Le barracuda est un prédateur fantasque, qui fait parfois repenser aux soirées année 80 et à la chanson de Claude François ou encore aux dessins animés de notre enfance où il incarne souvent un prédateur sanguinaire. Le barracuda n’en reste pas moins un prédateur assez délicat à capturer, qui nécessite de suivre certaines règles pour en toucher régulièrement. Malgré sa gueule, il ne se jette pas sur tout ce qui bouge. Découvrons ensemble la pêche du barracuda en méditerranée
Mœurs et biologie du barracuda
Commençons déjà par démystifier le nom de barracuda. Le terme barracuda désigne une famille de poissons prédateurs, présent dans tous les océans et mer « chaudes » du globe. En méditerranée, il existe 3 sortes de barracudas.
- La bécune obtuse : (Sphyraena chrysotaenia) surtout présente dans la partie orientale de la Méditerranée. C’est en fait une espèce récente venant de la mer Rouge via le canal de Suez.
- Le barracuda européen (Sphyraena sphyraena) encore appelé barracuda commun, Sphyrène, bécune ou brochet de mer. Il est présent dans toute la méditerranée.
- Et enfin, la bécune à bouche jaune (sphyraena viridensis) commune sur nos côtes durant la belle saison. Il est important de noter que ces deux dernières espèces ont été longtemps confondues si bien que l’on ne connait pas encore très bien leur répartition.
Le barracuda qui nous intéresse se nomme Bécune européen. La bécune (bécune d’Europe Sphyraena sphyraena) appelé aussi brochet de mer fait partie de la famille des barracudas. C’est l’espèce la plus commune en Méditerranée. Elle mesure de 60 à 80cm mais peut atteindre les 1,30m ! Grégaire, elle vit très souvent en banc de quelques dizaines d’individus de même taille.
Sa forme élancée est faite pour chasser. C’est un poisson pélagique ayant un dos foncé généralement gris à bleu-vert avec des reflets argentés à blanc sur le ventre. Il possède deux nageoires dorsales très caractéristiques. Il possède une grande tête avec un long museau pointu. La mâchoire supérieure étant la plus courte. Sa gueule est garnie de dents pointues et coupantes ! Il faudra absolument en tenir compte si l’on recherche spécifiquement le barracuda.
Autre caractéristique de ce prédateur, il semble que sa population ait réellement explosée il y a une vingtaine d’années. Les anciens racontaient des captures anecdotiques de ce prédateur, alors qu’aujourd’hui, il est très présent. C’est d’ailleurs surement l’un des prédateurs le plus présent sur les côtes méditerranéennes françaises et de Corse. A noter que le barracuda est présent toute l’année, mais on le pêche surtout l’hiver et durant l’été.
Où pêcher le barracuda ?
Le barracuda ou bécune, affectionne chasser lorsque la luminosité décline. Le coup du soir, la nuit et le coup du matin sont les périodes les plus propices. Pour traquer la bécune, l’idéal est de pêcher sur les zones de chasse de ce prédateur. La bécune affectionne les poissons, comme les mulets, les sévereaux, les petits sparidés, les chinchards, les orphies ou encore les autres barracudas juvéniles ! Dans les secteurs où on trouvera ces différentes espèces de proies, on trouvera très surement des barracudas. Les lieux propices sont les ports, les digues, les affleurements rocheux (les secs) ou encore les estuaires et embouchures. Vous noterez que c’est un prédateur que l’on pêche facilement du bord. Il se rapproche très régulièrement des côtes. Les zones éclairées qui attirent les alevins ou encore certains céphalopodes permettent souvent d’observer ces carnassiers. Dans les ports et marina, on fera attention avant de lancer son leurre, sous peine d’accrocher dans les cordages et les chaines. Privilégiez les zones un minimum dégagée pour ne pas vous accrocher intempestivement. Depuis les quais et les ouvrages assez hauts au-dessus du niveau de l’eau, le recours à une épuisette large avec un long manche est un plus en termes de sécurité et de maitrise du combat avec le poisson.
La pêche du barracuda
La pêche de la bécune peut-être déroutante à plusieurs titres. De nombreux pêcheurs se cassent les dents en traquant le barracuda. Il est indispensable de trouver le bon leurre et la bonne animation pour réussir. Même s’il est extrêmement affuté et hydrodynamique, le barracuda ne s’élance pas de loin pour capturer sa proie. Le barracuda est parfois très difficile à déclencher. Il peut suivre des dizaines de fois votre leurre sans attaquer une seule fois !
