Les mois de février, mars et avril sont des mois bien calmes pour les pêcheurs de carnassiers aux leurres. Certains ont la chance de patienter en attendant l’ouverture de la première catégorie, alors que d’autres rongent leur frein en rangeant leur matériel et en préparant l’ouverture de la seconde catégorie, pour aller retrouver les brochets. Il existe de nombreuses possibilités en France pour patienter sagement. Les plans d’eau truites permettent de passer un bon moment avec des leurres montés en hameçons simples sans ardillon ou à la mouche. Coté sandre il y a aussi possibilité de jouer avec eux jusqu’à début mars avant qu’ils ne montent sur les frayères, dans les grands lacs de barrage EDF du centre de la France. Mais la météo de mars ne fait pas toujours rêver et l’idée de pêcher en tee-shirt m’a plus d’une fois traversée l’esprit, alors direction l’étranger !
Choisir sa destination pour pêcher en hiver
Le sud de l’Espagne et le Portugal nous tendent les bras à cette saison de l’année, même si les matinée sont parfois un peu fraîches, les journées sont chaudes et agréables, quoi de mieux pour oublier les giboulées de mars ? Si les brochets ont frayé depuis longtemps, en fonction des secteurs, des lacs, les sandres ont fini depuis quelques semaines, et les black-bass n’ont pas encore commencés.
En Espagne l’extremadure est la région la plus proche de la France qui regroupe les différentes populations de carnassiers que sont le silure, le brochet, le sandre et le black-bass, tout en ayant une belle météo à cette période de l’année. L’idéal pour prendre le soleil, du poisson, de la bonne nourriture et le plein d’évasion. En fonction des lacs, les populations de poissons ne sont pas à l’identique, par exemple sur Alcantara vous ne trouverez que sandres silures et black-bass, sur Orellana vous trouverez toutes les espèces et de nombreuses structures de guidage, sur Serena ce sera davantage les très gros brochets et gros black-bass, sur Cijara un fort potentiel en sandres, black-bass, brochets. C’est à vous de choisir sur quel secteur vous jetterez votre dévolu. Une semaine cela passe très vite, pour éviter de prendre plusieurs jours à comprendre la pêche, il peut-être intéressant de se tourner vers une structure de guidage, surtout si c’est la première fois que vous mettez les pieds sur un des lacs. Ils sont immenses, en fonction de la météo et des conditions de début de saison, il sera intéressant de privilégier certains secteurs en particulier, ou d’éviter des zones de reproduction. Vous trouverez avec extremaduramonsters.com des séjours haut de gamme et du sur mesure avec fishingaventure.com. Ce ne sont là que deux structures parmi tant d’autres.
Prendre le soleil fin février début mars sans les skis, une canne en main c’est un pur plaisir !
Il est également possible de partir sans être encadré sur place et de louer un bateau avec moteur et sondeur. C’est possible sur tous les lacs et notamment avec Alcantara Pesca Evasion qui propose le gîte, le couvert et la location de bateau. Le milieu est immense mais on y prend très vite ses marques. Contrairement aux autres sites, le brochet n’y est quasiment pas présent. Un avantage et un inconvénient à la fois. Personnellement, j’y vois plus un avantage, ça permet de cibler franchement la pêche et de pêcher sans avoir l’appréhension de se faire couper. Le choix du matériel est plus vite fait et la pêche s’oriente assez facilement. Les sandres ont frayé et quittés les nids, les alevins sont désormais laissés à eux mêmes et les parents sont en train de se refaire une santé en passant à table. Les black-bass commencent quant à eux à se rapprocher des pointes et les mâles rentrent dans les conches moins profondes où l’eau est plus chaude. Fin mars début avril les nids ne sont pas encore préparés pour recevoir la future progéniture. Les femelles aux formes arrondies se rapprochent et viennent profiter de la chaleur sur les pointes ensoleillées, à cette période de l’année, on rencontre des poissons de très belle taille qui après la reproduction redisparaîtront dans l’immensité du lac. La stratégie pêche, sandre le matin et aux heures les plus chaudes tenter les black-bass.
