Cela faitmaintenant quelques années que cela dure, même si sa découverte médiatique estplutôt récente, mais une étude d’impact du silure est actuellement en cours surde nombreuses zones de franchissement de poissons. Elles sont localisées surles barrages EDF et plus particulièrement celui de la centrale nucléaire deGolfech.
Uneinitiative qui n’est pourtant pas nouvelle car une autre étude très sérieuseavait par le passé déjà été faite sur ce même secteur et abouti à un non-lieu.En effet, rien n’avait pu démontrer le caractère nuisible de l’espèce. Doncpourquoi en refaire une nouvelle ?
On estmalheureusement ici sur une dynamique complètement différente, avec pourfinalité un objectif non avoué de classer le silure nuisible sur les zones defranchissement des migrateurs, le rendant ainsi responsable de l’échec de lapolitique environnementale actuelle.
Uneformidable hypocrisie qui détourne de la véritable origine du problème, àsavoir les barrages et zones de franchissement eux-mêmes, sans lesquels lesmigrateurs remonteraient sans mortalité et surtout ne subiraient aucuneprédation anormale de quelle qu’espèce que ce soit.
Une étuded’autant plus malhonnête qu’elle n’est pas dénuée de pression et d’intérêtscommerciaux (les fameuses terrines). Les produits de ces pêches « scientifiques» ne sont pas délocalisés vivants vers un autre bief, mais finissent via lespêcheurs professionnels dans le circuit de transformation alimentaire (voirl’illustration de l’offre d’emploi sur Golfech).
A titred’information, les poissons se déplaçant librement et n’appartenant pas au fondde la rivière sont légalement parlant la propriété du domaine public. Ils nepeuvent être ainsi commercialisés à des fins privées sans l’accord desautorités compétentes, à savoir les AAPPMA et par extension, nous lespêcheurs…
Un grosproblème se présente donc, à savoir la classification du silure en nuisible àl’avenir, son exploitation à des fins commerciales sous ce motif fallacieuxdétournant ainsi les usagers pêcheurs d’une ressource publique, et pour finirune aberration environnementale. Car en prélevant les silures à la source on nesolutionne pas l’origine de la mortalité et de la prédation, c’est-à-dire lesbarrages qui obligent la mise en place de zones de franchissement pour lespoissons migrateurs.
La raison detoute cette opération est simple. En rendant le silure responsable, EDF s’évitela responsabilité de réfections coûteuses voire impossibles de ses barrages, etpourtant nécessaires au passage des migrateurs. Les pêcheurs professionnels,quant à eux, s’ouvrent un nouveau marché lucratif éventuellement subventionné,sous couvert d’écologie.
En résumé,ce sont les silures et les pêcheurs particuliers qui vont payer l’addition. Etcelle-ci promet d’être salée, même en terrine !