Un bruit de moteur résonne devant la maison, il semblerait que le facteur vient de passer…Une lettre a été déposée dans la boîte aux lettres. Voilà c’est fait, la consécration est arrivée, la joie et la fierté m’envahissent alors que je suis à plusieurs kilomètres du premier cours d’eau. J’ai enfin mon premier contrat de sponsoring à parapher. Même si je ne suis pas un technicien d’exception, même si je n’ai pas un talent spécifique inné, je suscite désormais l’intérêt des gens, le respect de mes pairs… Je n’ai plus l’étiquette d’un passionné qui bricole mais celle d’un “pro-staff” qui fait désormais partie de l’élite de son art.
Suscitant la fierté de mon papa pêcheur, moqué par les quinquagénaires et les professionnels du milieu qui voient les vagues de sponsos défiler d’année en année tandis que presque adulé par les jeunes… j’ai pu me faire mon propre point de vue sur ce qu’est devenu au fil des années, le sponsoring en France dans la pêche des carnassiers.
Les marques vectrices de changement
Non je ne cracherai pas ici dans la soupe, ce n’est pas le but de cet article. Je n’ai d’ailleurs gardé que le meilleur de ces six années. Les marques ont historiquement, qu’on le veuille ou non, toujours eues un rôle capital dans le présent comme dans le futur de la pêche en France.
Un pêcheur lambda non sponsorisé sera largement plus suivi sur les réseaux sociaux s’il le devient. Les marques suscitent l’attractivité et font bouger les foules. Un but de 35m d’un attaquant de Sochaux sera peu médiatisé, le même but inscrit par Lionel Messi fera le tour du monde…
Face à l’immobilisme et l’archaïsme des instances qui nous encadrent, elles participent largement au changement des mentalités. La pratique du No-kill ne se serait pas autant démocratisée sans le travail de fond effectué par les marques et ses ambassadeurs. C’est d’ailleurs grâce aux marques que vous pouvez lire ce nouveau numéro d’1Max2Peche. Ces mêmes marques qui financent d’autres magazines qui ont dû changer leur ligne éditoriale en conséquence, qui ont fait perdurer de nombreuses compétitions qui ont dû revoir leur règlement d’une autre époque. Par prolongement, les sponsorisés ont donc eux aussi un devoir d’exemplarité et de pédagogie en tant que communicants, afin de contribuer à cette modélisation du paysage halieutique français.
C’est le gros problème de nombreux (ex)sponsorisés français, ils ont cru que le contrat de sponsoring était pour eux une consécration, un acquis… Alors que la réelle mission d’ambassadeur/commercial/consultant ne faisait en fait que commencer.
Des très bons sponsorisés il y en a quelques-uns, des éphémères il y en a beaucoup plus. Rares sont ceux qui arrivent à rester au fil des ans et à être véritablement reconnus par la profession.
Triés sur le volet
A l’époque j’ai réussi à intégrer le milieu du sponsoring, non pas pour mes talents de pêcheur mais avant tout car je produisais déjà du contenu de qualité sur internet ; j’entends par “qualité” du contenu au-dessus de la moyenne. Ce sont principalement la qualité de mes photos qui ont facilité l’obtention de mon premier contrat. Je prenais le temps à l’époque de faire ça bien tout en respectant l’intégrité de mes prises avec un trépied et un reflex. Cela me permettait de “surclasser” en termes de qualité de contenu, tous ceux qui continuaient de bricoler avec leur smartphone. Puis c’est mon blog, que je tenais à jour avec assiduité et avec sérieux, qui m’a permis de me faire un peu plus connaître dans le milieu, surtout de par la qualité des contenus que je publiais. Les textes étaient travaillés sans faute d’orthographe et le lectorat était assez réceptif. Cela m’a largement aidé à décrocher mon second contrat de sponsoring, clairement.
Oui mais voilà, les règles de recrutement des marques ont changé au cours de cette dernière décennie, aussi rapidement qu’internet évolue et se réinvente.
Le modèle américain
Les premières réelles vagues de sponsorisés arrivent au moment de l’explosion de la pêche aux leurres en France, dans la seconde partie des années 2000. A cette époque, les marques copient clairement le modèle de marketing des Etats-Unis et misent beaucoup sur les compétitions pour se faire connaître et donc soutiennent des équipes/personnalités susceptibles de prendre la lumière à échelle nationale. En résumé, on mise sur le talent et les performances. La presse halieutique papier relaie les résultats de ces compétitions. Certains pêcheurs qui ont pourtant une vie professionnelle à côté, se retrouvent propulsés au rang de pêcheurs starifiés.
