Pêche en eau douce en Thaïlande : une expérience incroyable

La Thaïlande est un pays d’Asie du sud-est d’une surface de 514 000km2. Anciennement appelé royaume du Siam, sa population actuelle a dépassé les 68 millions d’habitants pratiquant principalement le bouddhisme. C’est un pays en pleine croissance économique et son activité principale demeure le tourisme. Son climat tropical, ses plages de sable blanc bordées de cocotiers, son patrimoine culturel, l’accueil de la population souriante, sa street-food, le coût de la vie sont autant d’arguments qui nous poussent à y venir faire un séjour.

Pêche en eau douce en Thaïlande
Les pop-frogs sont les leurres les plus couramment utilisés pour capturer les snakheads.

Une richesse halieutique impressionnante

Pour le pêcheur, c’est aussi un paradis, puisque l’agriculture et l’aquaculture (principalement basée sur l’élevage de la crevette) ont poussé l’homme à créer un réseau hydrographique très important. On y trouve un nombre incalculable de canaux et de retenues d’eau. De nombreux fleuves le traversent dont le Mékong et le Chao-Phraya pour les plus imposants. On y trouve également des barrages gigantesques comme le barrage de Ratachaprapa, de Khao Laem ou encore de Sinakhrin qui représentent de véritables mers intérieures. Il n’y a pas un endroit en Thaïlande sans que l’on ne trouve un point d’eau à proximité.

Pêche en eau douce en Thaïlande
Il y aura toujours de l’eau à pêcher à n’importe quel endroit de la Thaïlande.

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Quelques conseils pour pêcher en Thaïlande

Voici une liste de quelques outils à emporter dans vos bagages : un baudrier de combat ou un pommeau de combat. En effet, selon vos prises, les combats risquent de durer plus ou moins longtemps et peuvent alors rapidement créer des bleus douloureux sur les zones en contact avec les talons des cannes. Une lime à hameçon. Effectivement, la qualité de piqure des hameçons va déterminer le succès de vos pêches. Selon les centres de pêche, les hameçons peuvent être mis à rude épreuve. Il n’est pas toujours aisé d’obtenir un changement rapide de l’hameçon (les thaïlandais sont parfois fainéants), un coup de lime peut remédier provisoirement à ce problème. Une bonne casquette ou chapeau et de la crème solaire protectrice ; inutile de vous expliquer pourquoi, mais il est indispensable de le rappeler sous peine tout simplement de gâcher votre séjour. A certains endroits, se protéger du soleil est impossible.

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Un nombre impressionnant de poissons

Dans les eaux douces thaïlandaises on trouve un nombre impressionnant de variétés de poissons. La grande majorité sont de petite taille et n’intéressent pas le pêcheur. En revanche, on y trouve quelques espèces fort impressionnantes telles que la raie géantes, le Mekong catfish, le Chao-Phraya catfish, ou encore la Giant Siamensis carp. Ces espèces peuvent passer la barre des 100kg. On y trouve également le redoutable snakehead qui est un poisson de sport par excellence. Il est à la Thaïlande ce que le black-bass est aux Etats Unis. De par le développement important de l’aquaculture, d’autres espèces ont été introduites, notamment l’arapaïma gigas, l’Amazon red tail catfish, l’alligator gar, ou encore le pacu pour les plus connus.

En mer, ce sont barracudas, mérous, king-makerel, queen-fish, carangues et même sailfishs qu’il est possible de croiser en bateau.

Si la vie aquatique se répand facilement dans toutes ses eaux, il faut savoir que les thaïlandais pratiquent énormément la pêche aux filets afin d’agrémenter leur alimentation en protéines. Ceci est à l’origine d’une surpêche qui a conduit un bon nombre d’espèces à une menace d’extinction, notamment pour les plus grosses. Dans les eaux publiques, seuls les tilapias, petits poissons chats et snakeheads sont encore pêchables. Pour les autres espèces, il faut se rabattre vers les centres de pêches dont les eaux closes privées sont empoissonnées avec des variétés du monde entier ; ceci grâce aux élevages piscicoles. Ainsi, dans la même pièce d’eau, il est possible de rencontrer des poissons d’origine asiatique mélangés avec des variétés amazoniennes. Cela peut paraitre étrange au premier abord d’autant que la densité ainsi que la taille des poissons peut nous faire penser aux étangs à truite que l’on trouve en France. Mais ne vous y trompez pas, la pêche n’y est pas pour autant facile, particulièrement si l’on cible des très gros poissons. Bien qu’ils se manifestent régulièrement pour « respirer », mais ils ne se laissent pas facilement berner.

