Les limitations de déplacement du mois de mars et avril 2021 ont été pour les pêcheurs l’occasion de se repencher sur les boîtes de leurres en attendant l’ouverture du brochet au 1er mai. Toutes les stratégies pêches se sont échafaudées dans leur tête. En manque de nature et d’évasion, ils se sont replongés dans les boîtes de leurres, certainement la meilleure façon de se projeter vers les sorties futures.
Constituer une boîte cohérente pour attaquer la saison est la chose la plus importante. En fonction de chaque milieu, certains leurres conviendront mieux que d’autres. Il est donc important de faire le bon choix. En début de saison, les brochets sont relativement hauts dans la couche d’eau. Ils sont derrière les poissons blancs regroupés pour la reproduction et profitent de cette belle opportunité pour se refaire une santé. Les grenouilles dans les herbiers de bordure sont également des cibles privilégiées. La constitution de la boîte de leurres va donc se faire en fonction du milieu que le pêcheur va choisir de prospecter et en fonction des envies particulières du pêcheur, comme par exemple pêcher avec des gros leurres. Pour le pêcheur du bord il est important de rationaliser son matériel car il n’a pas un choix extensif, contrairement au pêcheur en bateau ou en float-tube qui peut multiplier les options de pêche et le matériel embarqué.
Option Big Bait
Quand on parle Big Bait, certains pensent tout de suite à des leurres de 200g, j’avoue que si ce type de leurre est utilisable quand on pêche en bateau, car il est possible d’alterner les techniques et de se reposer un peu les bras, ce n’est guère envisageable pour la majorité des pêcheurs du bord sur une longue durée. Il est vrai que parfois cela fait la différence, mais ce sera plus en hiver. En ce début de saison des leurres entre 12 et 20 cm sont de la bonne taille. Pour constituer votre boîte de leurres durs, l’idéal est de pouvoir disposer des leurres suivants : Swimbait, Jerk, slider.
Au sein de ces 3 familles de leurres, il y a de nombreuses variantes. Dans les swimbaits qui fonctionnent très bien on retrouve le Rapala Peto qui a une très forte vibration et fait se déplacer les poissons de loin, le Spro BBZ Junior est lui par contre beaucoup plus fluide avec une vibration plus douce, il est également redoutable. Ces deux leurres sont parfaitement complémentaires et idéaux pour passer au-dessus des herbiers. Pour les jerks il y a l’incontournable Buster Jerk de Strike Pro, l’animation par une série de jerks fait claquer sa grosse bille qui n’a pas son pareil pour déclencher l’agressivité des brochets. Dans certains milieux trop pêchés cela aura l’effet inverse de caler le poisson, alors si vous avez des jerks silencieux comme le Rapala X-Rap Haku, n’hésitez pas vous serez bluffés par leur efficacité. Il a la particularité de pouvoir être animé au moulinet, ce qui rend la pêche extrêmement confortable. Le Salmo Slider est également un incontournable.
Côté des leurres souples, quelques shads, quelques virgules et quelques créatures en taille 12 à 18 cm seront parfaits, des têtes plombées de différents grammages prêtes à être enfilées, un peu de tresse acier pour monter les triples, des triples voleurs en taille 4 et 2 VMC 7548. Pour les milieux encombrés on optera pour des montages texans.
Pour terminer votre boîte un peu de métal sera bienvenu avec deux gros spinnerbaits, une ou deux ondulantes et tournantes. Ces dernières même un peu passées de mode auprès des pêcheurs restent des leurres très efficaces et sous employés.
Option polyvalence pour l’ouverture
C’est souvent ce choix qui est retenu par la grande majorité des pêcheurs en début de saison, lors de la reprise de contact avec les brochets. Ce choix est loin d’être illogique, c’est une reprise de la pêche tout en douceur, avec un matériel confortable qui permet au pêcheur de se faire plaisir tout en retrouvant les bonnes sensations. Retour à la nature et contemplation du milieu. Un ensemble permettant de passer une gamme de leurres de 15 à 50g sera tout à fait approprié. Inutile de penser à la pêche light en début de saison car les perches ne sont pas encore actives. Il faudra attendre la fin juin pour les voir se mettre en activité. Bass et sandres ne seront pas encore sortis de la reproduction, il faudra sagement les laisser tranquille. Ne reste que le brochet comme adversaire.
Les leurres souples sont des passepartouts dans les herbiers, montés sur les VMC 7346 BS (texan lesté à palette) ils n’ont pas leur pareil pour déclencher les attaques en milieu encombré sans accrocher. La nage du leurre souple couplée à la vibration et aux éclats de la palette déclenche systématiquement l’attaque des poissons en poste. La palette, ce petit morceau de métal qui tourne la tête au brochet est un outil indispensable dans votre boîte de leurre. Elle peut se trouver sous les formes très connues que sont les cuillères tournantes ou ondulantes, mais aussi additionnée à d’autres leurres. On la retrouve déclinée en anti herbe avec les spinnerbaits, additionnée aux hameçons texans, montée sur les triples comme le VMC 7548 BD pour être couplée aux leurres durs. La palette peut tourner ou être simplement utilisée sans émerillon pour faire varier la nage du poisson nageur.
