Qui n’a pas utilisé cette bonne vieille pomme de terre pour pêcher carpes et tanches avec le grand-père lors de son enfance ? Cet appât tombé en désuétude et remplacé aujourd’hui par les bouillettes, pellets et autres pâtes, reste une valeur sûre qui peut être utilisé d’une manière très moderne.
L’attirance des carpes pour la patate s’explique, comme pour les céréales, par sa forte teneur en glucides et notamment en amidon. La pomme de terre en contient cependant beaucoup moins que le maïs ou le blé (20% contre 70%). Aujourd’hui, pour la pêche en carpodrome, le principal intérêt d’un appât comme la patate est qu’il n’est quasiment pas utilisé par les pêcheurs qui lui préfèrent les pellets pour leur facilité de mise en œuvre. L’utilisation de la patate est en effet freinée par sa préparation et sa conservation plus difficiles que pour une boîte de pellet. Et pourtant, avec une ou deux petites astuces, il est possible d’obtenir un appât qui va se conserver assez longtemps pour plusieurs parties de pêche, pour pas cher et qui permettra de prendre plus de poissons que le voisin !
Cuisson de la pomme de terre : le facteur clé
La seule difficulté dans l’utilisation de la patate pour pêcher la carpe en carpodrome réside en fait dans la maîtrise de la cuisson. Il faut tout d’abord choisir une variété à chair plutôt ferme comme la franceline, au tubercule rouge, elle est destinée à être rissolée par exemple. Pour une partie de pêche, il faut éplucher une dizaine de patates et les plonger dans l’eau bouillante additionnée de sel, de sucre, d’épices ou de tout autre additif. La cuisson doit être arrêtée un peu plus tôt que pour la consommation humaine afin de conserver une bonne tenue sur le cheveu ou sur l’hameçon. Pour vérifier la cuisson, il suffit de planter une pointe de couteau dans une patate jusqu’à ce que le couteau arrive difficilement jusqu’au cœur. Quand les patates sont cuites, la cuisson est arrêtée en les plongeant dans l’eau froide. L’étape suivante consiste en la réalisation de « pellets » de pomme de terre à l’aide d’un emporte-pièce comme on le fait pour le pain ou le luncheon meat. Il est possible de réaliser des petits cylindres de différents diamètres et différentes longueurs pour s’adapter à la pêche et notamment à la taille des poissons recherchés. Ce qui reste des patates après cette opération est réduit au couteau pour être incorporé à la préparation de l’amorce.
Des pellets de patate
Les pellets de patate ainsi réalisés peuvent être utilisés tels quels sur le cheveu mais dans ce cas, leur durée de conservation sera réduite. L’utilisation de dips et autres produits de trempage apportent dans ce cas de multiples avantages. Ils permettent tout d’abord d’obtenir une grande gamme de teintes et de parfums à partir de la même base afin de disposer d’une palette de pellets pour s’adapter à l’humeur changeante des carpes. Enfin, les conservateurs contenus dans ces produits permettent d’allonger considérablement le temps de conservation de ces appâts qui peuvent ainsi être réalisés pour plusieurs parties de pêche. Côté amorçage, on réduit le reste des pommes de terre obtenu après réalisation des pellets. Ces petits morceaux de patate peuvent être frondés sur le coup, déposés à la coupelle pour les pêches à la canne ou intégrés au feeder mix pour les pêches au quiver. Une fois préparée correctement, la patate peut donc être utilisée et conservée comme n’importe quel pellet tout en conservant ses avantages.
Au quiver, en action de pêche il faut tenir compte de la relative fragilité de l’appât en utilisant une canne d’action parabolique qui ne fragilisera pas l’eschage au cours du lancer. Pour ce qui est du montage, un method feeder de 30g pour pêcher en plan d’eau est enfilé sur le corps de ligne en 25/100. Un bas de ligne court avec un hameçon numéro 12 et un cheveu terminé par un quick stop permet un eschage rapide et efficace. Le pellet de patate est suffisamment résistant pour être moulé avec l’amorce sur le method feeder, afin de proposer une présentation la plus discrète possible. La patate est donc une esche aux multiples avantages, sa texture molle et sa teneur en amidon sont très attractives pour la carpe, correctement traitée elle peut être facilement conservée et elle permet surtout de se démarquer de son voisin.
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Pour le method mix, il faut utiliser une amorce qui travaille, non collante afin de bien libérer les morceaux de pomme de terre que l’on va y incorporer. Ces morceaux doivent être d’une taille similaire à celle des pellets et, pour finir de tromper la méfiance des carpes, l’eschage est caché dans le method au moment de le mouler.
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