Par Christophe Debenest
Les appâts en plastique ont fait leur apparition il y a de nombreuses années dans notre paysage halieutique, mais rares sont ceux qui osent les utiliser seuls encore aujourd’hui. Mais ça, c’était avant. Une entreprise anglaise s’est faite la spécialiste des imitations en plastique de toutes les sortes d’esches que nous pouvons utiliser. Enterprise Tackle propose une gamme complétement hallucinante et couvre toutes les pêches possibles, allant de la mie de pain au ver de terre, en passant par le maïs ou encore le chènevis. La plupart des pêcheurs qui osent s’aventurer dans le monde fantastique du plastique se contentent de l’utiliser en tant que stop-bouillette, en montage tricheur, notamment lorsque la présence des indésirables est grande. D’autres pêcheurs, plus rares, sont des adeptes du 100% plastique et Johan Chambrier, qui fait partie de l’équipe 1Max2Pêche en est d’ailleurs un des principaux artisans. Franchir le cap est purement psychologique et les avantages sont nombreux.
Pêcher au plastique, c’est l’assurance d’avoir une esche toujours en place, même si les indésirables sont nombreux et très actifs. Lorsque vous pêchez dans des zones infestées de poissons chat par exemple, mettre une bouillette de petit diamètre relève du défi, voir du suicide halieutique. Avec du plastique, c’est tout à fait possible et vous pouvez pêcher sereinement pendant plusieurs heures sans avoir le doute sur votre montage. Certains plastiques sont d’ailleurs flottants ce qui permet une présentation en bonhomme de neige qui est toujours efficace. Il n’y a qu’à lorgner du côté des pêcheurs de carnassiers pour se rendre compte qu’il existe déjà des produits vraiment spécifiques et qui sortent du lot. Les Gulp ! Alive sont des leurres en amidon de maïs biodégradable et stockés dans un liquide gorgé d’attractant. Les carnassiers n’y voient que du feu et viennent croquer ces leurres avec enthousiasme.
L’évolution du leurre en plastique pour pêcher la carpe
Une vidéo m’a profondément marquée : un petit poisson de mer qui vient déguster un à un les petits Power-Isome de la marque Marukyu. Si vous ne connaissez pas les Power-Isome, ce sont des imitations de vers marins en polymère, avec une texture très souple proche de la réalité et la possibilité de se charger d’attractant puisqu’ils sont vendus dans une solution d’acides aminés très attractive. Lorsque l’on voit ce poisson venir croquer un faux ver la première fois, on voit que le produit est attractif, mais quand on le voit revenir à la charge, encore et encore, jusqu’à avoir mangé tous les vers, on peut se demander si on ne se rapproche pas fortement d’une attraction optimale.
C’est justement cette marque Marukyu qui propose un nouveau produit pour 2014, basé sur ce même concept que les vers Power Isome. Afin de répondre à nos exigences de pêcheurs assidus, la marque a su proposer le prototype d’appât qui va résolument faire avancer le monde de la pêche, notamment celui de la carpe, mais aussi toucher le reste des techniques comme celle du feeder par exemple.
En effet, le maïs mis au point par la société Marukyu est d’une très belle imitation, surtout par rapport au grain du maïs doux. Le maïs doux est celui qui permet aujourd’hui de faire les plus belles pêches, ou bien de nous sortir d’une mauvaise passe lorsque rien ne fonctionne, et ce dans bien des eaux, même les plus sauvages. Il existe sur le marché d’aujourd’hui des produits similaires à celui que je vais vous décrire, mais croyez-moi, celui-là n’a rien de comparable à ce que vous connaissez déjà. Comme je l’ai déjà dit le maïs doux est une référence, c’est pourquoi la copie de celui-ci est la plus pertinente : imitation de la forme, un grain réplicatif à souhait avec une finition irréprochable. Sa couleur quant à elle d’un jaune vif prononcé ferait pâlir les grains naturels en approche d’oxydation. Nous savons tous que cette couleur à son importance chez les cyprinidés.
