Si la pêche en barque permet d’emporter beaucoup de matériels, tout du moins plus que du bord, celle en bateau reçoit généralement toutes les cannes du pêcheur dans un coffre. Pourtant vous l’aurez certainement remarqué, on utilise rarement plus de deux cannes lors d’une sortie de pêche. Sur ces deux cannes votre préférée vient en premier puis c’est souvent par défaut qu’on prend cette seconde canne.
Durant la brève période estivale où l’on peut se permettre de passer de la recherche du brochet à celle de la perche dans la même sortie, la plupart du temps on focalisera sa pêche sur la proie que l’on pense la plus active. Au cœur de l’hiver c’est même plus marqué puisque la plupart du temps on n’utilise qu’une seule canne et une seule technique mais sommes-nous dans le vrai ?
A titre purement personnel, j’embarque souvent trois ou quatre cannes afin de répondre au mieux aux conditions rencontrées mais j’ai cette tendance naturelle à n’en utiliser que deux tout comme le fait déjà depuis des années mon coéquipier.
La seconde canne peut être là pour suppléer la première, pour la remplacer en cas de problème ou le plus souvent elle est là pour une autre technique radicalement différente. C’est plus mon approche intellectuelle avec une canne à drop shot par exemple que j’embarquerai si je sais que les perches sont là mais peuvent être chipoteuses. Il existe beaucoup de possibilités très logiques et d’autres plus coup de cœur, mais il faut savoir raison garder et faire un choix le plus pertinent possible.
Le choix classique : leurre souple et leurre dur
La première possibilité et la plus pertinente à mon sens est de prendre deux cannes d’une puissance moyenne permettant d’utiliser des leurres de taille moyenne, avec cela on pourra quasiment tout pêcher. Il suffira de prendre une canne souple d’action progressive qui permettra de pêcher en linéaire en passant du spinnerbait au crankbait et une canne plus sonore et d’action plus fast pour pêcher à gratter avec des leurres souples et faire éventuellement un peu de verticale.
Dans ces puissances moyennes l’usage du spinning est recommandé pour son confort d’utilisation et pour la grande amplitude de grammage qu’il supporte.
Technique insistante et technique rapide
Lorsqu’on ne sait pas quel poisson est en phase d’activité il peut être intéressant de prendre avec soi une canne pour des techniques insistantes telles que la verticale et le drop shot accompagnée d’une autre canne qu’on va consacrer aux techniques rapides que sont le leurre dur et souple et le plomb palette par exemple.
Le choix par saison
Ces deux cadres peuvent fonctionner toute l’année mais une sélection plus fine peut être opérée afin de cibler plus judicieusement la pêche qui se pratique en fonction de la période de l’année.
En mai, on sait ou tout du moins on pose le postulat que les brochets seront sur les bordures et cibleront les blancs se rapprochant pour frayer. Les perches sont maigres et pas encore très mordeuses et les sandres sont peut-être encore sur les nids. On partira donc sur des jerkbaits minnows, des jerkbaits, des spinnerbaits et chatterbaits qui guideront notre choix de première canne, par exemple une casting en MH. Dans ce cas là je prends aussi une spinning en ML, sait-on jamais si les perches sont là, les sandres actifs ayant finit de frayer ?
En juin, on continuera comme ça pour passer en juillet sur du down sizing car les carnassiers vont commencer à se focaliser sur les alevins de l’année. Le choix sera donc d’une canne L pour la perche en spinning et d’une M en casting pour cibler les plus gros carnassiers qui vont taper dans les perches actives.
En août/septembre, les alevins ont grossi et s’éloignent des bordures, il est temps de remonter en taille de leurre et de chercher les sandres assez actifs. On pourra donc prendre une canne spinning en M pour le leurre souple qu’on doublera avec une autre plus souple en ML pour le tout venant.
Pour l’automne et l’hiver on pourra prendre une verticale en M ou MH doublée avec une canne plus souple de même puissance pour le crank ou le lipless.
Le choix par espèce
Dans ce cas on ne choisira qu’en fonction des proies préférées du carnassier que l’on cible, par exemple pour le brochet : grosses bouchées jusqu’en juillet, petites en août/septembre et moyennes en hiver. La seconde canne ne sera là que pour suppléer la seconde. Ce qui nous donnera la combinaison suivante : une XH et une MH en début de saison, une M et une ML en été, une H et une MH en fin de saison.
Le choix par biotope
Cette fois ci c’est le lieu qui compte, si on pêche une petite gravière en début de saison, ce ne sera pas la même sélection de cannes que si l’on pêche le lac du Bourget ! Dans une gravière on pourra rencontrer de la perche au silure, dans un fleuve de l’aspe au silure aussi. Il faudra donc s’adapter et prendre deux cannes complémentaires qui permettront de tout cibler ou presque. Le choix est plus complexe mais en revenant aux fondamentaux qui ont prévalu depuis longtemps on peut dire qu’une MH et une ML permettent d’affronter correctement tous les biotopes ou presque.
Le choix parce que l’on a des tuyaux !
Le meilleur choix est bien celui-là, des amis fiables qui vous disent ce qui mord en ce moment. La perche ? Prenez une canne à crank en L et une canne à drop ! Le sandre ? Une canne linéaire et une canne à gratter en ML ou M. Le brochet ? Une canne big bait et une canne spinnerbait par exemple.
Généralement celui qui vous donne le tuyau vous renseigne en plus sur le type de leurre, la couleur et la hauteur d’évolution. Vous avez donc là toutes les cartes en main pour opérer une sélection très typée qui devrait convenir et ne pas vous embarrasser.
L’inconvénient d’avoir trop de cannes embarquées est que l’on se disperse dans sa pêche. Certes avec 10 cannes on peut répondre à tout poisson, toute activité mais on n’est pas en compétition et le plaisir doit dominer à la pêche. Avec deux cannes le choix est très restreint et permet de pratiquer sa pêche préférée même si ce n’est pas celle qui cartonne en ce moment. En se concentrant sur ce que l’on pratique le mieux, les résultats sont généralement plutôt bons et le plaisir sans stress à la pêche est bien plus important que le nombre de poissons pris.