S’il y a un leurre qui a envoûté pêcheurs et carnassiers il y a quelques années, c’est bien le Divinator, un leurre hybride associant un shad à une cuillère en queue. Depuis son apothéose et maints produits similaires déferlant sur le marché français, les carnassiers, qui ne sont pas aveugles, ont assez rapidement identifié ce leurre dynamique à un danger. Il devient donc nécessaire de s’adapter.
Le leurre à palette prend heureusement encore des poissons comme le fait d’ailleurs une cuillère tournante simple et le fera encore bien des années. Il est d’ailleurs quelques fois stratégique de ressortir ses bonnes et vieilles cuillères à pompon quand rien ne semble décider les carnassiers. L’association d’un shad et d’une cuillère, que certains utilisaient de façon confidentielle, est simplement géniale. Certes, le spinnerbait propose déjà une configuration de ce type alliant leurre souple et cuillère, mais sa profondeur de pêche reste limitée même si on trouve aujourd’hui des produits permettant de peigner des couches plus profondes avec l’inconvénient d’un fort tirant, ce qui ne rend pas la pêche très agréable. L’attrait d’une palette tournante sur un leurre ou un shad n’est pas anodin car il y a superposition de plusieurs attraits : la souplesse du leurre et ses battements de la queue avec les éclats de la cuillère.
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Pêcher avec des leurres à palette
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L’histoire du leurre à palette
Comment en est-on arrivé là ? Laissons le soin à Vincent Alexandre de Biwaa de nous l’expliquer : « En 2007 nous préparions de façon très active une grande compétition qui se déroulait en France sur le lac du Bourget. Ce lac ayant toujours été une énigme pour nous, nous décidions de passer du temps à comprendre et à faire des essais afin d’en savoir plus sur le comportement des carnassiers. Bien vite nous comprenions que les leurres souples nous procuraient un très grand nombre de touches mais au final avec un taux de réussite extrêmement bas. Lors de nos essais nous avons aussi remarqué que la cuillère faisait bouger les poissons de façon phénoménale, le taux de réussite était bien meilleur qu’au shad, cependant la taille moyenne des captures restait très modeste. Mathieu (mon frère) a eu alors l’idée de combiner une palette de cuillère pour remplacer la queue d’un leurre souple… Il venait d’inventer le tout premier Divinator. La suite vous la connaissez et le succès du produit ne s’est jamais démenti à tel point qu’il est devenu un classique absolument incontournable ».
Certains leurres possèdent une palette en dessous de la nageoire pelvienne d’autres en remplacement de la caudale, deux approches différentes qui n’ont pas le même attrait. En effet, Un leurre de type Divinator est destiné à une prospection rapide des postes en power fishing sur toutes les couches d’eau et même à ras des herbiers. Ce sont des leurres qui coulent rapidement. Les ajouts à hauteur de la nageoire pelvienne se font avec un système spécifique que l’on visse en faisant attention à ce que le positionnement du triple ne gêne pas l’action de la palette. Certains fixent la palette sur l’hameçon de la tête plombée en traversant le corps du leurre et d’autres combinent une palette en queue et une autre à hauteur de la nageoire pelvienne ! Comme vous le constatez, les possibilités d’optimisation d’un leurre à palette sont conséquentes et l’action de pêche, selon les apports, sera nécessairement différente. On trouve sur le marché des palettes feuilles de saule ou simple que l’on visse dans le leurre soit en queue ou par-dessous. Si vous faites ce choix de modifier vous-même votre shad, prenez en compte que la gomme ne soit pas trop tendre (comme l’est par exemple le one up shad) car vous allez perdre immanquablement vos palettes. Il n’est néanmoins pas nécessaire de bricoler ses leurres souples car on trouve sur le marché des produits qui ont fait leurs preuves, mais bon, c’est un peu comme monter ses mouches : il y a toujours un attrait plus fort de séduire un carnassier avec un modèle fait maison.
Technique et mise en œuvre des leurres à palettes
On peut utiliser un shad à palette de trois façons différentes. En premier en linéaire en le ramenant lentement en dessus des herbiers et ainsi vous jouez ainsi sur le rolling du leurre et son attrait notamment s’il s’agit d’un montage avec une cuillère fixée sous le ventre. L’éclat de la palette combiné aux caractéristiques du shad envoient des signaux importants et ne laissent pas indifférent les carnassiers. C’est également envisageable avec un shad dont la palette est en queue du type Divinator, mais on procédera, dans ce cas, à des accélérations du leurre quand on le ramène. La technique la plus appropriée et la plus productive reste sans aucun doute une progression en dents de scie. Il importe que le leurre évolue bien au-dessus du fond et qu’il soit animé par des petites tirées sèches ou avec une variante plus ample afin qu’il évolue dans un espace plus grand. Trop souvent nous restons figés sur une approche classique et même répétitive alors qu’il importe de changer la profondeur de prospection afin de faire évoluer le leurre, non plus juste au-dessus du fond, mais dans une couche d’eau intermédiaire notamment si le sondeur a identifié des boules d’alevins évoluant dans les premiers mètres de la surface car les carnassiers peuvent y être, même si vous êtes dans un lac et qu’il y a 12 mètres de fond. N’hésitez pas à varier de grosseur de leurres car il importe aussi de coller au plat du jour et quand les carnassiers se fixent sur les alevins, les gros leurres ne sont pas très opérants.
Les possibilités que donne le leurre à palette sont assez étendues pour qu’il ait une bonne place dans vos boîtes, mais c’est à mon sens les variables de l’animation et de la profondeur de nage qui feront la différence, ne l’oubliez pas !