Du brochet à la perche, en passant par le sandre et, bien entendu le black bass, ce leurre a tout pour plaire… Petit tour d’horizon.
Un « spinnerbait » ?… kezako ?
Un « spinnerbait » ou « leurre qui tourne » en anglais, est un concentré de stimuli. Il suffit de le prendre dans la main pour se rendre compte de ses possibilités :
- De nombreuses palettes pour de nombreux flash,
- Une grosse jupe plastique à l’arrière pour l’effet de masse,
- Une tête plombée pour l’emmener au niveau où vous le voulez,
- Et une forme en « V » pour justement ne pas y accrocher.
- Bref, un engin de compétition !
A sa sortie à la fin des années 90, il n’a pas fait fureur, pourtant aux Etats-Unis cela faisait des lustres que ce leurre marchait ! Une forme bizarre et des esprits tournés vers les leurres classiques de l’époque y sont certainement pour quelque chose. Merci aux fanas du black bass d’avoir changé les choses (Parmi eux, Franck Rosmann) ! En plus, il y en a pour tous les goûts. Vous pourrez en trouver avec deux axes supportant chacun des palettes, c’est le « buzzbait » (« Leurre qui bourdonne »), des articulés, des petits pour la perche jusqu’aux plus gros pour le silure, vous pouvez même les améliorer en rajoutant des cages avec billes et/ou un LS sur le simple.
Vous en trouverez également avec des palettes « Colorado » ou d’autres avec des « feuilles de saule ». Les premières donnent de fortes vibrations, les deuxièmes sont plus discrètes et tirent moins sur la canne. Certains exemplaires sont même vendus avec des hélices pour un maximum de bazar en surface. Alors, en avant l’imagination.
Au premier abord
Ce leurre, vous pouvez tout lui faire faire : la promenade du chien (walking the dog), le manié, en surface, entre deux eaux, dans les nénuphars, les branches, les pierres… il passe PARTOUT ! C’est simple, j’en ai qui ont 15 ans. Au début, le mieux est de l’utiliser comme une cuillère tournante classique : on lance, on récupère. Cela vous donne le tempo et vous familiarise avec. Passez ensuite à une autre forme et nombre de palettes et vous verrez la différence. Après, avec l’imagination et les conditions rencontrées on peut très bien n’utiliser que lui. Des grammages et des tailles différentes le permettent.
Et selon les situations ?
Ce leurre est très efficace sur les chasses par exemple. Ses multiples palettes font croire à de nombreux alevins qui s’échappent, poursuivis par cette jupe, couplée à cette tête plombée assez évocatrice. Une chasse de perches qui explose ? Lancez soit plein dedans, soit en périphérie, il y a de fortes chances pour que cela fasse mouche. Vous pouvez lui imprimer une promenade du chien avec de grands écarts de votre canne. Plus il se rapproche, plus cela sera facile à faire.
Une autre technique qui lui va bien est le manié. C’est un terrible leurre de prospection d’ailleurs. Coupler les deux approches est alors souvent couronné de succès. L’avantage est que vous ne vous accrocherez pas. Pour faire le tour de vos postes et se constituer une carte des fonds sans s’accrocher, seul le leurre souple en fait autant, les palettes en moins. L’action de pêche est à peu près la même qu’au LS : prise de contact dès l’arrivée dans l’eau, contrôle de la descente (Moins rapide qu’avec un LS à cause des palettes), et animation. Cette dernière d’ailleurs est plus « coulée » serait-on tenté de dire, comme avec une tournante. On mouline, quelques coups de scion et on laisse redescendre tranquillement vers le fond, les palettes et la jupe faisant le boulot. C’est d’ailleurs souvent à ce moment là que les touches surviennent.
Pêcher dans les obstacles
Un toc, des tremblements dans la canne ? C’est une pierre ou une branche, LE poste pour ce leurre ! Si au bout de quelques passages rien ne se manifeste, changez d’endroit. Car ce leurre s’adresse surtout au « power fishing », cette technique active de recherche des poissons.
Les branches justement. Les attaquer depuis une embarcation est très utile. Il faut simplement éviter de les attaquer perpendiculairement, ceci pour deux raisons principales :
- Vous pouvez vous accrocher. (Si, si ! Cf. encadré)
- C’est plus simple pour un carnassier d’attaquer dans l’axe des branches.