Mais le schéma ne prendra pas véritablement, le concept est trop élitiste. Les sponsos bien que talentueux, sont trop dans l’entre soi avec du matériel haut de gamme, le public français n’accrochera pas au concept.
Le modèle américain n’a pas été transposé en France avec succès, les marques revoient alors leur stratégie et délaissent de plus en plus les compétitions et donc les compétiteurs. Nous sommes au début des années 2010 et la communication via les réseaux sociaux demande du contenu comme jamais, beaucoup de contenus pour tenir la cadence effrénée des publications et des likes. Les marques manquent de moyens, sont pris de court et ne peuvent se payer le luxe d’avoir des “pêcheurs field testeur” aussi bien formés sur le plan de la communication que les pêcheurs pros des circuits bass aux USA. Il faut donc aller à la chasse aux jeunes talents, davantage à l’aise avec internet et les photos qu’avec une canne dans les mains, pour obtenir ce contenu à faible coût. C’est la grande époque du sponsoring amateur et des blogs. Un blog bien tenu est bien souvent un tremplin pour signer un contrat de “consultant externe / ambassadeur” au sein d’une marque. Le public visé est assez large, à peu près toutes les tranches d’âge adhèrent à cette forme de communication. De ce fait on retrouve des sponsorisés également de tout âge, de l’ado au quadra. Le sponsoring de la pêche en France n’aura jamais été aussi amateur qu’à cette période.
Puis le modèle amateur
Nous sommes déjà à la fin des années 2010 et la communication via internet a énormément changé. Presque la quasi-totalité des forums parlant de pêche sont tombés à l’abandon, presque plus personne n’entretient son blog perso. La communication a changé aussi de forme, elle est devenue beaucoup plus éphémère. Une photo et trois mots pas plus, la quantité de contenu explose, le scrolling devient infini. Un film qui a pris des mois à être monté ne sera pas totalement regardé par la plupart et déjà oublié le lendemain… Il faut publier, quotidiennement et en masse. Entretenir une page facebook devient presque un boulot à plein temps. Les critères de sélection des nouveaux sponsorisés sont donc avant toute autre chose, orientés vers leur aisance avec les nouveaux outils de communication. Faire signer un youtubeur amateur qui a déjà 10k de followers et une expérience solide dans le montage des vidéos est bien plus intéressant que de sélectionner un pêcheur passionné avec résultats récurrents qui n’aura clairement jamais le parler et la démarche d’un commercial en entreprise. Les likes et les followers n’ont jamais autant fait la loi, il faut savoir s’adapter à son public. Dans cette nécessité de maîtriser les nouveaux outils de communication, la plupart des nouveaux sponsorisés sont des jeunes, bien souvent autodidactes. Les sponsorisés de longue date peinent eux clairement à se mettre à la page et doivent être encadrés par leurs marques respectives afin de continuer de produire du contenu sous ces nouvelles formes de communication.
La grande majorité des sponsorisés n’est donc toujours pas professionnelle mais ils sont beaucoup plus à l’aise dans leur communication. Un bon titre exagéré ultra accrocheur, une bonne langue bien pendue et voilà de quoi faire 20 000 vues juste en parlant d’une casse sur un poisson. Cette nouvelle vague de sponsorisés qui utilisent énormément le format vidéo court, s’adresse avant tout à un public jeune également. La communication tourne donc bien souvent autour des leurres qui restent du matériel abordable pour cette tranche d’âge.
Un indicateur qui atteste que les communicants savent très bien cibler leur public est la presque absence de communication autour de la pêche exo. Très minimaliste, très ciblée, elle s’adresse à une clientèle aisée qui fonctionne avant tout au bouche à oreille plutôt que de passer ses soirées à la pêche aux infos sur Youtube.
Parallèlement, on voit émerger ces dernières années, des marques qui prennent le soin de monter une communication beaucoup plus soignée, budgétée et professionnalisée. Bien souvent des guides de pêche sont mis en scène et le contenu est d’une bien meilleure qualité. La presse halieutique met d’ailleurs très souvent ces acteurs en avant, c’est aussi un partenariat gagnant/gagnant pour elle. Voilà qui pourrait laisser penser que le sponsoring en France est enfin en train de se professionnaliser et de devenir un métier à part entière.
