Rockfishing : matériel et montage pour une pêche fun en bord de mer

Le rockfishing est une technique de pêche qui fait partie des nouvelles techniques de pêcher en mer que l’on observe, bien souvent rapportées du pays du soleil levant et qui font office de mode voir de vocation, notamment chez les jeunes pêcheurs. Et s’il y a une technique qui à bien « accrochée » cette nouvelle génération de pêcheurs spécialistes, c’est le rockfishing à pratiquer depuis le bord de mer!

La plupart des techniques de pêches aux leurres actuellement employées sur nos rivages s’intéressent aux prédateurs de taille moyenne à grosse. Les petits poissons sont trop souvent laissés pour compte, alors qu’ils sont fortement représentés sur les rivages. Les pêcheurs Japonais (et oui, encore eux) se sont amusés à concevoir un matériel adapté à la traque des micros carnassiers. Il en résulte une pratique totalement fun qui séduit essentiellement les jeunes pêcheurs mais pas seulement. Il s’agit d’une école de patience, de traque et de finesse qui nécessite donc un peu de pratique pour en acquérir les bases et obtenir des résultats qui peuvent faire réfléchir les pratiquants d’autres techniques, tant la productivité du rock-fishing peut être impressionnante.

La pêche en rockfishing
La nouvelle génération spécialiste.
La pêche en rockfishing
Victor et Thomas, 2 champions spécialistes.

Les poissons cibles du rockfishing

En effet, il faut être conscient dans un premier temps que le rock-fishing est une pêche qui se pratique du bord, à vue et qu’elle permet de séduire une énorme variété de poissons. Les poissons de roches tels que gobies, serrans ou encore vieilles sont les plus représentés, mais en fait, tous s’y intéressent. Les prédateurs juvéniles sont bien entendus de la partie avec le bar (loup), petites sérioles, mais en pleine eau, ce sont les sévereaux (chinchars) qui font le bonheur des pratiquants de cette technique. Il n’est pas rare non plus que les micros leurres utilisés tombent sur des sparidés ou tout simplement des prédateurs de taille plus conséquente ce qui entraîne la casse assurée. Dans tous les cas, si vous pratiquez sur les bons secteurs, il devient impossible de ne pas enregistrer de touches.

La pêche en rockfishing
Les Mastas gobies sont les poissons rois du rock-fishing.
La pêche en rockfishing
Une panoplie complète pour affronter les « monstres » marins.

Matériel pour la pêche en rockfishing

Le matériel utilisé est un équipement de type ultraléger qui va permettre de lancer des leurres de 1 à 7gr, de pouvoir les manier très subtilement et de déceler la moindre touche qui ne sera pas systématiquement violente. Les cannes auront donc une puissance adaptée allant de 0.5-5gr à 2-10gr pour les versions les plus puissantes pour des longueurs tournant autour des 2.1 à 2.2m. Une action dite de pointe est plus ou moins indiquée et un scion de couleur blanche permet d’encore mieux visualiser la moindre vibration. Le moulinet sera le plus petit et le plus léger possible et permet de contenir 100m de fil de 20/100. Celui-ci sera, de préférence garni de fil tressé de faible diamètre : 6 à 10/100 (PE 0,3 à 0,4) pour des résistances de 2 à 3kg (4 à 6lbs). Pour terminer la ligne, un avançon en fluorocarbone de 12 à 17/100 est recommandé. Dans les cas extrêmes, il est parfois possible de monter en 20/100. Vous l’aurez compris, cela n’a rien à voir avec le matériel habituellement employé pour les pêches au lancer ramené. Cela dit, ne vous y fiez pas, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses et certains combos peuvent dépasser 1000€. Oui, le rock-fishing est une pêche technique qui peut faire appel à du matériel très haut de gamme. Ceci étant dit, il est tout à fait possible de commencer à pratiquer cette pêche avec un équipement complet pour moins de 100€.

La pêche en rockfishing
Un gros gobie capturé à l’aide d’un LS créature
La pêche en rockfishing
Un sévereau capturé à l’aide d’un worm.

Leurres rockfishing : un grand panel

Avant toute chose, nous vous conseillons de disposer d’un panel assez large de leurres afin de pouvoir couvrir différents types de situations. Si certains leurres vous feront prendre presque systématiquement du poisson, d’autres pourront vous éviter un capot ou tout simplement déchaîner une agressivité sans commune mesure. Les versions les plus couramment employées sont les leurres souples. Ils possèdent de multiples avantages : imitation, nage, modularité et prix. Vous l’avez compris, il s’agit du leurre roi pour cette technique. Il est employé dans 90% des cas, autant dire qu’il est impossible de pêcher correctement au rock-fishing sans utiliser de leurres souples. Des imitations d’alevins de forme shad ou de grubs permettent de prospecter les couches d’eau supérieures, les jerkbaits sont à réserver pour une prospection sur le fond et les créatures et worms font des merveilles en prospectant les trous. Les tailles utilisées font de 3cm à presque 10cm grand maximum. Ces leurres sont montés sur de toutes petites têtes plombés qui vont de moins d’1gr (hameçon de 6 à 10) pour les pêches à trou sous la canne à 7gr pour des pêches au lancer ramené sur des spots assez profonds ou par fort courant.

Il est également possible d’utiliser des petits poissons nageurs initialement réservés pour la truite ou spécifiquement étudiés pour le rock-fishing. Ces leurres permettent de balayer une bonne surface d’eau aidant à la localisation des bancs de poissons. Ils permettent également de séduire des prédateurs en chasse que l’on a repérés en surface. Etant donné que ces leurres ont tendance à attirer des poissons parfois trop puissants pour des lignes ultra fines, ils ne sont que très peu employés. De plus, leur prix important représente également un frein.
Enfin, les petits jigs font des miracles le long des quais, mais comme pour les poissons nageurs, leur prix n’encourage pas leur achat.

