Lorsque l’on évoque la Nouvelle-Calédonie, Maman pense à l’eau turquoise du lagon, les plages de sable blanc, les après-midi farniente à l’ombre des cocotiers. Papa, lui pense, à la pêche de gros poissons, GT, doggies, thon jaune, mahi mahi, wahoo et bien d’autre ! Nombreux sont les pratiquants de la pêche aux leurres. Mais lorsqu’on entend pêche aux leurres en Nouvelle-Calédonie on pense de suite à la pêche en mer. Les Popper, stickbait, leurres nageurs et autres leurres de traîne permettent de sortir une multitude de poissons dans les eaux cristallines du lagon, des profondeurs des DCP et des vagues du récif.
Mais la pêche aux leurres peut être pratiquée ailleurs qu’en mer en Nouvelle Calédonie. Les mangroves, les lacs ou les rivières abritent une faune tout aussi exceptionnelle. Les deux premiers biotopes feront l’objet d’un autre récit. Il y a environ 80 espèces de poissons dans les rivières et les lacs de Nouvelle-Calédonie. La plupart sont indigènes et certains poissons endémiques n’existent que dans des territoires limités (Plaine des lacs). Dans les « creeks » dominent les « carpes » (qui ne sont pas des carpes mais des doules, Kuhlia). Il y a aussi plusieurs espèces d’anguilles. Le poisson qui nous intéresse est la doule, les Australiens l’appellent jungle perch et est considéré comme un poisson de légende. En Nouvelle-Calédonie ce poisson se nomme carpe noire. Les scientifiques l’ont baptisé kuhlia rupestris. La doule peut mesurer jusqu’à 45 cm pour un poids de 3 kg (Lewis et Hogan 1987). Dans le Queensland, des spécimens de 6 kg auraient été enregistrés ! La doule Calédonienne atteint la taille maximum de 35 cms. Ce poisson est extrêmement agressif. C’est un régal de le voir crever la surface pour s’emparer d’un stickbait.
A 25 kms de Nouméa se trouve une petite ville, Dumbéa, ou coule une rivière du même nom. La branche principale prend sa source 12 kms plus haut dans la Montagne des Sources qui culmine à 1050 mètres d’altitude. Dans l’eau cristalline de la Dumbéa vient se refléter la terre rouge de Nouvelle-Calédonie qui, semblable à des saignées, lézarde dans la chaîne montagneuse. Le niveau d’eau de la rivière est haut, il a beaucoup plu ces derniers temps. Mais rien de grave concernant l’activité des perches. L’eau est à 30 degrés, le soleil bien présent. Ça sent bon tout ça !
Je commence mon parcours par quelques lancés dans un gouffre de 4 ou 5 mètres de fond surplombé par une falaise de 8 mètres. J’anime mon stickbait en « walking the dog ». La touche ne fait pas attendre ! Après deux attaques ratées consécutives, la perche arrive à se saisir du leurre. Bam ! L’attaque est violente. La bête se défend bien, je sortirai une jolie perche de près de 27cm. Ça sera la plus grosse de la journée. Malheureusement, elle ne retournera pas à l’eau … des locaux, ayant vu la scène, se sont rapprochés de moi afin que je leur donne ma prise. Parait-il que s’est fameux en friture. Les rivières du Cailloux sont très prisées par les familles calédoniennes. Les weekends sont souvent l’occasion pour elles de se retrouver autour d’un barbecue auprès de l’eau. Du coup, il m’arrive de passer pour un extraterrestre lorsqu’ils me voient avec ma canne à pêche… Deux ou trois lancés plus tard, rebelote ! Je vois 4 ou 5 perches suivre mon leurre et l’attaquer à tour de rôle jusqu’à ce que l’une d’entre elle se prenne sur un de mes triples. Elle livrera un beau combat ponctué de jolis sauts. Je ferai semblant de la faire glisser des mains lors de la capture afin qu’elle ne connaisse pas le sort réservé à sa congénère…
Je continue ma route, afin de trouver d’autres trous d’eau. J’ai remarqué que les perches aiment les endroits calmes, sans courant et se cachent souvent à l’aplomb de rocher ou d’arbre. Je trouve justement ce qu’il me faut, trois trous consécutifs ou le courant est faible. Je jette mon leurre et … BAM ! Une de plus. J’en ferai deux autres dans ces trous. Je continue le chemin et arrive sur un « couloir » d’eau, assez large et profond. Un endroit parfait pour capturer les perches. Une famille calédonienne prend un bain tout en haut du couloir. Le papa semble intrigué par ma pêche. Il lance à sa femme : « il pêche à la mouche regarde ! Mais il ne prendra jamais rien avec ça, il ferait mieux de mettre pain ou bout l’hameçon » Quelques lancer plus tard, le papa avait raison, je n’ai rien pris. Je remonte un peu et m’approche un peu plus de la famille, lance et … BAM ! Le Papa n’en revient pas ! Le naturel chaleureux des Calédoniens pousse la famille à me féliciter : sifflets, applaudissements, je suis une rock star, le temps de quelques instants ! Je lui expliquerai que je ne pêche pas à la mouche mais aux leurres. Intéressé l’homme viendra voir le bout de plastique duquel pend les hameçons. La perche repartira à l’eau. S’en suivront une dizaine de prise sur le reste du parcours dont deux qui m’ont marquées : Une belle perche dans un rapide qui m’a donné du fil à retordre. Sa puissance étant démultipliée par le courant j’ai dû batailler ferme afin qu’elle ne s’échappe pas dans le torrent. Et une autre une prise dans une « marre » d’eau. Juste à côté d’un gros rapide se trouvait un petit trou d’eau de 3 mètres de long sur 2 mètres de large, 50 centimètres de profondeur. Je lance mon leurre, et… une belle perche, sortie de je ne sais où, est venue taper mon stickbait. Génial ! Mon parcours se finira après 3 heures de crapahutage dans les courants, avec une quinzaine de prise. Quatre ou cinq personnes avec qui j’ai échangé sur la pêche aux leurres en rivière. Un superbe après-midi !
Alors, qui a dit qu’il n’y avait que la pêche en mer en Nouvelle-Calédonie ?
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Il est vrai que certaines rivières de NC sont bien fournies en poisson, un biotope parfait, mais si le pays s’envahit trop de « touristes », il sera pourri en peu de temps, car avant tout, ce n’est qu’une petite île, raison pour laquelle il faut la protéger….Et sachez que je ne vis pas sur ce caillou, je ne suis pas écolo, mon but est seulement d’attirer l’attention .
Bonjour Germain,
La politique du pays n est pas tourne vers un tourisme de masse, au contraire. Et c est très bien comme ça. Nous sommes protéger des effets néfastes du tourisme à grande échelle