Le bon profil
Comme expliqué précédemment, nos sponsorisés amateurs Français sont à des années lumières de ce qui se pratique dans un pays comme les USA où l’industrie de la pêche est sans commune mesure avec la nôtre. Disons que dans un monde marketisé parfait, ils ont toujours 10 ans d’avance sur nous.
Un sponsorisé américain sera bien souvent un pêcheur professionnel dont le travail est de participer sous les couleurs de son employeur à des compétitions toute l’année, de contribuer également au développement des futurs produits en recherche et développement avec sa marque et un commercial formé maîtrisant le marketing des produits avec lesquels il pêche.
Aujourd’hui, les marques ont clairement tout à gagner à sponsoriser des guides de pêches. Ce sont avant toute autre chose des professionnels qui connaissent leur métier, savent en parler devant une caméra et avec lesquels ils signent un partenariat gagnant/gagnant.
Il est de notoriété publique que les sponsorisés ne font souvent pas de vieux os au sein de leur marque : déception, frustration, conflits, lassitude, manque de moyens, manque de résultats… Les guides de pêches sont eux beaucoup plus fiables, fidèles et sont des communicants bien plus professionnels.
Une marque sait très bien qu’un pêcheur qui a un bateau de 50k€ sera plus fiable dans le temps qu’un pêcheur avec peu de moyen. Prendre du poisson régulièrement n’a jamais été aussi onéreux, seuls les pêcheurs amateurs aisés ou très passionnés peuvent encore aujourd’hui tenir une cadence correcte de production de contenus diversifié ou ayant matière à faire le buzz (gros poisson). Il y a d’office une forme de sélection élitiste par l’argent, dans le profil type du sponsorisé potentiel et ce quel que soit l’espèce ciblée.
Vivons heureux vivons cachés
Mais alors qui peut prétendre devenir sponsorisé et le rester dans le temps ? Au cours des années où j’ai côtoyé ce milieu, à force d’observations et de discussions, j’ai clairement pu dégager des profils types.
Le sponsorisé est bien souvent à la recherche de reconnaissance, il n’est clairement pas dans l’autosatisfaction, il veut susciter le regard et l’intérêt des autres, montrer au monde qu’il existe et ce qu’il fait. Il a besoin de ça. Partant de ce postulat, il faut qu’il soit vendeur, attractif dans sa façon d’être comme tout profil instagram qui se respecte, dans sa démarche ainsi que par ses résultats performants et au-dessus de la moyenne.
Le sponsorisé type occulte bien souvent tous les points négatifs, toutes ces sorties infructueuses, ce matériel de mauvaise qualité dont il doit tout de même faire la promotion… Il n’hésite pas à se mettre régulièrement en avant en étalant et en répétant ses faits d’armes, ses exploits en centimètres de mucus et en abusant massivement de la première personne du singulier.
J’ai rencontré beaucoup de gens malheureux dans ce milieu. On sentait bien souvent qu’il y avait un manque affectif mal placé, d’ailleurs beaucoup de sponsorisés n’aiment pas aller pêcher seuls et apprécient volontiers animer des salons en magasin. Derrière un stand et avec une chemise bariolée, on se présente en tant que sachant/expert face à des pêcheurs plus ou moins moyennement expérimentés qui viennent vous consulter. C’est valorisant pour beaucoup d’entre eux au point qu’ils n’ont pas peur de balancer à voix haute, des théories d’expert sur des techniques qu’ils ne maîtrisent aucunement. Il faut savoir garder la face pour rester crédible, cela reste du commerce après tout.
Là où on peut se rendre compte de la confusion qui en est faite, ce sont tous ces profils sur les réseaux sociaux de pêcheurs amateurs incluant le nom de la marque qui les sponsorise (ou qu’ils espèrent intégrer un jour) pour démontrer leur dévouement total (Follow Jacky_LeroyMerlin_bricolage on Instagram). Pire même, certains n’hésitent pas à exhiber fièrement leurs dotations qui ne sont ni plus ni moins que leurs outils de travail pour les mois à venir. Comme s’il fallait rappeler au monde chaque année le grand privilège d’être un sponsorisé.
“Si je travaille bien avec les outils que l’on m’a gracieusement donnés et qu’on me donne encore plus d’outils pour services rendus, faut-il que je travaille encore davantage ?”
Il n’y qu’à faire la transposition avec Michel le plombier qui n’expose pas ses clés à pipe ou Marie l’infirmière qui n’expose pas sa blouse pour comprendre qu’on est là dans une communication purement amateuriste ni cadrée, ni maîtrisée. Bien souvent le sponsorisé finit par revendiquer une certaine célébrité directement indexée par le nombre de ses followers, une certaine aura qu’il associe à ses résultats et son statut.
