Le leurres souple (« LS ») comporte autant de formes, de couleurs et de textures que le permet l’imagination de ceux qui le créent… Alors pour bien les manier, autant mieux les connaitre ! Petit tour d’horizon.
Les familles
Des LS, il en existe des milliers, on peut cependant les regrouper en 4 familles :
- Les virgules
- Les shad ou « poisson »
- Les imitatifs purs et durs (vers, grenouille…)
- Et les « créatures ».
Les virgules
C’est simple, cette famille a débarqué et chamboulé en premier la bonne vieille pêche à papa ! Il s’agit d’un corps annelé avec une queue en forme de faucille à l’arrière, il fallait vraiment y penser ! Cela ne ressemblait à rien mais ça prend fort !
Les « shad » ou poisson
Avec les virgules, ce type de LS a également remporté un franc succès. Pour le coup, on reconnait ce que ça imite … La petite caudale à l’arrière qui vibre et l’animation font leur succès.
Les imitatifs
On s’y croirait, regardez certaines imitations de grenouilles… Ces imitations sont vraiment faites pour les poissons éduqués. Vers, grenouille, insecte, crabe, écrevisse… tout y passe !
Les créatures
Vous trouverez ici des « mix » entre virgule et poisson (le fameux « Sandra » de Delalande), mais aussi des sortes d’aliens avec des appendices de tous les cotés comme le Keitech Crazy Flapper. Ils offrent du volume et créés de nombreuses vibrations, utiles sur les spinnerbait.
Les textures, les attractants
Certaines gommes sont plus dures que d’autres. Vous pourrez ainsi passer d’une texture « dure » pour des sujets actifs (puissantes vibrations), à des gommes beaucoup plus tendres et/ou fines sur des poissons discrets, voire carrément apathiques (Les anciens Delalande Sking par exemple) !
Mais en plus des textures, certains LS ne sentent vraiment, mais alors vraiment pas la rose ! L’ « Exude » de Mister Twister par exemple, un savant mélange interne de maroille (IGP bien sur !) et de dessous d’ongles de pieds… bonjour les gourmets (Même au posé ce leurre prend.) ! D’autres fabricants ont produit des attractants à badigeonner sur les LS. Franc succès également, mais il faut en mettre régulièrement : Sawamura Trump, Berkley Gulp ! Alive !, Illex Nitro Booster… Ces attractants se présentent aussi bien en pates qu’en spray, voire en poudre (Marukyu Baku baku).
Bref des familles et des possibilités nombreuses quand on combine formes, textures et attractants. Mais comment animer tout ce petit monde ?
L’animation et le matériel
Il y a trois types d’animation:
- Sans plombée, et c’est le domaine du « weightless » (littéralement « sans poids »).
- En verticale, méthode qui a explosé à la figure des pêcheurs après la coupe du monde à Carcans Hourtin en 2003.
- Et au manié.
Sans plombées
Tous les LS s’y prêtent. Un shad ou une virgule en surface sur chasse, ou sur un herbier. C’est simple, il suffit d’y mettre un hameçon texan et c’est parti. De petites tirées accompagnées de tremblements et de temps d’arrêt, voici la base. Émotions garanties en surface… et on rend la main avant de ferrer !
Ici, une 10/30 gr casting ou non à action de pointe assez souple fait l’affaire. Attention, le leurre est léger et le risque de perruque au lancer élevé. Une tresse de 10°/°° suffit. Certains impriment des ricochets pendant le lancer afin de simuler une chasse, il faut savoir le faire.
Les « insectes » interviennent aussi ici et une classique UL est parfaite. D’infimes tressautements font l’affaire pour remuer les petits appendices latéraux à l’image d’un insecte se débattant sur l’eau (Les Illex Magic Woodlouse ou l’impressionnant OSP Orikanemushi sont top !).
La verticale
Une technique bien à part qui a des tonnes de carnassiers à son actif ! La cible principale est le sandre. C’est une pêche de poste depuis une embarcation. C’est-à-dire qu’elle permet, sur un poste précis, de faire le tour de l’endroit de façon chirurgicale. Il faut dandiner avec des amplitudes plus ou moins grandes son LS en le laissant –ou non- revenir sur le fond. Une petite pause avant la descente est une bonne chose également. Voici pour la base, après, à vous d’agrémenter selon vos humeurs et, surtout, celles des poissons. Les scénarios sont multiples.
On emploie ici tous les LS possibles : ver, crevettes, écrevisses, shad, “finess”, (Deps Sakamata, OSP Dolive stick, Megabass Sling shad…) tout y passe.
L’important ici, outre la finesse de la ligne, c’est l’extrême sensibilité que vous devez avoir de vos montages ! Comme le disait Samir Kerdjou du team Ultimate Fishing au dernier salon de Clermont : « En verticale, à un ou deux grammes près, vous pouvez passer à côté ! Même si votre leurre est le bon ! ». En gros, trouver le leurre du jour c’est bien, mais conjuguer sensibilité et humeur des carnassiers, c’est mieux ! Quand les carnassiers sont léthargiques, c’est LA technique à utiliser !
Ici, pas 36 solutions, seul un combo spécifique à la verticale est à prendre. Anti retour infini et frein d’une très grande douceur sont obligatoires. La canne, casting ou spinning, n’excède pas le mètre 90. Son action est raide et de pointe. Pour le sandre, une 10/25 gr est la mieux adaptée. Il y en a pour tous les budgets, de la Fox Rage Warrior 2 Spin Vertical à la Tenryu Injection BCV 63XH… vous trouverez forcément votre bonheur. Une tresse visible de 10-12°/°° également est une bonne base pour le sandre, avec un bas de ligne fluorocarbon en 20-25°/°°. Une agrafe sur le leurre ou un bon nœud et c’est parti.
Au manié
LA technique qui a mis le feu aux poudres dans les années 80 ! Il s’agit de ramener votre LS en lui faisant faire des bonds sur ou près du fond.
Ici encore, moulinet anti-retour infini et canne d’action de pointe obligatoires, la Daiwa Shogun 2m90 est une référence avec la 260LS ! Tous les LS s’y collent. Une tête plombée ou une chevrotine sur agrafe pour un mouvement articulé sont parfaits. La clef du succès est le contact constant avec votre monture. (Voir encadré)
L’animation de base est la suivante : lors de l’arrivée du LS au fond, reprenez le contact en refermant le pick-up et récupérez la bannière. Canne à 45°, imprimez un ou plusieurs petit(s) coup(s) de scion puis stoppez, toujours en contact. Le poids de la plombée va charger la canne lors de la descente et vous sentirez de nouveau le choc/mou sur le fond. Récupérez la bannière et recommencez. Vous agrémenterez l’animation par la suite avec d’autres coups de scion, des tremblements lors de la descente… bref de tout ce qui vous semble utile !
Ne sous estimez pas, par contre, le diamètre de votre ligne. Le nylon Asso Diamonds 28°/°° est un must ! Pour les tresses, une 12°/°° va très bien. Le diamètre influe énormément car il ralenti ou non la descente de votre LS. Ainsi, passer d’une tresse de 15°/°° à une autre de 10-12°/°° se fait sentir avec l’expérience.
Pour l’armement, utilisez des texans, vous n’aurez aucune appréhension : Decoy SV 57, Catsclaw Craft Free jig, VMC Rugby Jig 7340 RJ… Cela vous évitera bien des énervements pour une excellente technique.
En conclusion, le LS a pour lui l’avantage de pouvoir être utilisé sous toutes les formes et techniques. C’est un leurre à avoir et à savoir utiliser : le maitre mot est alors la sensibilité !