Aspe : le poisson qui défie les idées reçues et vous étonnera à coup sûr

L’aspe (Leuciscus aspius) est un poisson d’eau douce méconnu qui mérite pourtant d’être exploré. Dans cet article, nous allons plonger dans l’univers de ce poisson intrigant et aborder son habitat, ses caractéristiques, son régime alimentaire, son comportement et sa pêche.

Caractéristiques physiques et morphologie

L’aspe est un prédateur de forme robuste qui présente un corps allongé, comprimé latéralement, un peu comme son lointain cousin le chevesne auquel il ressemble plus ou moins. Sa ligne latérale est composée de 64 à 76 écailles. Il possède une forte tête pointue, dotée de petits yeux, avec une grande bouche, puissante, orientée vers le haut comme la plupart des carnassiers qui chassent vers la surface, avec une mâchoire inférieure légèrement plus longue que la supérieure et dépourvue de barbillon.

Sa coloration est brillante avec un dos gris tirant vers le vert, parfois le bleuet, ses flancs sont jaunes argentés alors que son ventre est blanc. Il se différencie des autres cyprins par des nageoires pointues grises (comme la brème), parfois brunes, très rarement rougeâtres. La nageoire dorsale est courte, implantée à l’arrière des pelviennes et porte 11 à 12 rayons. En période de reproduction les mâles s’ornent de tubercules nuptiaux sur tout le corps.

Caractéristiques de l’aspe

  • Poids moyen: 5 kg
  • Taille moyenne: 70 cm
  • Taille record : 94 cm
  • Durée de vie: 15 ans

Habitat de l’aspe

L’aspe fréquente dans les cours d’eau courante, claire et oxygénée comme la zone à barbeaux. S’il préfère les grands fleuves il s’adapte fort bien dans les eaux calmes des étangs et des lacs. De ce fait il est fait l’objet d’alevinage par certaines fédérations pour sa pêche sportive. Poisson grégaire, il vit en bandes groupées jusqu’à l’âge de 4 à 5 ans avant de devenir solitaire. Il se nourrit essentiellement de menu fretin comme l’ablette et le rotengle, parfois de grenouilles ou de petits mammifères.

Répartition

L’aspe est un poisson originaire d’Europe centrale et son aire de répartition naturelle s’étend de l’est de la France à l’Ouest de la mer caspienne et du centre de la Finlande au nord de la Grèce. En France, même si on constate une nette progression de son implantation naturelle dans l’ouest de la France comme en Loire et plus récemment en Saône. Il colonise plutôt les affluents français du Rhin à partir des affluents allemands.

Reproduction

La période de reproduction de l’aspe se situe entre avril et juin, selon les conditions climatiques et la température de l’eau. Les mâles et les femelles se rassemblent en groupes sur des sites de frai spécifiques, généralement des zones de courant rapide avec un fond de gravier ou de sable.

Les femelles pondent entre 50 000 et 200 000 œufs, qui sont fécondés par les mâles en libérant leur laitance. Les œufs, de couleur jaunâtre, adhèrent aux pierres et aux plantes aquatiques grâce à leur enveloppe collante. Le courant les disperse sur une large zone, augmentant ainsi les chances de survie des futurs alevins.

Les œufs éclosent en 6 à 10 jours, et les alevins grandissent rapidement, se nourrissant d’abord de plancton et de petits invertébrés avant de passer à un régime alimentaire carné. L’aspe atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de 3 à 4 ans et peut vivre jusqu’à 12 ans, voire plus dans certaines conditions.

Régime alimentaire et comportement de prédation

Carnivore opportuniste, l’aspe se nourrit principalement de poissons plus petits, comme les gardons, les ablettes et les jeunes carpes, ainsi que d’insectes aquatiques et de crustacés. Il est également connu pour sa vitesse et son habileté à sauter hors de l’eau pour attraper des oiseaux ou des petits mammifères se trouvant à la surface de l’eau ou à proximité.

