Pêche du tassergal au leurre en mer méditerranée

Tout comme le barracuda ou la daurade coryphène, le tassergal est un prédateur qui fréquente depuis une période relativement récente les côtes françaises. C’est un prédateur vorace très agressif dont la traque au leurre est pleine de sensations. Découvrons ensemble ce carnassier atypique et comment tenter de capturer ce poisson féroce.

Qu’est-ce qu’un tassergal ?

Le tassergal est un poisson prédateur qui fréquente les eaux chaudes. Il est considéré comme un poisson de mer tropical ou subtropical.  Il n’y a aucun doute sur ses capacités de chasseur quand on observe ce poisson : une grande bouche munie de dent acérées, une mâchoire épaisse, de grands yeux, un corp fuselé… Il mesure couramment entre 30 et 70cm mais peut dépasser le mètre !

Le tassergal, aussi appelé, rarement, le pomatome (nom latin Pomatomus Saltarix) est le seul et unique représentant du genre Pomatus et de la famille des pomatidae. Il ressemble à un loup ou bar croisé avec une liche amie. Il partage d’ailleurs quelques mœurs avec cette dernière. Sa tête est massive, il est de couleur argenté à bleu/vert sur le dos. Sa tête fait vaguement penser à celle d’un piranha ! Il possède des dents pointues espacées très caractéristiques qui permettent d’identifier l’espèce en un clin d’œil.

Il est présent dans le monde entier, de l’Australie à l’Amérique ou le Mexique, à la mer noire en passant par les côtes atlantiques africaines. Très connu dans le monde sous le nom de bluefish comme étant un « Game fish » (poisson de sport) reconnu qui possède ses adeptes dans le monde, c’est un poisson relativement méconnu en France mais qui tend à être de plus en plus recherché. En effet, avec le réchauffement climatique, les côtes de l’hexagone, durant l’été et l’automne se prêtent particulièrement à sa traque.

C’est un prédateur pélagique qui se rapproche des côtes en bancs pour chasser et se reproduire. Il migre de manière assez aléatoire, ainsi, certaines années, on le trouve en abondance sur certaines zones et les années d’après, il semble introuvable. C’est un poisson capricieux qui peut suivre plusieurs fois un leurre sans l’attaquer. Il peut en revanche se révéler très agressif et couper en deux un petit poisson ou un vif qui passe à sa portée. Le tassergal est connu pour sa brutalité et ses attaques explosives.

Pêche du tassergal en mer méditerranée

Où et quand pêcher le tassergal ?

Le tassergal tend à se répandre en méditerranée, en Corse ou dans les bouches du Rhône. Il est surtout présent durant les périodes les plus chaudes en été et début de l’automne (de Juin à Septembre). Le tassergal affectionne les spots relativement « classiques » où l’on retrouve d’autres prédateurs comme la liche amie, le loup ou le barracuda. Ainsi, les sorties de port, estuaires, pointes rocheuses… sont des zones propices sur lesquels insister. Les plages battues par les vagues semblent aussi être de bons postes mais larges à prospecter. Les juvéniles sont souvent présents en grands bancs dans les étangs, les ports ou les lagunes. De nos observations, le tassergal à l’air d’être agressif et mordeur en particulier durant le début de marée montante. C’est une tendance que l’on a pu observer à plusieurs reprises mais qui doit être recoupée avec d’autres pêcheurs sur différentes zones.

Les grands yeux du tassergal font qu’il est très à l’aise pour chasser de nuit. Les meilleurs moments sont les soirs à la tombée de la nuit ou tôt à l’aube. On peut d’ailleurs le traquer en pleine nuit, dans la pénombre. C’est un prédateur opportuniste essentiellement ichtyophage (se nourrissant de poissons) qui chasse les mulets, orphies et petits sparidés. Il chasse souvent en banc plus ou moins important. Il a la réputation de taper dans tout ce qui bouge lors de courtes phases de frénésie et de laisser des proies agonisantes ou découpées sans même les manger !

Pêche du tassergal en mer méditerranée

Comment pêcher le tassergal ?

Le tassergal est un poisson de sport puissant qui nécessite l’emploi d’un matériel adapté. Un combo un peu lourd destiné au loup fera l’affaire. Mais si des liches rodent, je conseille une canne puissante voire très puissante. J’utilise pour ma part une Element Rider Rising Phoenix S250XH d’Illex (puissance de 20-100grammes) avec un Shimano Stella 5000SW. Avec 2,50m de longueur, je shoote très loin du bord et j’anime correctement les différents leurres que j’emploie. Sur mon moulinet, j’ai une tresse en PE2 d’une résistance de 30lbs (15kg). En guise de bas de ligne, je place un gros fluorocarbone en 80 voire 100lbs pour me prémunir des coupes. Car rappelons-le, le tassergal a des dents tranchantes qui peuvent couper un bas de ligne comme le ferait un brochet ou un barracuda. Un ami s’est d’ailleurs fait couper sur un gros popper (14cm) c’est dire.

Du point de vue des leurres, le tassergal est très réceptif aux leurres durs, poissons nageurs et leurres de surface. La pêche reine de ce poisson reste la pêche en topwater. L’idéal est d’utiliser des leurres très présents, avec une nage vive, émettant de forts signaux ou ayant une nage nerveuse. Les poissons nageur de type jerkbait sont très pertinents quand les tassergal ne montent pas prendre les leurres en surface. La récupération devra être rapide voire très rapide, entrecoupée d’animations saccadées.

Pêche du tassergal en mer méditerranée

En topwater, on pourra utiliser des cuillères à flapper, popper, stickbait ou riserbait qui se ramènent rapidement en surface ou génèrent du bruit et des éclaboussures. Les leurres destinés aux grands prédateurs exotiques peuvent être utilisés ! C’est une pêche éprouvante avec du matériel relativement lourd. Vérifiez et changez régulièrement vos hameçons, ils doivent être extrêmement piquants. Le tassergal possède une gueule très dure et il est fâcheux de décrocher un poisson à cause de ce détail.

A la touche, Le ferrage doit être très appuyé, les hameçons très piquants, gardez la maitrise car le combat est brutal et violent ; le tassergal saute, secoue rapidement la tête, peut sonder, revenir vers vous ou faire des rushs très rapides. Les décrochages ne sont pas rares… Il s’essouffle heureusement relativement vite.  

Une fois le poisson au sec, manipulez le avec précaution. Si vous voulez le relâcher, faites vite car le tassergal repart assez mal. Une fois que vous aurez gouté à ses attaques en surface vous n’aurez qu’une envie : revivre cet instant !

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