Sur le marché actuel, les imitations ne sont que des imitations partant du principe de « leurrer » la carpe. Marukyu a pensé plus large et bien plus loin en tenant compte de critères évolutifs, c’est pourquoi la réplique n’est plus forcément un leurre, mais bel et bien un « appât ». Si je compare ce qui se fait : une imitation est un plastique basique dur et de couleur approximative. Etes-vous satisfait de ces deux seuls critères ? Moi pas du tout et c’est pour cette raison qu’auparavant je n’utilisais pas ce type de produit, préférant réfléchir à une solution alternative.
Un polymère à tout faire
Le prototype dont je vous parle depuis le début n’est pas un plastique mais un polymère aqueux. Ce polymère permet de corriger bien des points.
Je commence par la souplesse : un aspect du type silicone permet d’obtenir une souplesse du grain qui donne un effet naturel et permet également un perçage par une simple petite aiguille et ce dans n’importe quel sens. Ce facteur est aussi une assurance de la prise en bouche du poisson. Cette souplesse compressible permet l’illusion d’un vrai grain et peut ainsi être engamé à plusieurs reprises par le même poisson.
Sur ce même critère, vient l’attraction : le polymère aqueux permet une addition en acides aminés (procédé de fabrication), et quand on veut un produit abouti on va jusqu’au bout : c’est pourquoi ce produit contient une réplique du goût du maïs qui va chercher les poissons rien que par ces effluves olfactives. Son goût fait aussi le travail par le « garder » en bouche du poisson. Il peut être mélangé en plein milieu d’un amorçage avec de vrais grains.
Qui plus est, attraction olfactive annonce attraction gustative qui rejoint la souplesse du produit, qui elle-même annonce ingestion puis digestion, et là je crois que le produit dépasse les attentes. En effet ce grain peut être ingéré et digéré comme n’importe quel élément naturel. Nous dépassons le réalisme !!!
De ce fait il plait également à d’autres poissons. Les poissons chats sont attirés, mais sa texture leur déplaît, les écrevisses quant à elles se font leurs pinces dessus et ne parviennent qu’à la destruction partielle du grain, ne faisant que rendre la zone encore plus productive par leur présence.
A contrario, la taille peut être un handicap. Mais Marukyu a pensé à tout et propose un regroupement de trois grains dans un seul morceau (matrice), idéal pour une pêche à roder de rivière ou pour être sûr de tenir toute une nuit avec des poissons indésirables. On peut également le tailler à sa guise et avoir une liberté d’utilisation.
Sa structure est aussi une innovation car pour la pêche au coup de la carpe, bien des pêcheurs ont recours lors de conditions difficiles à escher uniquement la peau du maïs pour provoquer des touches. Et bien on peut reproduire la même action avec notre « aquacorn » en l’écrasant fortement car il possède lui aussi une peau, avec en plus une tenue à l’hameçon largement supérieure.
L’environnement n’est pas en reste. Qui en utilisant un morceau de plastique ne s’est pas posé la question de son devenir dans la nature en cas de perte? Et bien là encore des efforts sont fait dans l’objectif de la biodégradabilité totale. Un grain perdu dans la nature s’assèche très rapidement pour ne faire que le cinquième de sa taille d’origine en seulement deux jours !
Côté packaging, dans son sachet approuvé par bien des pêcheurs de carnassiers, seize grains baignent dans leurs jus et il suffit d’ouvrir proprement le contenant par l’arrière avec son « Zip » pour faire glisser un grain vers le haut puis s’en saisir à l’aide du support de la matrice sans renverser l’ensemble, et aussi ne pas polluer le sachet ! Un contenant en parfaite adéquation avec le produit, qualité de la matière, étanchéité par son zip, prise en main par support d’injection et un gain de place non négligeable. Il sera également possible de se procurer le liquide attractif qui sera disponible en vente séparée, car vous allez pouvoir bien entendu réutiliser vos grains d’une pêche à l’autre si vous les stocker bien dans le sachet une fois la pêche effectuée.
Voilà un produit qui risque de faire parler grandement de lui en 2014 et il ne vous reste plus qu’à l’essayer !