L’aspe chasse principalement à l’affût, se camouflant dans la végétation ou près du fond avant de bondir sur sa proie avec une rapidité fulgurante. Ce comportement de prédation en fait un redoutable prédateur dans son écosystème, contribuant à réguler les populations de certaines espèces.

Comportement et mode de vie

L’aspe est un poisson principalement solitaire, bien qu’il puisse parfois être observé en petits groupes, en particulier pendant la période de reproduction. Il est actif principalement pendant la journée, et se montre particulièrement vif et énergique durant les heures les plus chaudes, lorsque les insectes et les petits poissons sont également plus actifs.

En matière de comportement territorial, l’aspe n’est pas particulièrement agressif envers ses congénères ou les autres espèces de poissons. Toutefois, il défend son territoire de chasse et peut devenir compétitif lorsqu’il s’agit de se nourrir ou de trouver un partenaire pour la reproduction. En hiver, l’aspe devient plus léthargique et se retire généralement dans des eaux plus profondes et plus calmes, où il conserve son énergie en attendant le retour des températures plus clémentes.

Pêche de l’aspe

La pêche de l’aspe est encore très confidentielle et se pratique essentiellement aux streamers entre Angers et Orléans avec Maxime LONGEAUX et d’autres aux leurres comme Thierry NGUYEN ou Lionel Guirado, spécialiste de la pêche de l’aspe sur la Loire.

7 commentaires

  1. Bonjour à tous. Ce jour en haute Saône dans la Saône j’ai pêcher mon premier aspe et donc je vous en fais part parce que j’ai été plus que surpris de ramener ce poisson donc je ne connaissais absolument pas l’existence et idem pour les pêcheurs qui se trouvais près de moi. C’est seulement au bout de 1 heure de recherche sur le net que j’ai obtenu ma réponse. J’ai 35 ans et je peut vous assurer que se poisson ne se trouvait pas dans la Saône au paravent ! 5k900 82cm. Si vous souhaitez obtenir une photo n’hésitez pas ! Merci pour votre site et ces informations. Cordialement Florent

    1. bonjour florent j’ai egalement pris un aspe sur la saone au poisson nageur de surface formidable combattant qui m’a completement tordu mes triples peche secteur de JUSSEY 70500.dans quel secteur precis as tu pris ton aspe? merci de ta réponse Luc Mathieu

    2. Bonjour Florent
      J’ai lu votre témoignage par hasard. Je peux vous confirmer la présence d’ASPE dans la Saône vers Beaujeu. Ce jour (15/05/2021) j’ai rencontré un couple de pêcheur qui ont capturé deux poisson d’environs 60 cm…

  2. bonjour
    j’en ai attraper deux environ 15-20 cm l’an dernier au mois d’avril dans le sud de la France vers Avignon, donc il descend a priori.
    amicalement

  3. Bonjour , comme de pecheurs alsacien on n’a jamais pris d’aspe avant les années 1990 ,ils sont arrivés par le rhin suite a la création d’un canal en Allemagne reliant le Main et le Danube . C’est un prédateur de surface donc un gros chasseur d’ailette et la ou il passe les ailettes se raréfient dangereusement. Je pense que comme beaucoup de poisson non indigènes quand il apparaît il créé de gros problème, à mon avis on devrait le considérer comme nuisible plutôt que de l’aleviner a tour de bras car il va vite entrer en concurrence avec les autres carnassier ,nous on constate déjà une grosse baisse des prises d’ailettes et par ricochet de sandre et de brochet.

    1. Bonjour, vos conclusions sont plus que hâtives. Ici dans le Maine et Loire, l’aspe est très bien représenté, après une explosion de la population de ce dernier il y a 5-6 ans, la population semble se stabiliser. Eet à son arrivée, comme maintenant, aucune baisse de population d’ablettes n’a été constaté…

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