Comme le brochet en eau douce, il est capable en revanche d’attaque éclair sur 1, 2 voire 3m. Inutile de ramener votre leurre rapidement, il faut même faire le contraire !! Le barracuda attaque 90% du temps lors des pauses ou des linéaires très lents ! Il est indispensable de prendre en note ce paramètre pour multiplier ses prises : pêcher lentement et faire des pauses.
En termes de pêche, il faut s’adapter à ce mécanisme d’attaque particulier. Les leurres doivent être idéalement suspending (suspendu, même densité que l’eau, il ne remonte pas en flottant et ne descend pas en coulant) ou être coulant très lent.
Au poisson nageur, les minnow effilés sont des classiques. Ils imitent les proies telles que les orphies ou les juvéniles de barracuda. Ces poissons nageurs se lancent loin et s’animent facilement. La longueur de ces minnow offre une grande surface de prise pour le barracuda qui fait souvent mouche. Qui plus est, ces leurres sont difficiles à engamer complètement, ce qui limite le risque de coupe. Enfin, la nage offerte par ces minnow est assez peu ample et lors des pauses, il reste statique.
Les leurres souples ne sont pas en reste. Ils sont redoutables, même lorsque les barracudas sont suiveurs et méfiant. Il faut utiliser un leurre souple très mobile et nageant, capable de nager à très faible vitesse de récupération. Une tête plombée légère sert juste à atteindre la profondeur de pêche voulue (environ 1m à 2m sous la surface la plupart du temps, le barracuda est un poisson pélagique qui évolue en pleine eau). Canne haute et bannière semi tendue, on maintient le leurre souple suspendu, celui-ci avançant très lentement. Là encore, les leurres souples filiformes sont efficaces. Citons les Seapike de Delalande, spécialement conçu pour la traque du barracuda, ou encore le Magic Slim Shad finesse d’ILLEX, détourné de son utilisation première, mais redoutable. Qui plus est, il est proposé dans un coloris glow ayu (phosphorescent) ultra efficace !
En termes de couleur, le blanc est un classique de base. Les couleurs naturelles donnent toujours de bons résultats. Le violet semble au gout du barracuda et de nombreux spécialistes utilisent des leurres de cette couleur avec réussite. Enfin, les coloris phosphorescents, très visibles la nuit peuvent faire la différence et les prédateurs repèrent votre leurre de plus loin.
Les animations de base, que ce soit au poisson nageur ou au leurre souple consistent à imprimer des twitchs et à faire des pauses marquées où l’on prendra soin de maintenir son leurre suspendu. Les attaques interviennent très souvent lors de cette phase de pause. La touche peut-être un « toc » très franc comme un simple poids dans la ligne. Dans les deux cas il faut ferrer énergiquement. Le barracuda est combatif. Il donne de grands coups de tête et peut faire des rushs très rapides, mais heureusement jamais très longs.
Ces deux types de pêche sont les techniques de base pour la traque du barracuda au leurre. Il est aussi possible d’en capturer en pêchant au popper ou encore au jig, en respectant le même principe d’animer en marquant des pauses.
Quel matériel pour pêcher le barracuda ?
Le barracuda est un poisson puissant capable de touche explosive comme de prise en gueule délicate. Une canne sensible et résonnante est un vrai plus pour déceler la moindre touche. Suivant le type de leurre utilisé et la taille des poissons en présence, on peut utiliser une canne de puissance M à XH !
L’usage d’une tresse est un plus pour animer parfaitement et lentement votre leurre tout en percevant mieux les touches grâce à sa faible élasticité.
Prévoyez un bas de ligne anti-coupe : c’est indispensable. Le barracuda possède des dents très coupantes. Une pointe en acier ou en fluoro 80/100 permet de pêcher sans se soucier de se faire couper.
Au même titre, faites très attention lorsque vous manipulez ce poisson. Il peut infliger des coupures très profondes, notamment aux mains et aux doigts. Une pince à long bec permet de décrocher le leurre de la gueule à dents acérées en limitant les risques.
Conclusion
Que ce soit lors des longues soirées d’hiver ou durant les vacances estivales, le barracuda en méditerranée est un formidable compagnon de jeu. Pas si « brute » que ça, il nécessite un minimum de technique pour être duper et il vend chèrement sa peau.
Merci pour cet article précis et efficace, je vais m’y mettre avec le plus grand plaisir avec tout ces bons conseils…
Et après comment le cuisiner ?
Merci beaucoup pour toutes ces informations et pour vos bons conseils….. au plaisir de vous lire a nouveau…. Mr Rafik. Oran. Algerie