Quelle esche peut tout prendre, du poisson de quelques grammes à plus de 100 kilos, dans de nombreuses conditions et en toutes saisons ? Le lombric, bien entendu. Voici un plan de pêche pour l’utiliser au mieux, saison par saison.
Ce qui est pratique avec cette esche, c’est son universalité. Du vairon au silure, en passant par le sandre, la truite et les poissons blancs, tous craquent pour lui, même en mer ! Du bouchon au posé, en passant par le manié, la dandine ou la tirette, toutes les techniques donnent des résultats. D’ailleurs toutes les techniques marchent, mais certaines plus que d’autres selon la saison.
Universel
Pour cela hélas, le printemps n’est pas la meilleure période pour le ver. L’ouverture de la truite et du brochet est passée par là et les leurres font rage. Malgré tout, les conditions sont parfois catastrophiques et la plombée peut dominer le sujet. Le montage dépend bien entendu du poisson recherché mais pour le tout venant, un corps de ligne en 26°/°° et un bas de ligne en 24 sur un simple N°6 suffisent. Le lest est fonction du courant. Un plomb plat de 30 gr est passe partout.
Pour la touche, soit la ligne est tendue et l’on inspecte le scion ; soit la ligne est bloquée par n’importe quel moyen, pour se libérer à la moindre tirée. C’est le côté sympa ici : on sait quand ça vit à l’autre bout, mais on ne sait jamais quel client répond ! Cette technique est d’ailleurs efficace toute l’année. Elle l’est aussi pour faire le siège d’un poste en première catégorie. Dommage qu’elle ne soit pas plus utilisée. Son côté peu sportif peut-être ?
Le bouchon peut aussi donner de bons résultats. Ici, une ligne un peu plus fine avec un corps en 24°/°° et un bas de ligne en 20-22°/°° sur un simple N°6 ou 8 sera très efficace. Le grammage dépend également de la force du courant. Mais il est aussi bon de pêcher les secteurs sans, là où les poissons se mettent à l’abri. Avec cette technique, tout peut arriver : le gardon de 100 gr comme le sandre « 12 ans d’âge »…
L’été et ses eaux claires… ou pas !
Les eaux sont généralement belles, le courant calme. Une excellente période pour la dandinette ! Un 20°/°° suffit et une balle de 8-10 grammes également. Pour la canne, privilégiez les actions de pointe (Personnellement ma canne à streamer soie de 9 est parfaite, mais… ne dites rien aux puristes !). Cette technique est intéressante en barque. Se laisser descendre avec le courant réserve de belles surprises. L’animation est simple : des relevés de canne suivis d’une descente sous contrôle. Depuis le bord, les quais et autres arbres immergés sont très bons. Ce sont les perches bien entendu qui paient le plus lourd tribu, mais les sandres se font aussi avoir…
La bombette, étonnement en cette saison, fait aussi un carton. Notamment avec les plus plongeantes. Ceci sans doute car de nombreux poissons se collent au fond pendant l’été. La canne est plus grande et mesure plus de 3 mètres. Un moulinet typé « lancer » avec du 25°/°° est adapté. En bas de ligne, 1,5 mètre de 20°/°° fait l’affaire sur un N°6 encore une fois (Un « passe partout » celui là !).
Deux choses à garder à l’esprit: l’amerrissage et la touche.
L’amerrissage demande à ralentir votre montage avant l’impact. Le corps de ligne, la bombette et le bas de ligne formant un triangle pendant le lancer. A l’impact, si la ligne n’est pas ralentie, c’est la perruque assurée… Il s’agit donc de ralentir la bombette pour que l’esche passe devant. La ligne est alors bien étalée.
La touche, quant à elle, demande d’oublier ses reflexes de manieur ! Laissez partir la ligne sous contrôle quelques instants et sentez ce qu’il se passe. Quand la ligne repart, ferrez ! Vous pouvez aussi rendre la main un court instant après la touche puis ferrer énergiquement. Cette dernière est correcte quand le ver est loché sur ses derniers centimètres.
L’automne et l’hiver : LES saisons du ver !
Eaux chargées et fortes pluies, de nombreux lombrics se retrouvent dans nos rivières ici. Toutes les techniques précédemment citées sont alors bonnes. Notamment la tirette et la bombette. Pour la tirette, une canne spécialement dédiée doit être utilisée. Un nylon de 24-26°/°° et un bas de ligne en 22-24°/°° sont adaptés. La balle dépasse rarement les 10 gr. De courtes tirées suivies de pauses constituent l’ensemble de l’animation. De petits tremblements sur place, un coup de scion plus sec, ou plusieurs, peuvent ponctuer le tout. L’important est de rester constamment attentif au comportement de votre scion et d’adopter au ferrage la même stratégie qu’à la bombette.
De plus, si vos coins de pêches recèlent des plans d’eau communiquant avec la rivière, foncez-y ! Durant ces saisons, en période de hautes eaux, toutes les espèces s’y retrouvent (Un carton sur le brochet quand le mort manié y est autorisé !).
Dans ces coins, la tirette, mais surtout, la bombette font un véritable carton ! Gardons, brèmes, perches, sandres mais aussi brochets, font les frais de ces techniques pendant ces saisons. D’ailleurs, dans ces étendues d’eau, quand les eaux sont hautes, la bombette est vraiment la technique la plus efficace.
Plus universel que toute autre esche, le ver se pratique en toute saison. Il est capable de vous faire sortir de nombreux poissons en tout lieu et quelles que soient les conditions. Alors profitez en, car de belles parties sont à prévoir.
Monture pour le ver manié
Je n’ai pas parlé du ver manié, mais c’est pour mieux l’aborder ici, car il mérite à lui seul cet encadré. La base de mon montage est l’agrafe. Directement reliée au corps de ligne, elle accueille la chevrotine mais aussi deux hameçons simples : un à anneau, placé directement dans l’agrafe et piqué dans la tête du ver et, un autre monté sur une courte empile en tresse se plaçant en queue du lombric. Ce montage est simple, cale très bien le ver et pique très efficacement le poisson. Pour les zones de lisières de courant…