L’ouverture de Dame Fario approche. Alors pour ceux qui veulent franchir le pas cette année, quel matériel prendre pour le lancer ? C’est la première question que l’on se pose lorsque l’on veut commencer à la truite. Avec quelques précisions, comme : petite rivière peuplée de petites farios ? Grandes rivières de piémonts peuplées de sujets de quelques centaines de grammes à plusieurs kilos ou bien encore, grands lacs ? Et surtout comment souhaitez-vous pêchez la truite ?
De ces questions découlent donc les différentes caractéristiques des cannes, moulinets et fils que vous adopterez. Idéalement vous monterez en puissance en fonction de ce que vous passerez du ruisseau (12°/°° à 16°/°°) pour monter jusqu’à la tresse de 10-15kg pour les lacs de montagne. Vous avez dit : « Trop gros ? », mesurez vous aux cristivomers de certains lacs de montagne, c’est parfois juste assez… et encore, prévoyez du frein, beaucoup de frein.
Ruisseaux et torrents… enchanteurs à l’ultra léger
Quoi de plus bucoliques qu’une sortie à remonter de petits ruisseaux, à traquer Dame Fario, pierre après pierre, branche après branche ?
Bien souvent dans cette configuration, le ruisseau ne fait que quelques dizaines de centimètres de large parfois jusque deux, voire trois mètres maximum. Dans ces conditions, les eaux peuvent être assez rapides et limpides, comme en montagne, voire plus lentes, comme en plaine. L’ultra léger s’impose donc. La plupart des cannes proposées dans le commerce oscillent entre 1m60 et 1m80 pour une puissance allant jusque 5gr. Personnellement, j’utilise une ancienne Dam d’1m10 environ et j’avoue que j’aurais du mal à passer à une canne plus longue. Couplez ce type de canne avec un moulinet le plus léger possible. La plupart de ceux proposés pour l’ultra léger pèsent entre 160 et 245gr. Pour la récupération visez aux alentours des 60 cm par tour. A vous de voir en magasin lequel se place le mieux sur votre canne et comment l’ensemble s’équilibre. Vous pouvez aussi en fabriquer une à partir de blanks spécialement conçus pour cela, voire un scion de canne à coup. Veillez dans ce cas à la souplesse en pointe : les leurres en ultra léger pouvant peser moins du gramme.
Côté fil, je n’utilise jamais de tresse. Dans les diamètres les plus fins, cette dernière casse comme du verre au moindre contact avec un rocher. Et en torrent, ce n’est pas ce qui manque. J’utilise donc du 16°/°° car dans mes eaux les pièces de 2 à 3 kilos sont possibles. Dans les plus petits torrents de montagnes, du 12°/°° fait foi car les prises dépassent rarement le kilo et la finesse est de mise. J’ai adopté le Siglon V Cristal ou l’Asso Magic Red. Deux nylons au top ! Jaugez l’action de votre canne avec des fils si fins. Une canne trop raide peut favoriser les casses.
Pour les leurres, impossible de vous citer tous ceux du marché tellement il y en a… Prévoyez simplement les classiques tournantes comme les Mepps Aglia 00 ou 0 ou l’excellente Streamepps (Pour cette dernière la canne devra pouvoir l’expédier, car elle ne pèse pas 1gr.)
De nombreuses marques proposent également de minis poissons nageurs, comme l’inévitable Rapala CD 5cm coulant ou flottant, le Yo-Zuri Pin’s Minnow ou bien encore l’Adam’s Jerkbait 50 SP-SR. Ce dernier est véritablement indispensable dans votre boite, car il a une très bonne action et nage tout de suite à la récupération, deux points primordiaux en eaux rapides. N’oubliez pas non plus les virgules et les shad ! Peu de pêcheurs y pensent, ils sont alors d’une incroyable efficacité !
Pour l’armement des poissons nageurs, rien de mieux que deux simples « in-line » et sans ardillon (Smith, Owner, VMC entre autres en proposent pour ces pêches fines). Vous pourrez décrocher vos truites beaucoup plus rapidement sans les traumatiser outre mesure.