Respecter ces conditions vous fera gagner un temps précieux et avoir beaucoup moins de loupés. Pour se faire remarquer par les carnassiers, vous pouvez très bien lancer en travers des branches. Multiples chocs = multiples ondes ! Vous allez en plus soulever un nuage de fines particules… très bon sur des poissons actifs. Les lancers d’après, pour plus d’efficacité au ferrage, se feront parallèlement aux branches. Les lancers sous la main sont les plus adaptés ici, vous vous en doutez.
Les nénuphars sont aussi de très bons postes, parfaitement adaptés à ce leurre ! L’approche de ce poste se fera en fonction de leur développement :
- Peu plombé en début et en fin de saison,
- Un peu plus quand toute cette végétation est au meilleur de sa forme !
L’accroc
Dans de très rares cas, cela peut arriver. Lesquels ? Un relâché trop hâtif suite au passage du leurre sur une branche immergée. Le leurre bascule sur lui-même et l’hameçon se coince. Trop tard. Passer entre deux rochers et une des palettes se coince. Soit la tournante cède, soit la ligne… Ne souriez pas, ça m’est arrivé ! Il y a 11 ans… et le leurre est à côté de moi ! Hormis ça… aucune perte !
Peu de plombée en début et fin de saison ?
Car les fonds ne sont pas importants et il n’y a pas à « forcer » pour pénétrer dans cette jungle que formeront les nénuphars peu de temps après. Les larges espaces offerts dans le premier cas est un paradis pour vous. Oubliez les nombreuses versions de 14 grammes, majoritaires sur le marché, c’est trop lourd ici (En pleine eau par contre…). Allégez, peignez chaque couloir qui vous est offert, passez au dessus de chaque nénuphar qui commence à se développer, chaque racine de ces derniers. En laissant la barque descendre avec le courant, vous êtes bien. Ce n’est pas trop rapide, les angles d’attaque changent et vous pouvez passer plusieurs fois, mais de façon différente sur le même poste. En plus les brochets sortent de la fraie… alors pêchez le brochet au spinnerbait !
Dans le deuxième cas, fini les lancers vers la rive. Il y a deux logiques :
- La dandine pure et dure, (Et oui encore une possibilité pour ce leurre !…)
- Les lancers dans les trouées et une récupération vers soi à travers cette jungle.
La dandine s’effectuera dans les trouées du banc de nénuphars. La technique est radicale et la finesse n’existe plus. Le matériel devra être plus fort que d’habitude. Une canne de 30/60 grammes minimum et courte de préférence, et le leurre devra être plus lourd (30 grammes c’est bien.).
La dandine pure et dure fait tournoyer le leurre sur lui-même par contre. Les emmêlements arrivent donc plus souvent, notamment avec le bas de ligne. Mettre un peu d’angle entre votre scion et le leurre permet de limiter les problèmes… si la trouée est assez large. Cependant, vous pouvez parfois voir les nénuphars bouger dans la direction du leurre, un client arrive !
La deuxième solution demande à analyser un peu votre poste : « Où vais-je faire passer mon leurre et la ligne pour qu’il soit pêchant ? ». Il faut donc repérer un passage ou une façon de faire passer votre ligne sous les feuilles de nénuphars pour que le tout arrive efficacement jusqu’à vous. De cette façon, vous pourrez pêcher de nombreux postes de façon particulièrement attractive dans cette jungle appréciée des carnassiers. Et à la sortie du banc, n’oubliez pas de laisser couler votre leurre.
Comme vous vous en doutez, ce leurre est un véritable 4X4. Obstacles ou pas, il y passera. Et tous les carnassiers y sont sensibles… bars compris !
Très bon article qui prône vraiment ce leurre ! Cependant, j’ai une question : l’utilisation du spinnerbait en pleine hiver quand les eaux sont froides est – elle judicieuse ? Avec des poissons majoritairement apathiques, le spinnerbait n’est pas trop vif et flashy ? Peut-on l’utiliser tel un leurre souple pour la pêche en verticale avec des animations très timides voir inexistantes ?
Merci pour votre réponse !
Tom
Bonjour Tom,
l’hiver? Pourquoi pas?! Je l’utilise de façon plus lente en essayant de m’aider de l’angle de ma canne et du courant pour le laisser le plus longtemps sur le poste convoité. Agrementez le d’un gros shad avec attractant cela aide. Vous trouverez chez Flashmer je crois, des « queues de shad ».
Peu importe le coté flashy, pour prendre du poisson il faut pêcher Tom. Donc n’hesitez pas, essayez.
Quant à la verticale je serai plus hésitant mais cela me donne des idées. A essayer donc.