Peu à peu le leurre souple en arrive à détrôner le leurre dur sur les étals de nos détaillants, moins cher, moins technique pour certains, il est facile à mettre en œuvre et prend autant de poissons que son homologue dur ou métallique. Pourtant la multitude des formes, des couleurs et des tailles font que ces leurres ne sont pas forcément adaptés aux techniques nombreuses du maniement du « souple ».
Je ne voudrai pas passer pour le Neandertal de service mais j’ai connu l’arrivée du leurre souple en France. Il y avait en tout et pour tout deux coloris pour un seul leurre : le twist, un grub à queue en faucille qui mesurait environ 10 cm. Les seuls coloris étaient le blanc et le jaune. Bien entendu les poissons qui n’avaient jamais vu ça se jetaient dessus comme des malades et ce plastique était encensé par tous les pêcheurs sportifs. Alors que c’était la grande époque du manié, ce bout de gomme plutôt fragile allait bon train pour le détrôner. On a eu droit à une monture Drachko faite exprès pour le twist mais c’est la tête plombée basique qui lui convenait le mieux. Vinrent ensuite d’autres modèles puis le redoutable Sandra de Delalande qui reste une valeur sûre. Désormais le choix est pléthorique et la multiplicité des formes fait que l’on peut s’y perdre, pourtant chaque leurre souple est conçu pour un usage optimal.
De la réflexion à l’action
Concevoir un leurre pour le linéaire ne prend pas en compte les mêmes paramètres que pour la verticale ou le drop shot. Bien que tout ait déjà été inventé ou presque, il existe différentes familles de leurres souples qui ont été pensées pour un usage déterminé. Ainsi le shad s’inspire de l’alose puisque c’est sa traduction anglaise, des flancs plats, un profil bombé et un battoir discret vont donner un rolling maitrisé pour une pêche en linéaire. Si on veut plus de rolling on fera un corps plus cylindrique et un plus gros battoir caudal.
Les rainures et cannelures sont pensées pour l’attractant ou des vibrations différentes alors que les queues de grub ou de shad donneront une nage différente, plus visuelle pour le grub.
De même l’orientation du battoir caudal à 45 ou 90 °, angles les plus usités, donnera une idée sur la vitesse d’animation pour mettre celui-ci en mouvement.
Pour le drop c’est un leurre fin, avec une queue très mobile et si possible une silhouette imitative qui fonctionnera le mieux.
Le shad pour le linéaire
Oubliez juste un instant que ce leurre ne cherche pas à imiter un vrai poisson car sa nage en est très éloignée, une cuiller non plus n’imite pas un poisson mais elle prend ! Pour la technique du lancer ramener nous auront besoin d’un leurre dont la caudale se mettra en route grâce à la traction du pêcheur. Une caudale orientée à 45 ° est la plus fréquente et l’appendice qui la tient est généralement assez épais pour contrer l’effet de torsion de la caudale sous l’eau. On peut ruser en segmentant le leurre, on garde assez de matière pour contrer la torsion mais on gagne une souplesse en latéral.
Flancs plats qui offrent un gros visuel ou flancs arrondis plus discrets, on peut aussi durcir la matière ou réduire la taille de la caudale pour une meilleure action en linéaire. On s’apercevra que certains leurres nagent mieux vite ou dans les courants que d’autres qui préfèrent une petite vitesse.
Le shad pour la verticale
Un bon battoir important, orienté à 90° qui bougera au moindre mouvement d’eau et voilà l’archétype du shad pour la verticale. Ensuite peu importe le dessin du corps c’est la souplesse qui rentrera en compte pour que des vibrations soient émises au moindre micro mouvement. Les corps annelés, ornés de picots ou creusés de cannelures sont idéaux, d’autant plus que ces reliefs pourront y fixer au mieux l’attractant en pâte.
La créature
Sous ce nom se cache une vague imitation de triton ou de bestiole qui gagnera à être animée sur place en tremblements et soubresauts, puis un bond et on recommence à faire vibrer tous ces appendices. Idem pour la craw (écrevisse) dont les ornements se mettent en mouvement au moindre tremblement. On est alors dans la technique du rubber jig et on s’adresse aux poissons en poste au fond.
Le worm, le slug
Une imitation plus ou moins réussie de ver pour le worm et de limace pour le slug. On est plus dans le figuratif que l’imitatif mais ça fonctionne sur les percidés et les bass, les autres aussi mais dans une moindre mesure. Ces leurres sans queue, sans appendice mais très mobiles sont aussi des leurres adeptes de la pêche lente et insistante.
Le Grub ou virgule
Voilà donc cet ancêtre du leurre souple tel qu’il est arrivé en Europe car le véritable ancêtre américain était un worm. Le grub est un corps de gros ver à bois qui se termine par une virgule. Ca prend tout et avec toutes les techniques. L’ondulation discrète de la queue semble hypnotiser les carnassiers. J’ai même vu des pêcheurs avoir pas mal de réussite à la tirette avec ce type de leurre agrémenté d’un mini flotteur en polystyrène de la même couleur et placé en tête pour le décoller du fond.
La boite idéale pour la pêche
Vaste projet qu’une boite de leurre, je dirais plutôt des boites de leurres car bien qu’on utilise toujours les trois ou quatre modèles préférés on garnira ses boites de toutes les nouveautés. Essayez juste quelques grubs en 3 tailles, quelques shads durs pour le linéaire et souples pour la verticale, là aussi en trois tailles et quelques slugs ou worm au cas où. Pour les coloris qui sont aussi un très vaste sujet restez sur du classique. Le blanc marche partout mais j’avoue mon faible pour l’orange avec lequel j’ai pas mal de réussite.
Les leurres souples continuent d’évoluer plus vite que les durs, on voit apparaître des imitations en 3D de poissons chez Savage Gear. Les coloris sont de plus en plus beaux, peints ou teintés dans la masse, ils nous feraient presque croire qu’ils sont de vrais poissons. Leur tarif même élevé ne franchit pas encore la barre psychologique des 20 euros pour la très grande majorité même si en faisant ses comptes on verra vite qu’ils reviennent plus chers que des durs à l’usage. Pour en avoir essayé des centaines, le plus polyvalent est encore le célèbre One Up Shad qui malgré sa fragilité et son tarif peut tout faire.
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Les références du marché :
Pour le linéaire entre deux eaux : One up shad de Sawamura, Pulse de Berkley, Rockvibe de Reins, Shad GT Delalande.
Pour la verticale : Father Shad de Madness, One Up Shad de Sawamura.
Pour la pêche à gratter : Sandra de Delalande, Ripple de Berkley.
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je valide totalement les 2 leurre gunki et ainsi que le reins! Decliner en 3 taille 2,3 et 4″ en gremille, chartreux et blanc ca permet de pallier a la plus part des pêche.
(avez vous essayer le tipsy s xl qui ressemble au reins mais en plus trappu et la matière est plus solide)