Une belle après-midi ensoleillée, un bateau dans une crique, une bande de copains, les enfants, quelques boîtes d’escavenes, et nous voilà partis pour une partie de pêche à soutenir à la recherche de poissons de roches. La pêche à soutenir est une pêche très active, une pêche de sensations. Cette technique est l’essence même de la pêche pour laquelle nous eschons notre appât, du style vers marins, coquillages ou encore morceaux de poissons. Le montage est délicatement lancé et c’est à ce moment qu’il faut rester très attentif car les touches se font très vite ressentir.
L’action de pêche
Une fois notre montage lancé il suffit de le laisser descendre au fond, de tendre légèrement la ligne, mais pas trop, et très rapidement vous allez ressentir des tocs dans le blank de votre canne. Il faut rester relativement patient et être prêt à ferrer dès la moindre vraie tirée. Ce ne sont plus de légers tocs, mais une vraie touche qui fait plier le scion de votre canne. Si ça tire vraiment fort vous pouvez ramener votre ligne, mais si cela reste des petites tirées vous pouvez patienter encore un peu pour tenter un doublé, voir un triplé car généralement c’est avec 2 ou 3 hameçons sur votre montage que vous pêchez.
Ce type de pêche est très tactile. Il est très rare de ne pas ressentir de touches tout le long de la partie de pêche. Il y a forcement beaucoup de petits poissons et il ne faut pas ferrer à tout va, mais ressentir les vrais touches, celles faites par des poissons de taille correcte. La pêche à soutenir n’est pas de tout repos.
Le matériel
Étant donné que c’est une pêche active où vous ne posez que très rarement votre canne il est souhaitable d’avoir du matériel de bonne qualité et léger. Une canne de plus ou moins 4m en bateau fera très bien l’affaire. Il ne faut pas de cannes trop petites surtout si l’on pêche avec des montages à multiples hameçons. Le moulinet doit lui aussi être léger et pouvoir contenir 100 à 150 mètres de tresse en 10 à 14/100. L’avantage de la tresse est que vous ressentirez très bien les touches si vous pêchez profondément ou à plusieurs dizaines de mètres du bateau. La tresse transmettra dans le blank de la canne la moindre petite touche, le moindre toc. Avec cette technique de pêche il est très important de ressentir les touches correctement.
Les montages pour la pêche à soutenir en mer
Généralement on emploie des montages de 2 ou 3 empiles, de tailles variées. Plus l’eau est limpide, plus la mer est calme et plus il faudra allonger leur taille. Les empiles peuvent faire de 30 cm à 1 mètre. N’hésitez pas à préparer d’avance plusieurs montages de tailles diverses qu’il conviendra de choisir suivant les conditions de pêche. Il est souhaitable d’utiliser des hameçons de qualité ultra piquante. Quant au fil, utilisez ce qu’il y a de mieux : le fluorocarbon. Sa raideur vous permettra de minimiser les emmêlages et son invisibilité sous l’eau vous donnera un avantage supplémentaire pour leurrer les poissons.
Le coin de pêche pour pêcher à soutenir
Ne vous installez pas n’importe où. Il vous faut bien connaître vos coins de pêche. L’observation des fonds marins à l’aide d’un sondeur ou encore mieux à l’aide de palmes, masque et tuba est un avantage indéniable. Les types de fonds marins les plus adéquats sont les fonds rocheux avec quelques touffes de posidonies et quelques tâches de sable de type coralligène. Trouvez des endroits où le poisson peut avoir des cachettes dans les touffes d’algues ou dans les anfractuosités rocheuses. Ce sont des postes de choix à exploiter. Lors de votre partie de pêche il est recommandé de ne pas toujours lancer votre ligne au même endroit, mais plutôt de quadriller le secteur tout autour de votre bateau. C’est une pêche de sensation mais aussi une pêche de recherche.
Les appâts pour pêcher à soutenir
Le top des appâts reste le ver marin comme le mouron et l’escavene de type dur ou demi-dur. Retenez que tous les vers marins peuvent être intéressants à utiliser. Leur prix étant de plus en plus onéreux, choisissez comme appât de substitution les coquillages, et idéalement le couteau. Ce dernier séduira de nombreux poissons de roches ; peu cher, il fonctionne très bien lorsqu’il est mis correctement en place sur l’hameçon et légèrement ligaturé à l’aide d’un petit fil élastique. A ne pas négliger : la crevette ou la gambas dont vous placerez un tronçon ligaturé en guise d’appât.
La variété des poissons de roches
Il existe un grand nombre de variétés dans les familles des labres, des girelles, des sars et des rascasses. Entre deux eaux, vous pourrez pêcher des bogues, des oblades, des saupes que vous prendrez généralement sur les empiles du haut. Et la surprise d’un beau sparidé n’est pas à négliger. Restez vigilant et ayez toujours un salabre près de vous pour pouvoir remonter les belles prises à bord du bateau et ainsi éviter le décrochage ou encore pire la casse. Votre bourriche peut très vite se remplir de poissons multicolores pour pouvoir faire une belle soupe aux parfums de garrigue et d’iode, ou encore mieux une bouillabaisse dans laquelle vous pocherez vos plus belles prises.
C’est pour cette raison que vous ne prélèverez que le strict minimum vous permettant de préparer un bon repas. Sachez relâcher les plus petites prises. Vous avez pris quelques girelles, passez-les légèrement dans la farine, puis dans la friture et servez-les à l’apéritif.