Le shad à palette est quant à lui un montage à part. En fonction des animations que l’on souhaite réaliser, la palette sera montée différemment. Pour une animation par tractions ou de haut en bas, il suffit de couper la caudale du shad et de la remplacer par une palette. En fonction du grammage de la tête plombée on aura une descente plus ou moins rapide. Pour une animation en linéaire au-dessus des herbiers on montera la palette sous le ventre du shad en laissant la caudale. On joue ainsi sur la vibration de la caudale, de la palette, sur les éclats lumineux de la palette et la masse visuelle du shad.
Les leurres durs sont incontournables dans la pêche du brochet, si le métal coule, le plastique flotte ou coule, les poissons nageurs eux possèdent 3 densités. Ils ont la capacité de se tenir suspendus dans la couche d’eau. Cette option qu’aucun autre leurre n’a, rend fou les brochets les plus curieux. Par eau claire, il arrive très régulièrement de voir les brochets suivre, une pause, le leurre s’immobilise, le pêcheur le fait vibrer et le poisson s’en empare. Ce sont des instants magiques.
Affrontez les premiers herbiers
Quand on parle herbiers, tout le monde pense naturellement texan, jig, grenouille. D’autres solutions existent notamment avec les poissons nageurs et les leurres métalliques. Si l’herbier n’est pas au raz de la surface les poissons nageurs flottants conduits canne haute sont très efficaces, car peu de pêcheurs osent les utiliser dans ces milieux. Un petit swimbait conduit juste sous la surface fera craquer les poissons en poste. Un jerk flottant est aussi très efficace. Il suffit de le faire descendre dans chaque trouée, lorsque le leurre arrive en butée de l’herbier il suffit de le laisser remonter. C’est souvent au moment où le leurre perce la surface que l’attaque se produit. Pour le métal dans les herbiers spinnerbaits et chatterbaits n’ont pas leur pareil pour se frayer un chemin dans les nénuphars, alors il ne faut surtout pas hésiter à s’en servir !
Les bons postes pour le brochet en début de saison
- En rivière et fleuve : les obstacles, les variations de profondeurs, les bordures, les arrivées d’eau.
- En plan d’eau : les structures, les bordures, là où se trouvent les poissons blancs.
Le brochet s’est reproduit et est en train de reprendre des forces, il suit son garde-manger comme tout au long de l’année. Les bordures ensoleillées peu profondes montent plus rapidement en température, ce qui permet au brochet une digestion et une assimilation plus rapide de ses proies. En cette période de l’année, les bordures grouillent de vie, alors il ne faut surtout pas les oublier. Pour qu’un leurre soit efficace, il faut l’utiliser là où il y a du poisson !
Le choix des couleurs de leurres
Difficile de rester raisonnable tellement les fabricants sont capables de faire des prouesses techniques. On en arrive souvent à faire de la collectionnite tellement les leurres sont jolis. Les poissons nageurs sont devenus de vrais petits bijoux au fil du temps, mais si on se veut raisonnable, il est tout à fait possible de se satisfaire de quatre coloris. Le blanc est pour moi une valeur sûre, le coloris flanc argent dos noir ou bleu est également une référence pour le brochet. Après viennent deux autre coloris ; il faut une couleur agressive, ça peut être orange ou firetiger et un coloris ghost transparent. Pour les leurres souples le blanc, le naturel et lemon-chartreuse couvrent la plupart des conditions.
En fonction des lieux de pêche, de la couleur des eaux, certains leurres et certaines couleurs se démarquent particulièrement, discutez avec les autres pêcheurs et observez. Car même avec les meilleurs leurres, si vous pêchez là où il n’y a pas de brochet, vous n’y arriverez pas. Pensez poisson avant tout ! Où vont se trouver les brochets ? Là où la table est bonne, là où ils vont pouvoir intercepter leurs proies. Inutile de pêcher loin, les brochets sont là, dans vos pieds. Avec ces réponses, vous regarderez la rivière ou le lac différemment. Alors bonne ouverture, respectez vos prises et remettez-les à l’eau dans de bonnes conditions !
Le petit matériel du pêcheur de brochet
- Une épuisette large à mailles caoutchoutées.
- Une pince à bec long et une pince coupante pour sectionner un hameçon mal piqué.
- Un coupe fil.
- Une lime pour les hameçons.
- De quoi faire une tête de ligne anti coupe : Fluorocarbone 0.80mm minimum, acier ou titane.
- Une bobine d’acier tressé pour les triples voleurs.
- Quelques triples de rechange.
- Un tube de cyano
- Un briquet