Chaque année, l’engouement suscité par l’ouverture de la pêche de la truite est impressionnant et ne touche pas seulement les fidèles de Dame fario. Toutefois, cette période de l’année est rarement favorable à la pratique de notre loisir favori. Ainsi, quelques règles de base sont à respecter afin de se donner le maximum de chances pour réussir ! En voici quelques-unes.
Savoir choisir son parcours pour la truite au toc
A une époque où fleurissent un peu partout de nouveaux trucs et astuces pour duper nos chères truites, trop de pêcheurs négligent la logique du bon endroit au bon moment. Lors du week-end de l’ouverture de la truite et durant les jours qui suivent, l’accessibilité du parcours est un critère majeur à prendre en compte. Quelques astuces permettent de bénéficier de quelques centaines de mètres de tranquillité : préférez les secteurs encaissés, nécessitant une marche d’approche de plusieurs minutes ou possédant un point d’accès unique en début de parcours. Mieux encore, ceux situés en aval du lieu de stationnement et nécessitant une descente pédestre le long de la berge sont souvent inexploités, profitez-en ! Les portions choisies doivent présenter un maximum de postes porteurs : en début de saison, malgré une météo parfois printanière, l’eau est froide. Les truites se trouvent préférentiellement au niveau des zones amorties. Cette thermie ralentit leur métabolisme, ce qui induit des phases alimentaires courtes. Le reste du temps, les poissons sont abrités dans les caches. L’équation à résoudre est donc simple : amortis + caches = bordures. En mars, les meilleures sections de rivière sont les moins pentues et les plus élargies. Le bon couple vitesse/profondeur en mars présente une vitesse lente à moyenne, et une profondeur supérieure à 50 cm. Les veines d’eau doivent être les plus laminaires possibles, sans turbulences. Cette règle générale souffre de quelques exceptions, en particulier lorsqu’un doux soleil printanier réchauffe l’ambiance en milieu de journée, moment durant lequel les maigres radiers des bordures sont colonisés.
Matériel pour la truite au toc
La multitude de techniques qui s’offrent à vous est sans aucun doute l’un des aspects les plus passionnants de la pêche des salmonidés. Bien que les adeptes exclusifs de la mouche artificielle ou de la pêche aux leurres soient de plus en plus nombreux, force est de constater que les appâts naturels gardent le devant de la scène en début de saison. En dehors de quelques conditions particulières (comme les éclosions d’éphémères telles que les March Brown), la pêche au toc est l’une des plus efficaces ! Quand la température de l’eau affiche un seul chiffre, les truites s’alimentent majoritairement près du fond, et ne se déplacent que pour des proies suffisamment caloriques qui leur passent à portée de nageoires (la distance de stimulation est faible à cette saison). Pour parvenir à faire évoluer votre ligne lentement dans des eaux parfois fortes, une canne longue est un sacré atout, car elle permet un contrôle suffisant. Un modèle de 3,90m pour le toc, afin de ne pas sacrifier le confort de pêche, est suffisant. Elle sera équilibrée d’un moulin à tambour tournant ou semi auto, selon vos habitudes. Au niveau du montage, tout excès de finesse est ici totalement superflu, et devient même handicapant dans un fort courant. Un bon 14/100 fluo en corps de ligne suivi d’un 12 en bas de ligne sont tout indiqués. Pour passer près du fond, la plombée au toc sera basse et regroupée (plomb de base situé à moins de 10 cm de l’hameçon). Au niveau des appâts, la truite privilégie donc un apport calorique peu fréquent mais important. Dans la majorité des situations rencontrées, les esches classiques telles que les vers et teignes fonctionnent très bien.
Soyez là au bon moment
Les périodes d’activité des truites dépendent d’un très grand nombre de paramètres et il est parfois difficile de les prévoir, même si des règles générales existent et se vérifient régulièrement. Je suis de plus en plus convaincu que ces animaux ont des périodes alimentaires assez variables d’une année sur l’autre à une saison donnée, que seul le pratiquant assidu parvient à cerner. La saison et le type de rivière sont les trois principaux paramètres à prendre en considération. Dans les eaux froides du début de saison, les heures les plus favorables sont les plus chaudes. Bien sûr, quand on « fait l’ouverture », les premiers coups de ligne donnés à la pointe du jour ont une saveur très particulière dont on ne saurait se passer, c’est pourquoi nous serons là dès l’aube ! Toutefois, gardez à l’esprit que les truites s’activent fréquemment quand le soleil est au zénith. Ainsi pour être à pied d’œuvre à 11h, avancez votre collation, ce qui est rarement une contrainte quand on s’est levé à 4 ou 5h !
Optimiser votre prospection !
Le nombre de postes favorables est relativement faible au mois de mars et les poissons assez localisés (contrairement à la période post-fonte des neiges). Cela nécessite une réelle stratégie de sélection des coups afin de se démarquer des autres pêcheurs, et ne pas perdre de temps. Sautez allègrement les postes animés d’un courant trop violent qui ne vaut rien à cette saison. En pratique, nous avons vu que proximité des caches et courant faible sont synonymes de bordure. Ils méritent d’être prospectés intensément. S’attarder sur les (rares) zones favorables et sauter les autres est la clé de la réussite en mars ! Dernière petite astuce : au moment du choix du parcours, il est intéressant de penser aux secteurs présentant une bordure inaccessible. Quand le cours d’eau est large, leur prospection nécessite des lancers longs et précis, ainsi qu’une conduite de ligne parfaite pour bien passer : le genre de dextérité qui peut aussi vous faire sortir du lot !
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