieure.
Amorcant d’après un ami de façon homéopathique je m’interroge sur l’impact des bouillettes du commerce sur la nature
Et les paysans qui deversent des pesticide en abondance dans nos lacs et riviere ça vous derange pas ? Ceux qui detruise nos ecluses bati par nos ancetre qui contribuait au renouvellement de l eau , ça derange personne ?? . . Ignards que sont les gens ….
vous avez raison beaucoup de carpiste font les conneries d amorcer trop lourd et je ne aarle pas des enduros j ai vu le cas cette annèe a l ete=ang de la Chaume dnas le 23 haurissant ce qu ils mis a l eau au détriment des autres pécheurs il faudrait encadrer cela mais le fric —-
Bonjour Carpiste 36
Bien évidemment que ça dérange aussi. Cependant les écluses et barrages ne contribuent pas aux renouvellement l’eau mais plutôt à sa stagnation avec déversement de vase dans les rivières au moment du nettoyage, mais ça n’est pas le sujet de l’article.
Et ce n’est parce que des personnes font des choses à rebours que nous sommes obligés de les imiter. Ignard peut être, mais pas mouton!
bonjour….. j’aimerais savoir si une étude a été faite dans ce sens svp? je pense que les grosses quantités sont problématique en eaux fermées,moindre en rivière ou fleuve….. les anciens,pêcheurs à la graine,disaient qu’il valait mieux avoir plusieurs coups afin de ne pas pourrir le poste,je pense qu’ils ont raison…..
Non pas d’études à notre connaissance, mais effectivement il y a matière à réflexion… il pourrait être sympa de prendre une douzaine de petits aquariums avec 12 bouillettes différentes, et les laisser dans l’eau pendant plusieurs jours, semaines, mois pour voir leur dégradation.
Tout en sachant qu’en milieu vivant, il y a pas mal de bestioles qui viennent croquer tout ça quand même…
j’ai une rivière avec un bras peu profond,fort fréquenté par les carpes,écrevisses et autres poissons blancs,je me demande si je n’y ferais pas l’expérience….. je ne pourrai pas vérifier chaque jour car elle ne se situe pas tout près mais une fois par semaine…. il n’y a pas de courant donc ça ressemblerait plus à une pièce d’eau fermée,le hic c’est qu’il y a certains pêcheurs,plutôt braconniers,qui sont dans le coin,j’aurais peur qu’ils profitent de la situation…..
Oui ce serait une bonne expérience.
En ce qui concerne les pêcheurs pour lesquels tu as des soupçons, vous pouvez alerter votre AAPPMA ou l’ONCSF ou l’ ONEMA et même la gendarmerie.
pour les braconniers,notre secrétaire surveille,on sait qui c’est en plus,ce sont ceux de la maison de réfugiés,comment se sont-ils procuré une nasse,ça on ne le sait pas encore,mais on ne désespère pas….. tu leur donnes la main et ils prennent le bras,mais bon c’est un autre débat….
si j’arrive à faire l’expérience,que serait-il bien d’essayer? des bouillettes toute faite ça ok,mais pour les bouillettes maison,ne serait-il pas mieux de faire des bouillettes avec tous des produits alimentaires même pour les colorants et arômes et d’autres bouillettes avec colorant et arômes du commerce? ça ferait trois sortes ainsi….
Oui, pourquoi pas.
Mais l’expérience de Christophe Babec (voir plus haut) semble suffisante: Produits maison contre produits du commerce et on regarde ce qui reste.
Moi même j’utilise ces billes du commerce et pourtant j’ai connu le temps où l’on prenait de la carpe avec des morceaux de pomme de terre demie cuite à la vapeur ou deux grains de mais.
J’enfonçais un tube de cuivre diamètre 20 ou 22 mm au travers de la pomme de terre cuite et je coupais les morceaux que j’enfilais sur le bas de ligne et le faisais descendre sur l’hameçon. Il est vrai que la tenue ne vaut pas celle d’une bille.