La pêche en rockfishing
Un gobie s’est laissée séduire par un mini-jig.
La pêche en rockfishing
Johan nous présente une jolie prise repérée à l’aide de lunettes polarisantes.

Le repérage

Ceci est une étape primordiale pour réussir sa pêche. Si vous ne lancez pas vos leurres sur le bon secteur, il y a fort à parier que vos prises seront rares. Pour ce faire, une bonne observation est donc de mise. Recherchez en priorité tous les secteurs propices à fournir abri et nourriture aux poissons. Digues, enrochement, pontons, bateaux, sont autant de spots potentiels. Attention, les spots ne sont pas les mêmes en journée et de nuit. Une fois le soleil couché, la plupart du temps, c’est sous les éclairages portuaires ou publics que les poissons sont actifs : les sources de lumière attirent le plancton, et donc les poissons. Il ne vous reste qu’à déterminer les meilleures heures productives, qui coïncident souvent avec les marées en atlantique. Lorsque vous les avez déterminées, lors de votre sortie de pêche, pêchez en priorité les poissons que vous pourrez observer. Si vous les voyez en activité alimentaire (fouille ou chasse), n’hésitez pas une seconde à placer vos leurres devant les poissons, c’est le moment le plus favorable pour enregistrer des prises. Si les poissons ne sont pas actifs, c’est à vous de travailler les spots afin de découvrir les leurres qui pourraient les stimuler sans pour autant négliger les fameux power-isome (voir encadré) qui vous surprendront par leur redoutable efficacité.

La pêche en rockfishing
Un trou au milieu des rochers suffit pour rendre heureux.
La pêche en rockfishing
Un joli loup capturé en 4lbs en lançant entre les bateaux.

Les différentes techniques de pêche en rockfishing

Le lancer ramené

L’action de pêche reste similaire aux pêches aux leurres traditionnelles. On lance, on laisse couler à la profondeur désirée et on ramène son leurre en lui imprimant des animations. Etant donné la petite taille des leurres, on procèdera à des animations plutôt furtives à des vitesses plutôt lentes. Cette techniques est employée lorsque l’on a repéré des poissons en chasse ou au contraire lorsque l’on cherche du poisson en profondeur ou juste en dessous des embarcations et autres pontons flottants. Jeunes bars, sévereaux, orphies ou encore mulets en sont couramment victimes.

Pêche en verticale

L’action de pêche se passe la plupart du temps en dessous de la canne en prospectant le long des digues enrochées, des quais ou tout simplement des criques. En observant bien le fond, les poissons sont facilement repérables et identifiables. Il ne reste qu’à descendre le bon leurre juste devant leur bouche pour enregistrer immédiatement une attaque. Si ce n’est pas le cas, soit vous avez été repéré, soit il ne s’agit pas du bon choix de leurre. Il suffit alors de laisser « reposer » le spot et d’y revenir quelques instants après en changeant de tactique. Sparidés, labres en tous genres sont souvent les poissons que vous piquerez ainsi.

La pêche à gratter

Elle est probablement la plus rentable. On y descend un leurre (souple de préférence) que l’on anime plutôt lentement sur le fond. Les spots les plus productifs sont les abords des taches de substrat propres au raz des enrochements, les « trous » et autres aspérités que l’on peut observer dans les enrochements des digues ou encore des petits chenaux qui représentent des autoroutes à poissons proches de zones de refuge. Rascasses, gobies occasionnellement de plus de 20cm, et labres sont assez réceptifs et permettent parfois de faire de jolies sessions.

La pêche en rockfishing
Cette daurade n’a pas résisté à ce LS présenté le long d’un quai.
La pêche en rockfishing
Grattage gagnant !

Etre plus malin qu’un gobie !

Dans tous les cas, il est important de mémoriser les spots sur lesquels vous réalisez de belles pêches car il y a fort à parier qu’ils continueront à vous rapporter de nombreuses prises car généralement les poissons prélevés sont rapidement remplacés. Attention toutefois, les secteurs régulièrement pêchés en no-kill deviennent parfois, lorsque la pression de pêche est trop forte, assez complexes pour produire de belles séries. En effet, ce n’est pas parce que l’on a à faire à de petits poissons que ceux-ci ne peuvent pas se méfier de nos stratagèmes. Pour arriver à inverser la tendance, il convient de tester la nuit par exemple, si le secteur est pratiqué en journée, ou vice et versa. Après concertation avec les autres pêcheurs, laisser reposer quelques semaines le secteur convoité afin de se faire oublier par la faune aquatique qui ne tardera pas à devenir à nouveau réceptive. Enfin, il convient également de tester le rock-fishing avec des météos différentes ce qui permet parfois de profiter de certaines périodes d’euphories alimentaires et réaliser ainsi les pêches de votre vie.

La pêche en rockfishing
Une blennie est loin d’être le poisson le plus facile à leurrer.

Un leurre-appâts hors du commun pour la pêche en rockfishing

Il n’est pas dans nos habitudes de parler spécifiquement d’un leurre dans nos articles, mais celui-ci mérite une mention spéciale : Le power isome. Il s’agit un leurre-appât imitant à la perfection un ver marin. Cette « hybridation » a pu être possible grâce, non seulement à sa composition naturelle, mais également à la présence d’acides aminés spécifiques qui déclenchent le réflexe d’attaque une fois que le poisson l’a détecté. Il suffit de mettre un morceau de quelques centimètres sur une tête plombée voir même un ver entier sur un hameçon texan pour faire de belle pêches. Ce leurre demeure indispensable dans l’arsenal du pêcheur en rockfishing.

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