Oubliez les agrafes pour attacher vos leurres par contre, une boucle de type « Rapala » est tout à fait adaptée.
Rivières de piémonts et de plaine, même combat
Ces derniers cas de figure demandent logiquement un matériel un peu plus puissant et plus grand. Dans ces secteurs, les dimensions sont revues à la hausse en toute chose : débit, largeur, superficie et taille des poissons. Vous pouvez bien entendu garder aussi votre ensemble UL. Il permet de présenter des leurres que d’autres pêcheurs n’utilisent pas.
Les cannes de 2m à 3m30 rentrent idéalement en jeu et les moulinets en taille 2500/3000 également. Ici, vous pourrez rencontrez des truites de moins d’un kilo à plusieurs kilos, il faut savoir s’armer correctement.
Vous pouvez tout à fait prendre une canne à mort manié pour pêcher aux leurres, vous vous y retrouverez. Ainsi, une 10-20 gr pour 2m40 à 3m30 couvre toutes les possibilités en rivières. Qu’elle ait une largeur de quelques mètres à plusieurs dizaines, comme on peut le voir en piedmont ou en plaine.
Côté moulinet, là aussi, il faut surtout regarder la récupération, car il est assez désagréable de mouliner comme un « dératé » faute de ratio adéquat. Un moulinet d’environ 90 cm de récupération est parfait. Peu importe le modèle ou la marque, toutes en proposent, faites donc selon votre budget et regardez toujours l’adéquation de l’ensemble « canne/moulinet » avant d’acheter.
Côté fil, là, les choses se précisent, car la tresse peut rentrer en jeu. Sa sensibilité peut être recherchée sur les coins profonds comme on peut en trouver dans certaines rivières coincées au fond d’un canyon, ou tout simplement parce que cette dernière est assez large et les lancers plus lointains. Dans ce cas, veilliez à deux choses.
Un diamètre peu important. Le courant aura tôt fait d’emmener trop rapidement votre leurre, ce qui empêchera inévitablement le poisson d’attaquer. Entre 8 et 10°/°°selon les marques, vous avez largement de quoi faire.
La tresse est beaucoup plus visible que le nylon. Prévoyez donc un bas de ligne adéquat. J’utilise du fluorocarbon entre 15°/°° et 22°/°° selon les sujets rencontrés. Une brassée d’1m à 1m50 suffit. Les agrafes peuvent par contre entrer en jeu. Veillez surtout à ce qu’elles soient les plus discrètes possibles sans altérer la nage du leurre. Les simples agrafes comme les Powerline « Easy Clip » ou « Lure snap » ou Decoy « Spiral snap » font l’affaire.
Pour les leurres, bien entendu, toutes les marques en proposent et à tous les budgets… J’emporte toujours mes leurres pour l’ultra léger pendant ces parties de pêche. Ils couvrent certaines situations que les leurres pour les pêches légères à mi-lourdes (gros sujets) ne peuvent couvrir (Présence de petits vifs ou jeunes vairons par exemple).
A titre d’exemple, je ne sors jamais sans mes tournantes Mepps Aglia N°1, mes cuillères ondulantes Abu Garcia Toby 7gr ou Mepps Syclops en 5 et 12gr. Mes poissons nageurs pour l’UL participant également au combat.
La bombette, une autre solution pour les lacs
Qui dit « truite » dit parfois « petits appâts », et qui dit « lac » dit aussi « longue distance ». Couplez les deux et un dilemme se pose : comment lancer de petites imitations de quelques grammes à plusieurs dizaines de mètres ? » La réponse nous est apparue en France, il y a pratiquement vingt ans si mes souvenirs sont bons, c’est la bombette.
La bombette est une sorte de flotteur en plastique ou mousse en forme de goutte d’eau allongée avec un tube plastique en tête.
