Lorsque nous pêchons la truite, nous pensons que le plus important est l’appât ou le leurre présenté. En réalité, toutes les pêches ont un point commun qui se trouve être la bonne hauteur d’eau, c’est-à-dire celle où se nourrit le poisson. Essayons de comprendre ce paramètre synonyme de réussite !
Soyons clair, ce paramètre est, à notre humble avis, ce qui est le plus difficile à comprendre pour de très nombreux pêcheurs. Il n’est pas rare que la notion de profondeur ne soit absolument pas « évidente » pour eux et encore moins lorsque celle-ci est impactée par de nombreux paramètres comme la climatique, la température, le courant, les proies…
Qu’est ce que la bonne hauteur?
Nous définissons la bonne hauteur d’eau par le niveau dans lequel se situe la truite qui se nourrit au moment où nous pêchons. Bien sûr, cela est valable pour n’importe quel salmonidé en rivière ou lac de montagne.
Bien que ce paramètre soit abstrait, il n’en demeure pas moins essentiel pour réussir nos sorties de pêche. En rivière, selon les conditions climatiques, la variation d’un ou plusieurs paramètres peut, d’une journée à l’autre, changer cette hauteur. Si nous ne tenons pas compte des changements, nous ne pourrons pas savoir où évolue le poisson qui se nourrit tout au long des saisons.
La climatique
Quand nous parlons de climatique, nous pensons principalement aux précipitations et au vent. Lorsqu’il pleut, la couleur de l’eau change et celle-ci draine un maximum de matières en suspension (MES) ce qui met la truite en inconfort respiratoire et visuel. Pour remédier à ce problème, elle se déplace vers des lieux plus faciles pour se nourrir et respirer. Elle choisira des positionnements dans la rivière lui facilitant ces deux fonctions vitales comme les arrivées d’eaux claires peu profondes et calmes. Dans le cas du vent, elle présente un stress cette fois lié aux mouvements aériens de la ripisylve – les arbres, buissons, herbes…- et préférera descendre dans la couche d’eau pour venir se caler proche du fond ou sous son abri.
La température
Pour ce paramètre, nous savons que son impact sur le poisson est facile à déduire du moment que nous prenions un peu de recul sur nos pêches. Lors des mois froids – mars, avril et octobre – les jours ensoleillés influent considérablement sur la position nutritionnelle de la truite. Pendant ces mois, un rayon de soleil est capable de faire « monter » ou « voyager» la truite vers des zones peu profondes au soleil où la température de l’eau est plus propice à sa croissance donc à sa nutrition. De la même façon, lors des mois chauds – juillet et août – la truite privilégiera les zones profondes à l’ombre et/ou oxygénées pour se nourrir avant de se tapir pour les heures de milieu de journée, trop chaudes et lumineuses à son goût.
Le courant
Élément essentiel de la vie de la truite en rivière puisqu’il lui apporte tout ce qu’elle a besoin à savoir nourriture, fraîcheur et oxygène. Le courant ne possède pas qu’un rôle restreint, il régit la dépense énergétique de la truite. Si le courant est puissant, la truite cherchera à se protéger de lui pour ne pas s’épuiser en se plaquant vers le fond ou derrière tout obstacle le ralentissant. Par contre, la truite ne peut pas se passer de courant ou plutôt de nager et un minimum de courant lui est nécessaire pour assumer les premières fonctions vitales : respiratoire et nourricière. En fait, il nous faudra toujours chercher le courant de « confort » pour la truite le jour de notre pêche en rivière.
Les proies
Quoi de plus logique que la position du « garde-manger » dans la rivière pour prendre du poisson ? Et pourtant c’est peut être le paramètre le plus difficile à cerner pour les pêcheurs en fonction des saisons et du salmonidé recherché ! Rien n’est plus parlant que les pêches à la mouche, aux leurres et aux appâts naturels… Quand nous proposons les bonnes proies mais dans les mauvaises couches d’eau, nous ne prenons que quelques poissons par accident alors que si nous avions la bonne plombée, la bonne immersion du leurre ou encore le bon poids de la nymphe, nous ferions bien plus de poissons! Lors de grandes éclosions d’heptagéïdés, nous avions observé que la plombée au toc ne pouvait excéder 3 petits plombs de 8 dans presque un mètre d’eau courante. Les poissons se situaient alors à moins de 40 centimètres de la surface et nos dérives ne faisaient pas plus de 1,2 mètre avant de nous faire stopper net par une truite. Il est aussi amusant de voir combien de pêcheurs en nymphe ne savent absolument pas choisir un grammage correct pour pêcher à la bonne hauteur… Nous vivons chaque année ces cas avec les différentes techniques citées surtout sur les mois d’avril à juillet puis septembre – octobre.
Pour conclure
Si nous voulons réussir nos sorties de pêche à la truite, nous devons impérativement assimiler que c’est non pas un des critères cités ci-dessus, mais tous les critères qu’il nous faudra regrouper pour définir la hauteur de nutrition du poisson. D’ailleurs, si nous parvenons à la trouver, nous le saurons à la première dérive ou passage de notre leurre… Essayez de prendre le temps de la trouver, cela en vaut la peine!
[box type= »info » align= »aligncenter » class= » » width= »300″]Vous aimez pratiquer la pêche à la truite? Alors découvrez comment pêcher la truite en utilisant différentes techniques de pêche efficaces.[/box]