Depuis quelques années la pêche du barbeau a le vent en poupe, normal c’est un poisson particulièrement combatif qui procure de sacrées sensations ! La fraie est passée et il est l’heure d’attaquer les choses sérieuses.
C’était très certainement un signe, il y a maintenant plus de 10 ans que j’ai découvert la pêche au feeder et ma première s’est faite sur une pêche de barbeaux. Des touches d’une brutalité extrême, des combats dantesques ! C’est resté un superbe souvenir pour moi et je suis tombé amoureux de ce poisson de rivière. Dès que c’est possible, je m’attache à traquer ce poisson en quête de sensations fortes. Nous avons la chance en France d’avoir une bonne population de barbeaux notamment sur les rivières du bassin de la Seine Normandie, Adour Garonne ou encore Rhin Meuse. Nous avons de quoi nous faire plaisir !
Mais où sont les barbeaux ?
Ce poisson à barbillons vit dans les rivières aux eaux relativement fraîches et bien oxygénées, au fond graveleux-caillouteux à sable vaseux et au courant plus ou moins rapide, ce qu’on appelle la « zone à barbeaux », selon la classification de Huet (1949). Bien souvent, on prend ce poisson par hasard ou on se fait casser. Le barbeau est pourtant un des poissons les plus passionnants à pêcher : la touche est violente, le combat brutal et la recherche des meilleurs postes est extrêmement palpitante.
Bien souvent, il faut rechercher les « calmes » qui suivent un radier, c’est l’un des meilleurs postes. Les polarisantes peuvent vous aider à la localisation de ces zones plus profondes. S’il fait frais et peu ensoleillé, les barbeaux se tiendront dans la partie la plus calme du trou. Inversement, lorsqu’il fait chaud, ils auront tendance à se rapprocher des zones les plus rapides et fraîches. En l’absence d’alternance radier-mouilles, privilégiez de pêcher la zone à la limite de la veine d’eau principale.
Petite remarque, moins il y a de courant (à condition que l’eau soit toujours bien oxygénée) et plus il y a de fond, plus gros les barbeaux seront. Les petits se tiennent, eux, dans les courants.
Selon la saison, le choix du poste sera également différent. En début de saison, le barbeau préfèrera les postes bien oxygénés et avoisinant 1 mètre de profondeur. En fin de saison et en hiver, il se tiendra plus volontiers dans les zones plus profondes.
Un barbeau se mérite ! Comme de nombreuses pêches, il vous faut privilégier le lever et le coucher du soleil. Les après-midi trop chaudes sont rarement productives, hormis durant des journées nuageuses et fraîches.
Simple mais efficace !
Le barbeau est un rude combattant. Il est primordial d’avoir pleine confiance sur son matériel. Inutile de vous encombrer inutilement et personnellement, j’adhère d’autant plus à ce « crédo » compte tenu que je pratique cette pêche très souvent en itinérance.
Les indispensables :
- Une canne feeder adaptée au gabarit de votre rivière avec une bonne réserve de puissance
- Des feeders Gripper en 2-3-4 Oz
- Un nylon de 28 à 35/100 Guru Pulse Pro ou Korda TouchDown pour remplir le moulinet
- Du fluorocarbone Guru Pure ou Korda IQ2 de 25 à 32/100
- Des hameçons Super XS à œillet Guru en taille 8 ou 10
- Une paire de piques avec des supports Reaper Rest
- Un manche à épuisette avec la tête d’épuisette Duel 600 Specimen
Le montage barbeau en rivière
Depuis plusieurs années, j’ai fait le choix d’un montage libre. Compte tenu de la brutalité des touches, il n’est pas nécessaire d’avoir un montage auto-ferrant. De plus il est préférable d’avoir un feeder complètement libre pour 2 raisons :
- Le feeder ne restera pas sur la ligne en cas de casse,
- Le feeder pourra coulisser librement sur la ligne si celui-ci venait à s’accrocher dans un obstacle, évitant la casse à la touche,
C’est un montage simple, très rapide à réaliser et qui a toute ma confiance. Il peut permettre de faire face aux éventuels poissons bonus comme les carpes.
Différentes approches peuvent s’avérer payantes
Avec l’expérience, je me suis rendu compte qu’en fonction des rivières et des poissons présents différentes approches peuvent être mises en place. Tout dépendra de la population de barbeaux, de la taille des poissons et de la présence importante ou non de poissons blancs.
L’approche asticots/chènevis
Pour cette approche, il est nécessaire d’utiliser des feeders fermés. Ce type de feeder va permettre la libération des esches progressivement dans le courant. Il est préférable d’escher à l’hameçon un beau bouquet d’asticots. Vous pouvez partir sur 6-7 asticots pour avoir un maximum d’attractivité.
