Truite au toc aux appâts naturels : une pêche indémodable

De toutes les techniques de pêche à la truite, s’il en existe une qui ne peut démentir sa polyvalence et son efficacité, c’est bien la pêche de la truite aux appâts naturels. D’un bout à l’autre de la saison, elle s’adapte à l’humeur des truites mais aussi aux caprices de la nature. Toute l’année, elle prend du poisson.

Facile à mettre en œuvre, la pêche aux appâts naturels présente cependant des règles de base à ne pas négliger comme la technique et le choix des appâts selon la période de pêche et les conditions climatiques. Avec un peu de pratique et de sens de l’eau, cette technique dont la finesse est de mise, amène le pêcheur vers de vrais moments de pêche « plaisir » à la truite.

Dérive naturelle en grande rivière – Juste après un ferrage....
Dérive naturelle en grande rivière – Juste après un ferrage….

Pourquoi pêcher au toc ?

Souvent le pêcheur au toc intrigue les autres pêcheurs qui ne comprennent pas forcément l’engouement de celui-ci pour cette technique. La raison est pourtant très simple, il profite d’une pêche ludique où la connaissance de la vie de la rivière est capitale pour réussir à prendre du poisson.

Pêcher au toc demande, comme de nombreuses techniques, de la patience, de la persévérance et bien sûr une bonne compréhension du milieu. Le vrai pêcheur possède en plus d’autres qualités comme l’observation, l’adaptation et la remise en question, ce qui le fait pêcher au plus juste… Pêcher avec cette technique, c’est accepter d’apprendre le comportement de prédation des poissons au fil des mois et de se placer à leur « place » pour pouvoir les capturer plus facilement.

Aux yeux des non pratiquants de cette magnifique technique, le comble est qu’un bon pêcheur au toc prend du poisson tout au long de sa saison.

Quand pouvons-nous l’utiliser ?

La pêche aux appâts naturels a l’avantage non négligeable d’être utilisable toute l’année en première catégorie de mars à septembre/octobre pour la truite fario et le chevaine, de mai à septembre/octobre pour l’ombre commun ainsi qu’en seconde catégorie de septembre à décembre pour l’ombre commun puis toute l’année pour l’arc-en-ciel et le chevaine. La pêche en période estivale est toujours un moment propice pour pratiquer la truite au toc.

Que le soleil soit bas ou haut dans le ciel, qu’il pleuve doucement ou fortement, qu’il fasse chaud ou bien froid, que le vent soit présent ou encore que les eaux soient claires ou bien teintées ; la pêche au toc peut être mise en œuvre. Jour après jour, elle reste efficace si nous tenons compte des paramètres extérieurs et des appâts de saison. Pour résumer, nous pouvons citer un adage qui lui va bien : du matin au soir et du soir au matin !

Où la pratiquer ?

Pour ce qui est du lieu de pêche, nous savons que tout ce qui présente un profil se rapprochant d’un ru, d’un canal, d’une rivière ou d’un fleuve fait l’affaire. Que nous soyons en montagne ou en plaine, tous les cours d’eau à eau froide ou tempérée, encombrés ou non, profonds ou non, courants ou pas, sont un terrain de jeu pour le pêcheur au toc. Après, nous pensons que l’endroit de pêche dépend aussi du lieu d’habitation du pêcheur et de ce qu’il est prêt à « parcourir » comme distance pour s’adonner à son loisir. L’important est que le milieu choisi lui permette de pêcher correctement selon sa technicité et qu’il attrape du poisson ; qu’il le garde ou pas, ce qui est le but premier de la pêche. Certains pêcheurs préfèrent les eaux plus rapides, d’autres plus lentes, quelques uns les milieux très encombrés, d’autres complètement dégagés… Le tout est de se faire plaisir !

Une belle rivière pour le toc
Une belle rivière pour le toc

Comment pêcher au toc ?

Si nous regardons la pêche au toc de manière générale, nous pouvons dire qu’il suffit d’une canne, d’un fil, d’un témoin de touche, de quelques plombs et d’un hameçon pour être dans le vrai. Sauf que dans la réalité, toutes les cannes de pêche au toc ne s’utilisent pas dans tous les milieux.

[box type= »info » align= »aligncenter » class= » » width= » »]

Les cannes pour pêcher au toc

Nous réservons les cannes à coup pour les ruisseaux de faible profondeur, les cannes télé-réglables au début de saison pour les pêches sous la canne et les cannes lourdes en petites rivières. De même que les cannes à fil intérieur sont plus adaptées aux petites et moyennes rivières encombrées. Les cannes à appâts naturels de type à emmanchement sont parfaites pour les pêches en dérives naturelles… Chaque pêcheur se doit de définir ses besoins selon ses milieux de pêche en terme de cannes. Si nous devons choisir, nous le faisons en tenant compte de ce qui suit.

Les cannes au coup sont les cannes des pêches courtes sans moulinet. Utilisées en bordure sous la canne dans les trous des rases et ruisseaux dégagés des plateaux.

Les cannes télé-réglables sont les cannes des pêches de bordures et dans les trous des ruisseaux de montagne peu encombrés et courants.

Les cannes à fil intérieur sont les cannes des pêches de précision en rivières encombrées de faible vitesse de courant. C’est une pêche de bordures et de trous.

Les cannes à emmanchements sont les cannes des pêches en petites à grandes rivières ou encore dans les fleuves assez dégagés, courants de préférence et en dérive naturelle.

