Comment pêcher en rockfishing au printemps : conseils de pêche

Le printemps est une saison particulièrement agréable pour pratiquer la pêche. C’est la saison du renouveau et du réveil de la nature. La mer et les biotopes côtiers n’échappent pas à ce regain d’activité. Les mois de mars, avril et mai sont une excellente période pour pratiquer le rockfishing.

Les loups et bars ont fini de frayer, les petits sparidés comme les sars, daurades, oblades… regagnent les côtes, les poissons de roches, actifs toute l’année restent plus que jamais des cibles de choix. D’autres prédateurs marins comme les chinchards, les barracudas… entrent le soir dans les ports pour chasser.

C’est une belle opportunité pour maximiser le nombre d’espèces capturées et se faire plaisir sur du matériel léger, la nuit ou le jour. Quelques calamars mais surtout les grosses seiches peuvent être capturés par les rockfishers opportunistes. Voyons ensemble comment réussir son rockfishing de printemps.

Les poissons de roches en rockfishing

Intéressons-nous au petit monde des poissons de roches. C’est de là d’ailleurs que vient le terme rockfishing (littéralement « pêche de roche »). Les poissons de roches, « soupe » ou rockfish, sont les poissons benthiques vivants dans les rochers. Les rascasses, gobies, blennies, petits mérous (espèce protégé) constituent un ensemble énorme d’espèces pouvant être capturées. Ces poissons sont actifs toute l’année mais le printemps est une période propice et agréable pour la traque de ces petits poissons combatifs. Pour traquer ces prédateurs, la pêche au leurre souple est une valeur sûre. Le montage de base est constitué d’une micro tête plombée de 0,5 à 3 grammes et d’un hameçon n°4 maximum, sur lequel un leurre souple de moins de 2 pouces (5cm) est monté. Les petits shad, créature, finesse sont très efficaces. Le jour, n’hésitez pas à chercher les failles, crevasses, trous, interstices dans les rochers et structures pour débusquer ces poissons de roches. En effet, ces poissons aux mœurs plutôt nocturnes s’abritent dans les recoins sombres le jour, pour s’abriter de la lumière. Le leurre devra être animé lentement sur le fond. Un bas de ligne en fluorocarbone pas trop fin est indispensable. Au moins 22/100. En effet, le bas de ligne frotte beaucoup dans les rochers abrasifs et il faut éviter de pêcher trop fin au risque de voir sa ligne se rompre.

La nuit, lorsque les poissons de roche sont sortis de leurs cachettes pour chasser, je privilégie l’emploi d’un montage texan (micro hameçon texan n° 6, 8 voire 10 !). Car plutôt que de pêcher dans les trous, je prospecte le substrat rocheux, le dédale de blocs et les substrats encombrés pour trouver des poissons actifs. Une petite balle en tungstène coulissante sur la ligne sera un lest idéal.  Une lampe frontale puissante permet de repérer des poissons à l’affût et de pêcher à vue. Dans tous les cas, une canne sensible UL (Ultra légère) sera idéale pour ressentir la moindre touche et pour animer minutieusement votre leurre souple sur le fond. Un moulinet taille 1000 ou 2000 garnis de tresse ou directement de fluorocarbone complète l’ensemble.

Pêche en rockfishing au printemps
Du fun et du partage !

Sparidés en rockfishing

Les sparidés constituent une large famille de poissons qui vont du grand denti au petit sparaillon en passant par la daurade royale ou le sar. Presque tous les sparidés évoluent à un stade de leur vie près des côtes, notamment au printemps. Ce sont des cibles idéales pour les rockfishers, car ces poissons opportunistes peuvent être très difficiles à faire mordre au leurre et très méfiants, mais ils sont surtout de redoutables combattants. Très nerveux, on sait tout de suite que l’on a affaire à un sparidé lorsqu’on en tient un au bout de sa ligne.

Les micro leurres souples donnent régulièrement de bons résultats. Il n’est pas rare de capturer des sars ou des petites daurades royales en cherchant des poissons de roches. L’hameçon doit être de petite taille, n°8 voire n°10, car les sparidés possèdent une petite bouche. Ils ont d’ailleurs la fâcheuse tendance à croquer et couper les leurres souples sans se piquer. L’ajout d’un attractant sous forme de gel appliqué sur le leurre souple permet de multiplier les touches. Par ailleurs, l’hameçon ne doit pas être trop fin de fer car les sparidés ont des mâchoires puissantes garnies de nombreuses dents.

Les poissons nageurs comme les petits minnows ou les crankbaits peuvent être efficaces, notamment lorsque ces poissons se nourrissent dans l’écume des vagues. Plus denses, les petits casting jig permettent de lancer loin et de pêcher toutes les couches d’eau. Les petits prédateurs comme les oblades sont très réceptifs et sont vraiment ludiques à pêcher. Une canne UL ou L permet de profiter des combats offerts par ces poissons. Un moulinet de taille 2000 combine légèreté, douceur de frein et capacité idéale pour garnir la bobine d’une tresse fine en PE 0.4.