Cette approche est toutefois moins sélective. En effet, si vous êtes en présence de gardons et brèmes, ils n’hésiteront pas à venir jouer les trouble-fêtes. Il est également possible d’utiliser un maggot clip monté sur un cheveu. Cette approche se révèle être moins sélective sur la taille des poissons.
Le rythme de lancer doit être assez soutenu, soit un lancer toutes les 5 minutes. Dites-vous que si les barbeaux sont actifs ils ne se feront pas prier. La longueur du bas de ligne doit être ajustée en fonction du courant. Imaginez que votre bas de ligne doit venir se positionner dans la coulée où vos esches sont libérées.
L’approche farine/particules
L’amorce à barbeau ressemble à quelque chose près à une amorce à carpes, mais il ne faut pas oublier d’ajouter des particules. Les particules en question sont des pellets de différentes tailles (2-4-6mm) et d’arômes différents, du chenevis et du maïs. Je privilégie les arômes carnés type Halibut, Robin Red etc. Sa mouture est moyenne. Le mélange se doit d’être suffisamment collant pour durer au moins 10 minutes dans le feeder que l’amorce ne se disperse pas trop vite. N’hésitez donc pas à la mouiller comme si vous alliez en faire des boules, d’autant que les pellets vont s’imprégner d’eau. Serrez également bien le mélange dans votre feeder.
Il est important que votre amorce dégage pas mal de trainées huileuses, le choix de vos pellets est très important. Dans le cas contraire, vous pouvez toujours utiliser un boost carné, n’oubliez pas de tremper également vos esches avec eux !
Pour cette approche, mes hameçons sont montés systématiquement avec un montage cheveu. Le bas de ligne est en tresse ou flurocarbone. Au niveau des esches, on passe dans un autre monde. J’utilise cette approche pour essayer de sélectionner les plus beaux spécimens. J’opte pour une double bouillette en 16mm ou la combinaison un pellet de 14mm et une bouillette de 16mm. Cela a pour effet de décourager le menu fretin et de tenter les beaux sujets.
Les esches d’antan toujours aussi efficaces
Il n’y a pas si longtemps, beaucoup de pêcheurs pêchaient les barbeaux avec un morceau de gruyère à l’hameçon. On pourrait en rigoler aujourd’hui avec la multitude d’appâts qui existent mais je vous garantis que c’est formidablement efficace. D’ailleurs j’ai toujours la moitié d’un gruyère dans mon sac quand je pars pêcher le barbeau. Un cube de 1 à 2 cm de côté sera parfait sur un cheveu.
Préservez au maximum les barbeaux
J’entends par là que les barbeaux sont de rudes combattants, ils sont taillés pour le combat et pour vivre dans le courant. Ils ne s’économisent jamais pendant le combat. Ils sont très sensibles au manque d’oxygène et ne supportent pas vraiment d’être conservés en bourriche. C’est pour cette raison que je vous recommande vivement de remettre très rapidement ces poissons à l’eau après leur capture sans oublier la photo qui ne devra pas s’éterniser.
Mon fil, ma bataille…
Je lis très souvent sur les réseaux sociaux les aventures des pêcheurs lors de pêches aux barbeaux. Et très souvent, arrive un moment où il y a eu de la casse de bas de ligne… Je suis partisan de ne jamais perdre un poisson pour la raison de pêcher fin. La rivière est un milieu hostile, où les poissons sont dans leur élément. Je préfère assurer la prise d’un poisson et pourquoi pas le poisson d’une vie ou une très belle carpe que d’avoir utiliser un bas de ligne trop fin. Je vous assure que vous ne verrez pas de différence au niveau du nombre de touches.
Très intéressant, Merci !
Pourriez vous communiquer les schémas de montage?
Pour info: en Ariège et Grand l’Hérault, je pêchais le barbeau, dans les années 1960, au « cuquet »(petite crevette d’eau douce sous les cailloux) et à la ruche (larve d’une sorte de mouche, gros asticot gris sur le dos, avec des « pattes » de chenille).
On trouvait ce dernier en vente dans les commerces d’articles de pêche (je ne le trouve pas sur internet ! Si quelqu’un peut m’aider…)
Bonjour, vous pouvez utiliser un simple montage carpe, clip plomb pour votre feeder, un anti angle et votre bas de ligne. Restez simple
bjr a tous
je vais depuis de nombreuses années en Ardeche et je peche aux barbeaux qui peut me donner des tuyaux pour les pecher dans le Chassezac
mersi
Morceaux de fromage (gruyère), les barbeaux en raffolent !