Le gobie fluviatile ou « demi-lune » vit dans les eaux douces contrairement à d’autres espèces marines. C’est une variété de poisson présente dans les rivières aux eaux propres et à fonds pierreux qui apprécie également les grèves non sujettes à de forts courants ainsi que les petits estuaires, les plans d’eau, les lacs et les petits torrents. Le gobie est également très abondant dans les réservoirs et les eaux immobiles comme les anciens canaux inutilisés. Il aime les fonds de cailloux. Son biotope idéal se trouve habituellement dans la végétation ainsi que les sites qui présentent des rochers où il peut se cacher facilement.
Caractères du gobie fluviatile
- La livrée est grise et peut aller jusqu’au jaune
- Le corps est trapu et possède une grosse tête
- Longueur : 8 à 9 cm (rarement 12 cm)
- La femelle pond entre 4000 et 10000 œufs
Description du gobie fluviatile
Le gobie fluviatile est un petit poisson d’eau douce, généralement de 7 à 12 centimètres de long. Il présente un corps allongé et légèrement aplati latéralement, avec des nageoires pectorales bien développées. Les gobies fluviatiles ont une coloration variable, allant du brun au gris, avec des taches sombres sur le corps. Leurs nageoires sont souvent bordées d’un liseré blanc ou jaunâtre. Les mâles sont généralement plus colorés que les femelles, en particulier pendant la saison de reproduction.
Ce poisson ne possède pas de vessie natatoire. En raison de sa taille et de sa « timidité » il n’est pas simple de déterminer son alimentation. Il se nourrit de petites larves qu’il déniche sous les pierres.
Habitat du gobie fluviatile
Le gobie fluviatile est originaire d’Eurasie, où il occupe une vaste zone allant de l’Europe centrale et orientale jusqu’à la Russie et à la mer Caspienne. Il préfère les cours d’eau à débit lent ou modéré, les lacs et les estuaires, et se trouve souvent dans les zones avec des substrats de gravier ou de sable. Ces poissons sont particulièrement bien adaptés aux conditions changeantes de leur environnement et peuvent tolérer des températures et des niveaux de salinité variés.
Le gobie fluviatile est un poisson sédentaire qui occupe un lieu de vie n’excédant pas deux mètres au carré. Lorsqu’il se déplace dans cette surface réduite pour se nourrir, il zigzag de pierres en pierres en évitant de rester visible, profitant de toutes les caches possibles qu’il connaît par cœur.
Le gobie fluviatile est considéré comme une espèce invasive, indésirable et il n’est pas recommandé de le remettre à l’eau.
Comportement et mode de vie
Les gobies fluviatiles sont des poissons benthiques, ce qui signifie qu’ils passent la majeure partie de leur temps au fond de l’eau. Ils sont opportunistes et se nourrissent principalement de petits invertébrés aquatiques tels que les crustacés, les mollusques et les larves d’insectes. Le gobie fluviatile est également un poisson territorial, en particulier les mâles, qui défendent activement leur territoire, notamment pendant la saison de reproduction.
Reproduction et cycle de vie
La reproduction du gobie fluviatile a lieu au printemps et en été. Les mâles établissent des territoires et construisent des nids sous des pierres ou d’autres objets. Ils attirent ensuite les femelles en adoptant des postures et des couleurs vives. Une fois qu’une femelle a choisi un partenaire, elle pond ses œufs dans le nid, et le mâle les fertilise. Le mâle reste ensuite dans le nid pour protéger les œufs et les alevins pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce qu’ils soient capables de nager librement.
Importance écologique et impact sur l’écosystème
Le gobie fluviatile joue un rôle clé dans son écosystème en tant que prédateur et proie. Il contribue à maintenir l’équilibre des populations de petits invertébrés et participe à la chaîne alimentaire en fournissant une source de nourriture pour des prédateurs plus grands, tels que les oiseaux aquatiques et les poissons carnivores. De plus, en creusant des nids pour la reproduction, le gobie fluviatile participe à la création de micro-habitats qui peuvent bénéficier à d’autres espèces.
Cependant, dans certaines régions, le gobie fluviatile a été introduit accidentellement et est devenu une espèce envahissante. Dans ces zones, il peut outrepasser les espèces locales et perturber l’équilibre de l’écosystème. Les gestionnaires des ressources naturelles et les écologistes travaillent à surveiller et à contrôler la propagation des gobies fluviatiles afin de protéger les espèces locales et préserver la biodiversité des habitats aquatiques. Il est classé indésirable en France.
Pêche du gobie fluviatile
Le pêcheur pourra le surprendre en pêchant au coup avec un beau ver de vase immobile sur le fond.
Conclusion
Le gobie fluviatile est une espèce de poisson fascinante qui attire l’attention des amateurs de la faune aquatique et des aquariophiles. Sa capacité à s’adapter à divers environnements, son comportement territorial et son rôle écologique en font un sujet d’étude intéressant pour les biologistes et les écologistes. Si vous décidez de garder des gobies fluviatiles dans votre aquarium, assurez-vous de fournir un habitat adéquat et de suivre les directives de gestion appropriées pour protéger les espèces locales et préserver la biodiversité de nos écosystèmes aquatiques.
En fait en France il y a actuellement 4 espèces différentes de gobies invasifs dans l’Est, toutes originaires du Danube.
Dans l’ordre d’importance :
– Neogobius melanostomus – Gobie à tâche noire : c’est le plus envahissant, il domine en nombre. Il préfère les fonds graveleux ou rocheux.
– Ponticola kessleri – Gobie de Kessler ou à grosse tête : il est un peu plus gros que les autres, avec une plus grande gueule, il est plus agressif et plus carnassier, plus volontiers piscivore.
– Neogobius fluviatilis – Gobie fluviatile : il est moins abondant en France, il préfère les fonds sableux ou vaseux, mais cohabite avec les précédants dans les autres fonds.
– Proterorhinus semilunaris – Gobie demi-lune : il est très différent des autres, il est nettement plus petit, discret, et il préfère vivre dans les herbiers.
Un cinquième va probablement arriver un jour en France : Babka gymnotrachelus
Tous ces gobies peuvent cohabiter ensemble car ils ont des niches écologiques distinctes. Si leur prolifération peut être très impressionnante et inquiétante du point de vue des biologistes comme des pécheurs, en ce qui me concerne je ne m’inquiète pas beaucoup pour nos écosystèmes vis à vis de ces gobies. Car ils ne viennent pas d’un autre continent, ils nous viennent du Danube, le fleuve source de la plupart de nos poissons autochtones européens qui cohabitent parfaitement avec ces gobies. Enfin ces gobies se révèle constituer un excellent poisson fourrage pour la perche et le sandre notamment, qui grossissent comme jamais en présence de gobies, mais aussi l’anguille voire le saumon, sans doute aussi le silure et les grosses carpes. Dans le Danube les gobies sont aussi l’une des principales nourritures du bélouga. Par contre ils sont une nuisance pour les pécheurs lorsqu’ils prolifèrent et qu’ils mordent à n’importe quoi, d’où le fait qu’on les considèrent comme « nuisible », notion très relative.