La surface
Un monde à part dans la pêche aux leurres, ce n’est pas pour rien que beaucoup de pêcheurs à la mouche ne veulent pas passer sous la pellicule. Voir cet instant magique, voir cette gueule béante qui s’ouvre sur la mouche ou le leurre. Retenir son bras ne pas ferrer sur la sensation visuelle, différer cette traction que nous dicte notre cerveau, c’est seulement à ce prix là que nous concrétiseront les touches c’est difficile, mais tellement délicieux.
La pêche des sandres
La pêche peut s’effectuer de différentes façons, au cranckbait ou aux leurres souples sous toutes ses formes avec une approche en linéaire ou verticale. Les poissons sont positionnés sur les zones de cailloux, alors que les plages sablonneuses sont souvent vides. Pour le choix des cannes, j’aime quand les touches sonnent dans le bras, pour toutes les pêches en linéaire aux leurres souples, j’utilise une canne spinning G.Loomis NRX 852S JWR, c’est ma canne à tout faire, elle me permet de m’adapter à toutes les situations. Un moulinet en taille 2500 ou 3000, une tresse fine, une tête en fluorocarbone pour lutter contre l’abrasion des roches et c’est parti. Pour gratter, les cannes castings présentent à mon gôut la possibilité d’un ferrage plus rapide et plus puissant, avec un grand confort de pêche. Coté leurres souples un panel de shads allant de 12 à 17 cm, même chose pour les finesses trop souvent délaissés à tort.
L’astuce est d’abord de trouver sur quelles vibrations les poissons réagissent. Le finesse a une vibration très fine, le shad à gomme souple une vibration ample et large avec une tête plombée plus légère, la gomme dure donne une vibration rapide et plus haute par contre avec une tête plombée plus chargée. C’est important de pêcher à deux pour pouvoir balayer le spectre des leurres et trouver celui qui fonctionne le mieux. Parmi les très bons leurres on trouvera : les Zander Pro de Fox Rage, les Fat Swing Impact et Easy Shiner Keitech, les Turbo Shad, les Fin’s Fish et bien d’autres encore …
A celà il faut ajouter le choix des coloris, du leurre et celui de la tête plombée. Pour la tête plombée le orange fluo n’a pas donné pleine satisfaction alors qu’il fonctionne très bien ailleurs. Le chartreuse vert a très bien fonctionné, tout comme les coloris gris.
Pour les leurres souples au fil des ans au sandre, mis à part le blanc qui est uniforme, les coloris bicolores arkanzas shiner, lime chartreuse, dos marron ventre transparent ou chartreux sont des vraies valeurs sûres.
Après reste à trouver la taille du leurre, car si les pêcheurs restent convaincus que le sandre ne mange que des petits poissons c’est bien loin d’être le cas. Il n’est pas rare de faire la différence en le sollicitant avec des leurres de 15 à 17 cm.
Au sandre aucune vérité, ce qui est vrai le matin ne l’est plus forcément l’après-midi, alors attention aux certitudes. Mais c’est un vrai plaisir de prendre des cartouches monstrueuses en linéaire ou verticale. Quand la touche est subtile, que le sandre remonte sur le leurre, une sensation de pesée ou de lourdeur sur la ligne… Heureux celui qui a une canne résonnante, qui lui permet de détecter une anomalie et de ferrer son adversaire si discret. Au jeu de la touche discrète, les cannes G.Loomis ne sont pas la perfection, car seule une caméra sous-marine pourrait nous permettre de voir en temps réel ce qu’il se passe sous l’eau avec notre leurre, mais elles s’en approchent énormément, tellement la détection est fine.
Les crancks on les oublie souvent, ce sont des machines à pêcher comme les lippless, des armes à couvrir du terrain, pour localiser les sandres actifs en Espagne comme ailleurs cela fonctionne très bien, pourvu qu’ils descendent très rapidement et nagent entre 3 et 4m.