Ici, une canne vraiment spécifique doit être employée. Ses caractéristiques primordiales doivent être une bonne sensibilité et une longueur permettant de lancer loin. Une bombette une fois dans l’eau ne pèse pratiquement plus rien. Elle ne tire pas sur le scion et ce dernier, si sensible, ne doit plus obéir qu’à la touche du poisson.
Le montage est relativement simple. La bombette coulisse librement sur la ligne mère stoppée, soit par un stop-fil classique, soit par un ressort amortisseur. Ce dernier est un peu plus long à mettre en place cependant. Le tout est raccordé à un triple émerillon à agrafe. Car une bombette et son appât génèrent beaucoup de vrillage sur la ligne. Le triple émerillon limite grandement cela et permet à la ligne de garder toutes ses propriétés de résistance mais aussi d’éviter les emmêlements.
En revanche, le bas de ligne est long, voire très long : de 2m à un peu plus de 3m. Cette longueur génère donc des cannes longues : entre 3m20 et 4m50. Il vous faut donc un peu de place pour pêcher. Choisissez-la avec une puissance allant de 5 à 40gr.
Concernant les bombettes, il en existe une sacré variété ! Car à chaque étage de nage, sa bombette ! Flottante, semi-plongeante et plongeante. Mais les Italiens, fervents pêcheurs à la bombette, les classent également en fonction de l’emplacement du lest dans la bombette (Ils utilisent le terme « affondenti » et même une numérotation pour cela). Vous pourrez ainsi trouver des bombettes plongeantes avec des vitesses d’immersion différentes (Affondenti, super affondenti, extra-affondenti…). Plus le lest est en queue, plus votre bombette coulera en s’éloignant de vous. C’est ainsi une des seules pêches où vous gagnez en distance après le lancer !
Pour le lancer justement, freinez votre montage avant son arrivée dans l’eau. La bombette étant en tête lors du vol, votre montage adopte une forme de « V ». La première branche de ce « V » étant la ligne mère, la pointe, la bombette et la dernière branche, votre bas de ligne. Lorsque l’ensemble touche l’eau vous pouvez vous imaginer le résultat si vous ne freinez rien, d’autant plus quand vous n’avez pas d’émerillon triple et une ligne bien torsadée. Un mètre ou deux avant l’impact posez votre doigt sur la bobine en accompagnant avec la canne. Votre « V » va alors devenir un simple tiret ! Lorsque votre bombette coulera en s’éloignant, tirez sur votre ligne de temps à autre pour éviter que votre bas de ligne ne se prenne dans le corps de ligne qui est entrainé par la bombette. Comme à l’anglaise, immergez votre ligne avant de récupérer pour éviter que l’ensemble ne remonte trop vite en surface, car une bombette est sujette à ce phénomène.
Ainsi, cette technique n’a pas son pareil pour présenter de petits appâts à des groupes de truites éloignées. Une bombette flottante ou un Buldo pourra même vous permettre de présenter des insectes en surface, une semi-plongeante et une plongeante, un vif ou des leurres.
Pour le moulin, une taille 2500/3000 fait également l’affaire. Nylon et tresse peuvent être complémentaires, c’est à vous de choisir. Et pour le bas de ligne, le fluorocarbon est le bienvenu !
Ainsi, selon les zones que vous pêcherez, adaptez votre matériel. La pêche de la truite est une quête passionnante et les surprises nombreuses ! Bonne ouverture !
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excellents articles;clarté des explications bravo.
Merci à vous Alain. Un plaisir de lire ça, c’est pour cette raison que je fais ça.
Bonjour,
Tout d’abord excellent article, vous parlez de l’asso magic red, cependant connaissez-vous l’asso ultra low strech et s’il est un bon nylon pour la truite à l’UL ?
Site complet contenant de précieux conseils
Bonjour Yann, hélas non, je ne connais pas, gardant le Magic Red. Mais étant estampillé « Asso » je ne pense pas qu’il soit mauvais. Il a d’ailleurs une très bonne resistance sur le papier. Encore une fois, à vous d’essayer et de voir s’il vous convient.
Donnez moi d’ailleurs votre avis et je testerai la chose.
Bonne continuation