Pêche en eau douce en Thaïlande
L’arapaïma est un poisson impressionnant mais fragile.
Pêche en eau douce en Thaïlande
L’Amazon red tail catfish est un poisson surprenant par sa puissance.
Pêche en eau douce en Thaïlande
L’Asian red tail catfish et ses longues moustaches.
Pêche en eau douce en Thaïlande
Le fameux pacu à la dentition particulière.
Pêche en eau douce en Thaïlande
Laurent vous présente un joli Chao-Phraya catfish.
Pêche en eau douce en Thaïlande
Un poisson préhistorique : l’alligator gar !
Pêche en eau douce en Thaïlande
Voici un petit Giant Mekong catfish.
Pêche en eau douce en Thaïlande
Une Siamensis carp que nous présente Gauthier.

Les principales techniques pour les principaux poissons

Nous allons vous présenter quelques techniques de pêche et les poissons fréquemment rencontrés qui pourront éventuellement vous être utile si vous désirez un jour tremper vos fils dans les eaux du Siam. C’est parti pour un petit tour d’horizon !

La pêche aux leurres

C’est la pêche conseillée si vous désirez pratiquer dans le milieu publique. Elle concerne principalement les snakheads, ainsi que les jungle-perch (Hampala barb) et Thai mahseer.

Les Snakeheads ou poissons à tête de serpent sont de redoutables prédateurs aux dents acérées capables de couper en 2 leur proie. On trouve principalement 4 espèces dont la plus commune étant  le Channa striata. Il dépasse rarement la barre des 3 kg, en revanche on le trouve dans toutes les surfaces en eau, parfois même dans de petites mares et fossés. Vient ensuite le Channa microleptes qui est le Giant snakehead. Il peut atteindre les 15kg et est orné de superbes couleurs. On le retrouve dans de grandes étendues d’eau. Viennent ensuite le Channa marulius et le Channa marulioides qui sont nettement plus rares et vivent dans des zones reculées.

Ces poissons sont territoriaux et agressifs notamment lorsqu’ils protègent leur progénitures. Leur adaptation face à un environnement hostile (faible taux d’oxygène et forte variation des eaux) leur a permis de respirer à l’aide de leur vessie natatoire. C’est ainsi qu’ils doivent remonter régulièrement à la surface de l’eau dans le but de renouveler l’air contenu dans cette fameuse vessie. Ils trahissent ainsi leur présence et le pêcheur profite de cela pour propulser son leurre dans sa direction. Concernant ces derniers, ce sont les « pop frogs » et les buzz-baits qui sont à privilégier pour la pêche de surface. Mais les spinner-baits ainsi que les crank-baits et même leurres souples sont aussi efficaces entre 2 eaux. Il est ainsi possible de capturer des jungle-perch pendant la traque des snakeheads.

A noter que certains centres de pêche offrent la possibilité de taquiner des baramundis dont la défense aérienne ne laisse pas le pêcheur sportif indiffèrent. A noter enfin la présence de masheer dans les rivières intérieures du pays. Ceux-ci sont de petite taille mais offrent une défense intéressante.

La pêche aux appâts carnés

Dans le milieu naturel, il s’agit de la raie géante (Urogymnus polylepis) qui fréquente les estuaires des grands fleuves. Ces poissons peuvent atteindre les 500kg pour les plus gros et représentent un véritable challenge. Ils sont protégés mais leur pêche à la ligne est autorisée sous certaines conditions. Il faut savoir que ces poissons sont extrêmement dangereux et possèdent un dard à la queue qui peut transpercer les chairs et les os tout en véhiculant un venin pouvant être mortel. Sa pêche ne s’improvise pas et nécessite une logistique spéciale. Vous devez passer par un tour opérateur spécialisé. Des vifs sont utilisés comme appât et sont placés sur des spots stratégiques. Les combats sont particulièrement éprouvants et peuvent durer plusieurs heures. En effet, la raie a la particularité de se coller sur le fond à la manière d’une ventouse, ce qui lui permet de lutter sans effort contrairement au pêcheur.