La pêche des Black-Bass
L’Espagne en Mars-Avril c’est aussi pour eux que l’on y va, sur l’extremadure, il ne sont pas encore tous rentrés en période de reproduction, tous les poissons du lac vont monter en direction des bordures au fil du temps pour se reproduire. Hors de question de les pêcher pendant la période de nidification, de la garde des nids, ou de la garde des alevins. Mais avant, tant que les poissons s’alimentent,c’est encore possible. Pour être sûr de ne pas se tromper, je privilégie la pêche en top-water. Les grosses femelles sont rassemblées par petits groupes et n’ont pas encore rejoint les mâles déjà rentrés dans les conches. Paradoxalement à cette période de l’année, il y a réellement une séparation mâles – femelles. Ce qui est agréable, c’est de pouvoir prendre le temps d’observer. Toutes les zones peu profondes qui sont occupées par des mâles de 25 à 40 cm, ces derniers sont dans l’attente. Aucun nid n’est prêt, les mâles semblent attendre un top pour soulever et retourner le substrat. Les femelles, quant à elles sont encore en entrée de conche sur les pointes ou dans les fonds de conche profondes à l’abri sous les lentilles. Pour trouver les gros poissons, il faut observer et couvrir du terrain. En top water il ne faut pas une canne trop rapide, j’utilise la G.Loomis DSR820S NRX, elle passe tous les petits leurres, les leurres de surface, les minnows et le drop, ce pour quoi elle est conçue. C’est une super canne pour le black-bass, le sandre , l’aspe et la perche. Côté leurre celui qui s’est démarqué c’est le Gunnih 95 également appelé Gunfish de chez Lucky Craft, hybride entre popper et stickbait il a rencontré un franc succès avec les gros poissons. Hameçons ardillons écrasés, avec mon partenaire de pêche nous avons partagé un vrai moment de complicité. Pas habitué au black-bass, je lui ai expliqué les bases, même si je ne le pêche pas tout au long de l’année, je le pêche très régulièrement et possède certaines notions. Lancer au bord, pause, animation, pause, touche ferrage. Quand on fait 3 poissons sur 4 ça parait trop simple, pour celui qui ne concrétise aucun poisson c’est incompréhensible. Apprendre les uns des autres, c’est ça la pêche partage, être capable de dire si tu faisais ça, peut-être que ce serait mieux. Là, la proposition était simple et basique, face à un marin habitué des pêches exo et autres, je lui ai dit lance et ne regarde plus. Anime et ferre sur la tension, pour ceux qui pêchent en surface en eau douce vous y êtes habitués, c’est comme cela que ça fonctionne, mais visiblement en mer c’est différent, le ferrage est plus rapide et pour moi il faudra que je m’adapte aussi un jour. Des explications, nous en recevons chaque jour de pêche et même avant de pêcher. C’est pour cela que la pêche se doit de rester un vrai moment de convivialité entre amis qui partagent une même passion et un même respect du poisson. Le black-basss est une pêche ludique et pleine de sensations, c’est aussi pour ça que tant de monde s’y accroche !
La saison froide et printanière française n’est pas forcément une saison morte pour la pêche des carnassiers, des choix multiples s’offrent à vous ! Si vous avez une envie de soleil pour 2023 tout est encore possible, regardez, cherchez, fouinez… S’allonger dans l’herbe verte de l’Extremadure pour déguster le pique-nique du midi est un vrai régal, regarder les fleurs, écouter le chant des oiseaux dans cette zone préservée est un délice ! Voir les cigognes sur les nids, écouter les abeilles bourdonner c’est magique. Les poissons sont également au rendez-vous, en fonction de vos choix halieutiques, orientez-vous vers les différentes structures ou lacs. L’espagne vous laissera des souvenirs impérissables, brochets, sandres, black-bass, silures et perches désormais sur Méquinenza sont au rendez. Le choix vous est ouvert !
Casting / spinning
Conjuguez les forces de chacune, le spinning est top pour les leurres légers et la distance de lancer.
Le casting un must pour le confort sur les leurres plus lourds, la sensation en grattant, la verticale et la vitesse de ferrage. Au sandre conjuger les deux est une règle désormais, alors que sur le black-bass c’est une évidence !