S’il est bien un leurre qui semble avoir été inventé spécifiquement pour la perche c’est le tailspin, ce petit leurre dense équipé d’une palette de cuillère en queue. Lorsqu’il est arrivé en France, les zébrées ont eu très mal aux dents !
Les leurres métalliques sont revenus en force en France il y a une dizaine d’années, tout d’abord avec les lames vibrantes puis avec les tailspins. Tous ceux qui les ont testés ont été surpris de leur efficacité, de leur facilité à être lancés loin et de leur propension à pêcher toutes les couches d’eau.
Un bref historique
En 2011, j’arrivais à me procurer un leurre de la marque japonaise Nories, le In the bait. Ce tailspin équipé d’une palette feuille de saule en queue était très dense et pêchait dans des profondeurs que les petites lames n’arrivaient pas à atteindre, et les perches en étaient folles. L’année suivante débarquait sur les étals de mon détaillant le Kozo, encore plus petit et encore plus dense, il a réussi à mettre tous les pêcheurs d’accord sur un point : son efficacité redoutable.
Désormais on trouve de nombreux tailspins sur le marché avec toujours quelques modèles plus efficaces que d’autres.
Les différents modèles
Dans l’absolu, un tailpin pourrait être n’importe quel leurre de type poisson nageur ou shad équipé d’une palette en queue. Pour ce qui concerne cet article nous ne retiendrons que le leurre métallique équipé d’une palette en queue. On trouve deux grands types de tailpsins sur le marché, les leurres en forme de goutte d’eau et ceux de formes plus figuratives.
Chez la marque Effzett et chez Way Of Fishing on trouve un tail spin à flanc plat mais qui dispose d’un méplat sur le front, cette similitude avec un lipless permettra au leurre d’émettre une vibration très rapide. Chez Illex comme d’autres marques on découvre un leurre à flanc plat dont le ventre est un peu plus épais que le dos ce qui là aussi va faire vibrer le leurre, mais de façon moins rapide que le premier. Enfin pour finir, les leurres en forme de gouttes d’eau comme les Kozo ne vibrent pas mais vrombissent, ainsi le mouvement de leur palette se transmet en vibrations ultra-rapides sur le corps. Le seul élément négatif avec le tail spin est qu’il arrive fréquemment que l’hameçon triple se prenne dans l’anneau de la palette, quelquefois ça n’arrive pas et d’autres fois ça arrive sur un lancer sur deux, certains modèles sont moins enclins à ce type d’emmêlage.
Comment pêcher au tailspin ?
Ce leurre en fonction de son poids va demander la mise en œuvre de deux techniques différentes : le linéaire pur et dur et la traction. Lorsque l’on pêche les perches en période estivale, ces dernières sont souvent positionnées dans une hauteur d’eau relativement peu importante. Elles sont à l’affût des alevins de l’année et recherchent en majorité des petites proies isolées. Pour rechercher ces perches sur les bordures ou juste sur la première cassure, on pourra utiliser des tailspins de petites tailles qu’on ramènera assez rapidement pour les faire nager à environ un mètre sous la surface de façon à cibler les perches actives. Il n’est pas rare de ramener un banc de zébrées au bateau en procédant de cette manière.
Si l’on recherche de plus beaux poissons on s’éloignera dans plus de profondeur pour pratiquer avec un tailspin plus lourd de 21 g et de cette façon on battra beaucoup de terrain en prospectant à une profondeur moyenne de 3 m.
Si les perches sont décalées et en banc on utilisera la technique de la traction qui consiste à effecteur d’amples tirées par le bras puis à laisser tomber le leurre avant de récupérer un peu de bannière au moulinet. En traction les touches se font souvent à la descente du leurre car l’avantage du tailspin est qu’il travaille aussi bien en le tirant qu’en le laissant couler, sa palette se mettra en action à chaque mouvement. On imagine bien un tailspin descendant à fond au milieu d’un banc de perches et mettant celles-ci en émoi, la compétition alimentaire qui règne au sein d’un banc de zébrées aura tôt fait de les faire mordre.
Quel matériel utiliser ?
Ces leurres étant assez petits et légers, on sera plus à l’aise avec un ensemble spinning L ou ML selon la taille du tailspin utilisé. Personnellement j’utilise une canne L assez souple pour ne pas déchirer la gueule des perches. Le tailspin étant assez dense, ne laissez jamais de mou dans la bannière sinon la perche en profitera pour se libérer.
Le moulinet pourra être un spinning en taille 1000 mais un 2500 est bien plus approprié, il arrive fréquemment de tomber sur des brochets ou des silures avec cette petite sœur de la cuillère plombée en tête.
Lors de mes sorties estivales où je m’amuse comme un gamin à attraper de nombreuses perches avec de petits leurres, c’est le tailspin qui est le leurre que j’utilise le plus avec la lame et le mini stickbait. Du bord il permet de lancer plus loin que les autres leurres parce qu’il ne possède quasiment aucune portance au vent, en barque il vous permettra une pêche rapide et précise à alterner avec un autre leurre pour suivre les pics d’activité de nos amies des diablesses vertes et noires.