Nous avons tous un jour vu un carpiste mettre sur l’herbe une grosse brème qui était venue sur son spot… Déception n’est pas raison. Ce fait divers pourrait nous inciter à réfléchir et pourquoi ne pas pêcher au cheveu pour prendre de grosses brèmes au maïs, aux pellets ou à la micro-bouillette.
J’avoue que j’ai moi aussi pesté contre cette « brèmasse » qui est venue pendant mon sommeil faire sonner mon détecteur de touche ! Debout en un clin d’œil, pieds nus dans l’herbe, repérage sur le rod-pod de la canne concernée, ferrage dans la nuit et au bout de la ligne une brème, certes pas nuisible. Beau poisson bien sûr mais aussi très grosse déception puisque ceci n’était pas l’objectif de la session.
Cette déconvenue m’aura par contre incité à tirer profit de la mésaventure pour chercher les grosses brèmes, façon carpiste.
Lorsque le détecteur n’émet que quelques bips timides c’est le signal typique de la brème qui est sur le coup.
Quelques moments d’anxiété sur la prise ou non définitive de l’appât par le poisson mais cela n’est que du bonheur lorsque cela se concrétise enfin. J’avoue que ces moments ne se produisaient pas assez souvent à mon goût et c’est pour cela que j’ai cherché à améliorer la technique pour prendre plus fréquemment ces grosses brèmes.
Où sont les brèmes?
Aux beaux jours, en grand canal ou en étang, les brèmes fréquentent très rarement les secteurs herbeux pour se nourrir. Il est donc primordial de trouver un espace dégagé, avec fond de graviers ou de vase molle si possible, source de nourritures. Cette recherche doit être méthodique et dans ce cas précis, le temps ne compte pas car c’est grâce à cette analyse du fond que la pêche se fera ou pas !
J’utilise pour sonder une canne type carpiste et un moulinet sur lequel j’ai monté du nylon en 30/°° lesté avec un plomb d’Arlesey de 80 grammes que je fais traîner sur le fond et je pince le nylon entre le pouce et l’index. Lorsque je sens que cela accroche c’est qu’il y a de la végétation, mais si mon fil frémit et ressaute c’est qu’il y a des graviers. Si cette perception dure sur plusieurs mètres, alors je marque le fil avec un feutre blanc pour déterminer la distance et je repère un arbre ou un poteau sur la berge d’en face. Ainsi il me sera facile de retrouver ce poste bien localisé.
L’amorçage pour la brème
Dès que j’ai définitivement opté pour un spot il faut amorcer le poste en conséquence. Aussi gloutonnes que les carpes, les brèmes sont de grosses gourmandes qu’il faut contenter en permanence sous risque de constater, après les premiers moments d’euphories, que les poissons étaient venus mais qu’ils sont repartis aussi vite !
Un amorçage massif à l’aide de la fronde est donc nécessaire si vous pêchez pour une courte session, mais si vous avez l’intention de pêcher plusieurs jours sur ce site, un appel d’une dizaine de boules devrait suffire.
Un rappel de 2 boules de la taille d’une mandarine truffée d’appâts toutes les 30 minutes sera un bon rythme ensuite.
Le choix des appâts est vaste (mini bouillette, pellets, gozzers, blé etc…) mais j’ai personnellement un véritable penchant pour le maïs synthétique que je place sur un court cheveu (hameçon à œillet de 12). Cette petite astuce a aussi un second rôle, moins perçu chez le néophyte, puisqu’il permet de bénéficier d’un appât toujours en très bon état et qui, au fond de l’eau, a tout d’une vraie graine.
Le montage et la ligne pour les brèmes
Pour la pêche j’emploie le même principe que pour pêcher la carpe, mais plus fin, plus tactile, c’est pourquoi j’utilise une canne anglaise strong de 4.20m. Le moulinet est garni d’un nylon en 20/°°. Le bas de ligne de 50 cm est réalisé avec une tresse en 10/°° (4,5 kilos) relié à un plomb d’Arlesey de 20 grammes par un rolling.
Je monte un hameçon avec la méthode du nœud sans nœud et je libère le brin qui sert traditionnellement à faire un cheveu (environ 10cm).
Avec une vrille je transperce le maïs synthétique (Berkley) dans le sens de la longueur et je repasse le morceau de tresse dans l’œillet que je bloque par un nœud. De cette manière le maïs flottant est sur le dessus de l’hameçon. Il ne reste plus qu’à poser un peu de pâte à plomb près de l’œillet pour que l’hameçon bascule à la moindre aspiration. Le piège est en place.
J’utilise ce montage depuis près de 15 ans et il est absolument performant car très discret et il prend toujours la brème par la lèvre du dessous. Reste ensuite à ramener le poisson sans lui déchirer la bouche !
Il n’est pas nécessaire de posséder un rod-pod, une pique fichée en terre (ou un repose canne quiver) suffit bien souvent pour détecter les touches.
A vous de jouer et vous verrez qu’à ce petit jeu, une belle brème de plusieurs kilos sur un montage discret donne autant de plaisir que de prendre un gros poisson sur un câble !
Recettes d’amorce pour pêcher la brème
BREME RIVIERE | |
1/8 part | ail moulu |
3 parts | chapelure blonde |
1 part | farine arachide grillée |
1/4 part | farine d’aloes |
1 part | farine de citrouille |
1 part | millysaate |
2 parts | PV1 |
2 parts | recoupe fraîche |
BREME CANAL GRAND GABARIT | |
1 part | biscuit gras sucré |
3 parts | chapelure blonde |
1 part | chènevis grillé |
1 part | coco belge |
1 part | PV1 |
1 part | semoule de maïs |
20% | terre de Somme |
1 part | TTX |
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