Une nouvelle méthode de pêche est souvent le fruit du hasard. Alors qu’il prévoyait de pêcher le brochet au vif Michel Duborgel découvre que les goujons avaient passé de vie à trépas. C’est ainsi qu’il a changé ses plans de pêche et a modifié ses lignes pour utiliser celles-ci avec des poissons morts. Ainsi naissait le mort manié…
Pour avoir voulu mettre trop de goujons dans un seau trop petit, pour avoir parachevé le désastre en les faisant passer brusquement d’une eau tiède à une eau glacée, il arrive parfois que tous les vifs aient le ventre à l’air en arrivant sur le lieu de pêche. C’est la mésaventure qui arriva à Michel Duborgel en automne 1972 et qui a conçu sur place une modification technique de ses montures. Une idée qui deviendra vite une pratique usuelle.
La création de lignes appropriées
Duborgel utilisera des lignes destinées aux vifs pour escher ses poissons morts
En supprimant « le bouchon » et les petits conducteurs de la ligne initiale et en remplaçant éventuellement l‘hameçon « bec de perroquet » par un triple n°8 ou n°10 vous aurez la plus simple de toutes les montures disponibles dans les commerces de détails.
La simplicité du mode d’emploi fait des merveilles
Après avoir enfilé l’avançon d’acier sous l’ouïe, l’avoir fait ressortir par la gueule du poisson et l’avoir raccordé à l’émerillon, piquez une des branches du triple sur le flanc opposé, par-dessus le dos et entre la dorsale et la boîte crânienne. C’est tout, mais ceci excentre suffisamment le « poisson-mort » pour que, après l’avoir descendu sous le scion de votre longue canne à vif, il ondule et virevolte à chaque saccade d’amplitude et d’orientation diverses que vous lui imprimerez au long des remous, des haies de roseaux léchés par une eau lente et assez profonde ; c’est-à-dire en fouillant la rive lentement, en insistant longtemps au même endroit quand le froid commence à sévir.
L’action de pêche et la touche
Suivant la taille du brochet la touche est totalement différente. La touche se traduit par une tirée très nette s’il s’agit d’un petit brochet et par une sensation d’accrochage dès qu’il s’agit d’un plus de 5 livres. De toute façon, rendez la main et pour ferrer attendez qu’à la suite de petits tocs plus ou moins francs, une nouvelle tirée se produise, fil coulissant dans l’olive disposée au-dessus de l’émerillon au lieu d’être solidaire de la monture comme elle l’est sur la plupart des vraies montures à poisson mort.
Une monture parmi tant d’autres
La multiplication des montures devient la passion des… collectionneurs. Peut-être, si vous n’avez pas la patience d’attendre avant de ferrer, aurez-vous quelques ratés. Mais rien de tel que ces ratés pour que vous finissiez par avoir toutes les montures de la création, les unes très, très bonnes, les autres séduisant plus de pêcheurs que de brochets et d’autres encore qui ne valent certes pas votre simple ligne à vif débarrassée du bouchon et de ses flotteurs.