[/box]

L’action de dérive

Dans tous les cas, nous présentons l’appât le plus proche du poisson. Le tout étant de savoir où le poisson se positionne tout au long de la saison selon les conditions climatiques. Les dérives s’effectuent toujours avec la plus grande discrétion et la majorité du temps, nous pratiquons de l’amont vers l’aval en remontant notre berge. Dans le cas des grandes rivières, nous pouvons pêcher en mode aval – en face de nous vers la partie aval du cours d’eau – mais pour cela nous sommes obligés de peigner d’abord notre bordure vers l’amont pour ensuite nous positionner dans l’eau. Aucune veine d’eau ne doit être négligée. Le but est de trouver dans quelle veine du courant principal se situe le poisson et c’est dans ce cas précis que nous comprenons l’importance de la plombée.

Sur une belle dérive, la récompense
Sur une belle dérive, la récompense

La plombée

Non seulement la plombée au toc est déterminée pour faciliter les lancers mais elle contribue à l’immersion correcte de l’appât pour qu’il évolue dans la bonne hauteur d’eau. Nous l’adaptons systématiquement aux appâts utilisés puisqu’ils sont différents au fil des saisons et n’ont donc pas le même poids. Très souvent, la plombée constituée est trop lourde car le pêcheur confond régulièrement le poids et la densité du plomb. Par expérience, si un pêcheur au toc pense que cinq plombs constituent le bon grammage en fonction du courant, il en disposera seulement quatre de peur d’avoir la main lourde… et l’ajustera après quelques dérives. Il vaut mieux être plus léger et apparaître « naturel » pour prendre du poisson. Le principe même de faire une plombée réside dans l’obligation de faire dériver l’appât librement dans les veines d’eau sans s’accrocher au fond. Pour finir avec la détermination de la plombée juste, plus l’appât est léger, comme la mouche naturelle ou les pataches, plus celui-ci doit garder son côté « flottant ou aérien » dans les veines d’eau et inversement bien évidemment.

Choix du secteur de pêche au toc

Tout aussi intéressant, le choix de la portion de rivière à pêcher est très souvent synonyme de réussite. La thermie des rivières influence directement la vie de la rivière et donc des poissons. Suivant la morphologie de leurs berges et de leur lit, les rivières présentent selon le mois de pêche des écarts de température très importants. Des éléments climatiques comme le vent, le soleil et l’altitude sont à surveiller. Par exemple, un secteur à l’ombre en été ou une partie ensoleillée en début et fin de saison sont des postes de premier ordre que nous nous devons de prospecter.

Si nous pêchons en cohérence selon la position des poissons, les fluctuations de températures, les niveaux d’eau et les appâts de saison, la pêche au toc devient d’une redoutable efficacité !

Avec quels appâts pêcher au toc ?

La pêche au toc est une technique de pêche qui s’est enrichie au fur et à mesure des années et qui sait de nos jours, tirer parti de toutes les évolutions. C’est pourquoi nous considérons qu’il existe une pêche traditionnelle et une pêche moderne selon les appâts et/ou leurres utilisés.

Pour la pêche aux appâts naturels traditionnelle, il nous apparaît évident de donner un tableau qui affiche les capacités pêchantes des appâts vivants en fonction des mois de l’année. D’ailleurs, un bon pêcheur aux appâts naturels connaît avec exactitude l’apparition des larves et autres appâts de la rivière selon les mois de la saison de pêche. Pour la pêche au toc moderne, là encore, le pêcheur choisit des imitations de larves qui sont présentes dans ses rivières de pratique en fonction ce qu’il voit au moment de sa pêche. Dans cet article, nous donnerons des références de gamme de « mouches » qui permettront de capturer du poisson quand les appâts vivants ne marchent pas ou que nous ne pouvons pas en prélever dans la rivière…

Appâts/

Mois

Vers de terre/

berge…

Teigne/

vers à bois

Mouche/criquetPorte-boisPatachePatraqueNymphe
JanvierXX
FévrierXXX
MarsXX(X)XXXXXXXXX
AvrilXX(X)XXXXXXXXXXXX
MaiXX(X)XXXXXXXXXXXXXX
JuinXX(X)XXXXXXXXXXXXXXX
JuilletXX(X)XXXXXXXXXXXXXX
AoûtX(X)XXXXXXXXXX
SeptembreXXXXXXXXXXXXXXX
OctobreXXXXXXXXXXX
NovembreXXXXX
DécembreXXX

(X) : Attractivité renforcée sur les pluies

Patache épinglée
Patache épinglée
Porte-bois enfilé
Porte-bois enfilé

En ce qui concerne les mouches, nous trouvons des imitations plombées ou non de larves de la rivière, communément appelées nymphes. Nous utilisons depuis plus d’une décennie les modèles incontournables de la série JBN et JBNT de la maison des « Mouches Devaux Champagnole » en tailles d’hameçons de 10 à 18 sans ardillon ou ardillon écrasé.

En conclusion

La pêche au toc est une pêche simple en apparence mais qui se révèle rapidement efficace si nous prenons le temps de collecter des connaissances sur notre rivière et ses poissons. Nous ne devons rien laisser au hasard si nous souhaitons réussir jour après jour. Pêcher aux appâts naturels, c’est s’immerger dans la vie de la rivière et comprendre son fonctionnement au fil des mois qui constituent notre saison. C’est admettre que la pêche est basée sur un cycle nutritionnel précis des poissons que nous recherchons à définir au plus juste. Nous savons que chaque jour est différent à la truite et que la réussite de notre journée de pêche ne tient qu’à nous…

Truite prise avec une nymphe
Truite prise avec une nymphe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page