C’est toujours avec beaucoup d’espoirs que nous nous rendons sur les berges de nos lacs et étangs préférés. Les eaux sont claires, mais la pression de pêche peut parfois être intense. Deux facteurs qui ne rendent pas la pêche des plus simple… Quelques astuces pour réussir dans ces conditions.
L’approche en eaux claires
S’il est un point à ne pas négliger avant de lancer à tout va, c’est la façon d’aborder vos postes. Combien de fois ai-je vu certains carnassiers fuir à toute vitesse lors de mon arrivée… et pas les plus petits ! Tout comme pour la truite, soyez vigilant, car les carnassiers vous repèrent de loin.
Je me laisse toujours quelques minutes pour observer ce qui m’entoure. Les polarisantes sont alors un atout. Elles permettent de voir l’activité autour d’un obstacle immergé, de repérer où en sont les herbiers et surtout de repérer le fourrage, ce qui est primordial. Cela permet de savoir quels sont les vifs de sortie et donc d’adapter le leurre ou la technique que vous allez utiliser… et une fois le combat entamé de savoir où diriger votre prise.
Une fois cela choisi, pas de précipitation. Selon l’encombrement de la berge je commence par m’approcher à une vingtaine de mètres de l’eau pour commencer à lancer. C’est le cas pour attaquer une plage sur une gravière par exemple. Si les postes sont encombrés, arrangez vous pour être invisible lors de cette approche mais ne la précipitez pas pour autant. A cette distance, je privilégie les leurres denses qui se lancent aisément. Bonjour aux ondulantes Dam Effzett 48gr, Abu Garcia Spoon Toby 28gr et autres poissons nageurs volants loin (Rapala Maxrap 15 et 17cm par exemple). Une bombette est aussi toute indiquée pour traquer les salmonidés des lacs de montagnes. C’est cette phase d’approche qui est primordiale. Si vous ne les avez pas dérangés, aucune raison que les carnassiers ne répondent pas présents !
Le matériel, aussi discret que le pêcheur…
Rien ne sert d’être aussi discret qu’un sioux, si vous pêchez avec un câble à requin en guise d’avançon. Le fluorocarbon existe, abusez en ! N’ayez d’ailleurs pas peur de monter gros, je pêche le cristivomer en 45°/°° et cela ne les rebute pas… Et ne les freine pas pour autant une fois ferrés ! C’est très gros, je l’accorde, mais le résultat est là et les touches aussi.
Je ne m’attarderai pas sur les tresses qui n’offrent à mes yeux que des avantages, ne serait-ce que question finesse et donc gain de distance au lancer.
Sur ces points d’eau aussi clairs souvent pêchés et si vous voulez absolument réussir aux leurres, privilégiez les leurres souples sans plombées. Ils vous imposeront d’être animés sans précipitation et de façon la plus naturelle possible. Je réussis souvent à tirer mon épingle du jeu de cette manière quand mes jerkbaits préférés échouent. Des tirées d’une trentaine de centimètres et je les laisse replonger tout seul, chutant comme une feuille morte. Surveillez votre bannière qui devra être légèrement détendue de quelques centimètres. Pas simple au début mais d’une très grande efficacité. Variez avec de petites tirées sèches, tel un vif apeuré. En laissant une pause de quelques secondes, les carnassiers passent souvent à l’attaque à ce moment précis ou au redémarrage.
Question coloris, les plus naturels possible : collant le plus au fourrage de sortie. Ma préférence va aux gros shad, comme le Delalande Shad GT en 13 et 15cm coloris 1, 2, 3, 10 et 67. Ces leurres souples de grandes tailles ont l’avantage de pouvoir se lancer aisément et d’émettre de fortes vibrations tout en restant le plus naturel possible. Veillez surtout à prendre des leurres souples dont la gomme est la plus tendre possible ! A la moindre animation, tout se met en vie et c’est ce qui est recherché.
Question armement, restez dans le sûr, la légendaire Drachkovitch ! Elle autorise un armement sûr et efficace, tout en permettant une tenue parfaite de votre leurre souple. Remplacez simplement le « V » de cette armature par une forme de tire-bouchon. Ce dernier permettra un maintien supplémentaire au fil de cuivre de la Drachko’.
Malgré tout rien ne saurait être plus efficace dans ce type de conditions que le naturel. Simplement, je modifie quelque peu cette monture en couvrant la boucle d’attache de la monture Drachkovitch d’un morceau de gaine électrique. Le plastique souple composant ces gaines permet en effet de cacher les bruits métalliques lors de l’animation entre l’agrafe et la monture elle-même, rien de moins naturel que cela ! Vous pouvez d’ailleurs éliminer cette agrafe et nouer votre bas de ligne directement sur la monture. Je vérifie assez régulièrement le nœud dans ce cas de figure.
Question appâts tout est permis, ou presque ! Je privilégie les espèces au corps plat. Lors de la descente, ces derniers chaloupent volontiers, donnant naissance à une nage planante des plus réaliste et aguicheuse. Vous les verrez même plonger du nez avec le seul poids de la monture et tourbillonner vers le fond. Un petit coup de scion et votre appât effectuera un volte face du meilleur effet.
Déjouez leur méfiance !
Souvent pêchés et disposant d’une clarté sans égal, les carnassiers se montrent exigeants. De petites tapes, des touches sans suite ou des suivis peuvent agrémenter votre journée.
Veillez donc à pêcher lentement et avec attention pour déjouer ces touches « coups de fusil ».
Prenez garde également à l’affûtage de vos hameçons. Ces derniers doivent être les plus légers possibles et coller aux doigts. Pour cela, regardez du côté des Owner ST 31, de vraies aiguilles au piquant très résistant. Les carnassiers se piquent pratiquement seuls.
Pour l’armement, je le positionne juste derrière les ouïes et la naissance de la caudale de l’appât. Cela évite tout loupé à l’attaque. Ces quelques détails peuvent faire la différence.
En conclusion, gardez toujours à l’esprit que vous devez rester le plus discret possible et coller le plus au naturel. Si ces plans d’eau savent garder leur secret, s’en rapprocher n’est pas des plus compliqué !
Bonne pêche !