C’est un dilemme pour de nombreux pêcheurs de carnassiers notamment quand sandres et brochets cohabitent, un casse-tête entre la peur de perdre un beau pike, et l’envie de ne pas diminuer ses chances de toucher un sandre. Comment trancher sans se faire couper ? La dérive était impeccable aux abords de la cassure, le shad descendait lentement dans l’onde profonde, je surveillais attentivement la courbe de la tresse qui fendait l’eau, canne tendue et c’est la touche bien marquée. Ferrage appuyé, plus rien, coupé net ! Le fluorocarbone de 50/100 n’a pas résisté. Moments d’incompréhension et de désespoir de laisser partir un brochet avec mon leurre, je m’en veux : « Quel c… certainement un joli poisson, j’aurais du mettre une crinelle acier !». Vous avez certainement fait cette expérience alors que notre fluorocarbone avait résisté à de nombreuses prises. Il y a quelques années le bas de ligne pour carnassiers répondait à deux choix simples : acier pour le brochet et nylon pour le sandre. En présence de ces deux espèces certains palliaient la problématique en utilisant un bas de ligne acier tressé assez souple dans l’espoir de tenter ces deux carnassiers. Depuis l’avènement du fluorocarbone, la donne a changé et provoqué de nombreux débats passionnés et une scission entre les inconditionnels du fluorocarbone et ceux qui gardent toute confiance dans les crinelles acier qui ont aussi évolué et se veulent plus discrètes.
Quelle espèce ciblée ?
Le problème semble inextricable dans la plupart des eaux européennes ou sandres et brochets cohabitent et dont l’alimentation est similaire. Alors ? Se priver des qualités intrinsèques du fluorocarbone : invisibilité, rigidité et résistance à l’abrasion serait évidemment préjudiciable dans une eau claire ou quand le poisson n’est pas très collaborateur. Elément prépondérant du fluorocarbone : sa discrétion, et c’est un atout considérable dans de nombreuses situations. Son problème : les risques de coupe toujours possible notamment quand maître Esox vient happer le leurre par le travers à hauteur de la tête. Dans ce cas le fluorocarbone est particulièrement sollicité car il peut se trouver dans la gueule du brochet avant le leurre, et c’est probablement le cas de l’histoire précédente puisque le bas de ligne était râpé sur 20 cm. Pour pallier à ces désagréments, on augmentera le diamètre, un soixante centièmes devrait répondre à toutes les situations et réduire les risques de coupe. L’inconvénient sera que la rigidité peut modifier la nage du leurre et le brider davantage et plus encore s’il s’agit d’un modèle plus light. Comme vous pouvez le constater, la réponse à ce dilemme est Normande : « Peut-être bien que oui, peut-être bien que non ! » Le marché propose des crinelles en acier ou inox qui n’ont plus rien à voir avec nos bas de ligne d’antan qui vrillaient et étaient trop rigides pour rendre l’action d’un leurre efficace. Cela n’est plus le cas aujourd’hui et l’on trouve de très bon fil d’acier, gainé ou non, suffisamment discret et souple pour convaincre le plus récalcitrant des brochets.
Pas de compromis pour le sandre
Pouvoir changer son bon vieux fil nylon 25 centièmes par du fluorocarbone fut un avantage considérable, outre que l’absence d’élasticité rend nos ferrage plus efficaces, son invisibilité est un plus dont il serait dommage de se passer. On peut établir quelques règles d’utilisation qui répondent à de nombreux cas de figure : en présence de brochet en densité suffisante pour qu’une capture soit possible, un fluorocarbone de 50/100 est préconisé notamment en power fishing, un peu plus fin en verticale pour les pêches tactiles au drop shop, au finess ou quand on esche un vif afin de garder de la souplesse à l’ensemble. En milieu hostile avec des obstacles abrasifs, un long bas de ligne en fluorocarbone de 30 à 45/100 devrait faire l’affaire, et en eau très claire on utilisera un bas de ligne de 25 à 30/100 d’une longueur au moins égale à 1.50m. Et si on touche des brochets ? On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, il y a des choix stratégiques qui répondent à notre pêche du moment. Rechercher le sandre en verticale en eau claire quand celui-ci n’est pas actif ne permet pas, à mon sens, l’utilisation d’un fluorocarbone d’un gros diamètre. Dans le cas de la prise d’un pike et pour peu qu’il soit monté jusqu’au bateau, ce qui arrive quand même assez fréquemment même avec un fluorocarbone de 30/100, le changement du bas de ligne est une nécessité, pour ne pas dire une évidence. Il importe néanmoins de vous vous assurez de la qualité de votre fluorocarbone car ils ne se valent pas tous sur le marché. Exigez un fluorocarbone 100 % PVDF, la qualité à un prix, elle est la condition sine qua non pour bénéficier de la qualité du produit.