Bel article dramatique basé sur des impressions. des certitudes sans études bref sur du vent.
Votre méconnaissance des milieux aquatique est consternante comme celle de la physiologie des carpes car vous ignorez que la sclérose des oeufs est essentiellement le signe d’un taux de nitrate trop élevé.
Ce taux de nitrate est éventuellement accentué par la décomposition des bouillettes ( celles qui se décomposent) mais toutes les études sérieuses démontre que la bassin versant est le principal vecteur de ces nitrates.
Quand aux fabricants, s’ils prennent autant de liberté avec les conservateurs c’est pour faire plaisir au carpistes qui ne supportent pas que leurs appats moisissent. Alors quand les consommateurs seront aussi acteurs dans leur choix des composants, le système deviendra plus transparent. Aujourd’hui ce n’est pas le cas sauf pour de trop rares société qui jouent le jeux.
Alors si la santé des carpes compte réellement pour vous, ne vous trompez pas de cible
Mille excuses Bob mais je n’ai pas tout compris dans ton post;
Tu qualifies les intervenants d’ignorants ou de brasseurs de vent, mais tu ne cites pas les sources de tes affirmations. Tu sembles prendre parti pour les carpistes en disant que leurs billes sont peut être nocives (tu dis éventuellement) puis tu les accuses d’acheter n’importe quoi pour des questions économiques et de confort, au bénéfice des fabricants sans scrupules.
Au bout du compte tu critiques tout le monde, tu proposes une cible mais tu ne dis pas laquelle.
Pour ma part, je ne base pas mes dire seulement sur la lecture d’études (sérieuses ou non) ni sur les on dit.
Je relate ce que je vois sur mon lieu de pêche chaque jour: Je vois des pêcheurs qui arrivent pour de longues sessions, avec des remorques ou des camionnettes type J7 qui débordent de tonneaux bleus ou blancs, remplis d’amorce, de graines, de farine, de bouillettes. Ils sont tellement chargés qu’ils s’ embourbent dans les chemins (par ailleurs interdits à la circulation motorisée mais c’est un autre débat). Ils sont des dizaines.
Je peux affirmer que chaque semaine, ce sont des centaines de kilos d’amorce qui sont déversées dans le plan d’eau et je te laisses imaginer ce qui peut être déverser lors des enduros. Là on peut compter en tonnes sur 48 à 72 heures. Je serais curieux de voir les résultats d’analyses de l’eau qui seraient réalisées avant et après ce type de manifestation.
Je reste persuadé que ce n’est pas bon pour le plan d’eau en général et pas seulement pour les carpes.
Aussi loin que je me souvienne, nos parents et grands parents prenaient autant de carpes que nous et ils n’avaient pas besoin d’amorcer de façon aussi démesurée. La seule chose qui a changée sur l’augmentation des prises, c’est qu’aujourd’hui on peut pêcher la carpe 24H/24 et 365 jrs/an. Mais là aussi c’est un autre débat.
personnellement,je n’ai pas fait tout ce que j’aurais voulu,je me suis contenté de faire des pellets maison,prendre de ceux du commerce et peu de bouillette du commerce….. j’y ai été aussi souvent que j’ai pu avec parfois 4 jours d’intervalle….. tout ce que je peux dire c’est qu’il n’y avait plus rien à chaque fois,mais j’ai vu que le nombre de « visiteurs » étaient plus grand,là où je savais que les carpes venaient,d’autres poissons étaient plus présents,même les ablettes…. des écrevisses vues aussi alors qu’avant je n’en voyais pas tout en sachant qu’il y en avait dans la rivière….. bref,le test n’est pas concluant pour ma part……
par contre,j’espère que la remarque de Bob se rapporte à l’article….
je suis tout à fait en accord avec Pascal,c’est effrayant parfois,même assez souvent,de voir la quantité d’amorce en tout genre que certains carpistes utilisent,des dizaines et des dizaines de kg voir des centaines!….
ce dont je me souviens,c’est avant que la pêche de nuit soit autorisée,nous prenions au moins nos 4 – 5 carpes par pêche….. est venu le temps de la pêche de nuit et j’ai vu au fur et à mesure les prises diminuer jusqu’à devenir occasionnel;moi qui me contentais de chenevis,froment et maïs,ça ne faisait plus le poids face à ces amorçages imposants de bouillettes…… voilà ce dont je sois plus sûr,ce qui ne fait pas avancer grandement le schmilblick…..