Dans les centres de pêche, le poisson star de cette technique demeure l’arapaïma gigas qui peut atteindre des poids supérieurs à 200kg. La majorité de ces centres vous proposent des poissons entre 50 et 100kg. Ces poissons sont délicats et fragiles à manipuler. Leur coût étant important, vous serez systématiquement accompagné d’un guide afin de ne pas commettre d’erreur. C’est un poisson méfiant, avec une forme et des couleurs magnifiques. Sa défense est puissante et parfois ponctuée de sauts impressionnants. Il s’agit du plus grand poisson à écaille d’eau douce.

Le 2eme poisson phare est l’Amazon red tail catfish (Phractocephalus hemioliopterus) pouvant atteindre les 100kg dans son habitat. C’est un puissant combattant originaire des grands fleuves amazoniens et qui a l’habitude d’évoluer dans le courant. Vous le croiserez forcément !

On trouve également son homologue asiatique (Hemibagrus wyckoides) qui peut atteindre lui aussi les 80kg.

Le 3eme poisson le plus convoité est un omnivore de la famille des piranhas : le pacu (Colossoma macropomum) qui peut atteindre les 40kg. Sa dentition fait penser à des dents d’humains et peut broyer n’importe quel fruit à coque, ou doigt imprudent.

Le Chao-Phraya catfish (Pangasius sanitwongsei) peut atteindre 200 kg dans son environnement. Dans les centres de pêche, il peine à dépasser les 100kg. Ce glouton peut avaler des proies imposantes et offre une défense impressionnante.

Certains centres possèdent également le fameux alligator gar (Atractosteus spatula) pouvant atteindre les 150kg. Ses dents impressionnantes peuvent infliger de graves blessures aux pêcheurs imprudents, il convient de prendre toutes les précautions pour le manipuler. Pour le moment, les poissons n’arrivent que rarement à plus de 40kg dans ces centres.

D’autres espèces peuvent aussi être capturées. Différents poissons chats principalement.

La pêche reste simple. Il faut repérer une zone potentielle d’alimentation, principalement proche de la bordure ou de couverture végétative, y placer son montage esché d’un poisson mort et amorcer de temps à autre en fonction de l’activité. Si le plan d’eau n’est pas trop fréquenté et que la place vous le permet, une pêche itinérante est à privilégier et peut vous permettre de capturer des poissons à vue. Il faut ferrer à la touche pour éviter que le poisson n’engame l’hameçon profondément. Cela peut parfois provoquer des décroches, d’autant plus que seuls les hameçons simples sans ardillon sont autorisés. La priorité est de ne pas blesser le poisson. Un arapaïma de 20kg coûte environ 1000€ ; nous vous laissons imaginer le prix d’un poisson de plus de 100kg. En dehors du coût, il s’agit le plus souvent d’espèces menacées d’extinction dans leur milieu naturel.

La pêche au pain de mie

Oui, vous l’avez compris, l’appât roi en Thaïlande est bien le pain ! Il permet de capturer la grande majorité des poissons herbivores et omnivores.

Dans le milieu naturel, ce sont principalement tilapias (Homochromis niloticus), des petits poissons blancs, java barb (Barbonymus gonionotus), rohu (Labeo rohita), ou encore suwaï catfish (Pangasius hypophthalmus).

Dans les centres de pêche, l’utilisation du pain ne rime pas forcément avec petits poissons. Les Giant catfish of Mekong (Pangasianodon gigas) peut atteindre les 400kg. Leur migration annuelle dans le but de se reproduire les pousse à parcourir plus de 2500km, ce qui vous permet de comprendre leur endurance d’où la durée des combats avec des très gros spécimens qui peut durer plusieurs heures. La Siamensis carp (Catlocarpio siamensis) est la plus grosse carpe au monde. Un spécimen de 120kg a été ainsi capturé. C’est également un migrateur endurant et puissant. Toutes les autres variétés de carpes sont aussi concernées. La catla carp (Gibelion catla), mrigal carp (Cirrhinus cirrhosus), black sharck minnow (Morulius chrysophekadion), Jullian’s golden carp (Probarbus jullieni), ainsi que carpes communes, amour blancs, amour marbrés. On peut également trouver l’étrange giant gourami (Osphronemus goramy) qui ressemble à s’y méprendre à notre gourami d’aquarium sauf que celui-ci peut dépasser les 10kg.