La fameuse phrase “vous êtes nombreux à me poser cette question” et toutes ces pirouettes qui permettent de simuler une masse de followers assidus. Pas de chance Kévin, il n’y avait que 12 connectés à ton live d’instagram d’hier soir… Il se construit lui-même et s’enferme dans le personnage qu’il a créé à coup de publications idylliques, comme “pêcheur de brochets géants” ou encore “pêcheur de black bass énormes”. Mais il y a aussi le revers de la médaille, des sponsos paranoïaques pensant être suivis et épiés, j’en ai connu un certain nombre. La rançon de la gloire : susciter l’intérêt des autres quand on ne suscite pas la jalousie. Tout comme un chanteur qui fait tout pour devenir connu et qui ne supporte plus ensuite l’absence d’anonymat dans la rue, il y a beaucoup de sponsorisés qui n’aiment pas croiser des gens sur et au bord de l’eau mais uniquement derrière un stand dans un salon, un joli paradoxe.
Si j’ai toujours compris le sens pour un guide de pêche, un vendeur, un commercial… d’être sponsorisé tout au long de sa carrière dans un contexte professionnel, j’en suis arrivé à la conclusion qu’un pêcheur amateur normalement constitué finit toujours par usure, par raccrocher au bout d’un moment… c’est tout à fait normal et justifié.
Quand on a des cannes et des moulinets à ne plus savoir qu’en faire à la maison, quand on a largement les moyens financiers de pouvoir pêcher sans aucune contrainte externe par ses propres moyens, non on ne reste pas sponsorisé par passion de faire la promotion de matériel et de continuer de “bosser” le week-end. Il subsiste toujours ce petit manque à combler, cette reconnaissance à entretenir à travers l’étiquette du sponsoring. J’en reste convaincu.
Produire et survivre
C’est un facteur que je redoutais et auquel j’ai été confronté tout le long de mon expérience de sponsorisé : arriver à tenir une fréquence dans la production de contenu.
Les temps de pêche ne sont pas toujours aussi longs qu’on le souhaiterait et les planètes ne s’alignent pas toujours pour prendre du poisson. On ne peut rien exiger du monde du vivant, si les poissons boudent, ils boudent ; il n’y aura pas de photos ! Quand en plus il faut composer avec la pression de pêche en pleine explosion sur les lacs français où elle n’est pas gérée/régulée, il devient de plus en plus compliqué d’attraper des poissons remarquables et la frustration ne fait que s’agrandir petit à petit.
C’est pourquoi beaucoup de sponsorisés produisent du contenu à partir de lieux de pêche privés qui ne reflètent jamais la réalité de ce que peut être le domaine public. J’ai côtoyé des sponsorisés qui mettaient tout en œuvre pour augmenter leur productivité : pêche en réserve, pêche de nuit, pêche à la traîne… quand la pression derrière est forte, tous les moyens deviennent bons. J’ai même fréquenté des sponsos qui mentaient à leur propre marque et de façon très régulière : leurres raccrochés sur les gueules des poissons, poissons pris plusieurs fois en photo des deux côtés avec des habits différents que l’on fera remonter à sa marque à 4 mois d’intervalle, on prend également son pote en photo avec le poisson qu’on a leurré, etc. l’imagination n’a pas de limite !
Et quand comme moi on se refuse à mettre au même niveau un brochet métré de rivière et un métré d’étang, alors rapidement, sous couvert d’en avoir les moyens, on cède aux sirènes de la pêche à l’étranger et les résultats deviennent sans commune mesure avec de belles pêches en France. Je me souviens très bien de toutes ces fois où j’ai croisé des sponsorisés Français venant d’un rayon de 700km pour se retrouver sans le vouloir sur la même mise à l’eau à l’étranger, s’en était cynique à chaque fois et laissait entrapercevoir l’ampleur du mensonge à grande échelle qui se trame en coulisse sur la provenance des prises. Nous étions tous là à mettre à l’eau pour illustrer les catalogues respectifs de nos marques pour l’année à venir.
Je me souviens avoir eu pas mal de soucis avec l’honnêteté intellectuelle de faire la promotion de matériel à partir de poissons pris à l’étranger. On en arrive rapidement au constat factuel qu’on fait la promotion de leurres fabriqués en Chine qui attrapent très régulièrement des poissons en Espagne pour les vendre à un français de la Creuse qui espère pouvoir faire des miracles avec.
leurrer ”Attirer par des apparences séduisantes, de fausses espérances.”