Salut à tous, arrêter de blâmer les carpistes car pour moi je pense que les pêcheurs au coup amorce beaucoup plus que nous.
Je veux bien croire en ta sincérité Guillaume et j’en déduis que tu fais partie des carpistes raisonnables en matière d’amorçage.
Si c’est le cas, pourrais-tu nous indiquer la quantité d’amorce que tu utilises durant tes sessions.
n’exagérons rien,pour une session de pêche,un carpiste ira amorcer chaque jour le coup,alors qu’un pêcheur au coup se contente en général d’amorcer le jour « j »….
les pêcheurs au coup se servent de beaucoup moins d ‘amorce et de moins en moins d ‘ailleurs; en se servant de beaucoup de terre pour véhiculer les esches. Fini le temps des bassines d’ amorce pour attirer et tenir sur le coup de gros bancs de brèmes ou de chats affamés. La coupelle est venue aussi changer la façon de voir un amorçage
Il existe deux types de pêche complétement excessives et artificielles que j’aimerais voir tous simplement interdites dans les eaux libres et publiques: les lâchers de poissons de bassine et la pêche à l’aide d’amorçage. Ce sont deux fausses pêches, des arnaques totales. Dans le premier cas on lâche des poissons d’élevage pour les pécher juste après, et dans le second cas on engraissent des poissons pour se faire croire qu’on est fort d’en pécher autant et aussi gros… ça n’a pas de sens ! On peut le faire dans les eaux closes privées, pourquoi pas, mais pas dans les eaux publiques ni les eaux libres, parce que là c’est du grand n’importe quoi, ça pourri complétement les étangs.
La pêche à l’amorce est un problème en soit (avec bouillettes ou autres amorçages de tout type, graines comprises, et la farine c’est encore pire), ça n’a pas grand chose à voir avec la recette industrielle, tous les amorçages sont nutritifs par principe et donc très eutrophisant et catastrophiques pour le milieu.
En jetant à l’eau de quantités invraisemblables de nourriture (nourriture fourragère bradée juste pour un loisir… d’un point de vue éthique il y a aussi de quoi réfléchir), on transforme le plan d’eau en une pisciculture intensive de carpes. Les carpes se multiplient, elles se goinfrent et grossissent comme des cochons. Mais les pécheurs qui cherchent le trophée sont souvent ravis de sortir de l’eau des tonnes de carpes obèses, et de les remettre à l’eau pour les engraisser encore et les reprendre plus tard. Ça n’a pas le moindre sens ces trophées là, si on attrape à l’hameçon des cochons dans un élevage industriel après les après appâté avec de la nourriture… c’est pareil, quel exploit !
Toutes ces carpes, qui sont des poissons fouisseurs, ne cessent de retourner le fond, remettant en permanence la vase pourrie en suspension dans l’eau, l’étang devient un trou d’eau boueux, et elles y ajoutent d’énormes quantités de déjections (un véritable lisier de cochon aquatique très riche en nitrates qui se diluent dans l’eau…). Beaucoup de d’autres espèces de poissons ne peuvent plus y vivre (sauf les brèmes, carassins, poissons chats, c’est à dire les poissons qui comme la carpe supportent les eaux polluées, turbides et eutrophisés), ni insecte ou autre petit animaux, c’est la mort écologique totale du plan d’eau.