L‘avènement du titanium
Sur le marché depuis quelques années, le titanium est venu bousculer le podium des bas de ligne. Souple, discret, très résistant aux dents d’un brochet et capable d’être réutilisé sans souci après plusieurs prises, il a changé les cartes notamment pour les pêches en power fishing au buster jerk ou swimbaits. J’avoue l’avoir adopté dans mes pêches de prospection avec des gros leurres n’ayant pas constaté une baisse de rendement. Plus sécurisant quand on prend des châtaignes phénoménales en début de saison ou en automne par des big fishs, je me sens en confiance ayant fait la douloureuse expérience de coupes sur du 60/100 en fluorocarbone. Peut-être que j’y perds en discrétion et peut-être que des suivis ne sont pas concrétisés par la présence d’un bas de ligne titanium. C’est un choix cornélien j’en conviens, mais j’évite ainsi de laisser partir un pike avec un buster de 60 grammes dans la gueule cela m’agace non pas de perdre, (bien que !) 20 euros, mais de diminuer les chances de survie d’un beau poisson.
Le choix d’un bas de ligne est une alchimie qui répond à plusieurs paramètres : le milieu s’il est abrasif, les espèces rencontrées et bien sur la technique utilisée. En verticale le choix du fluorocarbone s’impose notamment si on recherche spécifiquement le sandre et même si la rencontre d’un brochet reste possible. Pour une pêche linéaire avec de gros leurres, outre que le titanium résiste mieux quand le leurre est arrêté en vol… par une perruque, son utilisation me semble plus sécurisante. Avec des leurres du type shad capable de séduire plusieurs espèces : brochet, sandre et perche, un fluorocarbone de 40/100 devrait répondre à vos attentes. Ces quelques règles n’ont pas la prétention d’être immuables : on peut prendre, et je l’ai fait, un pike trophée sur un fluorocarbone de 30/100 au drop-shop et se faire couper un 50/100 par un poisson moyen pour des raisons qui vont répondre probablement à l’angle d’attaque, à une prise en tête ou un manque de pot ! Ça arrive aussi.
A vous d’adapter le bon bas de ligne en fonction de ces critères et d’essayer plusieurs montages. Montez par exemple une canne avec un bas de ligne titanium et une autre en fluorocarbone avec un leurre similaire en gardant à l’esprit que l’on pêche mieux en ayant confiance en son matériel. Je sais que la tendance est au light, mais non, je ne parle pas de surcharge pondérale ! Néanmoins, l’objectif n’est pas de transformer nos copains de jeu en nouveaux représentants pour Illex, Strike Pro ou Lucky Craft, pensez-y !
Pour moi c’est simple,
Tous ce qui est buster, deviator, freestyler et autre de la même famille j’utilise une BDL acier rigide et pour le reste fluoro 70°° mini.
Merci pour ces informations utiles qui m’aideront à ‘m’équiper en matériel de pêche en mer du barracuda.
Je choisirai comme corps de ligne du fluorocarbone 30 / 100’ avec un bas de ligne 40 ou 50 / 100 si disponible ici en Thailande.
Vos commentaires sont les bienvenus étant donné que je débute.
Maintenant il me reste à choisir ma canne à lancer (fibre de verre 2 ou 3 sections car pas trop cher) ainsi que mon moulinet Spinning, ainsi que les leurres.
Je cherche un bon compromis de bas de ligne pour la pèche du sandre sans me faire couper par les brochets.
Merci de partager vos réponses.