Cette pêche peut se faire de différentes manières. Soit à vue avec juste un morceau de pain de mie sur l’hameçon en direct sur la ligne, soit avec un ressort amorceur garni de pain mouillé et/ou de lam (farine de son de riz) qui peut être aromatisé. Un bas de ligne compris entre 20 et 60cm en tresse est monté juste après le ressort. Soit le montage est positionné sur le fond, soit il est maintenu proche de la surface à l’aide d’un flotteur. Contrairement aux apparences, les touches sont assez brutales et peuvent vous arracher la canne des mains si le frein n’est pas desserré. Dans certains cas, il est possible de remplacer le pain sur l’hameçon par des billes en polystyrène, les poissons dans l’excitation n’y voyant que du feu se laissent piéger.

Il est possible également d’utiliser des esches telles que le maïs doux, du pellet ou des bouillettes. Ces 2 dernières sont à réserver dans des eaux où les tilapias rendent le pain complètement inopérant. Ces esches sont alors une bonne alternative pour capturer quelques poissons. Mais elles n’offrent pas l’efficacité du pain de mie qui est immédiatement assimilé a de la nourriture naturelle.

Pêche en eau douce en Thaïlande

Le matériel

Côté matériel, la plupart des centres de pêche vous fournissent un équipement adapté, mais pas toujours correctement entretenu, notamment dans les centres dont les prix sont modérés. Si vous ne faites qu’une ou deux partie de pêche dans votre séjour, utilisez ce matériel mais contrôlez le avant de débuter la partie de pêche. En revanche, si vous désirez pêcher plus régulièrement et avec votre propre équipement voici quelques informations.

Concernant la pêche aux leurres, si vous désirez taquiner les snakehead, il est préférable d’opter pour deux combos. Un premier plutôt léger d’une puissance de 10 à 30gr. Il est à réserver pour les stripped snakehead, et autres petits prédateurs en zones dégagées. Le 2e combo doit être capable de combattre un giant snakehead de 6 à 8 kg au milieu des branchages. On est donc dans du heavy voire extra heavy, de préférence en casting dans le but de pouvoir lancer le plus vite possible sur des poissons repérés.

Pour ce qui est des autres pratiques, nous vous conseillons également deux types d’ensembles. Un premier d’une longueur de 3m et d’une puissance allant jusqu’à 120gr. Ceci vous permettra de taquiner des poissons d’un poids inférieur à 30kg tout en gardant des sensations agréables au combat. Le deuxième ensemble doit avoir une puissance de 300gr pour une longueur de 2,4 à 3m. Vous pourrez ainsi combattre la majorité des espèces pouvant dépasser les 100kg. A noter que les pêcheurs thaïlandais, afin de combattre rapidement leurs prises, ont adopté des ensembles jigging en casting. En effet dans les fishing-parks contenant de gros poissons (Mekong catfish principalement), afin d’éviter que les prises n’aillent s’empêtrer dans les lignes des voisins, les pêcheurs n’ont d’autres choix que de ramener au plus vite leurs prises. Ces ensembles très puissants sont parfaitement adaptés pour travailler efficacement des poissons dont la moyenne tourne autour de 30 kg.

Pêche en eau douce en Thaïlande
Un ensemble multibrin robuste et le petit matériel pour pêcher au pain de mie.

Quelques adresses

Si l’expérience vous tente, voici quelques noms de centres de pêches intéressantes : Exotic Fishing Thailand, Guillham Fishing Resort, ou encore Jurassic Mountain Fishing Park pour les plus luxueux, Bungsamran qui est le plus connu pour ses Mekong catfishs, Palm Tree Lagoon qui propose un panel de 107 espèces de poissons, Green Field Valley Fishing Park, Elton View Fishing Park, IT monsters etc. qui offrent des prestations très intéressantes.

Les centres de pêche (ou fishing park) sont assez nombreux à présent et on en trouve dans quasiment toutes les régions de Thaïlande. Les prix vont de quelques euros à quasiment 200€ la journée. Cela s’explique par la qualité du site et du cheptel, mais également des services et matériel prêtés.

Il existe également de nombreux guides pouvant vous proposer des excursions dans le pays notamment pour le snakehead mais également ils peuvent vous guider dans les différents fishing-park. Ils vous donneront de précieux conseils qui vous feront gagner un temps précieux et peut être vous permettront de capturer le poisson de votre vie.

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