Je pense donc qu’il faudrait simplement interdire l’utilisation d’amorce et fortement limiter la quantité de bouillettes dans les eaux libres naturelles et les étangs publiques (grands ou petits, vu les quantité d’amorce même dans un grand étang l’impact est très significatif sur les taux de nutriments dans l’eau, et donc sur le phénomène de l' »eau verte » qui apparait). On sera alors étonné de voir l’eau retrouver sa clarté dans bien des endroits très fréquentés par les carpistes. Les plantes aquatiques vont enfin reprendre le dessus sur les micro-algues et autres cyanobactéries, et le nombre d’espèces de poissons (dont la friture et les poissons carnassiers qui vont avec) et les plus beaux insectes aquatiques vont se multiplier. On assistera à une renaissance, une explosion de vie de certains plans d’eau.
Ce genre de pêche à l’amorce, apparue seulement dans les temps modernes, avec l’abondance de nourriture et de fourrage que l’on peut brader sans aucun état d’âme, ne devrait être autorisé que dans des eaux closes privées. Chacun a le droit de transformer son trou d’eau privé en élevage intensif de carpes obèses si ça lui plait (et là ce ne sera pas de la nourriture bradée, car il pourra ensuite manger ses carpes, l’indice de transformation des protéines étant encore plus performant pour la production de carpes que pour la production de viande de cochon avec la même quantité de fourrage, ça n’est donc pas du fourrage perdu…), mais pas de faire ça dans les étangs du domaine publique ni les eaux libres, par pitié…
Il faut que les carpistes (et les brèmistes), réapprennent à pécher des poissons sauvages, non engraissés, avec patience sans attirer le troupeau là où on met l’hameçon avec des kilos de nourriture. Pour les pécheurs qui ne veulent pas changer de méthode, il faut leur proposer de pécher directement dans des petits étangs de pisciculture à part, pleins de carpes (ou brèmes) très engraissées artificiellement, comme ça ils auront l’impression d’être de super bons pécheurs, et on leur décernera des médailles avec de la peinture doré dessus dès qu’ils auront attrapé l’une des grosses mémés domestiques du trou d’eau, et ils pollueront moins le milieu naturel…
Très beau plaidoyer en faveur de nos plans d’eau et rivières fraximo. Mais j’ai bien peur que tu prêches dans le vide, car depuis trop longtemps, trop de carpistes ont pris de bien mauvaises habitudes et pour la plus part d’entre eux ils se croient au dessus des autres: La carpe est le poisson roi, le reste c’est de la merde à leurs yeux. Peu importe l’impact de leur activité sur le milieu puisque l’objet de leurs fantasmes y survit très bien.
Comme tu le fais si bien remarquer, cela se passe dans des espaces publics et cela est vraiment scandaleux et j’ajoute qu’aucune autorité ne semble capable de redresser la barre.
Je constate chaque jour sur le lac que je fréquente les excès de carpistes malgré la règlementation et la charte de bonne conduite éditées par notre fédération et dont 1 des articles, jamais respecté, a justement pour but de militer l’amorçage massif. (amorçage en bateau interdit). Comme ils disent: S’ils sont en sessions ou en enduro, c’est pour faire du fish. Qu’importe les moyens d’y arriver même si c’est au détriment de l’environnement et des autres pêcheurs qui par ailleurs ne bénéficient pas des même droits tout en payant leur carte au même prix que celle des carpistes.
Il faudrait supprimer les sessions en parcours de nuit: Pas de biwy (ou de tente quechua) au bord de l’eau = moins d’amorçage massif et d’autres pollutions (si vous voyez ce à quoi je pense) et plus de gardes au bord de l’eau pour remettre de l’ordre dans tout cela.
Merci Pascal, je croyait l’article enterré, mais non.
Oui je vois bien ce que vous voulez dire.
