Sandres, perches, silures, truites, brochets, anguilles… la liste est longue des cibles potentielles une fois que cet appât est dans l’eau. Alors pour faire face, une multitude de montages existent et vous allez voir qu’il existe des pêches loin des effets de mode, mais diablement efficaces !
L’appât roi ?
Pour une reine ? Oui, la truite est grandement friande du ver. Au toc ou au bouchon, cela fait des lustres que les pêcheurs la ciblent ainsi. Mais sur des deuxièmes catégories aux profils de rivières à truites, cela vous réservera bien des surprises, pour s’entrainer avant le Jour J de Mars, il n’y a pas mieux. Un corps de ligne allant de 0.16 à 0.10mm parfois (haute montagne, pression de pêche forte), et une plombée plus ou moins ramassée selon le courant, une quinzaine voire une vingtaine de centimètres au dessus de l’hameçon. Le but est de faire passer le plus naturellement possible votre esche sur les postes supposés de Madame. Bien entendu, vous adapterez cette plombée selon le courant. C’est l’ÂME de cette pêche.
Un coup de nez sans suite ? Vous pêchez sans doute trop léger. Vous accrochez tout le temps ? C’est l’inverse. Allégez et étalez au coup du midi, quand les températures remontent. Un hameçon allant du N°16 au N°10 spécial toc fini le montage. Prenez-le fin de fer avec un piquant irréprochable, le contact avec le fond l’émoussant assez vite. Pour le bas de ligne, les milieux montagnards aux eaux translucides exigent de la finesse. Un 0.10mm en corps de ligne est parfois nécessaire. Difficile d’aller en dessous. La plupart du temps un 0.11mm passe partout. Joignez votre bas de ligne avec un émerillon baril ou un nœud de raccord classique. La canne devra bien entendu suivre sur de si petits diamètres.
Pour le bouchon, nous avons tous commencé ainsi ! Un bouchon de 1 à 6 grammes est largement suffisant sur un 0.18mm. Veillez à ce que votre appât passe juste au dessus du fond et/ou permette d’aller dans les fameuses caves sous les berges… un haut lieu de résidence de la truite !
Et en seconde catégorie ?
En ce lieu, le ver prend encore en mesure, car les candidats à sa portée sont nombreux. Le classique bouchon donnera de la perche, mais aussi du sandre, notamment en sorties de tributaires. N’allez pas en dessous du 0.18mm pour le corps de ligne et 0.16 en bas de ligne. Ratissez tous les postes, adaptez votre fond, un bouchon de 4 grammes de portance est adapté le long des berges. Un spécial bolognaise de 6 gr ira quant à lui au milieu de la rivière, vous savez sur ce banc de sable et de graviers qui précède cette fameuse île… Chevesne au bout du fil !
Le moulinet devra contenir environ 100 mètres de nylon, la tresse ne sert à rien ici. Oubliez les moulinets avec 56 roulements, on ne leur demande pas ça. C’est le frein qui doit être à la hauteur, car sur de fins diamètres, la casse n’est jamais loin. Il doit donc être le plus doux et le plus précis possible. Vous pêchez à l’anglaise ou à la bolognaise justement ? Ces cannes iront parfaitement. Une classique téléréglable fera également le boulot en plus d’être extrêmement abordable !
Le fond, LE domaine du ver
Outre la classique « plombée », les autres techniques sont nombreuses. Nos anciens l’avaient bien compris avec le montage « Rudipontaine » par exemple, qui sera renommé par la suite « Texan » voire « Carolina ».
Ce fut la base de la tirette des années 80/90 qui pulvérisa des scores sur les sandres et perches lors de crues. Replongez vous donc dans ces techniques quelque peu oubliées ! Un plomb balle ou Arlesey entre 8 et 15 grammes sur un 0.25mm suivi d’un bas de ligne de 30 à 50cm en 0.22mm comportant un, voire deux N°8, est la base de la tirette. Cette technique pourra aussi vous servir à faire une plombée classique pendant la pause casse-croute. Ou un montage dandine si vous optez pour un plomb balle sur le bas de ligne.
Pour cette tirette, utilisez ces fameux clips à plomb des carpistes pour la plombée. Ils vous permettront avec un plomb Arlesey de vous adapter à chaque configuration rencontrée. Une canne spéciale tirette vous sera des plus utiles. Avec un scion type « Quiver » également : vous détecterez les moindres touches. Rendez la main quelques secondes et ferrez énergiquement !
Le fond, c’est aussi le domaine de la bombette. Elle permet une approche plus subtile du fond. Moins sujette à se coincer entre deux pierres que la tirette ou à ramener un tas de feuilles mortes, elle permet aussi une animation plus douce en faisant du courant un excellent partenaire pour faire virevolter votre appât. Il en existe une myriade de modèles, venus chez nous en traversant les Alpes, vous les trouverez estampillées « Affondenti » jusque « extra-affondenti » allant donc de la surface jusqu’au fond. Une canne de 2m70 environ est adaptée, malgré des bas de ligne d’1m20. Cela permet d’éloigner la bombette et de travailler tout en souplesse votre appât. En Italie, la bombette est utilisée pour les truites de lacs. Un scion extra souple est donc nécessaire. Comme à la tirette, rendez la main avant de ferrer et retenez le montage avant qu’il n’arrive dans l’eau au lancer… sans ça, c’est la perruque assurée !
Et en verticale, au manié toujours le ver de terre
Bien sur que la verticale peut lui être adaptée ! Les montages « O-Ring », « Drop shot » et dérivés ne sont qu’une sophistication de la dandinette. C’est d’ailleurs dans ce domaine que les imitations de vers donnent bien, notamment quand elles sont aromatisées. D’ailleurs, que les eaux soient mâchées ou non, ces techniques fonctionnent très bien. L’avantage ici est de pouvoir passer sur des structures verticales en limitant de nombreux accrocs. Ajoutez à cela un hameçon texan et ces derniers seront quasiment inexistants.
Il vous faudra par contre une canne adaptée, estampillée « verticale » justement et il y en a dans tous les budgets. Le moulinet devra être léger, une taille 2500 est parfaite. Il sera chargé d’une tresse en 0.10mm suivie d’une pointe en nylon ou fluoro de 0.25mm. Une boite bien organisée peut vous permettre de basculer d’une technique à l’autre.
Enfin, le ver s’accommode très bien d’une monture type « manié ». Rien de bien compliqué : une empile de quelques centimètres en tresse de 0.15mm munie d’une boucle et d’un simple N°6 fait l’affaire. Passez la boucle dans une agrafe sur laquelle sera pincée une chevrotine et le tour est joué. Vous ne voulez pas que le ver glisse ? Un hameçon simple à anneau passé sur l’agrafe règlera les choses. Il y aura quelques accrocs mais en première catégorie, vous ferez de très bonnes choses.
Montage à la mode
Lors d’un stage dans les Alpes en dernière année de Master Environnement, une mare avait attiré mon attention : un grand ver blanc d’une vingtaine de centimètres, extrêmement fin et d’une espèce totalement inconnue, nageait de façon assez inhabituelle. Il se dirigeait vers la surface, non pas en ondulant, mais en se propulsant par à-coups. Une nage assez surprenante ! Ce n’est que récemment sur Internet, et par le plus grand des hasards, que je découvris le montage ad-hoc ! Ce montage assez déroutant en surprendra plus d’un, vos carnassiers en premier lieu, à utiliser sans modération et en verticale également !
Un lien parmi tant d’autres :