Pêche en rockfishing au printemps
Ce sar n’a pas résisté à ce microjig.
Pêche en rockfishing au printemps
Les petits sparidés comme cette royale n’hésitent pas à attaquer les leurres.

Prédateurs

Les prédateurs marins côtiers comme le bar, chinchard, le barracuda, maquereaux adorent chasser à la tombée de la nuit dans les ports. Les ouvrages portuaires abritent en effet une multitude de petits poissons juvéniles qui viennent trouver refuge dans ces infrastructures. Ces petits poissons sont autant de proies potentielles qui intéressent les prédateurs. Les bars ou loups, qui au printemps sortent de leur période de fraie, sont particulièrement dynamiques. Les chinchards (ou sévereaux en méditerranée) sont toujours présents mais connaissent un regain d’activité avec le réchauffement de l’eau. Enfin, d’autres prédateurs comme le barracuda ou les juvéniles de liches, sérioles, tassergals peuvent faire l’objet de belles surprises.  Si ce sont ces derniers que vous cherchez, privilégiez un ensemble M (Medium) au minimum, afin de venir à bout de ces puissants prédateurs. C’est d’autant plus vrai lorsque le combat se déroulent entre les cordages, pontons, corps-morts… Pour le tassergal ou le barracuda, n’oubliez pas de mettre une pointe en fluorobarbone 40/100 ou en titane afin de se prémunir des coupes. Ces prédateurs ont en effet les dents tranchantes.

Pour les chinchards, j’utilise une canne UL au scion plein. Le scion plein offre une sensibilité accrue et il apporte une action très douce et progressive lors des combats. C’est très important lorsque l’on veut pêcher le chinchard, car ce poisson possède une gueule très fragile, constituée de fines membranes qui se déchirent facilement. Une canne trop raide et nerveuse déchire la gueule du poisson qui se décroche avant la fin du combat.

Si les leurres de surface ou les poissons nageurs peuvent donner de bons résultats, c’est malgré tout à l’aide de leurres souples que les résultats sont les plus réguliers. En effet, ces poissons souvent beaucoup sollicités ont appris à se méfier des leurres trop bruyants ou n’évoluant pas assez naturellement. Je conseille l’emploi d’un leurre finesse (leurre souple avec une queue fine, en pointe), animé avec des twitchs. Ces leurres permettent de pêcher léger tout en pêchant assez creux. Ils sont très imitatifs et incitatifs.

Pêche en rockfishing au printemps
Même le jour il est possible de leurrer de petits prédateurs.
Pêche en rockfishing au printemps
Les oblades sont très réceptives aux petits leurres.
Pêche en rockfishing au printemps
Le sévereaux est un poisson très présent la nuit dans les ports.
Pêche en rockfishing au printemps
Le coup du soir est un moment opportun pour traquer les barracudas

Céphalopodes en rockfishing

En plus des leurres souples et des têtes plombées, et des quelques leurres dur et jigs, prévoyez toujours d’avoir avec vous une ou deux turluttes. En effet, le rockfishing est une pêche qui se pratique beaucoup à vue. En évoluant dans les rochers ou dans un port, vous observez souvent moultes poissons évoluant ou suivant votre leurre. Et il n’est pas rare, surtout au printemps, d’observer des céphalopodes. Les derniers calamars rôdent près des côtes, mais ce sont surtout les grosses seiches qui peuvent être capturées ! Soyez opportuniste, observateur, réactif ; le rockfishing c’est avant tout ça : une pêche fun, multi-espèce et pleine de surprises !

Pêche en rockfishing au printemps
Deux seiches capturées coup sur coup alors que les cibles premières étaient des rascasses…

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Les petits dangers du rockfishing

Attention lorsque vous pêchez un poisson. S’il vous est inconnu, évitez de le toucher directement ! Gare aux rascasses, vives, uranoscopes… qui sont venimeux (rayons piquants de la nageoire dorsale). Si vous vous faites piquer, chauffer l’endroit de la piqure avec un briquet ou un allume cigare. La chaleur détruit le venin et l’annihile. Si ça ne dégonfle pas ou en cas de doute, il faudra se rendre aux urgences… Gare aussi aux raies torpilles qui émettent des décharges électriques très désagréables ! Enfin, faites attentions aux dents acérées de certains prédateurs comme le barracuda, le tassergal, congre, murène… ou le bec d’une seiche teigneuse. La pince est un outil indispensable dans la sacoche d’un rockfisher. Elle vous rendra de nombreux services !

Je vous conseille de relâcher vos prises et de les manipuler avec précautions ; sachez que certaines espèces comme les mérous ou corbs doivent obligatoirement être remises à l’eau !

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