En 10 ans, le matériel a beaucoup évolué dans la traque des spécimens à la grande canne et, il est désormais possible pour tout un chacun de prendre un poisson de 20 kg avec un matériel abordable, en respectant quelques règles de base pour éviter la casse.
Montage très gros poisson
Après avoir choisi un modèle de canne « specimen » parmi l’offre pléthorique que nous proposent les grandes marques d’articles de pêche à l’heure actuelle, il faut monter un élastique qui va permettre de combattre le poisson recherché. En se fixant un objectif raisonnable pour commencer de prendre par exemple un esturgeon de 20 kg sur un plan d’eau ouvert, sans obstacles, il va falloir partir sur un élastique creux de 4mm avec une ligne en 30/100. Pour le montage de l’élastique, il faut absolument proscrire le montage par l’intermédiaire d’un cône ou d’un pull bung. Ceux-ci peuvent remonter à l’intérieur de l’élément dans lequel ils sont fixés sous la traction d’un gros poisson, et faire littéralement exploser le kit en plusieurs morceaux. L’utilisation d’un strippa est donc préférable pour réaliser un montage plus sécurisant pour la canne et également beaucoup plus maniable pour ce type de pêche. L’élastique creux possède un coefficient d’allongement très important et peut s’étendre de sept ou huit fois sa longueur, il est donc nécessaire de disposer d’un système qui permet de jouer sur sa longueur au cours du combat pour épuiser le poisson. Aujourd’hui, deux systèmes sont utilisés pour ça : le pull-bung et le strippa. Sans revenir dans les détails abordés dans le numéro 27 d’ 1Max2Peche, il faut quand même rappelé que le pull-bung est un cône, traversé par l’élastique, et prolongé par un tube qui permet de réduire la longueur de l’élastique pendant le combat. Ce dispositif est très pratique sur des pêches de « petits poissons », pour les cannes qui ne sont pas équipées de strippa mais constitue un risque de bris de canne, dès lors que l’on monte en diamètre d’élastique et de ligne pour s’attaquer à des poissons plus gros.
Choix du poste
Pour s’attaquer sérieusement à des spécimens et mettre toutes les chances de son côté pour battre son record, il faut déjà choisir le bon poste où s’installer. Un esturgeon de 20kg ne se combat pas de la même manière qu’une carpe de 5kg ! Un poisson de cette taille peut prendre le large et il est impossible de contrer son rush de manière autoritaire. Le choix du poste doit se faire en tenant compte de la puissance du poisson à combattre, en s’éloignant des obstacles les plus évidents tels qu’un arbre dans l’eau, un aérateur, le moine de l’étang… La digue est souvent un bon choix puisque l’on ne doit pas y trouver d’arbres et il sera possible de se lever pour suivre le poisson dans une zone dégagée et ainsi augmenter ses chances d’amener ce record tant espéré à poser pour la photo. Ensuite, l’installation en elle-même doit permettre de se lever rapidement de la station sans s’accrocher au filet à déboiter ou se mettre les pieds dans un fourreau ou une boîte d’appâts posée au sol. Ainsi, après avoir ferré un spécimen, le mieux est de se lever rapidement de la station et de se positionner sur la berge, accroupi sur la canne. Cette position permet d’abaisser le centre de gravité et de tenir la canne à deux mains, dans une position permettant de supporter un combat qui va pouvoir durer plusieurs dizaines de minutes. Il faut ensuite rester mobile et ne pas hésiter à se déplacer sur la berge en suivant le poisson et en essayant de le contrer, pour qu’il ne parte pas au large en cassant la ligne.
Le bon angle
Maintenant le poisson est accroché à l’hameçon et il va falloir tenter de le contrer pour le fatiguer et l’empêcher de casser un élément de la ligne ou de la canne ! Il y a bien sûr un risque de casser un morceau de la canne si on ne conduit pas correctement le combat avec un poisson très puissant et très rapide. Deux moments sont particulièrement délicats : les premières secondes qui suivent le ferrage et les derniers moments du combat où il faut amener le poisson sur le tapis de réception. L’angle entre la ligne et la canne doit être ouvert et surtout jamais inférieur à 90° sous peine de soumettre le carbone à des contraintes trop importantes, pouvant conduire au bris d’un élément. Parfois, le poisson peut revenir sur le pêcheur très rapidement après le ferrage en fermant l’angle de manière excessive, ce qui peut conduire à la casse si le pêcheur ne réagit pas rapidement, soit en se levant du siège pour reculer, soit en déboitant pour réduire la longueur de la canne et corriger l’angle avant qu’il ne soit trop tard. Le deuxième moment critique arrive donc à la fin du combat où, naturellement, on va avoir tendance à lever le bras et la canne de manière exagérée pour approcher le poisson de la rive et s’en saisir. La fatigue du combat et l’excitation du record à portée de main aidant, un moment d’inattention est vite arrivé dans ces situations, et la sanction arrive avec la casse. Pour pallier à ce phénomène, il faut absolument garder la canne basse en se servant du strippa pour réduire la longueur d’élastique au maximum. Ca y est, le record est sur le tapis, il ne reste plus qu’à faire la photo en faisant encore attention de sécuriser le kit qui peut finir sous un coup de queue du poisson ou sous le talon du pêcheur !
Bonjour,
Une belle technique que je découvre ! C’est super !
Y a t-il quelques manipulations à effectuer pour voir si l’élastique est toujours apte à être utilisé … Avec le temps, il doit s’abimer… A quelle fréquence le changez vous ?
Merci pour votre réponse
Belle journée
Bonjour, oui l’élastique s’abîme, il faut surtout vérifier en tirant dessus au niveau des noeuds et on voit quand il commence à se craqueler. La fréquence pour le changer dépend du stockage, fréquence de pêche… mais un creux peut tenir aisément une saison entière.
Salut Nicolas tu peux tester la canne caperlan la carpover 500 r voir si elle résiste à des esturgeons de 20 kg merci
Ceci m’intéresse beaucoup aussi, alors nico ? Un test est envisageable ?