Comment pêcher la truite à l’ultra léger : une technique de pêche efficace

Une technique reine pour un symbole de nos eaux, l’ultra léger est une recherche de la truite dans ses caches les plus profondes. Lors d’un précédent article, nous avions indiqué que cette approche pouvait très bien se faire en deuxième catégorie pour des poissons potentiellement plus imposants. On peut donc pratiquer l’ultra léger dans toutes les eaux. Mais l’objectif dans ces différents cas n’est pas le même.

Où et quelles approches pratiquer pour la truite à l’ultra léger ?

En effet, l’ultra léger peut s’imposer en torrent car les truites de haute montagne sont généralement de taille inférieure à leur cousine de plaine par exemple. Le petit leurre et donc, l’ultra léger, s’impose donc. Plus en aval de ces cours d’eau, cette technique permet de proposer ces mêmes leurres à des poissons parfois plus éduqués qui n’ont pas l’habitude de les voir passer. Et avec des lignes beaucoup plus fines, et donc discrètes. Dans ce cas, l’ultra léger est une option, parmi d’autres, mais tellement efficace.

Pêche de la truite à l'ultra léger

L’approche de la truite

En haute montagne, nous n’avons pas des rivières de 10 mètres de large devant nous et l’approche des postes est primordiale avant même la technique. En effet, plus vous serez discrets, plus vous aurez de chances. Même si le poisson est loupé, le voir avant le lancer est tout simplement magique (Les moucheurs le savent très bien…). Cette étape est indispensable. Prenez le temps d’observer votre poisson, son comportement, sa façon de nager. Il ondule doucement dans la veine d’eau ? Il y est tranquille et ne vous a sans doute pas vu. Il se rigidifie ? C’est mal parti. Asseyez-vous et attendez. La pêche, c’est aussi ça. Vous comprendrez son environnement, son comportement et beaucoup de choses que l’on n’observe pas quand on est affairé à lancer poste après poste.

Bien entendu, tous les poissons ne sont pas visibles, et la pêche dite « de postes » est la plus courante. Et dans un tel milieu, nulle place aux lancers lointains qui vous éloignent de la vision des truites. Ce n’est d’ailleurs pas adapté. Un ferrage lointain est peu efficace sur de si petites lignes. L’élasticité étant forte. Ici, le balancer sous la main est l’arme idéale, un bon dosage du geste vous fait faire des lancers précis. Et il n’y a pas 36 types de postes non plus. En milieu montagnard, il n’y a peu ou prou d’arbres en bordures, le minéral fait la loi. Alors, les contre courants et les berges sont les postes principaux. Ici et là, quelques zones plus profondes que d’autres, mais c’est tout. Dans les parties de moyennes montagnes, les arbres proposent leurs racines aux truites et les caches sont alors plus nombreuses, tout comme les fosses, plus profondes aussi (Cf. article du « 5 postes clés pour la truite. »).

Ne négligez donc pas également la pêche où les postes ne sont pas visibles, comme les radiers, les zones de calmes où tout semble monotone. « Monotone » ? Ca ne l’est que pour nous, car le fond est en effet tapis de blocs de tailles diverses et variées. Combien de truites se tiennent ici et là, car la veine d’eau qu’elles occupent leur semble bonne ? Ici encore, l’observation impose sa loi. Lancez en éventail, toujours en remontant le courant. Et avant de lancer, observez. Il y a parfois de très gros sujets sur ces postes, car si vous pensez qu’il y a peu de poissons, vous n’êtes peut-être pas le seul. Ce qui en fait donc un endroit peu pêché et comportant donc des poissons moins craintifs. N’hésitez donc pas à lancer partout, dès qu’il y a de l’eau, une truite peut s’y mettre.

Pêche de la truite à l'ultra léger

Quels appâts et esches pour pêcher la truite à l’ultra léger ?

Toute votre boite peut y passer, de la cuillère au maitre « Poisson Nageur », de la cuiller-streamer au LS, tout fait ventre. Même une sauterelle et, surtout un vairon… Il ne faut pas s’enfermer dans telle ou telle technique, nous avons un choix complètement déraisonné de leurres en tout genre maintenant, avec des nouveautés qui n’en sont pas, et d’autres imitations qui ont fait leur preuve. Il existe même des larves avec bavette, essayez, regardez la gamme « Microbait » par exemple. Leur taille et poids sont largement adaptés aux très petites rivières. Il y a fort à parier que sous les frondaisons ce type de leurre fait très fort.

Il me tarde également de tester les petites ondulantes en provenance du Japon comme on en trouve de plus en plus (Illex Apeed, Smith Pure, Gunki reinbo trout area sway…). Ces tailles, sur ce type de leurre, doivent battre le rappel de loin.