De plus, certain carpistes dépensent tellement d’argent et ont mis tellement d’heures de pratiques acharnées dans cette manière de pêcher, qu’ils ont beaucoup de mal à avaler la pilule quand ont leur explique la pollution et l’eutrophisation catastrophique pour le milieu aquatique que provoque leur mode pêche bien particulier, ils préfèrent nier: pour eux de la nourriture (blé, maïs, etc) c’est biodégradable et donc ça polluent pas leur yeux. Or c’est justement l’un des types de pollution qui a le plus d’effets négatifs sur le milieu aquatique, c’est l’eutrophisation, et les effets sur l’équilibre écologique d’un plan d’eau sont parmi les plus énormes qui existent, et il n’y a pas besoin d’apporter beaucoup de nutriment dans un plan d’eau pour commencer à en sentir les effets. Mais il est vraie que comprendre ce phénomène est souvent une affaire de spécialistes, ça fait appelle à de bonnes notions de biologie et biochimie, on peut toujours dire qu’on fera « de la pédagogie », c’est pas sûr que le phénomène sera compris. On voit ainsi même des pêcheurs dotés pourtant d’une bonne conscience écologique, avec de très bonnes intentions par ailleurs, qui continuent d’utiliser ces techniques d’amorçage car ils ne parviennent pas à en comprendre les effets désastreux, car ça demande de comprendre le cycle de l’azote… Dans un tel cas de figure, seule une réglementation stricte suite à des conseils d’experts pourra changer les choses (en oubliant pas de bien expliquer le phénomène tout de même).
Il y a une piste à laquelle je réfléchie. Lorsque qu’il y a plusieurs plans d’eau dans une zone (du domaine publique), ce serait d’autoriser la pèche à la carpe avec amorçage dans un ou quelques uns de ces plans d’eau, donc une partie dédiée à l’eutrophisation et à la surpopulation de carpes, et de l’interdire dans tous les autres plans d’eau plus naturelles ainsi que les eaux libres. Dans ces derniers on interdira pas complètement la pêche la carpe, mais on interdirait entièrement l’amorçage, on y prendra alors encore des carpes mais plus souvent de façon accidentelle lors de pêches aux carnassiers au leurre par exemple, ou au verre, ce qui fait toujours plaisir de prendre une grosse carpe par surprise, ça change. De plus cela conduira les passionnés exclusifs de la carpe à inventer peu à peu de nouvelles techniques de pêche à la carpe, sa amorçage, car il ne manqueront pas de vouloirs pécher dans les autres étangs ou en eau libre sachant qu’il y a des grosses carpes à prendre. Si il n’y a pas assez d’étangs dans une localité on peut toujours en créer un dédié aux carpes à l’amorce, c’est généralement peu couteux, ou séparer une portion d’un grand étang peu profond avec une digue en terre pour créé un compartiment dédié aux carpes et ainsi préserver le reste. Une telle compartimentation de ce type de pêche ne pourra évidement pas se faire sans qu’il y ait des gardes pour contrôler et mettre des amendes en cas d’infraction. Une fois que les carpistes auront quelques étangs pour eux ont pourra même leur en confier la gestion, et là je pense que assez vite ils seront obligés de gérer la qualité de l’eau et de diminuer leurs amorçages, car à partir d’un certain niveau d’eutrophisation (zones mortes) même les carpes ne peuvent plus supporter.
Je pense que c’est tout un ensemble. Il y a aussi les pollution agricole industriel etc…. Tous les médicament que nous avalons ne sont pas assimilé par notre corps, il sont rejeté. Ils finissent dans les wc. La plus part des stations d’épuration sont incapable de capté et détruire ces éléments qui finissent dans les cours d’eau et lac. Je pense que cela joue aussi un rôle. Imaginez vous la quantité de médicament vendu et consommé chaque année sans parler des pilules et autres antibiotiques que la nature ne peut détruire par processus naturel donc ça s’entasse et s’entasse, des milliers et des milliers de tonnes. ( nos appâts sont dérisoire a coté). Pourquoi les fraies ne fonctionnent plus, pourquoi temps de poissons malade? Aucune réelle études pour prouver ceux ci ou cela.
