Le gobie fluviatile ou « demi-lune » vit dans les eaux douces contrairement à d’autres espèces marines. C’est une variété de poisson présente dans les rivières aux eaux propres et à fonds pierreux qui apprécie également les grèves non sujettes à de forts courants ainsi que les petits estuaires, les plans d’eau, les lacs et les petits torrents. Le gobie est également très abondant dans les réservoirs et les eaux immobiles comme les anciens canaux inutilisés. Il aime les fonds de cailloux. Son biotope idéal se trouve habituellement dans la végétation ainsi que les sites qui présentent des rochers où il peut se cacher facilement.
Caractères du gobie fluviatile
- La livrée est grise et peut aller jusqu’au jaune
- Le corps est trapu et possède une grosse tête
- Longueur : 8 à 9 cm (rarement 12 cm)
- La femelle pond entre 4000 et 10000 œufs
Description du gobie fluviatile
La forme du gobie, que certains scientifiques appellent « goujon de mer » rappelle fortement celle d’une petite lotte ou celle du chabot. Le corps et la tête sont aplatis latéralement. Il a 37-46 grandes écailles cycloïdes. Le ventre, et une partie postérieure de la gorge sont recouvertes d’écailles cycloïdes. La couleur du corps va du brun à gris jaunâtre avec 4 à 5 stries sombres sur le dos qui se transforment en taches plus claires en dessous de la médiane du corps. Ce poisson ne possède pas de vessie natatoire. En raison de sa taille et de sa « timidité » il n’est pas simple de déterminer son alimentation. Il se nourrit de petites larves qu’il déniche sous les pierres.
Habitat du gobie fluviatile
Le gobie fluviatile est un poisson sédentaire qui occupe un lieu de vie n’excédant pas deux mètres au carré. Lorsqu’il se déplace dans cette surface réduite pour se nourrir, il zigzag de pierres en pierres en évitant de rester visible, profitant de toutes les caches possibles qu’il connaît par cœur. Comme le chabot, le gobie mâle prépare le nid de la femelle au moment du frai. Il creuse un trou rudimentaire dans les graviers sablonneux à l’abri d’une grosse pierre. Ce frai se déroule de la fin du printemps au début de l’été. Le gobie fluviatile est considéré comme une espèce invasive, indésirable et il n’est pas recommandé de le remettre à l’eau.
Pêche du gobie fluviatile
Le pêcheur pourra le surprendre en pêchant au coup avec un beau ver de vase immobile sur le fond.
Noms vernaculaires
Cabottes, gobis.
Autres espèces :
Dans la famille « Gobius » on distingue le gobie à grosse tête (Gobius capito), le gobie noir (Gobius niger) le paganel (Gobius paganellus) le jozo (Gobius jozo) et le gobie ensanglanté ou gobie à bouche rouge (Gobius cruentatus), originaire de l’Atlantique et de la Méditerranée, qui doit son nom aux couleurs rouges sur son corps.
En fait en France il y a actuellement 4 espèces différentes de gobies invasifs dans l’Est, toutes originaires du Danube.
Dans l’ordre d’importance :
– Neogobius melanostomus – Gobie à tâche noire : c’est le plus envahissant, il domine en nombre. Il préfère les fonds graveleux ou rocheux.
– Ponticola kessleri – Gobie de Kessler ou à grosse tête : il est un peu plus gros que les autres, avec une plus grande gueule, il est plus agressif et plus carnassier, plus volontiers piscivore.
– Neogobius fluviatilis – Gobie fluviatile : il est moins abondant en France, il préfère les fonds sableux ou vaseux, mais cohabite avec les précédants dans les autres fonds.
– Proterorhinus semilunaris – Gobie demi-lune : il est très différent des autres, il est nettement plus petit, discret, et il préfère vivre dans les herbiers.
Un cinquième va probablement arriver un jour en France : Babka gymnotrachelus
Tous ces gobies peuvent cohabiter ensemble car ils ont des niches écologiques distinctes. Si leur prolifération peut être très impressionnante et inquiétante du point de vue des biologistes comme des pécheurs, en ce qui me concerne je ne m’inquiète pas beaucoup pour nos écosystèmes vis à vis de ces gobies. Car ils ne viennent pas d’un autre continent, ils nous viennent du Danube, le fleuve source de la plupart de nos poissons autochtones européens qui cohabitent parfaitement avec ces gobies. Enfin ces gobies se révèle constituer un excellent poisson fourrage pour la perche et le sandre notamment, qui grossissent comme jamais en présence de gobies, mais aussi l’anguille voire le saumon, sans doute aussi le silure et les grosses carpes. Dans le Danube les gobies sont aussi l’une des principales nourritures du bélouga. Par contre ils sont une nuisance pour les pécheurs lorsqu’ils prolifèrent et qu’ils mordent à n’importe quoi, d’où le fait qu’on les considèrent comme « nuisible », notion très relative.