A l’ultra léger, la tournante est la reine. Les numéros 00 à 1 sont faites pour cette technique, la célèbre Mepps Aglia par exemple dans ses déclinaisons « Streamepps » et « Mouche » notamment. Choisissez la forme de la palette en fonction des courants. La palette « ongle », courte et trapue (Mepps Aglia, Bretton Cybèle…), pour les courants faibles, et la « feuille de saule » (Aglia Longue pour ne citer qu’elle), quand le courant se renforce. Cette dernière  tire d’ailleurs très peu sur la canne. Ce n’est pas un handicap, elle nage ainsi et est prévue pour. Les veines puissantes, les zones d’étranglement et les fosses sont donc son lieu d’action. N’essayez pas d’accélérer le mouvement, elle est justement faite pour ne pas tirer sur votre canne et pêcher sur ce type de postes.

Pour les coloris, la règle « couleur froide/eau froide » est généralement bonne, mais glissez tout de même des couleurs chaudes en début de saison dans votre boite, tout comme des poissons nageurs et des cuillères vaironnées. Ces dernières font du très bon travail, notamment en lac d’altitude et de moyenne montagne, comme à Gerardmer par exemple.

Les poissons nageurs justement sont également des incontournables. 3 cm de long est une bonne base qui a fait ses preuves en ultra léger. Le Rapala CD3 en est la preuve parfaite et ses coloris « truite » et « vairon » sont indispensables, les derniers sortis sont d’ailleurs superbes. Un peu plus grand, l’Adam’s Jerkbait 50 SP/SR est un des tout meilleur de sa catégorie. Il se lance très précisément, possède un poids idéal, une finition très soignée, nage au premier coup de manivelle (important en torrent), et est bien moins cher que certains de ses concurrents directs. LE PLUS : il est vendu directement avec des simples alignés… et sans ardillon ! Les modèles aux flancs plats, tels que les Smith D-Contact et Duo Spearhead Ryuki par exemple, sont faits pour les veines d’eau puissantes que l’on peut rencontrer sur certaines zones d’étranglements.

N’oubliez pas non plus les leurres souples. Déjà utilisés il y a plus de 30 ans pour la truite, et qui reviennent en force depuis quelques années. Ils s’adaptent partout, pas seulement dans les endroits les plus profonds. De petites chevrotines pour la pêche au coup sont d’ailleurs parfaites pour les animer. Vous aurez ainsi le choix de la plombée pour les faire passer à la profondeur que vous voulez. Une classique tête plombée fera également l’affaire. Et pour le coup, les leurres souples, il y en a un certain nombre ! Les éternels « shad », les virgules et maintenant, les insectes ! Regardez le Savage Gear 3D PVC Mayfly 50. Vous y trouverez celui que vous voulez, avec ou sans attractant.

Et n’oubliez pas : dès que vous le pouvez, enlevez vos triples pour des simples alignés sans ardillon. Moins de blessures et les décrochages sont beaucoup plus faciles pour nous, mais pas forcément pendant le combat ! C’est aussi ça la pêche : bricoler !

Pêche de la truite à l'ultra léger

Vers le minimum de matériel

Canne courte, moulinet poids plume et leurres de même acabit. J’affectionne ma DAM âgée de 25 ans qui ne mesure qu’1m10. Qu’il est agréable de manier un tel fleuret ! Garbolino, Daiwa, Smith ou Tenryu proposent de tels modèles allant jusqu’à 1m80. Plus votre rivière sera petite, plus votre canne sera courte. Une puissance de 0,5 à 4 grammes est l’idéal. Au delà, à quoi bon ? Un petit moulinet taille 1000-1500 avec une bonne récupération l’accompagnera (60-70cm/tour pour un poids de 150-180 grammes environ). Un nylon allant de 12 à 16/100ème est une bonne base. Sachez que le fluo est vite détectée par Madame Fario. Une très petite agrafe finalise le tout, comme la Decoy Spiral Snap en N°0. Vous pouvez aussi la faire avec une pince à bec rond et une corde à piano 45-60/100ème.

2 commentaires

  1. Bonjour,
    un article riche en apport de connaissances, c’est bien.
    Cependant, sur la dernière photo, pourquoi faire le noeud directement sur le leurre et non pas l’anneau brisé ? Cela change la souplesse de l’animation ?
    Merci pour votre retour
    Tom du blog apprendre-la-peche-en-ligne.com

  2. Bonjour Tom, belle vue en tout cas, pas besoin d’ophtalmo’!
    😉 ce jour-là j’ai eu la flemme d’enlever l’anneau brisé. C’est un ustensile que je n’utilise pas et que je préfère remplacer par le fameux noeud Rapala. Mais comme je suis là pour aller à la pêche, je ne veux pas perdre de temps à enlever cet ustensile.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page