Oui Pierre tu as tout à fait raison, la pollution chimique, médicamenteuse et celle des laboratoires sont aussi un fléau. Et il existe des études à ce sujet. Par exemple celle de l’Afsset
Mais à notre niveau il sera très compliqué d’y changer quelque chose. Par exemple: Te vois-tu entrain de filtrer tes urines ou traiter des défécations aux toilettes à chaque fois que tu seras sous traitement pour une maladie quelconque? Non: Tu n’as pas le choix, tes résidus iront directement à la station d’épuration en espérant qu’elle est efficace, ce qui n’est pas vraiment le cas pour ce type de pollution.
Cependant, sache que dans les hôpitaux, il existe des cuves de décantation et des réseaux d’eau usée spécifiques pour certains services.
Par contre, modifier sa façon de pêcher et d’amorcer est à la portée de tous pêcheur responsable. Tout le monde peut y trouver son compte, y compris notre porte monnaie.
Je reste persuadé que la pêche raisonnable est la solution. Je fais des 48 voir 72h et pour des raisons économiques et de conscience je limite mon amorcage, Un peu de pellet , Un peu plus de graine cuite par moi même et qq bouillettes broyées et coupées en 2 . Ah bah oui forcément je ne sors pas 30 poissons par cession. Mais j arrive à en prendre au moins un, gros ou petit j m’en fiche. Et ça me suffit. si ça veut rigoler j en fait 3-4 . Super, belle session me dis-Je. Je ne pêche pas la carpe pour faire des records mais pour le plaisir et me détendre. N’était-ce pas le but de la pêche ?
bonjour ayant pris conscience de se phénomène je me suis mis a pécher de plus en plus au spot avec des dumbell korda (artificiel rose ou jaune équilibrés) avec une poignée d’amorce et franchement je ne vois presque pas la différence si ce n’est que je ne contribue plus trop a engraisser nos chères amies :))) . après malheuresement la peche de la carpe reste un business et le marché de la bouillettes en fais partis car grace a elle ont nous fais miroiter le poissons de nos reves ce qui dans la plupart des cas ne s’avère pas vrai… et si l’on veux vraiment évoluer tout le monde doit prendre conscience de ce phénomène carpistes mais aussi propriétaires de domaines en limitant dans un réglement les quantités d’amorçage et que les figures de notre contribuent aussi en en parlant dans leurs sujets… et quand je vois les poissons sortis en pechant juste au spot (tel que les frères rousselot) je me dis que finalement le plus important n’est pas la bouillettes miracle mais plus le spot miracle!!
Merci pour cet article ! À envoyer à beaucoup de carpistes qui ne comprennent pas que le but est d’apater le poisson et pas de le nourrir !!
Je ne changerai jamais ma stratégie qui a encore payé ce week end (1jour et demi de peche 20 départs !!), dépose du montage à un endroit précis + 5-10 bouillettes autour. Et s’il y a départ je repose au même endroit et remet 3-4 bouillettes d’amorçage. Pourquoi dépensé des 100 et des 1000 et compliqué quand on peut faire simple et économique même avec des bouillettes hauts de gammes .
Bonjour,
merci de votre article. Je cherchais des infos concernant le sujet des appats qui peuvent polluer un milieu au point de devoir y interdire la baignade. Je ne pensais pas cela possible. Cette année, merci au coronavirus, confinement oblige, moins de pêche, moins d’appats dégueu, la baignade est autorisée au lac de brionne (27) pour notre plus grand plaisir.
Bonjour , je vous informe que votre article a été repris (copié collé) par le site suivant dans le but de dénigrer la pêche de loisir; et ce, sans vous mentionner : https://www.journal-ipns.org/les-articles/les-articles/499-carpe-diem-sauf-pour-les-poissons
Bonne journée !