Vous le savez le brochet est un chasseur à l’affût qui utilise son environnement pour se camoufler dans les obstacles ou la végétation dans l’attente du passage d’une proie potentielle. Le début de saison est sans conteste une période propice pour aller titiller maître Esox au spinnerbait.
Le spinnerbait fait remarquablement le job pour peu que l’on ne le considère pas comme une simple cuillère avec une technique atone relevant du lancer-ramener, car c’est un leurre beaucoup plus polyvalent que l’on pourrait le croire. Certes le marché français a été longtemps à la traîne en ne proposant que des produits d’un grammage ne répondant pas toujours à toutes les configurations rencontrées. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et l’on trouve des modèles pouvant évoluer dans des zones beaucoup plus profondes. Néanmoins rappelons ici qu’il est assurément le leurre le plus efficace à proximité des bois morts et des zones végétatives.
Un peu de techniques !
Le powerfishing est une technique de recherche rapide d’un carnassier actif, le spinnerbait a manifestement un rôle à jouer notamment en raison des vibrations qu’il émet, des couleurs utilisables et de son potentiel d’action même quand le leurre est en descente car les palettes s’activent. Globalement, le spinner est efficace dès qu’il touche l’eau ce qui est quand même un avantage, non ? On utilisera dans ce cas un modèle entre 3/8 (10.63 grammes) et 1/2 oz (14,17 grammes environ). Je vous laisse le soin dans les nombreux produits proposés de trouver le spinner de votre choix en prenant en compte que l’on peut jouer sur les palettes, car certaines ont une forme allongée (willow) émettant plus de flash que les formes rondes (colorado). Le nombre des palettes est généralement de deux mais certains modèles en possèdent quatre, le tirant dans ce cas est un peu trop prononcé pour une pêche rapide.
Le free falling
C’est une technique pour aller débusquer le carnassier au milieu des obstacles notamment dans les bois immergés, les frondaisons, les éboulis, une végétation dense. Lancez votre leurre à ras de l’obstacle en contrôlant sa descente car c’est souvent à ce moment que se produit la touche, le spinner sera ramené lentement jusqu’à fleur d’eau avant de prospecter de nouveau à quelques mètres. Cette technique s’apparente à ce que l’on peut mettre en œuvre avec un shad monté en texan ou un jig avec un plus : la forte émission de basses et hautes fréquences des palettes qui ne laisse pas indifférent un carnassier posté. Les modèles de spinnerbait d’une ou de deux palettes colorado sont les plus adaptés à cette pêche subtile où bon nombre de leurres ont du mal à se frayer un passage sans encombre dans ces pièges incommensurables. Une grosse palette ralentira la chute du leurre et on privilégiera les modèles également autour de 15 grammes, il ne s’agit pas d’assommer le carnassier rencontré !
Le slow rolling
Une autre technique qui a fait ses preuves sur les gros carnassiers : le slow rolling. Plus simplement pour ceux qui ne sont pas anglophones, une pêche lente sur le fond assez simple à mettre en œuvre mais qui demande néanmoins du doigté pour que l’évolution du leurre se fasse bien à la profondeur requise. En somme, il suffit de régler la vitesse de récupération au regard des sensations transmises par la canne : on n’est pas là pour creuser des sillons dans le fond et désherber, mais pas davantage pour balader son leurre entre deux eaux. Pas simple c’est vrai, mais un bon rythme de récupération n’est pas spécifique pour optimiser son spinnerbait, c’est valable pour un shad, un poisson nageur et même un poisson mort. Il s’agit là, non pas d’une technique spécifique qu’est la pêche au spinner, mais d’une des bases essentielles de la pêche aux leurres.
Le spinner pour quoi faire ?
Le spinnerbait est pour ainsi dire un couteau Suisse ! Non pas parce qu’il est possible d’ajouter de l’emmental sur l’hameçon, mais il a de multiples facettes. On peut ainsi changer les palettes, opter pour des palettes allongées (willow) ou de forme ronde (colorado), en changer le nombre, ajouter des billes bruiteuses appelées dans le jargon rattles, modifier les jupes, jouer sur les couleurs. Infernal ce leurre ! Bien sûr, les aficionados ajoutent souvent un shad sur l’hameçon du spinner muni d’un trailer, qui est un hameçon chance car de nombreuses tapes ne sont pas concrétisées. Le trailer ou trailer hook pour être précis est un hameçon supplémentaire à gros œillet ajouté sur l’hameçon du spinnerbait pour les touches dites courtes.
Il n’y a pas de règles absolues concernant les associations de couleurs, jupe clair et shad foncé ou inversement, worm, shad finesse, créature : toutes les variantes sont possibles selon le souhait du pêcheur, c’est pourquoi son potentiel est immense.
Matos en adéquation
Les cannes sont généralement d’action regular couvrant une plage de puissance de 20 à 60 gr pour l’association avec une tresse, ou regular-fast quand on utilise un nylon d’au moins 30 centièmes. La tresse ayant moins de souplesse, elle a ses inconditionnels dans cette technique mais elle est rarement inférieure à un 17/100e. Dans tous les cas le bas de ligne sera en fluorocarbone afin de résister à l’abrasion quand il touche les obstacles ou les pierres. Prenez en compte qu’il faudra extirper des obstacles le carnassier et pour cela il faut compter sur la résistance du bas de ligne rarement inférieur à un 60/100e. Spinning ou casting ? Une affaire de goût selon moi, mais dans l’utilisation de spinnerbaits dont le poids serait supérieur à 40 grammes, une canne casting semble mieux appropriée car les moulinets à tambour fixe souffrent davantage sur des leurres conséquents. Un mot sur le trailer : évitez de le laisser monter quand il est pourvu d’un shad ou d’un worm car la plupart des leurres souples aujourd’hui ont des attractants à cœur qui ont la fâcheuse tendance à oxyder les hameçons, c’est d’ailleurs valable pour toutes vos têtes plombées, qu’il s’agisse de pêche linéaire ou en verticale. Désagréable de retrouver son montage avec un hameçon bouffé par la corrosion. Le mieux est de replacer dans sa pochette hermétique le leurre souple utilisé pour un prochain usage.
Il est beau mon spinnerbait !
Le marché actuel et les produits proposés couvrent sans problème toute les utilisations de ce leurre en rien miracle (ça n’existe pas !), mais dont les caractéristiques techniques et les nombreuses possibilités sont assurément un atout dans les pêches dites modernes. Son attractivité naturelle, son pouvoir de séduction ne laissent jamais un carnassier indifférent. Un leurre approprié pour l’ouverture, simple à mettre en œuvre et pas exigeant en termes de technique puisque le simple « lancer-ramener » convient. Le spinnerbait a sa place dans votre boîte de leurres pour l’ouverture.
Un Bon article, mais hélas farci de mot anglais. Nous au Québec nous nous battons pour la préservation de notre langue pendant que la France sombre doucement dans le snobisme de la langue anglaise.
Un fait rigolo les Français inventent même de mots anglais « No kill» en France «Catch and release» aux USA, remise à l’eau au Québec.
Ne croyez surtout pas que je suis frustrer, je parle trois langues couramment, français et italien à la maison et anglais au travail. Bientôt vous comme les gens de la Louisiane pour vous le Français ne sera plus qu’un souvenir.
Salutation et au plaisir de lire votre réponse.
J-P