Les sponsorisés sont avant tout des opportunistes et savent abandonner un endroit quand celui-ci n’est plus assez productif. Il n’y a pas vraiment d’investissement pour les milieux, on prend ce qu’il y a à prendre et on passe à autre chose, ailleurs. Quand un lac en France est sur une bonne dynamique, il est très rapidement rattrapé par la patrouille de Radio Pêche, tout le monde débarque des 4 coins du pays et la pression de pêche explose subitement (on a encore eu des exemples très récents). La dynamique de ces endroits s’estompe alors, voire s’inverse dans bien des cas.
Quand bien même j’arrivais à prendre des jolis poissons à peu près régulièrement en France, j’assumais difficilement le fait de faire mes petites affaires sans aucune contribution sur le dos de l’aappma qui gérait au mieux le cheptel piscicole que je pêchais. C’est un peu comme revendiquer la propriété de la piscine à débordement du voisin via un selfie… Mais tel est le destin du domaine public, tout appartient à tout le monde.
La participation des marques pour la santé des milieux est une vraie question que l’on ne pose pas assez souvent. Certaines marques ont pu largement se mettre en avant sur la qualité de pêche de certains grands lacs Français et ceci sans jamais la moindre contribution. Il existe tout de même des entreprises, peut être idéalistes, qui ont compris qu’il ne fallait pas scier la branche sur laquelle ils étaient assis et qui participe à la bonne santé financière d’Aappmas exemplaires.
D’un côté aux USA, une marque doit reverser une partie de leur bénéfice pour le milieu, de l’autre la marque française va vouloir faire une marge de 100% sur la vente d’épuisette et de tapis de réception… chercher l’erreur.
Chacun sa route, chacun son chemin
J’ai été un sponsorisé amateur dans le milieu de la pêche pendant 6 ans et je ne le serai plus. J’aimerais aujourd’hui supprimer tout le contenu que l’on peut trouver sur cette période de ma vie sur internet, contenu qui intervient encore aujourd’hui sans mon contrôle dans mes autres activités, mais je n’ai pas d’autres choix que de l’assumer aux yeux du monde. Je ne côtoie plus et ne cherche plus à côtoyer ces personnes qui ont un intérêt financier à pêcher les mêmes coins que moi. Je vis un peu ma retraite de sponsorisé en toute sérénité loin de toute cette agitation et je ne ressens aucun manque, le deuil est fait depuis longtemps.
Je pense que ce portrait du sponsoring en France deviendra très rapidement obsolète au rythme où évoluent les choses. Au-delà de tous les points noirs et négatifs dépeints précédemment, le sponsoring reste une formidable expérience pour celui qui veut encore plus bonifier et vivre sa passion. Il m’a permis de rencontrer des passionnés à l’éthique irréprochable, des gens même surdoués qui avaient tordu leur vie en conséquence pour mettre la pêche au-dessus de tout le reste et qui bien souvent ont fini tout comme moi par en être usé.
A ceux qui lisent cet article en espérant devenir un jour un sponsorisé dans le domaine du carnassier, de la carpe, des cyprinidés ou encore de la truite, si je n’avais qu’un conseil c’est : devenez un professionnel du milieu et par la force des choses, non seulement vous y parviendrez mais vous serez un ambassadeur, sponso ou encore ProStaff crédible.
Fraîchement sorti du monde du sponsoring pour d’autres raisons, je vois les choses assez différemment. Bien qu’on ai eu tout les deux un chemin assez similaire, je pense que j’aurais tout fait pour continuer de travailler avec les marques si je n’avais pas eu accès à la professionnalisation de ma passion. C’était pour moi l’occasion de « travailler dans la pêche », un rêve de gosse devenu réalité même si le côté professionnel est en effet à relativiser. Il y a des sponsorisé qui le sont pour de bonnes raisons, la plus courante: vivre à passion à fond… Et/ou il y a ceux qui le font avec éthique. Ayant visité le côté obscure de la farce également, je trouve que les retombées potentielles (positives ou négatives) on un drôle de goût… Heureux ceux qui savent s’en accoutumer.
Salut, excellent article. On est sans doute beaucoup a avoir ce regard même de l extérieur, et c est très bien de l avoir posé sur papier dans un article de qualité. Est ce que les personnes qui auraient besoin d avoir ce partage d expérience le liront ? Je ne pense pas et c’est bien dommage.